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Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre
Publie le lundi 12 mars 2007 par Open-Publishing6 commentaires
Gérard Filoche menacé d’être mis en examen par le juge Yves Madre pour avoir menacé dans son activité professionnelle régulière un employeur de lui dresser un procès-verbal : le patron a osé porter plainte pour "chantage".
Le juge a interrogé Gérard Filoche (en présence de son avocat Dominique Tricaud) pendant cinq heures d’affilée au Palais de justice de Paris, de 14 h 15 à 19 h 15 le vendredi 9 mars et a finalement, in extrémis, renoncé à sa menace (pourtant contenue dans sa lettre de convocation initiale) de le placer en examen.
La nouvelle tactique des patrons de combat : faire contre-feu judiciaire de tout bois, porter plainte systématiquement contre ceux qui sont chargés de contrôler leurs turpitudes (inspection du travail) où y résistent (salariés, syndiqués). Pour imposer qu’il y ait suite à la plainte, ils se portent “partie civile”. Des heures et des heures sont ainsi perdues par ce réel abus du droit d’ester en justice. Heures perdues pour les juges qui s’y prêtent. Heures perdues pour l’inspection ainsi contrainte de se défendre là où elle devrait être encouragée pour son action. Cela aboutit si le processus se généralise ( et il y a des signes indicateurs d’une tendance en ce sens) à paralyser l’action de l’inspection du travail qui défend l’état de droit dans les entreprises.
Le juge, dans l’après-midi même où était rendu le verdict de Périgueux, a cherché pendant cinq heures à savoir si Gérard Filoche avait été “agressif” ; avait élevé la voix, avait “fait pression”, de façon inquisitoriale dans son “contrôle” où s’il avait exercé un “chantage” contre l’employeur en le menaçant de lui dresser procès-verbal s’il continuait à faire entrave à l’action d’une représentante du personnel et à la menacer pour la troisième fois pour des raisons différentes et de plus en plus fallacieuses, en quelques mois, de la licencier en la persécutant car elle était femme et de retour de congé maternité, et qu’il ne voulait pas lui redonner son poste antérieur. (On vient de fêter le 8 mars, journée des femmes, on en parle, on en parle et pendant ce temps-là, ce genre de pratique sexiste est de plus en plus courant de la part d’employeurs). Si la menace de dresser proces verbal est un “chantage” alors l’action de l’inspection est asphyxiée !
Ce fut, tout au long de l’interrogatoire persistant, harassant et jamais courtois du juge, ce même genre d’accusation : “contre les contrôles inquisitoriaux” (que la “coordination rurale” formulait et qui a essayé de servir de facto, mais heureusement en vain, à porter circonstances atténuantes à Claude Duviau).
Au lieu d’appuyer ceux qui ont, dans notre République et par convention de l’OIT (n°81) la responsabilité de faire respecter les lois du travail, “l’air du temps” est ainsi orienté vers la destruction du code du travail (pseudo ”recodification” en cours) et de sa mise en oeuvre (oui ou non doit-on affaiblir ou renforcer les moyens de l’inspection).
À Muriel Grémillet, et au delà, à tous les journalistes
Bonjour,
Je viens de lire Libé ce matin.
Depuis deux ans, dés 20 h le soir du 2 septembre 2004, j’ai mené bataille pour que justice soit faite, pour que l’inspection du travail soit reconnue, valorisée et défendue face à ce crime, pour que les grands médias le comprennent (ils parlèrent davantage, au début, de la mort de l’ours Cannelle que de celle de mes collègues), pour que les autorités qui ont voulu étouffer l’affaire n’y parviennent pas.
Ce qui est arrivé, avec la plaidoirie des parties civiles, du procureur, et la condamnation de Duviau donne enfin raison à ceux qui avaient compris dés la première minute l’importance historique - pour l’état de droit dans les entreprises, pour tous les salariés - de ce double meurtre. Il s’agissait bien “d’un fait de société, pas un fait divers”, comme cela est affiché depuis deux ans, dans mon bureau de l’inspection du travail, là où je reçois les ayant-droits.

Deux ans de bataille acharnée, un livre de 285 p, un film de 52’, une pièce de théâtre montée et jouée deux fois par Ariane Mnouchkine, des magnifiques états généraux avec 850 de nos collègues unanimes, des centaines de meetings partout, une mobilisation collective unitaire à Périgueux de 400 inspecteurs pendant une semaine, j’ai milité pour tout cela, parfois tout seul, au départ, et à contre courant, parfois avec mépris ou indifférence, mais avec la réaction unanime permanente solidaire consciente de tous nos collégues.
Mais ca y est, vous le faites dire dans la bouche de Gilles Trémouille, qui depuis, est devenu un ami : “ce n’est pas un fait divers, c’est un fait de société”.
Bravo ! Enfin !
Gérard Filoche
Messages
1. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 12 mars 2007, 19:05
Soutenir les inspecteurs et controleurs du travail , qui font tout ce qu’ils peuvent pour faire respecter le droit du travail , et dont certains voudraient se debarrasser pour apporter plus de ""souplesse"" aux entreprises , est aujourd’hui une urgente nécéssité .
Merci à l’inspecteur du travail G. FILOCHE .
claude de Toulouse .
1. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 12 mars 2007, 22:11
Une guerre sournoise des patrons est en train de s’insinuer contre les salariés : UNE SEULE REPONSE : tous les salariés doivent faire blocs avec un syndicat ouvrier, et ne pas oublier que l’union fait la force.
Pourquoi ne pas créer une intersyndicale dans toutes les entreprises, réunissant tous les syndicats ouvriers pour porter des revendications communes, portant sur les salaires, la durée du temps de travail, le respect du code du travail, des prud’hommes, des délégués syndicaux, etc...?
Les patrons depuis quelques temps, soutenus par Sarkozy, font la guerre à tous les salariés qui refusent de courber l’échine, de fermer leur g....., osant se tenir debout.
Pour aller jusque là à nous chercher la petite bête, ça veut dire que les patrons sont aux abois, sachant nos revendications légitimes, ils deviennent hyper agressifs. Nous laisserons-nous faire encore longtemps alors que nous avons ce qu’il faut pour nous défendre, à condition d’être très nombreux, tous ensemble ?
2. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 13 mars 2007, 01:50
Gerard , lache pas l’bout.
On te soutient
seb64
3. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 13 mars 2007, 10:20
Si SARKOZY était élu, les patron aurons les coudés franche et ce n’ai pas que les inspecteurs, qui serons devant la justice. Tout mon soutien pour G. FILOCHE.
1. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 13 mars 2007, 12:01
Soutien total à Gérard, on s’est croisé un soir à Gentilly, tu étais venu Gérard pour animer un débat sur le droit au travail et contre la précarité. Débat organisé par le collectif unitaire de Gentilly.
Si nous devons réagir, nous n’attendons de toi que ta demande.
Fraternelles salutations
MarcoGentilly
4. Gérard Filoche interrogé pendant cinq heures, le 9 mars à Paris par le juge Yves Madre, 13 mars 2007, 12:33
Il faudrait qrganiser une pétition (électronique ?) pour soutenir G. FILOCHE ! (entre parenthèse, il fait partie aussi de la gauche du parti socialiste, comme quoi il reste encore des gens de gauche au sein de ce parti et qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain....)