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GENES : UNE CAPITALE EUROPEENNE QUI IGNORE LES DROITS ?

Publie le vendredi 13 février 2004 par Open-Publishing

COMITE VERITE ET JUSTICE POUR GENES

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UNE CAPITALE EUROPEENNE QUI IGNORE LES DROITS ?

Monsieur le maire,

nous sommes étonnés par le zèle que votre administration a montré en se portant partie civile, pour dommages matériaux et moraux, contre les 26 manifestants dont le procès débutera le 2 mars.

Notre stupeur augmente si nous considérons votre silence à propos de notre lettre du 19 janvier dernier, par laquelle nous demandions de faire de Gênes en 2004 non seulement la capitale européenne de la culture, mais aussi la capitale européenne des droits civils. Nous vous demandions de vous porter partie civile dans les futurs procès pour les faits de Bolzaneto et de la Diaz et de vous engager afin que soient tirées au clair toutes les responsabilités pour les abus gravissimes sur les personnes commis par les forces de l’ordre lors des journées du G8. Nous vous le demandions parce que nous sommes convaincus que tant que ceci ne se produira pas, Gênes demeurera dans le monde entier une parole hostile, une parole qui ne cessera de rappeler les jours les plus sombres de notre démocratie à tant, à trop de personnes.

En juillet 2001, dans votre ville nombre de droits fondamentaux prévus par notre Constitution et par les normes européennes et internationales furent piétinés, comme cela a été plusieurs fois aussi dénoncé par Amnesty International. Nous apprenons maintenant que vos avocats demanderont une indemnisation pour les dommages provoqués à l’image de la ville par les 26 personnes arrêtées qui comparaîtront au tribunal le 2 mars.

Il est étonnant que vous ne vous soyez pas aperçu que l’image de Gênes a été profondément marquée par ces journées pour bien d’autres raisons. Il y a des milliers de personnes, en Italie, pour lesquelles il est encore difficile, à deux ans et demi de distance, de retourner Corso Italia, ainsi que piazza Manin, et ne parlons pas de piazza Alimonda.

Désormais Bolzaneto est un toponyme connu dans toute la planète comme le lieu où des centaines de personnes ont été torturées. Diaz n’est plus le nom d’un général engagé dans l’inutile massacre de 1914-1918 mais le lieu où quelques dizaines de membres des forces de l’ordre (masqués et donc ayant échappé à la justice) ont dévasté et pillé deux édifices publics, en tabassant jusqu’au sang 93 personnes. Dans le monde entier il est notoire que ceux qui ont dirigé ce massacre et préparé de façon si maladroite la falsification des preuves ont été promu aujourd’hui à de hautes charges.

Nous ne comprenons pas comment vous pouvez faire semblant de ne pas savoir tout cela.

COMITE VERITE ET JUSTICE POUR GENES

Traduit de l’italien par Mc. et G.

pour le Collectif Bellaciao