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Joffrin a (malheureusement) tout compris

Publie le jeudi 9 septembre 2010 par Open-Publishing
15 commentaires

Édito de Joffrin ce 9 septembre dans Libération :

"Il y a décidément quelque chose de changé dans le monde syndical. Officiellement, nous sommes dans un bras de fer. Le gouvernement annonce des concessions jugées mineures ; les syndicats appellent à une mobilisation plus forte. Ils prévoient une nouvelle manifestation nationale, appuyée par une grève d’une journée. Mais, en fait, la négociation continue. Etrange négociation, sans discussions directes ni contacts à ciel ouvert. Mais négociation tout de même.

Pour dramatiser l’affrontement, en effet, il eût fallu appeler à une nouvelle marche très tôt, en comptant sur une montée en puissance spectaculaire. La majorité des organisations, CGT et CFDT en tête, ne l’ont pas voulu. On attendra donc la fin de la première partie du débat parlementaire pour défiler. Tout se passe comme si Bernard Thibault et François Chérèque jugeaient impossible une défaite du gouvernement en rase campagne. Nicolas Sarkozy y laisserait toute chance de réélection ; l’opinion, si elle juge injuste la réforme en cours, estime qu’on ne peut laisser en l’état le système de retraites. Dès lors, il s’agit d’obtenir des concessions - aussi substantielles que possible, mais néanmoins partielles - et non le retrait du projet, demandé seulement par une minorité.

Par des voies indirectes - et bien françaises - sous le couvert d’un langage qui reste rude, un syndicalisme de négociation se substitue progressivement au syndicalisme de protestation."

Messages

  • en 1968, est ce que les chefs syndicaux voulaient des occupations d’usine ?

    cela a démarré par le blocage de l’usine Sud-aviation à Nantes ; il faut toujours que "quelqu’un" commence

    si "personne" ne commence un bras de fer localement alors oui c’est foutu.

    il y a potentiellement possiblité d’extension à partir de blocage locaux ; mais y a t il une orga d’extrème gauche qui a envisagé cette option et mis le paquet ?

    • j’ai pas les moyens de faire grève générale, aller au casse pipe pas trop pour moi..

      de plus sur 700 personnes seulement une dizaine a paris le 7, la réalité du terrain est là aussi pour nous rappeler....La dure réalité..

      Ce n’était que des militants a paris... ( - moins de 400 000 a paris)

    • "il y a potentiellement possiblité d’extension à partir de blocage locaux ; mais y a t il une orga d’extrème gauche qui a envisagé cette option et mis le paquet ? "

      Des blocages locaux, il y en a tout le temps. Et je ne parlerai pas pour LO mais évidemment qu’au NPA on essaye. Tu es militant syndical ? Parce qu’à te lire ça à l’air facile. Il suffirait juste que...

      Sauf que justement, sur le terrain on lutte contre des adversaires encore plus redoutables que les directions syndicales, des adversaires qui tiennent à la gorge même les militants les plus radicaux : la misère, le désespoir et l’absence de confiance des travailleurs dans leurs propres forces.

      On essaye, on rééssaye mais voilà ça ne part pas. Mai 68, ce n’est pas comparable. Le fond de l’air était rouge, de mexico à pragues, en passant par tokyo et Paris ça pétait. Il suffisait d’une étincelle. Et puis il y avait la jeunesse. Et tous les travailleurs avaient dans la tête que pour eux et que pour leurs enfants, la lutte payait et que les lendemains seraient meilleurs. Et ils l’étaient.
      Aujourd’hui ce n’est plus le cas.

      Aucune organisation politique ne peut seule aujourd’hui déclencher un mouvement d’ensemble. La solution passerait peut-être par une coordination systématique de tous les militants syndicalistes "lutte de classe" qu’ils soient encartés au NPA, à LO, au PCF ou qu’ils n’appartiennent à aucune orga. Mais cela demande un travail de longue haleine.

      Et même si l’ensemble des syndicats s’y mettaient il n’est même pas certains que cela prendrait. On aurait plus de chance que ça marche mais ce ne serait pas certains. Le mouvement déclenché par le LKP a été préparé pendant plus d’un an par les directions syndicales locales et aujourd’hui elles ne tentent même plus de repratir conscientes que la base ne les suivrait pas cette fois.

      Arrêtons de croire à ces vieux rêves gauchistes que le volontarisme suffit pour déborder les directions syndicales et déclencher une grève générale reconductible. Les militants syndicalistes NPA qui l’ont cru pour certains au début du NPA se sont cassés les dents et se sont isolés pour certains d’une base qui ne comprend pas l’aventurisme systématique de ceux qui croient qu’on paye son loyer à la fin du mois avec des rêves de grands soirs.

    • " Le mouvement déclenché par le LKP a été préparé pendant plus d’un an " ..............................

      et en france ? ah j’oubliai qu’il y a tellement d’élections à préparer ..........

    • "et en france ? ah j’oubliai qu’il y a tellement d’élections à préparer .......... "

      Tu le fais exprès ?

      Allez hop ! Une petite révision pour t’expliquer en quoi consistait le LKP là-bas. Ce ne sont pas les groupes d’extrême-gauche qui font moins de 5% aux élections là-bas qui se sont regroupés et qui ont préparé le truc. Ce sont les directions de tous les principaux syndicats qui l’ont fait.

      C’est comme si en France, la CGT, la CFDT, FO et Solidaires se mettent d’accord pour préparer une grève générale reconductible. On commence par constiuer une plateforme commune, on mobilise les syndiqués, on fait des meetings, on fait une première journée d’action, une deuxième quelques semaines après et puis on part pour de bon sur une bataille de plusieurs jours en bloquant l’économie.

      Avec toute leur bonne volonté, même en étant plus efficaces et mieux organisés qu’ils ne le sont actuellement, le NPA, LO, le PCF et le PG ensemble ne pourraient pas le faire. Seuls les directions syndicales ont aujourd’hui la crédibilité suffisante pour déclencher de vastes mouvements d’ensemble.

      Après une grève générale reconductible, ça dépend aussi de la capacité de la base de se prendre en main et d’aller au delà des consignes des directions syndicales. Et ça c’est pas forcément évident.

      Et puis s’il ne s’agissait que d’élections, les groupes libertaires qui n’arrêtent pas d’annoner "élection piège à con" seraient déjà hégémonique dans le mouvement social ou au moins dans la gauche radicale.
      Or cette posture gauchiste les condamne justement à la marginalité politique et sociale, encore plus que pour le NPA, LO et bien sûr le FdG.

  • Non, je ne suis pas D’ACCORD. Tout n’est pas joué.

    Si la critique, la méfiance même, voire le DOUTE, sont de mises, si certains camarades ont des réactions compréhensibles pour des raisons spécifiques, EN GENERAL, on ne PEUT PAS, NOUS, démobiliser. C’est impensable.

    Parce que NON, tout n’est pas joué (ce qui ne signifie pas que la porte ouverte encore soit grand’ouverte. Il reste à peine un entrefilet où passer la pointe de notre pied. MAIS cela existe).

    Le CCN de la CGT se réunit aujourd’hui je crois.

    Hier, dans les fédérations, les UD les UL se sont tenues de nombreuses CE extraordinaires ou AG. Le communiqué de l’intersyndicale a été extrêmement critiqué.

    ATTENDONS DE LIRE CE QUI VA SORTIR DU CCN DE LA CGT POUR SE PRONONCER

    ATTENDONS LES FAITS MEME SI LES FANTASMES SONT PUISSANTS

    Comme disait Jean Sol Partre : "Il ne faut pas désespérer Billancourt" "préventivement" non plus.

    La Louve

    • Parfaitement juste Frangine,pour info les FD des cheminots se réunissent aujourd’hui.

      @ + LR

    • Salut La Louve ,
      oui , bien sûr attendons, mais avoue pour le moins qu’un signe fort hier de la confédération CGT appelant le 15 par exemple par la grève les citoyens à redescendre dans la rue cela aurait eu une autre gueule et surtout symboliquement pour les équipe de base de la cgt les plus combatives une rupture au sommet sur la stratégie d’action avec la cfdt cela aussi aurait de la gueule.
      mais bon faut pas rêver , la cgt au sommet hier illustre sont glissement qui n’est plus progressive mais pleinement assumer vers le réformisme type cfdt.

      je me demande sincèrement jusqu’à quand la discipline de corps des équipes cgt sur le terrain vont accepter cela.
      A Lyon , cela bouge depuis hier dans les secteurs hospitalier de la cgt tant mieux

      bon courage, je suis aussi ok pour dire que rien n’est encore perdu

      Didier cheminot Lyon Sud rail

    • Et bien mon cher camarade, que SUD-Solidaires prenne ses responsabilités alors !

      Moi le côté "je suis pas d’accord mais je vote pour" ça m’a toujours vraiment fait chier.

      Qu’est ce qui empêche Sud-Solidaires de faire comme FO des numéros d’équilibristes, genre "on ne brise pas l’unité syndicale, on sera le 23, mais on appelle à une grève et à manifestation le 15 et on lance des comités locaux de grévistes ?"

      LL

    • Voir ce qui devrait se passer dans tous les départements : article sur ce même blog ’’Dans le Lot (46 ) ça bouge !!

      Tous les camarades cégétistes de lutte de classes, partout, dans tous les départements, lançons des appels à la lutte..Il n’y a pas qu’à la CGT que des syndiqués sont écoeurés des positions très réformistes des dirigeants...Je connais bon nombre de syndiqués FSU, UNSA et SUD pour l’enseignement et FO qui suivront pour des mouvements plus radicaux pour peu qu’il y ait des appels clairs..

      Alors, cet appel à deux jours de grèves à Paris, les 14 et 15 septembre, impossible ????

  • ET Joffrin et son journal Libé, y font quoi à part la pub à Sarko, Dati, Carla, en veux-tu en voilà ....??? y arrêtent pas de négocier eux aussi et maintenant ils vont faire le même reproche aux Syndicats... rappelez vous, la paille et la poutre

    • C’est justement ce qui est inquiétant. Même un journal de droite et à la botte du pouvoir se rend compte que la direction de la CGT fait tout pour faire échouer la lutte contre cette réforme.

    •  Hélas la louve aujourd’hui j’ai beaucoup de mal a partager ton optimisme, de toute façon si tes espoirs se réalisent, c’est que véritablement tout commencera par une RÉVOLUTION dans la CGT, et la bien sûr tout deviendrait possible.

       Voila par ailleurs ce que j’ai répondu à une proposition d’un projet de loi sur les retraite proposant de partager avec les profits avec le CAPITALISME, c’est à dire reconnaitre que le capitalisme est la seule issue possible.

       Fraternité révolutionnaire RAymond

       De toute façons le parlement dans les institution de la cinquième république, dans les conditions de son élection, avec la veulerie d’une immense majorité de députés et sénateurs ( exemple Mélenchon sénateur PS pendant 22 ans, franc maçon de surcroît, comme une bonne partie des parlementaires ), ne sert absolument à rien, qu’a entretenir une bande d’incapable qui n’ont même pas le courage de démissionner

       Ni les négociations des syndicats réformistes traites devant leurs militants, ni les manifs bidons comme celle du 7 septembre, et la même prévue maintenant le 23, ni les fanfaronnades d’un CHERECQUE présent sur toutes les télés du pouvoir ne changerons rien à la servitude des travailleurs. ( ni bien sûr celle de son complice indissociable, THIBAULT qui reste lui prudemment dans l’ombre, mais mène , en fait, le même combat destructeur )

       Seule une grève générale insurrectionnel, avec arrêt totale de toutes activités publique et privé jusqu’au départ et l’expropriation totale de tous les profiteurs de la grande bourgeoisie, Française ou internationale, et l’établissement d’une société communiste ou socialiste (peu importe le mot ) authentique.

        Fraternité révolutionnaire.

      - Raymond .

    • Salut Raymond

      Je ne suis pas optimiste, je suis prise au piège de la réalité de mes conditions de vie, comme nous toutes et tous. Je n’ai PAS LE CHOIX. Je pense avoir aussi une analyse lucide de la situation actuelle et du contexte.

      Pas d’optimisme démesuré, pas de mensonge, ni à soi même, ni aux autres, mais la nécessité absolue de lutter PARTOUT et PAR TOUS MOYENS jusqu’au bout.

      L’espoir fait vivre, en revanche, ça oui. Si on cesse d’espérer (ce qui ne veut pas dire attendre béatement mais CONSTRUIRE pour que l’espoir devienne POSSIBILITE), on cesse de se battre et si on cesse de se battre, ON CREVE

      Donc, encore une fois, ma conduite ne m’est dictée que par les nécessités et les contingences de ma condition prolétarienne dans un monde capitaliste. Faire ce que l’on pense être juste et ce que l’on pense nous amener vers nos victoires.

      Voilà. sur le fond de ton raisonnement sur le contre-projet, le parlement etc, ensuite, je partage beaucoup de ce que tu dis. C’est à la fois le même débat et un autre débat.

      LL