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GROUPE DES AMIS SYNDICAUX DU VENEZUELA
Publie le lundi 23 août 2004 par Open-Publishing1 commentaire
Confédération internationale des syndicats libres (CISL)
Organisation régionale interaméricaine des travailleurs (ORIT)
GROUPE DES AMIS SYNDICAUX DU VENEZUELA (GASV)
Rapport de la mission
1. La Confédération internationale des syndicats libres (CISL) et son
bureau continental, l’Organisation régionale interaméricaine des
travailleurs (ORIT), ont conjointement appelé le GASV (Groupe des amis
syndicaux du Venezuela) à réaliser une mission syndicale internationale
d’observation du référendum révocatoire du mandat présidentiel au
Venezuela. Ce référendum a été convoqué par les autorités électorales
vénézuéliennes le 15 août 2004. Fondé en janvier 2003 dans la ville de
Porto Alegre, au Brésil, le GASV regroupe les organisations affiliées à la
CISL et originaires des pays membres du Groupe des pays amis du Venezuela
(Brésil, Chili, Mexique, Etats-Unis, Espagne et Portugal). Il a pour objet
de contribuer à la recherche d’une issue pacifique, démocratique,
électorale et constitutionnelle à la crise politique que traverse le
Venezuela.
2. Ont participé à la mission d’observation des délégués en provenance des
organisations syndicales suivantes : Força Sindical du Brésil, UGT du
Portugal, UGT et CCOO d’Espagne, CTM du Mexique, AFL-CIO des Etats-Unis,
CGIL et CISL d’Italie, CTC de Colombie, l’Internationale des services
publics (ISP) et Union Network International (UNI) qui représentaient
toutes deux les fédérations syndicales internationales, ainsi que des
représentants de l’ORIT et de la CISL.
3. En dépit de nombreuses formalités administratives pour l’obtention
d’accréditations officielles, en ce compris des demandes d’accréditation
déposées suffisamment à l’avance et des contacts en personne avec des
fonctionnaires du CNE, les autorités ont refusé d’accorder aux délégués
l’accréditation en qualité d’observateurs électoraux internationaux, ce
qui a quelque peu limité la mission d’observation, sans toutefois
l’empêcher.
4. La mission a pu rencontrer des représentants syndicaux des deux camps ;
les partisans du « Non » (dirigeants de l’UNT) et les partisans du « Oui »
(le Comité exécutif de notre affiliée, la CTV). Elle a également rencontré
plusieurs observateurs internationaux du Centre Carter. Au cours de la
journée du 15 août, elle a pris part à des activités d’observation du
scrutin dans diverses localités de la ville de Caracas et de la
périphérie. Elle a notamment pu constater que de nombreux électeurs
étaient déjà à pied d’œuvre aux premières heures de la matinée, comme en
témoignaient les longues files rassemblées devant la dizaine de bureaux de
votes couverts par les observateurs de la mission.
5. La mission a tenu à souligner le niveau élevé de civisme et la vocation
démocratique du peuple vénézuélien, parfaitement illustrée par la
détermination de la population à exercer son droit de vote. Mis à part
quelques incidents mineurs, le taux de participation à ce référendum a été
qualifié de sans précédent dans les annales de la nation sud-américaine,
et ce aussi bien par le conseil électoral que par les acteurs politiques
concernés et les observateurs internationaux. La mission tient à mettre en
exergue l’importance du référendum, qui constitue le point culminant de
l’effort visant à trouver une issue démocratique, constitutionnelle,
pacifique et électorale à la crise politique qui secoue le pays. Ce même
objectif était parmi les fondements du Groupe des amis syndicaux du
Venezuela, dont nous nous considérons des acteurs et que nous avons
défendu comme solution à la crise que traverse le Venezuela.
6. Toujours d’après la mission, l’infrastructure électorale n’aurait pas
été à la hauteur des prévisions et du taux élevé de participation
populaire, ce qui a provoqué d’importants retards, rendant difficile
l’exercice du suffrage dans la grande majorité des municipalités du pays.
Ceci confirme d’autant plus le niveau élevé d’engagement civique au sein
de la population. Les membres de la mission ont pu observer que la
convivialité et le dialogue régnaient entre citoyens et citoyennes
partisans des deux camps réunis dans les longues files d’attentes devant
les bureaux de vote, fait qui suscite l’espoir de voir se cicatriser, dans
un avenir plus ou moins proche, les blessures et les fractures provoquées
par ce conflit de longue date.
7. La mission s’est déclarée préoccupée par le fait que les résultats
préliminaires publiés par le CNE, qui ont été déclarés conformes par l’OEA
et le Centre Carter, soient contestés par l’opposition, qui a remis en
cause les procédures et les résultats du décompte. La mission a indiqué
qu’elle espérait que tous les doutes soient dissipés, et a appelé les
acteurs politiques des camps opposés à faire honneur à l’attitude
démocratique et participative du peuple vénézuélien en entamant aussi
promptement que possible un processus d’entente et de dialogue qui
garantisse un avenir fondé sur une stabilité politique accrue, la justice
sociale et la paix. Un avenir où les différents acteurs puissent œuvrer à
résoudre les problèmes qui affectent les travailleuses et les
travailleurs, à promouvoir et à défendre le respect des normes
fondamentales du travail de l’OIT, la sécurité sociale pour tout un
chacun, ainsi que le respect des autres droits humains reconnus
universellement.
8. La mission réitère la préoccupation du mouvement syndical international
face aux atteintes constatées aux droits syndicaux et, notamment, aux
droits liés au respect des conventions fondamentales sur la liberté
d’association et la négociation collective. Elle attire en outre
l’attention sur les plaintes afférentes au licenciement de travailleuses
et de travailleurs sur base de leurs opinions et de leurs choix
politiques. De telles pratiques relèvent de la discrimination en milieu
professionnel et constituent une violation des droits civils et politiques
des travailleurs.
9. Sur le plan syndical, la mission soutient les propositions présentées
par son affiliée, la CTV, prônant le dialogue et l’unité d’action pour
l’ensemble des organisations syndicales du Venezuela. La lutte contre la
mondialisation néo-libérale, qui est exclusive, antidémocratique et
contraire aux droits des travailleurs et des peuples, doit conduire à
l’unité syndicale et à l’établissement d’alliances avec divers secteurs de
la société civile. Cette union contribuera par là même à la lutte
collective en faveur d’une démocratie économique, politique et sociale
véritable et le respect des droits économiques, sociaux et culturels de
tous les peuples.
10. Le mouvement syndical international poursuivra ses efforts visant à
mener à bon port le processus en cours au Venezuela, conformément à son
mandat et à ses convictions, et en vertu des principes démocratiques et
des normes constitutionnelles de ce pays. A ce titre, il déploiera tous
les efforts qui s’imposent pour maintenir un dialogue avec le gouvernement
et le mouvement syndical national, ainsi qu’avec les autres secteurs de la
société vénézuélienne et la communauté internationale. Ceci pour continuer
à œuvrer conjointement à la recherche d’une solution démocratique qui
respecte les différences et qui soit assumée comme responsabilité propre
par tous les acteurs politiques du pays.
Caracas, le 16 août 2004
http://www.icftu.org/displaydocument.asp?Index=991220481&Language=FR
Messages
1. > GROUPE DES AMIS SYNDICAUX DU VENEZUELA, 23 août 2004, 20:54
A propos de la CISL et de la CTV, quelques infos à lire .....
Cher(e)s amie)s :
Nous vous envoyons ici la déclaration de la nouvelle centrale syndicale
vénézuélienne UNT (Unión Nacional de los Trabajadores) qui a été fondée à
cause du caractère antidémocratique et antipopulaire de la centrale
social-démocrate CTV, et parceque la CTV a été, avec la confédération
patronale FEDECAMARAS, un de deux principaux moteurs de la déstabilisation
de la démocratie au Venezuela en 2002-2003. La CTV a aussi été reçu un
financement de l’agence américaine NED (National Endowment for Democracy)
peu de semaines avant le coup d’Avril 2002.
Il est à noter que la CTV se retrouve heureusement de plus en plus isolée
sur le plan international. La CUT du Brésil s’était par exemple
officiellement déclarée favorable à la victoire de Chavez peu de jours
avant le référendum, provoquant la colère des dirigeants de la CTV.
En dessous de ce texte de la nouvelle centrale UNT, nous vous envoyons un
rapport de mission de la délégation que la CISL (Confédération syndicale
mondiale) et l’ORIT (sa filiale américaine) ont envoyée au Venezuela
durant le référendum, et qu’ils ont appellée Groupe des "amis" syndicaux
du Venezuela. Cette délégation n’a pas résussi à se faire accréditer par
le Conseil National Electoral, et pour cause : la CIOLS et l’ORIT ont
toujours envoyé des communiqués appuyant systématiquement, à des moments
stratégiques, les actions les plus anti-démocratiques de la CTV, par
exemple juste avant et juste après le coup d’état, durant le sabotage
pétrolier, etc... sans jamais critiquer ensuite ces actions scandaleuses
de sa filiale et de son leader Carlos Ortega, et sans rectifier leurs
propres prises de position.
Cordialement,
Collectif Venezuela 13 Avril
1)
Déclaration de l’UNT après les résultats du référendum du 15 août
Camarades travailleurs et travailleuses du monde,
Depuis Caracas - Venezuela - aujourd’hui 16 août 2004, nous en appelons à
tous nos frères de classe, en cette date historique, où ont été annoncés
les résultats définitifs du Référendum Présidentiel. La victoire du NON
représente plus de 5 millions de voix du peuple vénézuélien.
Pour l’Union Nationale des Travailleurs - UNT - et pour de nombreux
camarades syndicalistes de différents pays qui sont venus au Venezuela
exprimer la lutte commune des travailleurs contre l’exploitation
capitaliste et l’ingérence impérialiste, il existe de nombreux points
d’accord, sur la voie à suivre pour la conquête d’une société plus juste,
souveraine et indépendante, dans laquelle n’existera pas l’exploitation de
l’homme par l’homme. Nous considérons que le triomphe du NON à ce
référendum est un point d’appui et un grand encouragement pour mener en
avant notre combat de classe.
L’UNT est une centrale syndicale indépendante qui défend profondément la
démocratie syndicale, elle est indépendante des partis, des patrons et du
gouvernement. C’est en application de ces principes que nous avons mené
notre propre campagne pour la victoire du NON sous l’intitulé «
Travailleurs en lutte » pour le maintien du Président Chavez au pouvoir,
parce que nous considérons que ce qui est en jeu c’est une lutte
anti-impérialiste et nous pensons que nous, les travailleurs, devons jouer
un rôle central dans la défense de la souveraineté des nations, des
peuples indigènes qui luttent pour leurs terres ancestrales, de la
paysannerie qui combat à l’échelle mondiale pour une véritable réforme
agraire et la souveraineté alimentaire.
Tandis que nous étions en faveur du NON aux côtés du pays agressé par
l’impérialisme, la position de la Confédération des Travailleurs du
Venezuela - CTV - était de soutenir inconditionnellement tous les secteurs
favorables au OUI, accompagnant une fois de plus la politique du
gouvernement agresseur nord-américain. Tandis que l’UNT se retrouve dans
la volonté exprimée par la majorité des travailleurs vénézuéliens, la CTV
se retrouve dans le même front que l’impérialisme et les patrons.
Les manouvres des secteurs de l’opposition ne voulant pas reconnaître les
résultats électoraux, doivent rencontrer la riposte de tous les
travailleuses et travailleurs du monde et de leurs organisations de
classes et démocratiques. Nous appelons à rester en alerte et mobilisés
face à n’importe quelle tentative d’ingérence de l’impérialisme et de ses
différentes institutions. Nous appelons les travailleurs et les peuples
opprimés du monde à s’unir à notre combat. C’est la seule voie qui peut
nous ouvrir un avenir meilleur avec l’accomplissement de nos tâches
historiques en faveur de l’humanité.
Depuis la ville de Caracas, nous invitons les syndicats, les centrales
syndicales, toutes les organisations du mouvement ouvrier populaire,
paysan, fédérations syndicales, de chômeurs, des Droits de l’homme, de
jeunesse, à resserrer, aujourd’hui encore plus qu’hier, au milieu du
désastre du néo-libéralisme et de la globalisation capitaliste, les liens
de solidarité militante. Nous désirons que soit portée à la connaissance
et que se discute entre tous, la lutte que nous avons engagée à partir de
l’UNT, pour approfondir le processus révolutionnaire en cours dans notre
pays. Nous proposons l’organisation d’une Rencontre Internationale au
Venezuela, la première semaine de décembre prochain, qui nous permettra de
débattre de la situation du mouvement ouvrier, par rapport aux taches qui
se présentent à nous, aux campagnes et aux actions de solidarité.
Pour nous, le triomphe du NON dans ce référendum du 15 août, est un NON à
l’ALCA, et au TLC, c’est un NON au FMI et à la politique néo-libérale.
C’est un NON à la domination impérialiste et à la politique de Bush
l’assassin. Ce doit être un NON au paiement de la dette extérieure et aux
privatisations. Cette victoire du NON nous voulons la convertir à un NON à
l’exploitation capitaliste.
Dehors les putschistes et l’impérialisme du Venezuela !
Vive la lutte des travailleurs, des travailleuses, et des peuples du monde.
Caracas le 16 août 2004
POUR LA COORDINATION NATIONALE DE L’UNT :
Orlando Chirino, Marcela Maspero, Eduardo Pinate, Stalin Perez Borges,
Ruben Linares.
Ont contresigné ce texte les participants de la réunion internationale
tenue au siège de l’UNT le 16 août 2004 :
Venezuela : Teresa Zottola (Fetracultura), Saida Liendo (Sinafum),
Norberto Bacher (Comités Guias), Servando Carbone (Fentrasep), Marcos
Garcia (Fentrasep), Richard Mambel (Sutradi meca), Georgina Martinez Arena
(Liga Socialista), Jesus Martinez (Liga Socialista)
Argentine : Juan-Carlos Albereto (Corriente Clasista y Combativa), José
Alberto Roselli (Mocase), Modesto Emilio Guerrero (Argenpress), Claudio
Lozano (Cita Diputado), Ariel Basteiro (Cita Diputado), Vilma Ripoll (IU
Diputada).
Brésil : Julio Turra (CUT), Bernadete Menezes (CUT), José Alfonzos Klein
(APEOESP-CUT), Marlene Da Rocha (Partido dos Trabalhadores), Hamilton P.
Da Silva (Fundacion de Formacion CUT), Isaac Oliveira (Sintrajufe-Pe-CUT),
Walter Matos (Condsef-CUT), Edson Carneiro (CUT / SP), Marcelo Buzetto
(Movimiento de los Trabalhadores rurales sin Tierras), Ricardo Jacome
(Sindsep/DF-CUT), Jeruza Souiza (Fed.Inter.De Trabalhadores de Radio y
TV), Lujan Miranda (CUT).
Colombie : Julio Roberto Gomez (CUTB), Ramiro Arroyave (Uneb), William
Gaviria (Uneb), Roberto Gomez Esguerra (CGTD), Percy Oyola (Union de
Trabajadores Estatales).
Etats-Unis d’Amérique : Fred Hirsh (San José Labor Council), Robert
Irminger ( San Franciso Labor Council)
Mexique : Armando Pasos C. (Situam)
2)
Confédération internationale des syndicats libres (CISL)
Organisation régionale interaméricaine des travailleurs (ORIT)
GROUPE DES AMIS SYNDICAUX DU VENEZUELA (GASV)
( Voir le texte ci-dessus )