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Editorial de François Delapierre, délégué général de PRS ( Pour la République Sociale ), à paraître dans le journal A Gauche de cette semaine
La vague a déferlé. Elle est montée des profondeurs. Elle a triomphé de tous les obstacles et s’est ri du défilé des vaches sacrées médiatiques et politiques de toute l’Europe, unies pour dicter au peuple français le seul choix possible. Elle s’est construite patiemment dans le cours même de la campagne. On retiendra quelques étapes d’une ascension qui allait être irrésistible. Dès décembre et janvier, lorsque des socialistes ont choisi avec Jean-Luc Mélenchon de dire "pour moi c’est non" et de faire publiquement campagne. Les sondages donnaient alors le "oui" largement majoritaire... Début février, lorsque le CCN de la CGT a fait entendre le "non" populaire à la veille des manifestations contre la casse des 35 heures. A la mi-mars, lorsque le PCF, à qui l’on doit une superbe campagne, a montré dans le gymnase Japy à Paris, que le "non" rassemblait la gauche, ce que le meeting du Zénith confirmera quelques jours plus tard.
Populaire, unitaire, européen, le "non" de gauche prend alors la tête des raisons de voter "non", effaçant Le Pen du paysage et faisant oublier les débats sur la Turquie. Dès lors plus rien n’arrêtera le "non", pas même le bourrage de crâne médiatique ou les tentatives d’amalgame auxquels certains se sont malheureusement prêtés jusqu’à la dernière minute.
La victoire qui en résulta dimanche dernier est sans ambiguïté. Le non l’a emporté avec trois millions de voix d’avance. La participation a atteint un niveau spectaculaire de 70%. Et cela malgré la complexité du traité. D’ailleurs, 28% des abstentionnistes disent ne pas avoir voté "parce que le traité est trop difficile à comprendre" et seulement 11% "parce que le référendum ne m’intéresse pas" (sortie des urnes SOFRES).
La dynamique de campagne qui a porté le "non" de gauche, rassemblant des foules immenses dans les derniers meetings, montrait déjà quel était le contenu du "non "français. Les sondages réalisés en sortie des urnes confirment son caractère anti-libéral et pro-européen. Interrogés sur le fait de savoir s’ils souhaitent une nouvelle Constitution pour l’Europe, 64% des votants du non s’y déclarent favorables contre 29% qui y seraient défavorables. Le mandat de la France est donc bien clair : non à la Constitution libérale, oui à une Constitution européenne qui obéisse enfin aux attentes des peuples !
Le résultat de dimanche est donc clair et indiscutable. Rien ne justifie qu’il n’en soit pas tenu compte. C’est pourtant l’impression insupportable qui domine au lendemain du vote. Comme si rien ne s’était passé, les éditorialistes exaltés ont repris leurs argumentaires haineux contre le peuple du "non". Après avoir prédit une catastrophe, les dirigeants européens s’emploient maintenant à dire que le "non" de la France ne changera rien et qu’il est hors de question de renégocier. Le président de la République ne paraît pas pressé de respecter le mandat populaire. Il expliquait dimanche dernier qu’il se contenterait d’en "tenir compte". Son seul message pour le prochain sommet de Bruxelles les 15 et 16 juin se résumerait donc à : "désolé" alors que le peuple français lui demande de défendre la renégociation. Refusant de se soumettre au mandat populaire, Chirac se contente de sacrifier le fusible Raffarin pour appeler à ses côtés un de ses derniers proches. Isolé de son peuple, le président de la République l’est désormais tout autant de son propre camp. Quant aux dirigeants socialistes François Hollande, Jack Lang, Martine Aubry, quelle ne fut pas notre surprise d’entendre que la conclusion politique qu’ils tiraient de ce tremblement de terre, au cours duquel on a vu 59% des sympathisants socialistes voter à l’opposé de 59% des adhérents de ce parti (chiffres Sofres), était un congrès destiné à punir tous ceux qui auraient enfreint la discipline du PS !
Spectacle lamentable et édifiant ! Le vote de dimanche a mis à nu l’urgence politique qui mine notre pays. Le décalage entre le pays réel et sa représentation officielle, médiatique et politique, est flagrant. L’illégitimité du pouvoir est éclatante. La prise de distance entre la direction du principal parti d’opposition et son électorat est spectaculaire. Et que nous propose-t-on ? Continuer comme avant ! Rester sourds et aveugles à la souffrance du peuple qui travaille et qui ploie sous les coups du libéralisme. Se tenir à l’écart du formidable mouvement de repolitisation, de remobilisation citoyenne, de réappropriation des questions européennes, qui s’est produit dimanche dernier. La France racornie que l’on peignait à longueur d’éditoriaux, c’est bien celle des privilégiés, qui préfère panser ses plaies à Bruxelles plutôt que de s’appuyer sur la force d’un peuple mobilisé et qui se prépare à succomber aux délices des révolutions de palais au moment où ceux-ci prennent l’eau de toutes parts. Il y a comme un parfum d’Ancien Régime autour de ceux qui emmènent ainsi le pays à l’abîme. Ils sont prêts à tout, sauf à écouter le peuple. C’est pourtant la seule chose à faire. Pour notre part, nous ferons tout pour que la victoire de dimanche dernier ne lui soit pas volée. A commencer par le prochain sommet européen où la voix de la France devra se faire entendre, même si celui qui la représente entend s’asseoir dessus.
Messages
1. > L’ETAT D’URGENCE A ECLATE, 1er juin 2005, 15:23
Toute la difficulté est de distinguer le non à l’Europe du non à Chirac. D’après les sondages, c’est un tiers non à l’Europe, un tiers il faut renégocier, et un dernier tiers non à Chirac/Raffarin.
1. Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 15:31
Salut !
Il n’y a aucune différence ! Depuis des dixaines d’années, c’est l’Europe qui chaque jour un peu plus décide de la politique intérieure de la France ! Les habitants de ce pays n’en supportent plus les conséquences. C’est pourquoi ils ont dit :
NON !
A+
do
http://mai68.org
2. > Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 16:08
Les oui oui avaient raison pour une chose ,c’est que avec l’Europe il y aurait eux plus de démocratie .avec le non c’est les matraques qui vont parler ...la construction Europeene n’est pas seule l’affaire des français ,ne vous etonnez pas si les bosh reviennent donner un coup de main aux fachisme locale
3. Plus de démocratie avec la constitution ?, 1er juin 2005, 16:32
C’est faux !
La Constitution n’accordait même pas au parlement européen l’initiative de légiférer, à tel point que Hollande en était réduit à promettre une pétition pour la sauvegarde des services publics dont par ailleurs il nous avait dit que la Constitution ne les menaçait pourtant pas, ce qui m’a beaucoup fait rire !
4. > Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 16:50
"c’est que avec l’Europe il y aurait eux plus de démocratie "
La preuve : depuis 30 ans des centaines de mecs et de gonzesses touchent 20 fois le SMIC pour aller bouffer dans les meilleurs restos de Strasbourg, Luxembourg et Bruxelles et faire semblant de voter des lois !
5. > Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 17:19
Les oui oui avaient raison pour une chose ,c’est que avec l’Europe il y aurait eux plus de démocratie
heu tu rigoles là ???!!
l’Europe a meme pas ete foutue de faire un referendum unique dans les 25 pays européens et toi tu trouve qu’elle est plus democratique que ce qui s’est passé en france ?
L’approbation de ce TCE aurai consacré populairement le fait que le Parlement, seul instance démocratique représentant un tant soit peu les intérêts des peuples, n’aurai pas eu le droit d’initiative sur les propositions de loi.
Maintenant il est de notre tâche de faire comprendre aux oui ouiste proches de nous qu’ils n’ont pas subi une défaite mais plutot une désinformation.
Le NON a gagné, je m’en réjouis mais le texte est toujours anti-social et cela certains (le PS, l’UMP, l’UDF) ne l’admettent pas ; il faut continuer a tracter et a informer sur les articles.
Il faut faire une proposition ; dire non pour dire non c’est bien pour les non-politisés mais cela ne mène à rien si la dynamique créé n’est pas exploitée et laissée aux seuls groupes reformateurs souhaitants accèder au pouvoir (NPS, Fabius & co)
Et surtout tout faire pour promouvoir la greve generale, seule option possible de changement.
Les peuples du monde nous ont récemment montrés leurs courage à travers la planète (Corée, Argentine, Bolivie, Afrique du Sud etc), il est temps de montrer au monde qu’on est pas des pourris gatés du capital assoifés de télé, de portables 3G, d’inconnus star-isés et de pumas multicolores...
1789 a changé le monde (pas de bcp mais quel symbole !) et la France a tjrs eu une place ds le coeur des humanistes et des athéistes du monde, ne laissons pas les trotskystes, marxistes et autres assoifés d’idéologies tout aussi réductrices que le fascisme ou le christianisme usurper les brèches que ce mouvement populaire a ouverts !
Même si cela peu sembler surréél ou difficile à mettre en place, la seule issue progressiste est la responsabilisation de tous pour tous, la seule issue est l’autogestion fédérée, pas la dictature sur/par/pour/du (au choix) prolétariat !
Pour finir je trouve la réaction des syndicats "courants" face à l’annonce du tandem Vile-pain/Sarkrotte pitoyable et représentative de la politique de conformisme de ces directions syndico-libérales.
Dire qu’"on est déçu" ou que "chirac n’a pas compris" ca ne sert a rien !!!
Il faut dire que c’est inacceptable, que la chiraquie-jospinerie est une tyrannie, rien de moins !
GREVE GENERALE !
6. Il y a surtout URGENCE avant les 16/17 juin 2005, 1er juin 2005, 17:31
Bonjour à toutes et tous,
Je souhaite rappeller qu’il ne me semble pas que ce soit le moment de se perdre en discussions ; en effet, comme indiqué dans l’article du Figaro du 30/05 (p 2) :
« Une situation de crise avait été prévue
Bruxelles doit passer au "Plan B" pour sauver la Constitution
Payés pour réfléchir aux conséquences d’un rejet du traité (...) une hypothèse envisagée dés la rédaction du texte, les juristes bruxellois ont trouvé des astuces permettant de sauver certaines innovations de la Constitution. Technique, difficile à vendre politiquement, ce « plan B » (et ses variantes) est à la disposition des chancelleries depuis plusieurs semaines. Il est entendu que ce « plan de sauvetage » ne sera déclenché qu’en dernière instance par les chefs d’Etats et de gouvernements, réunis à l’occasion d’un sommet européen (...)
Le prochain sommet européen des 16/17 juin sera une première occasion de faire le point sur le processus de ratification. Si l’entrée ne vigueur du traité en 2006 apparaît compromise, parce que le texte aura déjà été rejeté (...) les chefs d’Etats et de gouvernements peuvent décider, à l’unanimité, de mettre en œuvre certaines innovations du traité ne nécessitant pas de nouvelle ratification" (...)
C’est bien non ? Et l’échéance est dans une petite quinzaine, alors citoyens, unissez-vous car l’heure n’est pas aux discussions ni au(x) choix de leader(s) ! Alors oui nous avons voté NON, mais maintenant, c’est soit nous nous organisons, soit nous allons, vive Sarko ! nous en prendre plein la gueule, car "ils" n’attendent que ça. Restons calmes, et actifs à fond.
Mu, citoyenne, épouse X !
7. > Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 17:31
le Parlement, seul instance démocratique représentant un tant soit peu les intérêts des peuples
La preuve : il ne vote pas de lois !
8. > Il y a surtout URGENCE avant les 16/17 juin 2005, 1er juin 2005, 17:35
Une preuve de plus que le NON au référendum était nécessaire, mais pas suffisant : c’est Bruxelles qu’il faut détruire. Mais il va falloir convaincre les "Européens convaincus", version IIIe millénaire des cabris ravis.
9. > L’ETAT D’URGENCE A ECLATE, 1er juin 2005, 18:47
vous savez les sondages.. ? alors pour vous dire le contraire un sondage du PARISIEN du 30 MAI
QUESTION / en votant, avez vous pensé plutot...?
1) aux problèmes nationaux ......... = 36%
2) a la construction de l’Europe...... = 59%
*la différence = sans opinion
10. > Il n’y a aucune différence entre le NON à l’Europe et le NON à Chirac !, 1er juin 2005, 21:42
y’a pas de parlement européen . y’a un repaire de gens qui s’engraissent sur le dos des peuples !
2. > L’ETAT D’URGENCE A ECLATE, 1er juin 2005, 19:15
Concrètement, est-ce qu’il y a un appel à un mouvement à une date donnée ? Est-ce qu’il y a une adresse où on pourrait renvoyer le TCE annoté pour corrections...