Accueil > IMMIGRATION - Les conséquences des accords Belusconi-Kadhafi

IMMIGRATION - Les conséquences des accords Belusconi-Kadhafi

Publie le jeudi 2 septembre 2004 par Open-Publishing

IMMIGRATION - Les conséquences des accords Belusconi-Kadhafi

Une vague de terreur s’est abattue sur la Libye, à la suite de la rencontre sur l’immigration qui s’est tenue mercredi 25 août entre Silvio Berlusconi et Muammar Kadhafi. Depuis, en effet, Tripoli aurait adopté une politique répressive à l’égard des étrangers noirs vivant en Libye et il veut en expulser 2,5 millions de son territoire. Il s’agit de travailleurs qui vivent dans le pays depuis des années, mais qui sont brusquement devenus "personae non gratae". "Les immigrés illégaux ont un mois pour s’en aller", ont affirmé les autorités libyennes.

"La police et les forces armées ont lancé une véritable chasse à l’homme noir. Rafles. Arrestations. Tortures pour ceux qui osent protester", relate le Corriere della Sera. "Des arrestations en masse sont effectuées dans tout le pays", affirment des rescapés au journal italien. "Si la police t’attrape, c’est la fin. Soit tu es rapatrié dans ton pays, soit c’est la prison, sans doute pour au moins six mois. Ici, ils ont l’habitude de torturer les étrangers à coups de bâton sous les pieds."

Pour la plupart, la prison peut encore être un meilleur sort que de rentrer dans leur pays. C’est ce qu’ont pensés 83 réfugiés érythréens qui ont dérouté un avion les ramenant chez eux. "Ce geste a été dicté uniquement par le désespoir", explique le Corriere della Sera. Le plus souvent ces immigrés fuient la faim, la mort, la guerre et les régimes autoritaires, à la recherche d’une vie meilleure et surtout d’un travail.

Silvio Berlusconi avait déclaré, à la fin de sa rencontre avec son homologue libyen, que "la collaboration entre l’Italie et la Libye pour gérer les flux migratoires réguliers et limiter l’immigration clandestine doit être renforcée de manière à devenir un exemple pour une plus grande entente entre l’Europe et l’Afrique". "Apparemment, ironise le Corriere della Sera, le tête-à-tête entre le Cavaliere et le colonel ne prévoyait pas d’accord sur le respect des droits humains."

http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=26093&provenance=europe&bloc=10