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"Gauche" ?

Publie le jeudi 24 mai 2007 par Open-Publishing
15 commentaires

Depuis quelques années, le PCF adopte un message d’incarnation de la "gauche". Ainsi aux régionales de 2004 en Ile-de-France, la liste conduite par Marie-George Buffet s’appelait-elle "Gauche populaire et citoyenne". Nous avons eu une affiche qui disait "Fier d’être à gauche".

Notre parti est membre du Parti de la Gauche Européenne, nos députés au parlement européen forment un groupe "Gauche Unie Européenne", et la campagne présidentielle portait l’étiquette "Gauche populaire et antilibérale", et Marie-George Buffet n’a pas arrêté ses suppliques pour que la gauche en général soit fidèle à ses "valeurs" (sans les nommer, sans les développer, seulement en y faisant de vagues allusions). Et aux législatives, à Paris, certains candidats, malgré l’étiquette PCF (ouf !) ont un slogan similaire : "un député franchement à gauche" pour Pierre Mansat, "une gauche efficace,
déterminée" pour Francis Cambrouze, "le choix de la gauche" pour Gérald Briant, "reconstruire l’espoir à gauche" pour Jean Vuillermoz, voire "résolument anti-droite" pour Jacques Daguenet, etc.

Dans sa circonscription, Marie-George Buffet a quant à elle choisi "Efficace à
gauche". Sans compter que l’Huma encense l’exemple allemand de nouveau
parti Die Linke.

Ca ne serait pas en soi scandaleux si cela avait été, simplement,
discuté, puis décidé, dans le Parti. Or, à ma connaissance, ça ne l’a
pas été, ni aux différents congrès, ni en conseil national ni
ailleurs. La stratégie d’"Union populaire" du 33e Congrès ne reprenait
pas non plus ce vocable-là. Je concède que la stratégie décidée à
cette occasion visait à rassembler l’ensemble de la gauche ; mais
jamais à diluer l’affirmation de notre appartenance, ni de nos idées.
Or force est de constater que nous nous diluons dans une "gauche" mal
définie et aux contours flous (la gauche va des traîtres Besson et
Kouchner, aux trotskystes Laguiller et Gluckstein...), en effaçant
PCF, et en le remplaçant par "Gauche". Cette option vise certainement
à acter du glissement à droite du PS : dans ce cas pourquoi rester
toujours aussi docile à son égard, notamment localement ? Si cette
option en revanche vise à absorber la multiplicité de la gauche dans
le PCF, manifestement c’est raté.

D’ailleurs, pour justifier de la
présence de candidats communistes aux législatives, le PCF a invoqué
la force de la diversité à gauche, alors même qu’en s’auto-désignant
"la gauche" il semble vouloir homogénéiser celle-ci. Stratégie étrange...
En réalité, la direction du PCF abandonne en catimini l’ambition de
dépasser un jour le capitalisme. Elle sait qu’elle ne peut pas
liquider le Parti comme ça, car les militants ne l’accepteraient pas,
alors elle y va par glissements successifs. C’est de plus en plus
flagrant quand même dans l’affichage électoral. Le résultat obtenu à
la dernière présidentielle rend désormais plus proche que jamais une
éventuelle refondation de "la gauche" en général (d’ailleurs François
Hollande envisage de donner ce simple nom au futur parti qu’il entend
bâtir). Exit donc le communisme. Alors même que le capitalisme
financier mondial étend sa domination partout, détruit le capital
industriel et productif, exacerbe ses propres contradictions internes,
détruit des vies par centaines de milliers (pour résumer, tout ce
qu’avait décrit et prévu Karl Marx), la seule force dont la vocation
historique est d’abattre ce système ignoble renonce. Ce dépôt des
armes n’est pas sans lien avec la droitisation du PS.

Pendant toute
cette campagne, on a reproché au PS de ne pas être fidèle aux valeurs
de "gauche". Je dirais : et nous, à quoi avons-nous été fidèle ?
Contrairement à ce que certains affirment, la campagne de MGB n’a pas
été communiste, mais dans la poursuite de la ligne "de gauche" du PCF,
effaçant du coup l’apport singulier d’une analyse et d’une vision
communiste de la société, dont le PCF devrait être le porte-parole. De
la sorte nous nous alignons sur le réformisme, entre sa déclinaison
libérale (PS) et sa déclinaison radicale (LCR), là où il n’y a pas de
place pour nous, et abandonnont l’ambition révolutionnaire de
dépassement du capitalisme, comme le soulignait très justement le
texte alternatif sur la visée au 33e Congrès signé notamment par Yves
Dimicoli, Paul Boccara et Nicolas Marchand.

Notre espace politique, dans cette optique, est trop réduit pour nous
permettre d’exister massivement en France. Poursuivre sur cette voie
signerait à coup sûr la mort du PCF, et de l’ambition d’une autre
société.

Messages

  • ""En réalité, la direction du PCF abandonne en catimini l’ambition de dépasser un jour le capitalisme. Elle sait qu’elle ne peut pas liquider le Parti comme ça, car les militants ne l’accepteraient pas, alors elle y va par glissements successifs.""

    vraiment que des salauds et des membres de la 5eme colonne capitaliste dans cette direction , heureusement que les militants , eux , sont purs et durs !

    mais pourquoi des militants aussi bien , elisent ils des dirigeants aussi foncierement mauvais ?

    claude de Toulouse .

    • Salut CLaude !! (a h sacré Claude ;-)))
      la question est bonne - les électeurs sont aussi responsables de leurs élu-e-s - mais cela va t il jusqu’ à dire qu’ils sont responsables de ne pas se présenter à leur place quand les candidats les ont déçu-e-s ? ça se discute..
      Faut pas taper comme ça sur la tête de Jonathan - je trouve qu’il met le doigt sur un sacré problème autour duquel bcp de gens tournent avec un air de pas-y-toucher parce que justement, oui, c’est "sale" ce qui es ten train de se passer depuis qques temps.
      Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir bien perçu ce pb je crois, et à ne pas être d’accord avec ce qu’on nous propose, donc il faut en profiter pour agir et , en effet, i lva falloir que ceux-là élisent ou essaient de faire élire une direction qui soit claire et ferme sur certains fondamentaux... Parce que pour moi aussi la soultion passe par essayer ENFIN de "faire" le communisme - avec tout ce que ce souhait implique....

      Fraternellement
      LA Louve

    • On sait très bien qu’il y a un fort légitimisme dans le PCF, et que la direction est toujours reconduite. Certains permanents du comité exécutif étaient déjà là dès les années 1970... à l’époque du "bilan positif" ! Les mêmes nous ont successivement vendu "l’union de la gauche", "la mutation", "Bouge l’europe", la "gauche plurielle", les "collectifs" et aujourd’hui la "gauche populaire et antilibérale". Franchement, ce n’est pas sérieux. Si eux les vieux croutons n’y croient plus, eh bien qu’ils cèdent la place, et que la direction soit occupée par des gens camarades du monde du travail, et que cette responsabilité soit limitée dans le temps ! Je pense qu’il faut revoir le fait que la direction du parti soit occupée par des permanents n’ayant jamais eu d’autre employeur que le PCF. Colonel Fabien : voilà leur univers. Et ils prétendent défendre les travailleurs... pas étonnant qu’on ne sache plus leur parler... et en plus, au lieu de bâtir un communisme neuf, vivant, intelligent et exigeant à la fois, on nous vend une ressucée de rassemblement d’une gauche sans queue ni tête, un discours idéologiquement vide et sans âme (cf le rapport au CN d’Olivier Dartigolles du 24 avril), et qui en plus transpire l’autosatisfaction, ou du moins évacue totalement la responsabilité du parti lui-même dans sa propre débâcle !
      Et pour répondre à ta question, je le disais déjà dans mon texte, cette orientation "de gauche" plutôt que communiste, fait l’objet d’une détermination, mais aussi d’une dissimulation dont les camarades n’ont peut-être pas nécessairement conscience, car elle n’est pas affirmée franchement, et donc pas discutée, ni dans les cellules, ni dans les sections, ni dans les conseils départementaux, ni au conseil national ni en congrès. Il y a une volonté d’amener petit à petit le PCF à être un parti style Die Linke, où ne restera du communisme que le nom et le siège place du colonel fabien.
      Que cette orientation soit celle de la direction, pourquoi pas, mais au moins qu’elle l’assume, qu’elle le dise, qu’on en discute !

    • "" Et pour répondre à ta question, je le disais déjà dans mon texte, cette orientation "de gauche" plutôt que communiste, fait l’objet d’une détermination, mais aussi d’une dissimulation dont les camarades n’ont peut-être pas nécessairement conscience, car elle n’est pas affirmée franchement, et donc pas discutée, ni dans les cellules, ni dans les sections, ni dans les conseils départementaux, ni au conseil national ni en congrès. ""

      bon d’accord , les militants sont purs , durs , et forcement un peu con , ils votent comme les moutons pour les vieux chefs , ne se rendent pas compte de ce qui se trame , ils votent comme l’autre , " à l’insu de leur plein gré " , mais tu te prends pour qui bonhomme pour traiter ainsi les militants du PCF ?

      En résumé , une direction de traitres , portée par de sombres idiots , heureusement que vous etes quelques intelligents qui voient clair , grace à vous le parti va rebondir !

      toujours communiste , toujours militant , et pas obligatoirement plus con que toi .

      claude de Toulouse .

    • les camarades n’ont peut-être pas nécessairement conscience

      Pour les nationalistes, russophones nostalgiques, "pseudo-orthodoxes" du tzar petit brun moustachu
      (Petit Père des Peuples...pffff) Vissarionovitch (le Joseph... pas le Bové...)

      Mais nous prend on reellement pour des moutons ?

      Le XXXIII congrès du PCF s’est tenu au Bourget, du 23 au 26 mars 2006

      Vote préparatoire au congrès :

      Inscrits : 99 227
      Votants : 46 210 (46,57% des inscrits)
      Blancs et Nuls : 1 393 (3,01% des votants)
      Suffrages exprimés : 44 817 (96,99% des votants)

       63,38% (28 406 voix) pour la base commune de la direction
       11,44% (5 126 voix) : amendements de Nicolas Marchand et Yves Dimicoli (La visée communiste de notre temps : 828 voix ; Pour une union populaire agissante et transformatrice : 1 216 voix ; les deux textes : 2 453 voix)
       13,25% (5 938 voix) : Fier(e)s d’être communiste (Jean-Claude Danglot, André Gerin, Freddy Huck, Jean-Jacques Karman)
       08,22% (3 685 voix) : Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes (militants du XVe arrondissement de Paris)
       03,71% (1 662 voix) : Colère et Espoir (Maxime Gremetz)

      no comment....

      R.

    • On continue de jouer La louve ?

      Ah sacrée Louve ,

      je n’ai jamais été un théoricien , préférant les batailles du quotidien aux plan tirés sur la comete .
      Je ne suis pas pour autant une brute épaisse , incapable de réflechir avec sa tete , voir meme avec la tete des autres . Dans mes années de jeunesse , j’aimais bien le S.O. , mais c’est mon coté toulousain et rugbyman qui pointait son nez .

      Je ne tape donc pas sur la tete de jonathan .

      La question posé revient à dire que le PCF abandonne son identité communiste au profit d’une nébuleuse appelée gauche , dans laquelle il y aurait à boire et à manger .
      Avant de savoir ce que nous abandonnerions , encore faut il s’avoir de quoi nous parlons .

      L’appropriation collective des moyens de production (sous quelle forme ? ) est elle toujours à l’ordre du jour ?

      le caractére internationaliste de notre organisation est il toujours un fondement de notre strategie ?

      Le parti en tant qu’organisation doit il etre le point central du changement de société ?

      La révolution (sous quelle forme ? ) est elle l’aboutissement de notre action ?

      Ces quelques questions , dans le désordre , ne trouvent pas aujourd’hui (à mon sens ) de réponse dans le parti communiste ! et bien d’autres questions se posent aussi .

      Et c’est parce que nous ne savons plus ce que nous voulons ou pouvons (ce n’est pas tout à fait pareil ) que nous nous raccrochons à cette notion de gauche qui par sa " floutitude" permet toutes les incompréhensions .

      Mon point de désaccord avec jonathan intervient sur les responsabilités , il est trop facile de tirer sur une direction , légitime , et je ne crois pas que l’ouverture du débat puisse se faire sur cette base , qui n’aurait pour conséquence que de diviser un peu plus .

      Mettons au clair nos fondamentaux , disons ce qu’est qu’etre communiste aujourd’hui , ce n’est qu’a ce prix que nous saurons demain pourquoi nous nous battons .

      avec ma fraternelle affection ,

      claude de Toulouse .

    • les militants purs et durs ?
      bof ils ont bien accepté des années la ligne politique de HUE qui est aussi communiste que l’abbé pierre !!
      Et comme un seul homme en plus et quand la direction a décidé de se séparer de hue et bien les militants ont accepté aussi !!
      je n’apprécie guére la façon qu’a la direction d’"orientér " les débats d’une maniere hypocrite en posant juste une question ,sansevidemment donner la réponse mais c’est tellement évident que ça trompe personne.
      Exemple avec les elections de Bordeaux quand le pc choisit des le début de faire alliance avec le ps pour garder ses élus :
      vaut il mieux une mairie de droite ou une mairie avec des élus communistes ?
      Et bien entendu la réponse facile.Alors qu’une autre question aurait pu etre posée:faut il reconstruire une opposition anticapilatiste avec des militants antiliberaux et d’extreme gauche ou bien refaire une union avec le ps social démocrate ?
      l’hypocrisie est totale et c’est la meme à l’oeuvre dans la cgt .
      Je repense à ces délires apres le meetinge de bercy :ha vous allez voir ce que vous allez voir,le pcf va faire un super score,dans mon quartier les gens sont tous pour buffet...
      1,93%
      alors ?fdaut il attendre zéro élu pour que le pc revienne sur une ligne révolutionnaire ?
      Je crois que oui,dommage.
      Un parti c’est un outil pas un amour !
      alors arrétez de dire amen à tout simplement parceque "le" parti l’a dit !!
      Salarié de base

  • J’ai une autre réponse, JONATHAN EST UN SABOTEUR QUI VIENT DE L’UMP.

    Son texte ne reflète pas l’âme communiste. Eh oui Jonathan, les communistes ont un style que vous n’avez pas. Vous vous êtes trahi tout seul. J

    • Mais à la rigueur "J" on s’en fout de ça !
      La question posée reste juste et les exemples donnés collent.
      Désolée.

    • Eh bien 212 160, je partage le sentiment de Claude, qui a assez prouvé au fil de ses interventions qu’il est profondément et sincèrement commmuniste depuis toujours, et sa réaction me parle plus que tous les blabla qui cherchent à déstabiliser les lecteurs et à détourner ceux qui croient aux valeurs du communisme. Je ne crois pas que cela soit le meilleur moyen pour attirer et donner l’envie aux gens d’adhérer à cet idéal.

      Et tant que j’y suis, quelle est la différence entre Communisme et "Refondation Communiste" ?
      Merci. J

    • Et tant que j’y suis, quelle est la différence entre Communisme et "Refondation Communiste" ? Merci.

      Une "piste de discussion" pour l’eventuelle "différence"... savoir si il existe....


      Communisme ou stalinisme

      "Le mort continue à peser sur le vivant" aurait dit Marx, et le stalinisme, bien que désormais il soit depuis longtemps un "chien mort" continue à laisser sa charge négative sur la refondation du communisme et de la gauche anticapitaliste.

      C’est la raison pour laquelle il faut continuer à en analyser les racines et à dénoncer les dégâts qu’il a causés au mouvement ouvrier et à la recherche de construction d’une société alternative au capitalisme.

      R.

    • Merci Roberto pour cette réponse qui éclaire mieux ton objectif de faire en sorte de "réamorcer" le communisme dans ce qu’il a de plus noble et porteur de sens, rejetant tout ce qui est venu l’avilir, le souiller, dont le stalinisme.

      Il est vrai que je suis là, sur le chemin depuis l’époque de mes 20 ans à vous regarder, attirée tout en étant incapable d’aller vers vous, à cause de "cette charge négative", qui fait office de repoussoir, alors que c’est sans doute dans ce parti qu’on trouve le plus d’engagement sincère et désintéressé, par l’investissement personnel et bénévole.

      Mais comment se fait-il que les Italiens aient commencé bien avant les français à regarder "froidement" dans les yeux ce qui n’allait pas, et qu’ils aient coupé net avec l’URSS, quand ils ont découvert cette dérive, mettant en position de force (crédible) le PCI ? J

  • Contrairement à ce que certains affirment, la campagne de MGB n’a pas été communiste

    A bon !!!!

    Tu peux "argumente" ta déclaration et en meme temp ton concept" du "communisme"...

    Pas mal la "reference" a Nicolas Marchand et Paul Boccara...

    Donc pour toi... certaiment "eux" son de "VRAI" communiste et "représente le VRAI Parti Communiste", les "autre" "représente" la tromperie de la future-nouvelle trahison social-démocrate qu’elle incarne la direction actuel...???

    Allez les "pseudo-orthodoxes"... explique nous... illuminé nous... nous traier d’ignorant, sophiste prétentieux et pauvre esprit décharné...

    Roberto

  • Mais justement, l’apport singulier du PCF c’est de ne jamais séparer une vision alternative de la société, le nécessaire dépassement du capitalisme ET la construction politique à gauche et il faudrait parler aujourd’hui de la transformation de toute la gauche qui de toutes les façons se fera. Dans quel sens ? Permettre que se perpetue et se développe dans notre pays un courant de transformation sociale, révolutionnaire, s’inscrivant dans la contestation et la proposition d’une autre politique, d’une autre société... Sinon notre pays se "normalisera" à l’anglaise ou comme aux Etats-Unis.

    Car quel est l’enjeu immédiat ? des millions de citoyens de gauche, attachés fondamentalement à cette perspective progressiste sont déboussolés, écoeurés par ce qu’ils voient notamment au PS. C’est justement quand le mot de gauche est tant galvaudé que les communistes ne doivent sutout pas lâcher et redonner du sens, du contenu. Il y’a beaucoup de gens, de progressites qui ne se reconnaîtront pas voir jamais dans l’idée du communisme mais qui en revanche peuvent reconnaître dans le PCF, une force qui aide la gauche à rester ancrée bien à gauche, une force qui tient bon !. cela ne signifie pas qu’il faille mettre nos idées, nos analyses communistes en retrait, bien au contraire mais elles seront plus crédibles en les situant sur l’avenir de la gauche.

    Même s’il ne faut pas se raconter d’histoires, le PCF ne passera pas de 2% à 10% aux législatives, il y’a tout de même de nombreuses personnes qui peuvent avoir une motivation à venir voter pour des candidats communistes sur la base que la gauche ne serait plus la gauche sans un PCF plus influent, sans des élus qui au quotidien sont des points d’appui, des relais des luttes et exigences populaires...

    Kiko

    • Car quel est l’enjeu immédiat ? des millions de citoyens de gauche, attachés fondamentalement à cette perspective progressiste sont déboussolés, écoeurés par ce qu’ils voient notamment au PS.

      Exactement Kiko.

      Je vais te dire ce qui me choque particulièrement, c’est cette "social-démocratie" à la Bayrou. Pourquoi "à la Bayrou" ? Parce qu’il se croit investi de tous les pouvoirs au centre-gauche :

       Bayrou vient d’affirmer dans les médias qu’il a une ligne politique, dont il ne bougera pas (donc figé), ce qui veut dire que le PS, s’il se rallie au MODEM, devra abandonner des pans entiers de ce qui faisait sa personnalité propre. Drôle "d’union" !

       ensuite le PS veut rassembler largement autour de lui, qui va de Bayrou au PC. Mais voilà, comment est-ce possible, quand j’entends deux hommes du Modem, Azouz Begag et Djamel Bouras par exemple, insulter les communistes, devant les caméras. Il y a comme un décalage, un quelque chose qui me trouble et me choque en 2007.

       et enfin, le pire de tout, Bayrou a affirmé qu’il ferait tantôt alliance avec le PS, tantôt avec l’UMP, selon les propositions qui seront faites à l’Assemblée. Autant dire qu’il sera le "parfait amant infidèle". Comment voulez-vous faire une politique sérieuse qui tienne la route avec de tels oscillations ? Parlez moi de stabilité politique après cela.

      Que le PS continue sa dérive, et c’est certain, maintenant que les gens savent ce qui se passe, il perdra tout son électorat.

      Car enfin, si l’électorat ouvrier s’en est allé vers d’autres rivages, (en fait remplis de crocodiles), c’est parce que Sarkozy, ami de ceux qui ont le fric, leur a promis du travail (c’était le mot magique à prononcer de toute urgence).
      Mais c’est aussi parce que ce même électorat a bien senti que la gauche, et S. Royale s’en est assez vanté (sans doute par honnêteté naïve) qu’elle n’était pas rattachée à la finance, donc qu’elle n’avait pas d’influence sur la finance, donc sur le travail. Et en plus, parler d’une augmentation de flics, de répression (sans doute pour faire plaisir à l’électorat de droite), c’est ce qu’il ne fallait pas dire, ou l’expliquer autrement. En attendant, à ce sujet, les flics sont largement présents, ils arrêtent, contrôlent à tour de bras, comme j’ai jamais vu.Il y a des gens pour croire que les idées peuvent changer la vie, mais il y a aussi des gens plus pragmatiques, plus terre-à-terre qui croient seulement aux valeurs du travail et de l’argent qui les émanciperaient. Sarkozy a joué là-dessus. Maintenant il y a des idées fondamentales, qu’il faut remettre à la surface pour clarifier le discours, et pour que les gens puissent se repérer par rapport aux valeurs qui tiennent la route en opposition à celles de Sarkozy qui va laisser la moitié de la population sur le bord du chemin, car Sarkozy, il est comme le Pen, il n’aime pas les pauvres, ça lui rappelle trop son enfance, soit disant pauvre sans doute. J