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Haïti : la démocratie ne peut exister que si elle en face d’elle des citoyens...

Publie le mercredi 11 août 2004 par Open-Publishing
11 commentaires

Haïti : la démocratie ne peut exister que si elle en face
d’elle des citoyens, c’est-à-dire des gens qui se soucient d’elle



de Mireille Nicolas

Mireille Nicolas, l’auteure de cet article, est professeur de lettres et ethnologue.
Elle a enseigné dans plusieurs pays et écrit plusieurs livres. Elle a travaillé notamment
en Haïti au Lycée Alexandre Dumas de 1988 à 1992. Les éditions Alternatives ont
publié en 1994 son ouvrage « JISTIS, murs peints d’Haïti ». A la suite de ce
livre, le Président Aristide l’a invitée à travailler pour lui ; ce qu’elle a
pu faire pendant quelques mois. Elle écrivait des lettres, des discours.


Pourquoi les media français ont-ils tous parlé d’Haïti de la même façon ? Sans une analyse attentive de sa population ; ou de manière si rapide et si biaisée qu’il peut sembler diffcile à un étranger d’y comprendre quoi que ce soit.

L’immense majorité des Haïtiens est d’une pauvreté que les images-coups de poing de toutes les chaînes de télévision ont assez bien rendu. Il est très facile, dans ce pays, de faire ce genre de photos ; on y devient vite voyeur ; et, comme on a l’impression d’être sur une autre planète, à l’abri derrière son viseur, on cure jusqu’aux os, la misère humaine. Moi-même, je me souviens d’avoir été comme droguée, à l’affût ; un jour notamment où une amie m’avait invitée sur le terrain de golf de la John Brown. Je ne m’attendais pas que si près d’un lieu symbolique du luxe et du farniente heureux, on pût être si près aussi d’un petit bidonville qui s’était développé en contrebas. Je dominais un semblant de courette envahie d’enfants et d’immondices …1991 ; alternant zoom et grand-angle, dans une espèce d’euphorie lugubre, j’entendais le déclic de mon appareil ; quelque temps après, j’ai retrouvé cette sorte de folie, démultipliée, à Cité-Soleil, un des quartiers les plus abandonnés de la capitale de Port-au-Prince. J’étais devenue comme tous les journalistes ; je veux dire les mauvais ; les plus nombreux ; ceux que leurs journaux amènent à devenir mauvais dans une sorte de course au spectaculaire et au sordide.

Ainsi, tous ces jours-ci, en ce début d’année 2004, on a, une fois de plus, exhibé des photos spectaculaires et sordides. Et il est peut-être bien qu’on voie ce qu’est la misère. C’est bien si on veut la voir disparaître. Mais pourquoi ne pas alors tout montrer ? Ne pas chercher à expliquer ce qu’elle est et pourquoi elle est ? Ne pas tout montrer de la ville et de ses façons d’être ?

Port-au-Prince, longue traînée blanche de la mer à la montagne est des plus étonnantes, des plus paradoxales.

Vous êtes au bas de la ville, vous avez quitté les berges où s’agglutinent les misères. Populeux, criard, bon enfant, étouffant, sordide, émouvant, le bas de la ville ; vous êtes entre l’horreur et la pitié, dans le désespoir et le dégoût et vous ne savez plus comment avancer. Enjambez ce caniveau putride, cet égoût jaillissant qui déjà forme une cascade et se perd entre les roues de superbes voitures hautes sur pneus.Une porte s’ouvre sur un trottoir-dortoir-reposoir, cour des Miracles, où femmes, vieillards, enfants, mutilés de toutes sortes, attendent une aumône ; mais la porte est là, elle s’ouvre ; vous êtes dans un magasin ; s’il vend des boissons, il a toutes les marques de champagne dont vous pouvez rêver ; s’il propose des œuvres d’art, vous avez l’éventail le plus prestigieux de la peinture haïtienne, et ce ne sont pas les croûtes dont les pays proches se sont emparées ; la peinture haïtienne peut se vendre fort cher ; du Canada à l’Amérique du Sud, de France au Japon, elle peut atteindre de grands prix ; et la sculpture sur bois, sur fer, sur pierre aussi ; cet Haïti-là est sublime.

Vous avez enjambé un caniveau putride, laissé la misère du monde à la porte et on vous propose, si vous avez le porte-feuille qu’il faut, tout un éventail de plaisirs. Tous les fromages aussi ; ceux des U.S.A. et ceux de France. Et des vins. Et des lampes Tiffany. Et des meubles d’antiquaires, acajous lustrés aux formes arrondies. Et des pièces d’argenterie. Et des dollars en échange de vos gourdes. Des gourdes en échange de vos dollars. Et des places d’avion pour toutes les directions du monde. Et des chambres d’hôtel raffinées si vous continuez d’ascensionner les pentes de Port-au-Prince et arrivez dans ses résidences, jardins tropicaux de l’éternel été.

C’est ainsi qu’en Haïti, j’ai découvert des gens, peu nombreux mais très puissants pour qui, quoiqu’ils veuillent bien prétendre, la notion de pays, de nation, de citoyenneté est inexistante. Jean-Bertrand Aristide les appela des « patripoches » ; des porte-paroles des U.S.A. osèrent même dire « élite moralement répugnante », comme si ce n’était pas eux en partie qui l’ont façonnée… Souvent on a pu le constater dans l’histoire, les puissants d’un pays, par vanité, pour une multitude de sentiments égocentriques ont amélioré leur environnement, l’ont embelli. Lutte de pouvoirs et outrecuidance ; mais amélioration, tout de même. En Haïti, ce que j’ai pu constater quand j’y vivais, c’est que la démarche était tout à fait différente. Quand on le peut, en Haïti, on achète de grosses voitures 4x4, « tête bef », dit-on là-bas, pour rouler vite en pleine ville dans les ornières et les égoûts plutôt que d’arranger les rues. Il en va de même pour l’eau ; importer des bouteilles d’eau Culligan des USA plutôt que travailler à désensabler le barrage ; et de même pour l’électricité ; quand on est dans l’obscurité lors des nombreux « black out », et qu’on entend chez son voisin le halètement de sa génératrice américaine, et qui lui donne, et à lui seul, l’électricité espérée par tous, il y a de quoi et haïr son voisin et sa génératrice.

C’est ainsi qu’on peut déjà affirmer que par le refus de s’impliquer dans l’amélioration du pays, l’oligarchie *, et elle la toute première, refuse l’idée de la démocratie ; on pourrait multiplier les exemples ; je n’en rajouterai qu’un ; le coup d’Etat contre Titid en 1991 est en grande partie dû à son désir d’augmenter de quelques gourdes** les maigres salaires ouvriers. L’oligarchie rêve de s’inféoder au grand voisin du Nord, elle ne souhaite en rien la démocratie. En 1988, j’ai été étonnée de constater quel regret cette classe avait pour les années Duvalier ; une sorte de nostalgie ; « la haute bourgeoisie a toujours pactisé avec le pouvoir », m’a dit récemment, le 6-3-2004, un universitaire haïtien qui pourtant s’est éloigné d’Aristide ; j’essaierai de chercher plus tard pourquoi cela ne s’est pas passé ainsi avec lui…

Donc, par sa manière de vivre, par ses convictions et ses idéaux, la classe possédante nie, dans sa grande majorité, la notion même de démocratie.

Il en va de même de la presque majorité de l’élite intellectuelle. Déjà, à des époques antérieures, pour des raisons tout à fait compréhensibles, beaucoup d’entre eux se sont exilés. Qui ne les comprend ? Qu’on ne se méprenne pas d’ailleurs ; je ne veux pas être une nouvelle donneuse de leçons, les étrangers adorent cela quand il s’agit d’Haïti ! Je veux seulement ici, rappeler mes émotions et mes sentiments On ne partagera peut-être pas ma vérité ; c’est la mienne simplement ; et il me semble que c’est un devoir de la donner ; que ce serait une espèce de lâcheté que de ne pas m’efforcer de dire ce que j’ai vu et entendu. Témoin minuscule, mais témoin…

La diaspora haïtienne se répartit entre les U.S.A., le Canada et la France. Personnes brillantes, sensibles ; sans elle, Haïti n’aurait pas tenu ; c’est souvent le mandat reçu de l’étranger qui permet d’avancer encore un petit peu et encore un peu plus. Des diplômés, souvent d’une culture rare. Qui se sont formés à la notion de démocratie et en manient admirablement les concepts ; des intellectuels de grande envergure souvent, avocats, journalistes, médecins ; et des artistes : peintres, danseurs, conteurs, écrivains, photographes, cinéastes. Ceux que je connais en France manient admirablement les idées. Mais, par la force des choses, même s’ils ont une double nationalité, ils ne sont plus des citoyens haïtiens vivant le quotidien haïtien ; ils retournent au pays en vacances, ou voir la famille ; ils ne sont encore jamais devenus le fer de lance d’un changement qui atteindrait le pays au plus profond de ses mornes et de sa misérable paysannerie ; ils apportent de l’argent, ils ne bouleversent pas le système ; ils assurent la survie des proches, mais ils ne transforment pas leur vie ; ils discutent d’idées mais ils ne sont pas assez nombreux à relever leurs manches pour incarner ces idées. Tant qu’ils ne reviennent pas dans leur pays pour mettre leurs compétences à son service, ils ne servent pas, stricto sensu, la démocratie de leur pays. Et on est obligé de le constater même si on ne peut leur en vouloir, même s’ils ne sont ni méprisables ni détestables comme les « patripoches » ; certains d’entre eux, comme ils ont des noms célèbres, le font un peu sonner et croient incarner l’haïtiannité. De la diaspora peut-être ; mais sans plus.

Ne l’ont-ils pas cherché ?*

Faisons le bilan : une grosse poignée de « patripoches » ; un huitième de la population au loin ; il reste moins de 20°/° d’une classe moyenne, à peu près 70°/° de pauvres hères, de pauvres parmi les pauvres. Et, toujours inclassables et passionnants, des intellectuels et des artistes à cheval sur toutes les classes sociales.

La classe moyenne est souvent coincée entre sa couleur et ses aspirations ; elle veut faire oublier d’où elle vient, se démarquer de la « sauvagerie » qu’elle prête au peuple. Qu’est-ce-que cette sauvagerie ? J’appellerai sauvagerie en Haïti le miroir qu’on tend à l’Histoire. Au « temps longtemps ». Au temps premier de l’esclavage qui tenta de faire des humains moins que des bêtes, qui les mêla au fond des cales des bateaux négriers pour qu’ils ne parlent pas la même langue et qui, à coups de fouet, de chicotte, de fers rouges, de fours à vif, de mutilations, de mensonges, les fit devenir chrétiens ; qui les amena, par la pratique quotidienne à la délation, à la jalousie, à la haine, à la vengeance ; qui ne leur enseigna que la traîtrise.

Du haut en bas de la pyramide sociale, les Haïtiens continuent de se haïr. Ne plus se voir dans le miroir du temps comme un descendant d’esclaves ; ne surtout pas se reconnaître dans le peuple des bidonvilles qui a été moulé dans le creuset passé ; ne pas le regarder, ne pas l’aider, ne se contaminerait-on pas peut-être ? N’est-il pas pour toujours le « Bossale », dernier arrivé en terre d’Haïti ?

« Dès qu’il apprend à lire, me dit-on, en 1994, l’Haïtien va utiliser ce pouvoir pour exploiter un autre homme » ; mais Lévi-Strauus disait déjà cela de tout possesseur de l’écriture, tous peuples confondus : l’invention de l’écriture, non un instrument de libération mais d’oppression et de pouvoir.

Cette petite bourgeoisie ne peut faire exister la démocratie qui demande de s’oublier un peu, pour se mettre au service de plus mal loti que soi ; voulant s’assimiler à celui qui est socialement au-dessus d’elle, elle ne peut vouloir tirer vers elle celui qui croupit à l’étage inférieur ; à la solidarité familiale va s’opposer la désunion nationale ; ou plus précisément l’absence de la notion de nation ; c’est pourquoi plus d’un Haïtien qui a pourtant montré qu’il est incapable de servir son pays dans des rouages modestes mais qui seraient si efficaces, souhaitera cependant devenir président de son pays ; j’ai repensé à ce trait de caractère à la fin du mois de février 2004, quand, à la télévision, je vis le virage souriant et bonhomme d’Evans Paul ; il disait simplement qu’il se sentait de devenir président ; alors qu’il lui avait été si difficile d’être maire de Port-au-Prince quelques années auparavant …

Dans la plupart des mentalités, on ne peut faire quoi que ce soit que si on est président. Et on ne peut demander qu’au président qu’il fasse quelque chose ; on l’isole, malgré lui ; on le place seul, là-haut ; on lui dresse un trône phantasmatique ; et même quand il ne le veut pas, on lui tend un sceptre symbolique. On voudrait qu’il soit président, on lui intime l’ordre d’être président d’une démocratie mais on lui dérobe toutes les composantes de la démocratie ; et on essaie de le pièger dans un pouvoir absolu dont il ne veut pas et dont il va s’épuiser, quand il est honnête, à chercher la sortie.

Je repensais à tout cela à la fin janvier 2004, à Saint-Jean de Maurienne, en écoutant un conférencier haïtien ; il racontait une anecdote pour prouver à l’assistance que le Président Aristide était un dictateur ; il dit mot pour mot : « En Haïti, c’est le Président de la République, point barre ; dans un village, près de Port-au-Prince, il y a eu un accident de la route ; la voiture a heurté un passant ; le conducteur s’est enfui ; les gens coupent la route et disent : « Il faut que le président vienne avec nous discuter ». Les citoyens croient, a conclu l’orateur pour prouver son argumentation, que c’est le Président qui doit tout régler ».

Je me permettrai de faire une autre lecture de cette anecdote prêtée par le conférencier de cette soirée : l’histoire présente et passée a prouvé au peuple haïtien, à sa couche la plus défavorisée qu’il ne pouvait guère s’abandonner à la confiance ; or, il fait confiance à Aristide, il continue de lui faire confiance, parce qu’il sait, « analfabet’, pas bet’ » dit le proverbe, tous les traquenards tendus, depuis 1991, à son Titid, dans le pays et chez ses voisins dominicains et américains. Le peuple, cette foule, eux, ils…

Ils savent qu’ils restent « les damnés de la terre » ; ils savent qu’ils sont les plus nombreux. Ils pourraient donc être à eux seuls la démocratie. Nombreux ils le sont. Absolument nombreux ; mais dans un pays où on s’appuie sur leur nombre tout en le déniant. Et ils ont plusieurs fois constaté que, quand ils parvenaient à la démocratie, on les en privait avec une facilité déconcertante et sans punition puisque le rapt, à chaque fois, vient de haut, je veux dire de pays riches et réputés eux-mêmes pour leur légalité.

Qu’on les nomme « les gueux », qu’on leur donne du lumpenproletariat quand les medias diabolisent « les chimères », ils sont la force de travail d’un monde qui n’en a pas à leur proposer ; le bleu nuit d’un rêve sans cesse interrompu par des cauchemars ; l’intelligence à qui on dénie le droit à l’instruction ; l’élan vers la justice sans cesse bafouée.

Il n’est que de se souvenir des coups d’Etat, le dernier, contre le Président Aristide démocratiquement élu, le 29 février 2004 , et les deux précédents, contre lui aussi en 1991.
Ce peuple haïtien, je l’ai découvert en 1973 ; effrayant parce qu’on ne peut l’aborder sans culpabilité, même si on passe, en touriste ingénu ; effrayant parce qu’on ne comprend pas comment il continue de supporter l’insupportable, en riant, en ébruitant avec humour l’injustice qu’on lui impose, en affrontant debout, toujours debout, l’absolu mépris de classe dont il ne parvient pas à sortrir, dans la poussière et la sueur, le déni de ses droits et de ses aspirations ; sans ce peuple, la démocratie est morte ; on l’a tuée en le tuant ; coup sur coup, en moins de dix ans, quels que soient les discours, il faut le constater, deux fois, en 1991 et en 2004, on tue la démocratie q’il avait choisie. S’opposer à la politique du Président Aristide est une chose, le destituer, une autre, bien différente.

Car au sommet de la pyramide qui rend la démocratie si difficile en Haïti, il y a, cette fois-ci, deux pays imbus d’eux-mêmes et dont quelques représentants clament à toutes occasions qu’ils sont les pays des Droits de l’homme ; je ne comprends pas comment les media français qui se sont tous si facilement engouffrés dans une caricaturale critique du gouvernement haïtien, ne disent rien sur la présence de l’armée française en Haïti. On vient même de me dire que M. de Villepin a donné comme nom de code à l’occupation : Napoléon Bonaparte ; serait-ce possible !...

Comment deux pays qui se proclament démocrates, la France et les Etats-Unis, ont-ils pu interrompre le mandat d’un président légalement élu ? Pourquoi, dans les émeutes qui ont suivi, les partisans populaires de ce président forcé à l’exil, ont-ils été pourchassés et tués en masse, dans les bidonvilles surtout ? Pourquoi cela n’a-t-il pas été commenté avec le virulence de la critique contre les « chimères » ? Pourquoi n’a-t-on entendu en France que les intellectuels et les artistes haïtiens qui ont pris position contre le gouvernement lavalas ? Il fallait sauver la démocratie, disaient ceux qui ont fait partie du Mouvement des 184 * ; mais sauve-t-on une démocratie en exilant son président ? En supportant une occupation étrangère à l’époque symbolique du deux centième anniversaire de l’indépendance du pays ?

Et qui plus est, une occupation militaire par deux pays jadis colonisateurs, et qui, l’un comme l’autre, ont su tirer, pendant des années, de ce pays aujourd’hui exsangue, de si nombreuses richesses ? La Constitution haïtienne présente toutes les garanties pour écarter légalement et juger tout membre de son gouvernement qui la trahirait* ; pourquoi n’a-t-elle pas été sollicitée ?

Avec ce troisième coup d’Etat** contre le président Aristide, il faut une fois de plus constater que la démocratie ne peut exister que si elle se construit et qu’en Haïti, trop d’intérêts ne la souhaitent pas.


* Les Haïtiens continuent d’appeler « oligarchie » la couche la plus riche de la population.

** La gourde est l’unité monétaire principale d’Haïti ; elle se divise en kobs.

* Voir l’article du Monde Diplomatique, d’avril 2004, Adresse aux Haïtiens d’aujourd’hui, de René Depestre, et qui commence ainsi : « Je m’appelle René Depestre, je suis un écrivain franco-haïtien peu connu dans mon pays natal. Une fois seulement il m’a été donné de prendre une part directe à ses affaires civiques. Cett année-là en 1946… »

* Le Mouvement des 184 ou La Convergence Démocratique : ensemble d’opposants au gouvernement d’Aristide, venus d’horizons divers.

* Le 29 mars 1987, un reférendum populaire ratifia une nouvelle Constitution haïtienne ; celle-ci préconnise l’établissement d’un système de démocratie libérale et prévoit une form de gouvernement où le pouvoir est partagé entre :

 Un Pouvoir Exécutif comprenant un Président Chef d’Etat, élu pour cinq ans et non immédiatement rééligible et qui ne pourra en aucun cas accomplir plus de deux mandats. Comme Chef de Gouvernement, un Premier Ministre, choisi par le Chef de l’Etat au sein du parti majoritaire au Parlement. Le Premier Ministre doit aussi obtenir le vote de confiance de l’Assemblée Nationale.

 Un Pouvoir Législatif composé d’un Sénat de vingt-sept membres élus au suffrage direct au niveau départemental pour une durée de six ans, et indéfiniment rééligibles ; et d’une Chambre de Députés de 83 membres élus au suffrage direct au niveau municipal pour une durée de quatre ans et indéfiniment réééligibles.

 Un Pouvoir Judiciaire exercé par la Cour de Cassation, les Cours d’Appel, les Tribunaux de Première Instance, les Tribunaux de Paix et les Tribunaux spéciaux

**Depuis l’élection d’Aristide le 16 septembre 1990, il y a eu trois coups d’Etat dont les deux derniers effectifs ; le premier les 6 et 7 janvier 1991, appelé coup d’Etat de Roger Lafontant ; il a échoué car la foule a eu le temps de l’arrêter ; brouillon fructueux, les putschistes ont su s’y prendre la deuxième fois.

Messages

  • Je ne sais plus quoi penser de la situation en Haïti et d’Aristide...

    Ce que vous décrivez est une société ultraviolente et éclatée où chacun tente la survie, les plus riches exploitant une fois de plus sans vergogne les plus pauvres. Un monde sans foi ni loi, un far-west caribéen.

    Mais je voudrais vous demander, vous qui avez cotoyé de près le Président Aristide : franchement, que pensez-vous de son utilisation de la violence politique ? C’est un fait cela tout de même, vous n’en parlez pas du tout.

    Je veux croire qu’Aristide soit le produit de la société haïtienne. Ses adversaires ne sont pas des anges non plus. Les USA et la France ont joué un rôle fort trouble et hypocrite.

    Mais en quoi cela dédouane-t-il le Président Aristide, même démocratiquement élu ?
    De nombreux dictateurs ont été démocratiquement élu dans l’Histoire moderne...

    Zedrx.

    • Zedrx, des événements personnels font que je ne découvre votre message que maintenant, le 4 septembre ; merci de m’avoir écrit ; je vous promets une réponse dans la semaine ; est-ce vous qui m’aviez déjà écrit pour mon article dans risal.collectifs.net ? J’avais tenté de vous répondre et le message m’était constamment revenu. A très bientôt, ici, promis et merci encore. Mireille Nicolas.

    • ZEDRX, tout d’abord, excusez-moi pour mon long retard ; je vous avais parlé d’une semaine, elle est devenue presqu’un mois ; mais c’était indépendant de ma volonté. Pour ce qui est de la violence d’Aristide, franchement, je pense qu’il n’y a pas pire violence que d’imposer la misère avec les sourires polis et hypocrites ; si violence il y a eu , elle est la réponse à la provocation, au mépris ; n’oubliez pas le premier coup d’Etat réussi de septembre 91 ; j’y étais ; Lavalas n’a-t-il pas tenté d’y répondre par la réconciliation, le pardon au retour ? Moi, j’aurais voulu que les criminels soient jugés ; les USA ne l’ont pas permis, eux qui payaient le loyer des maisons de Cédras pendant son absence ! De quelle violence parlez-vous ; Aristide a cru que les autres joueraient le jeu de la démocratie ; comme Allende il a cru à la démocratie, et diable, elle emplit la bouche de bien de vrais criminels. Qu’en pensez-vous ? Bien cordialement et merci de vous intéresser à mes articles. J’attends votre message ; je mettrai moins de temps pour y répondre. ?Kimbé rais, pa lagué.

  • Tres Chere,
    J’apprecie ton beau discours sur la mentalite repugnante de la minorite "dite bourgeoise" d’Haiti et de l’extreme stupidite de cette classe moyenne qui vient directement de la masse grace a la glorieuse revolution de FRANCOIS DUVALIER. (Une revolution dont les fruits furent emportees par les debauches et l’immoralite des ministres de Jean-Claude Duvalier.) Mais cela m’etonne de voir des pro-lavalassiens brandir la doctrine de la souverainnete nationale quand ce sont eux qui ont contibue a l’invasion du pays en 1994 par 20000 hommes de troupes americaines et en 2004 par un contingent americano-francais. L’incompetence, la stupidite et l’aigreur de Jean-Bertrand Aristide a permis au peuple haitien de se familiariser a des termes tels que:Embargo economique, occupation (Charlemagneperaltement ???!!!!des BLANCS sur la terre dessalinienne), Rebelles (phenomene que quand j’etais enfants, jassimilais au Salvador et a certains pays africains). Tout cela dans seulement dix ans.L’aigreur, la pauvrete intellectuelle et l’incompetence de ce pauvre pretre qui ne comprend rien au probleme du pays a cause des dommages extraordinaires aux pays. Aristide a tue l’image du pays (Charlemagneperaltement ???!!!!) en faisant comprendre au monde entier avec la complicite du malicieux Bill Clinton que le pays n’a jamais connu d’elections (Il a oublie l’arabie saoudite, L’afghanistan et tous ces autres pays du moyen-orient) depuis sa glorieuse independance en 1804 cette bande de noirs n’a pu jamais se diriger de maniere responsable alors il fallait 20000 blancs pour rappeler les anciens esclaves a l’ordre. Il a voulu jouer cette meme carte politique la veille de son depart en declarant qu’Haiti a eu 32 coup d’etat (soit dit en passant, notre voisin la Bolivie en moins de 200ans d’independance a connu plus d’une centaine et nombreux sont les pays de l’amerique latine qui ont connu dans les trentaines de coup d’etat). Nous ne sommes pas les pires betes NOIRES de la planete comme ce pretre immoral assoife de pouvoir a voulu faire comprendre au monde entier). Au lieu de lancer des discours de division, Aristide aurait du jouer avec la diplomatie pour rapprocher la classe moyenne du petit peuple en inaugurant des programmes sociales (alphabetisation, reboisement) qui mettraient les etudiants des ecoles privees an contact avec le peuple. Utiliser les intellectuels de la classe moyenne en augmentant leur salaire ( au lieu de payer 9millions de dollars a une firme etrangere pour sa securite personnelle) en echange pour des programmes sociales c’est-a-dire envoyer des docteurs et des agronomes dans les campagnes pour reconstruire le pays. Utiliser de diplomatie interieure et exterieure pour forcer la beourgeoisie mulatre a investir au lieu d’aller prononcer des discours communiste a New York, au siege des nations unies tout juste apres la tombee du mur de Berlin, ou encore de precher le "pere lebrun" comme supplice pour la classe moyenne "duvarieliste ou independant". Une classe moyenne, qui a tout perdu a cause de l’embargo et dont la richesse n’est en rien egale a la richesse de la petite minorite commercante du pays. Aristide fut chanceux de partir en exil. Il aurait du etre juge pour Crime de Haute Trahison (solliciter l’inavasion de son pays par des forces etrangeres), violeur de la constitution pour avoir entame un culte de la personnalite ( en osant se comparer au plus grand general que le monde n’ait jamais connu : Toussaint Louverture. Comme en temoigne tous les pancartes posees dans toutes les grandes intersections de Port-au-Prince.Imagine Chirac ou Bush faisant poser des portraits a travers leurs pays pour se comparer a Georges Washington ou Degaulle !!!!!), criminel pour avoir fait assassiner Amiot Metayer, Durocher Bertin, Jean-Dominique, cautionner des fraudes aux elections leglislatives, et pour avoir corrompu la police et tous ces accolytes dans le traffic de drogue, pour avoir rendu le pays vulnerable a l’invasion etrangere en dissolvant l’armee, pour avoir perdu une partie du territoire suite a l’intervention americaine (L’ille de la Navase ne nous appartient plus- On se souvient de la zone franche etablie par Aristide avec la republique dominicaine qui est deja plus large en superficie), pour avoir detruit la monnaie haitienne a la suite de l’embargo (40 pour cent face au dollar americain en 1991 a 800 pour cent en 1994), pour avoir voler l’argent des "cooperatives".Mais apres tout la victoire, grace a Dieu, appartient au peuple haitien qui a pu se mobiliser contre ce traitre en l’an 200eme de l’independance bien que cela a malhereusement amene a une nouvelle intervention etrangere souhaitee au debut (Charlemagnesperaltement !!!!!) par Aristide pour le proteger contre la revolte mais acceptee par la nouvelle classe dirigante qui s’y est resignee a la suite des evenements pour pouvoir faire face a l’arrogance des petits colonises de la CARICOM et eviter le retour au pouvoir d’individus peu recommendables. Dix ans d’humiliation a cause d’Aristide. Il est malheureux que des exiles volontaires qui ne connaissent rien aux problemes du pays continuent a defendre ce stupide pretre, j’espere qu’ils restent la ou ils sont puisque Haiti n’a pas besoin d’eux. Nous nous en sortirons comme l’a rappele Toussaint Louverture :" Les racines sont profondes et nombreuses." Les intellectuels d’outre-mer qui ont pu discerner la demagogie repugnante de l’homme le plus repugnant que l’histoire d’Haiti nait jamais connu sont en train de retourner au pays, et ils y retourneront au fil des ans, je le garantis.

    • Un article que j’ai voulu factuel et généraliste que j’avais écrit en juin, une tentative de compréhension pour quelqu’un qui voit tout ça de loin et a du mal à comprendre :

      http://zedrx.blogspot.com/2004/06/aristide-de-la-dmocratie-la-dictature.html

    • Mon cher, j’ai lu votre article sur les evenements qui relatent les annees d’aristide au devant de la scene politique haitienne, pendant ces dix dernieres annees. Mais, cela m’inquiete de vous voir faire la meme chose que que font tous les journalistes etrangers qui, en realite, ne veulent dire que du mal d’Haiti et des haitiens, Aristide leur a donne le gout de le faire. Vous faites un bond extraordinaire de 1934 a 1990 et vous oubliez de parler de la naissance de la nation haitienne en 1804 jusqu’au evenements de 1915.Mon cher ami, je te garantis que si tu te mets a lire l’histoire d’Haiti sans partialite, tu decouvriras beaucoup de choses qui te feront comprendre que le peuple haitien ast un grand peuple.L’histoire de l’armee d’haiti n’est pas seulement une histoire de coups d’etat, c’est aussi l’histoire de grands exploits militaires( Defaite de Napoleon Bonaparte- "deal de la Louisianne" -qui a certainement sauver le Etats-Unis ; troupes qui ont aides a liberer le Venezuela, par extension l’amerique latine ; troupes qui ont participes a la bataille de Savannah ; une armee qui a aide a proteger la republique dominicaine d’une reconquete espagnole pendant pres d’un quart de siecle et peut-etre pour plus longtemps si ce n’etait la "fameuse dette de l’independance" que Boyer a fait l’erreur de payer. Haiti a connu beaucoup de regimes militaires de 1804 a 1915 tout simplement parce que le pays etait toujours sur tension de guerre pour contrecarrer un eventuel retour des blancs colonisateurs.Haiti a toujours ete isole,pour avoir ose dire non par des moyens effectifs a l’esclavage et a la colonisation. L’occupation americaine nous a surement laisse l’heritage d’une gendarmerie, plutot q’une armee, laissee par les americains pour faire des coup-d’etats afin de proteger les interets de l’oncle Sam. Francois Duvalier, a maitrise cette armee et a maintes fois il a fait echoue les operations du genre "Baies des Cochons" financer par Kennedy.Celui-ci s’amusait a entrainer des anciens mulatres qui ont etudie a West Point pour les preparer a attaquer le regime. La milice a eu raison de tous ces traitres, les attaques echouiaent au bord de la mer, dans l’arriere pays.Au mois de juin, un journal de Florida a publie une rechereche dans lequel il a ete prouve que 67 pour cent des hatiens questionnes, estimaient que l’economie haitienne marchait mieux sous Francois Duvalier, Celui-ci a malheureusement fait preuve de pauvre jugement en passant le pouvoir a son fils qui a endette un pays que son pere lui avait remis sans aucune dette exterieure(Un record a signaler pour un pays du tiers-monde a cette epoque).Chaque pays fonctionne selon ses propres lois, Haiti avait pu survivre dans l’isolation pendant 200ans, il aurait fait mieux sans les 20000 mille hommes de troupes d’Aristide et de Clinton. De la meme facon que les Etats-Unis n’avaient point besoin d’une puissance etrangere pour empecher a sa Cour Supreme de nommer un president qui a perdu le vote populaire, nous n’avions pas eu besoin de 20000 hommes de troupes pour nous dire que l’incompetent communiste Aristide doit retourner au pouvoir. La Chine n’est pas une democratie a l’Americaine mais elle fonctionne, La Russie sovietique n’etait pas une democratie mais elle etait la deuxieme puissance mondiale, Fidel Castro est un dictateur mais son pays fonctionne mieux q’Haiti sous l’embargo, le Maroc, l’Egypte,l’arabie saoudite, se debrouillent mieux qu’Haiti, pourtant ils ne sont pas des democraties. Laissez "Le premier pays negre- vainqueur de l’armee napoleonniene" se debrouiller, arreter de vous ingerer dans ces affaires, elle se debrouillera tant bien que mal. Apres tout la France et les autres doivent se rassasier de la colonisation de la guadeloupe, martinique, iles vierges, Bermude ect...Quoi ? Ils ne veulent pas que le seul pays de la caraibes qui n’a jamais ete sous protectorat connaisse un succes qui pourrait donner des idees aux autres pays de la caraibes dont la grande majorite des terres appartiennent au fils des anciens colons par droit d’heritage ??? Si quand vous parlez de l’histoire d’Haiti, vous n’avez que des choses negatives a dire, SVP ne dis rien, allez en Irak, au Soudan, en Afghanistan, il ya beaucoup d’histoires a raconter la-bas.Il ya toujours des choses negatives a dire sur chaque pays, au moment actuel, il ya des choses negatives a dire sur la misere en Haiti mais si vous voulez relater l’histoire depuis 1804 a nos jours, ce n’est pas toujours negatif. Quand vous relatez quelque chose, arretez de faire des Bonds de negatif en negatif. Il faut tout dire, sinon ne dis rien. Merci. Va joindre Aristide en Afrique du sud et regalez-vous dans votre chambre pour imaginer comment reecrire l’histoire d’Haiti. Il vous dira que nou n’avions jamais eu d’elections comme l’afghanistan afin de souligner qu’il etait le premier president haitien elu par les urnes, il te dira qussi qu’haiti est le seul pays de l’Amerique Latine qui a connu 32 coup-d’eats, sans faire vos propres recherches sur ces declarations, vous vous regalerez en redigeant l’histoire d’haiti sur des notes negatives. Allez reecrire votre article de maniere plus complete en disant ce qui s’est passe de 1803 a 1915, de 1934 a 1986, de 1986 a 2004. Il afudra bien que je te fasse tout de meme remarquer qu’en 1970 un dollar haitien equivalait a un dollar americain. La gourde haitienne etait meme plus fort que le franc, Haitiens de la classe moyenne payaient les etudes de leurs enfants en France, jusqu’au jour ou Aristide et Bill Clinton ont entrepris de denigrer le pays. C’etait la goutte d’eau qui allait faire renverser la vase, une vase qui etait a ras-le-bord quand la CDC avait declare en 87 que tous les Haitiens etaient porteurs de sida.Encore un mauvais point sur lequel vous saurez vous regaler.

    • Quel dommage ! l’auteur n’a même pas eu le courage de signer son commentaire.

      Il est si facile de juger. Il est si facile de se servir des publications des journaux ordinaires. Il est encore plus facile qd on ne fait que répéter ce qu’on a lu ou entendu. On sombre sans trop d’effort dans l’infatigable vrai ou faux qui est offert à tous les simples d’esprit. Mais, je dirais tout simplement : La meilleure et la seule façon à mes yeux valable de critiquer c’est de mieux faire. En lisant ou en écoutant mes compatriotes, je réalise vraiment ce que signifie colonisé. Je réalise pourquoi ils ont assassiné Dessalines ... En tout cas, je n’ai pas de mot pour exprimer l’amertume que peut inspirer un texte comme ce commentaire que je viens de lire.

      Je remercie Mireille Nicolas pour son courage. Car elle, elle ne parle pas d’intérêt. Elle ne prend pas la défense d’une personne, comme aiment à le croire tous ceux que des propos différents du discours international et des pseudos intellectuels toujours en quête de reconnaissance et de prime dérangent. Elle n’est pas cantonnée dans le Vrai ou Faux, comme l’imposent les démocrates du jour. Mais elle invite à un autre mode de lecture. Celui qui est guidé d’abord par le sens humain, par l’intelligence et non par les intérêts primaires.

      Tous ceux qui comme vous, Monsieur ou Madame le commentataire, s’amusent à accuser une personne humaine comme - ne serait-ce que principale responsable des malheurs de notre pays aujourd’hui sont à considérer comme des consommateurs passifs qui attendent que leur soit offert sur un plateau un pays où ils vont en vacance profiter des belles jeunes filles avant de retourner dans leur palace en terre étrangère ... Vous aimez Haïti, Elle a vraiment besoin de vous. Mais il vous demande d’être acteur. Arrêtez de parler et de critiquer. Agissez ! Investissez ! Que vous soyez d’accord ou non avec la mouvance politique, Investissez ! Cessez d’aider à détruire le pays. Votre commentaire est pire qu’une bombe atomique lachée sur Haïti.

      La critique est aisée, mais l’art est difficile !

      Djimi Taïn

    • Des problèmes personnels ne m’ont pas permis avant aujourd’hui 4 septembre de lire votra article ; quoi que j’en pense merci de m’avoir lue et de m’avoir écrit ; je me promets de vous répondre dans la semaine à venir. Mireille Nicolas.

    • Des événements personnels nee m’ont pas permis de lire votre texte avant aujourd’hui 4 septembre ; je vous remercie de m’avoir lue et écrit ; je vous promets une réponse dans le courant de la semaine à venir. Mireille Nicolas.

    • D’abord, excusez-moi de vous répondre si tard ; c’était indépendant de ma volonté. Il y a beaucoup de choses dans votre texte et bien sûr, je ne les vois pas comme vous. Certes, je suis d’accord avec vous qu’il aurait fallu des équipes de jeunes ou moins jeunes lancées par Lavalas pour l’éducation, la reforestation, et tout ce que vous voulez, comme cela a pu se faire en son temps à Cuba et même au Chili quoiqu’Allende soit resté peu au pouvoir. Mais la faute à qui si cela n’a pas eu lieu ? Aristide venait à peine d’arriver que toc, un premier coup d’Etat en janvier 1991 , celui-ci échoue ; qu’à cela ne tienne, les ennemis ont compris, ils gagnent celui de septembre 91. Et ensuite, il a toujours fallu agir dans l’urgence en luttant contre le manque de pouvoir véritable et d’argent. Et je vous trouve très injuste de dire qu’Aristide est responsable de l’invasion du pays ; il a accepté l’embargo croyant qu’en quelques jours, la légalité constitutionnelle serait rétablie ; j’ai un discours de lui où il rappelle qu’un embargo a permis en quelques jours dans un autre pays ce rétablissement ; ce n’est quand même pas de sa faute si l’embargo fut poreux et si les Etats-Unis et même la France n’ont pas permis qu’il soit efficace ; et vous savez bien qu’Aristide n’a pu revenir en octobre 94 que parce que les Noirs américains du Black Caucus ont forcé la main du président des le pays, quand je regarde l’histoire de ce pays, je ne vois qu’une armée ne faisant la guerre qu’à son peuple ; prouvez-moi le contraire ; qu’il y ait eu des gens bien dans l’armée, probablement, mais dans son ensemble l’institution a choisi des positions de classe haineuse et anti-populaire.Merci tout de même de m’avoir écrit !

    • Merci Djimi Taïn, et excusez-moi d’avoir tant tardé à vous répondre ; c’était indépendant de ma volonté. Je cherche la vérité en toute innocence. Et ce qui me frappe le plus c’est que tant de gens passent sous silence qu’un nouveau coup d’Etat a été fait en Haïti. Et ce sont deux grandes puissances qui se disent démocratiques qui l’ont commis ; pourquoi ? Pourquoi ce lynchage médiatique en France notamment ? Tout cela est très injuste. Merci donc pour votre sympathie.Mireille Nicolas.