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L’ecole est morte. Qu’auront fait les syndicats enseignants ?

Publie le jeudi 22 février 2007 par Open-Publishing
19 commentaires

Le décret de Robien assure le déclassement final des enseignants, et va précipiter la mort du service public d’éducation.

Un obscur petit chef, imbu de son pouvoir dérisoire et se prenant pour un chef d’entreprise visant la flexibilité, pourra exiger, en se basant sur le nouveau texte, qu’un professeur de sport enseigne les mathématiques, en décrétant qu’il est compétent en mathématiques !

Force est de reconnaitre que, en dehors de SUD, du SNALC, et de la CNT (ces syndicats ont déposé des préavis de grève reconductible mais sont des syndicatsn minoritaires) ont tout fait pour freiner les luttes.

La responsabilité de la direction du SNES est accablante.
La FSU n’est plus une organisation qui organise les luttes, elle incarne le syndicalisme d’accompagnement qui assiste à nos échecs, les uns après les autres. Elle prétend négocier sur tout, avec n’importe qui....

Il y a eu un seul appel à la grève sur la question des statuts, le 18 décembre 2006.
Il a été très suivi, mais les grands syndictas n’ont surtout pas renouvelé l’expérience !

Le gouvernement n’en demandait pas tant, d’autant qu’il a bénéficié de l’appui incongru des associations de "parents d’élèves" : le 15 novembre 2006, un communiqué commun FCPE (la fausse "gauche") PEEP (la vraie droite) et l’UNAPEL (l’école des curés) présentaient un communiqué commun : HISTORIQUE !
Il s’agissait de soutenir la bivalence des enseignants, prétendument dans l’intéret des élèves, cela va sans le dire.

A partir de la rentrée prochaine, l’école est finie.

Messages

  • C’est plus que navrant, parce que nous avons été formés à l’école de la République.

    Et puis attendons, avril, tout n’est pas décidé. On peut revenir sur les idioties de de Robien.

  • du sommaire et du définitif

    l’ecole est finie ? non ! la lutte n’est pas finie

    le dénigrement du Snes et de la fSU (qui s’échinent depuis des mois, des années à dénoncer Fillon , puis de Robien et à mobiliser , ce qui ne se décrète pas ) sert qui ?

    il est curieux de voir mettre en avant des organisations minoritaires qui ont lancé un appel à la greve reconductible sans se soucier un instant de l’effet ; néant.
    comme il est curieux de critiquer des négociations avec de Robien qui n’existent pas.

    le Snes a joué un role central dans l’appel à la greve du 18 décembre qui ne s’est pas construite toute seule
    le Snes et la FSu ont organisé la manifestation nationale du 20 janvier qui a été un succès important , ces revendications ont été au coeur de la greve du 8 février où la place des enseignants en particulier du second degré a été remarquée. la question des salaires "sort" aujourdh’ui , ce n’est pas un hasard .
    l’action continue dans les établissements sous des formes variées.
    ce n’est pas parce que De Robien signe un décret que les carottes sont cuites, nous agirons encore pour que son décret parte à la poubelle (avec lui)

    sur toutes ces questions , le Snes pousuit son action et interpelle les candidats à la présidentielle pour qu’ils disent ce qu’ils feront des réformes du pouvoir actuel 5Filon retraites, Filon école , De robien), quel investissement pour l’école, quels engagements sur le budget ? les salaires ? les conditions de travail

    en tout état de cause , la profession ne se laissera pas faire et l’outil syndical (que d’aucuns voudraient bien dénigrer pour mieux le casser) sera là pou y contribuer

    • Quelques remarques tout de même concernant le SNES et la FSU :

       Le décret de Robien modifiant les statuts de 50 est sorti le 14 février. Or nous sommes le 22 et le site Internet du SNES n’en fait toujours pas mention...

       Avant les vacances (et dans les académies qui ne sont pas encore en vacances), de nombreuses actions sesont développées dans les établissements scolaires. Comment se fait-il que ces actions ne soient pas accompagnées par le SNES national qui n’en fait guère mention et qui n’aide pas à passer le "tunnel" des vacances ?

       Comment se fait-il que la FSU nationale relaye la pétition de la Confédération Européennes des Syndicats pour des "services publics européens", c’est-à-dire, selon la CES elle-même, pour des SIG et SIEG dont la campagne sur le traité constitutionnel européen a montré les dangers et le caractère contradictoire avec les services publis français puisque les SIG et les SIEG peuvent être délégués à des entreprises privés ?

      Ca fait beaucoup de remarques en peu de temps alors que l’Education Nationale est tout simplement menacée dans son existence même.

      Et arrêtons les procès d’intention qui servent lieu d’arguments : les militants qui se permettent de questionner l’attitude de leurs directions syndicales ne le font pas pour "casser les syndicats" mais au contraire pour les défendre contre la dérive vers le syndicalisme d’accompagnement rassemblé au sein de la CES et de la CSI, syndicalisme rassemblé qui nous mène de défaite en défaite.

    • de l’art de la contre vérité

      sur le décret de robien l’intersyndicale du second degré a réagi le 9 février alors que la publication était annoncée imminente
      c’est sur le site national du snes
      http://www.snes.edu/snesactu/spip.php?article2456
      cela dit çà ne change rien à l’analyse sur le fond des choses

      les actions qui se développent tres nombreuses ont été relayées sur les publications du SNES
      et sur les sites académiques plusieurs académies appellent à la greve dans la prochaine période
      l’intersyndicale prévoit une nouvelle action nationale en mars

      quand à la ces csi c’est un autre probleme quel rapport ?

      l’action syndicale ce n’est pas des incantations , c’est une construction pas à pas avec les gens , et en définitive c’est eux qui donnent le rythme, avec du temps pour parvenir à construire un mouvement unitaire jamais vu, et retrouver une’ mobilisation à un tres haut niveau

      tout est tres loin d’etre parfait mais un travail considérable a été fait qui pèse sur les échéances actuelles

      sur ceux qui critiquent qu’avez vous fait ?

  • A lire cet article je me dis que l’échec scolaire remonte à loin et produit de droles de choses.
    Je suis au SNES, responsable départemental de la FSU. On a avec nous des membres de SUD éducation. Un jour ils arrivent et proclament tout de go, à la surprise générale la grève reconductible, c’est ça et rien d’autre. Evidemment on leur fait remarquer que c’est un peu court et que, à part quelques convaincus le seul résultat sera de faire gagner quelques heures de travail au ministère. D’ailleurs, à la sonnerie tout le monde a déja oublié l’appel à l’insurrection.
    quelques jours après, voila t’y pas qu’on apprend que ces mêmes se répendent en incantations contre le SNES accusé de "freiner des 4 fers" tout mouvement.
    Soyons sérieux et laissons aboyer ces chiens qui ne peuvent pas mordre. la surenchère comme moyen d’existence ne dure qu’un temps. Léon

    • Leon nous parle de surenchère, 81-87 nous dit que ce n’est pas fini, et ni l’un ni l’autre ne répond à la question posée...
      Ca fait de nombreux mois qu’on connaissait le décret Robien. Une "journée d’action" par mois, (et encore le 8/2 la revendication sur le statut n’était pas exprimée par les syndicats) c’est du foutage de gueule. L’école est moribonde : l’introduction de la polyvalence des enseignants la tuera.

    • ce que je veux dire , c’est qu’on ne peux transformer un rapport de force en procès d’intention. Nous sommes tous conscients des dangers, nous multiplions les interventions, nous réflechissons aux moyens d’action, mais nous sommes in fine confrontés à la mobilisation trop faible des collègues. C’est surement la faute du SNES, de la FSU, d’ailleurs bien seule lors de la dernière manif à Paris. pas utile on dira. Certes, le grand soir ou rien, la grève générale suivie de l’insurrection.
      Je veux bien m’interroger sur mes limites, mais la critique des prédicats de certains ne saurait être remplacée par une remise en cause permanente des autres.
      Léon

    • Pas de leçons de syndicalisme, je pense qu’on est tous des militants de terrain engagés dans la construction d’un rapport de force.

      Le problème est que notre engagement au quotidien, celui qui fait la force réelle du syndicat, a aussi besoin d’être soutenu et encouragé par l’initiative et l’impulsion des directions nationales, qui existent justement pour cela !

      Pour en revenir à l’attitude du SNES, le texte présent sur le site national de ce syndicat n’est pas l’analyse du SNES. C’est le texte de l’Intersyndicale (nécessaire au demeurant) qui date d’avant la parution des décrets. Or, cette parution est une décision grave qui fait l’unanimité des organisations syndicales contre elle et le SNES, majoritaire dans le second degré de l’EN, se doit de dénoncer cet état de fait et d’encourager activement la mobilisation. C’est cela qui manque et les collègues dans mon bahut viennent me voir, moi, délégué SNES, pour me demander ce que fait mon syndicat tandis que le SNALC voire le SGEN profitent de l’occasion pour faire leur travail et dénoncer de Robien méprisant les personnels et leurs organisations. Ca devient le monde à l’envers...

      Enfin, s’il vous plaît, arrêtez avec le prêt-à-penser fourni par la CFDT qui fait que dès que l’on évoque la stratégie syndicale, on se voit rétorquer invariablement des paroles qui se veulent définitives sur "la grève générale suivie de l’insurrection" ! Faut-il le redire : une grève générale ne se décrète pas mais le rôle des directions syndicales est au moins d’essayer de la préparer. Car la seule certitude, c’est que de refuser de la préparer, y compris en refusant de développer l’idée qu’il serait nécessaire de bloquer le pays pour gagner*, on se donne peu de chance de créer un rapport de force favorable pour les travailleurs.

      * Cf. Thibault en 2003 : "le rôle de la CGT n’est pas de blquer le pays"

  • Il faut regarder les faits tels qu’ils sont : le décret est passé. Pas de mobilisation organisée ni par le snes ni par les autres. Sauf que le Snes est majoritaire à l’EN, ce n’est pas un détail. Mais au moins certains syndicats ,SUD, en particulier, lancent des préavis de greve, visiblement le snes n’est même pas capable d’en faire autant. Alors que des gens du snes viennent nous faire la leçon, en raillant sur le grand soir, c’est vraiment n’importe quoi...

  • l’école n’est pas morte, elle évolue comme la société évolue.

    que dire par exemple du nombre de professeur d’allemand qui n’enseigne pas ?

    l’intérêt de l’élève n’est-il pas la première des choses à regarder ? la bi valence de l’enseignement est-il si difficile à faire ? les professeurs des écoles eux le font non ! et depuis toujours........ elle existait ausi au collège d’ailleurs au temps des CEG.

    vos réponses montrent une querelle de pouvoir entre syndicat, l’évolution de votre profession et votre rôle auprès des élèves n’apparait pas.

    Un parent.

  • C’est un peu court, l’anti-SNES me fait penser à l’anti PCF et l’anti syndicat à l’anti-parti ! Ce sont d’ailleurs les mêmes qui nous pourrissent la vie dans les 2 cas, dans les AG et dans les collectifs. Le Snes est solide sur les fondamentaux et le questionnaire envoyé aux candidats à l’élection présidentielle en est la preuve. Bien sûr parfois on peut trouver certains cadres un peu plan-plan ( formule limousine signifiant que la personne ainsi désignée n’est pas à fond !!). N’oublions pas que le paritarisme dans l’EN ( c’est un droit formidable, imaginez que les salariés l’obtiennent !!!) fait que nos dirigeants passent un temps formidable en réunion. C’est un travail obscur peu valorisant et valorisé mais très important pour la profession.

    Jean-Philippe VEYTIZOUX

    • Il y a dans ce débat des défenseurs d’appareils (du type 81***87**). Quoi qu’ait fait le SNES, ils le défendront aveuglément. C’est à cause de ce type d’attitude que les SNES perd des milliers d’adhérents depuis des années.

      En revanche, les remarques de 90**168*** sont intéressantes : l’integration de la FSU à la CES, ce lobby "syndical" bruxellois, dont un des objectifs est la mise en cause des services publics n’est pas anodine. Il existe un rapport direct entre l’allégeance à une politique définie à Bruxelles, et la passivité à combattre nationalement la même politique.

      En ce qui concerne le "parent" 84***2**, il semble ne pas être en mesure de comprendre que la bivalence est une nuisance pour le développement intellectuel de ses propres enfants.
      A ce stade (c’est aussi la position de la FCPE), on ne peut plus rien faire pour l’aider.

    • JP Veytizoux, et "Léon" m’apparaissent effectivement comme des défenseurs d’appreils...

      Avce les défenseurs d’appareils, le débat est impossible.

      JP Veytizoux ose dénoncer les gens qui "leur pourrissent la vie dans les AG".

      On croit rêver... Avce ce genre de conception, il n’y a plus qu’à interdire les AG, pour que les luttes soient intégralement sous le contrôle des appareils syndicaux (et donc politiques).
      Ainsi, la vie des petits chefs syndicalistes ne sera plus jamais pourrie !

      Et le gouvernement continuera à s’attaquer aux statuts et au service public, tout en négociant avec des interlocuteurs syndicaux "responsables", parce "la grève ne se décrète pas, voyez-vous", et que "la base ne suivra pas, voyez-vous", et qu"il faut savoir terminer une grève, voyez-vous"...

      On connait cette chanson-là, hélas...on la connait par coeur, jusqu’à la nausée ...et on voit où ca mène.

      Sophie

  • Le débat montre que certains "parents" (l’etre donne-t-il une légitimité par rapport à celui qui n’est pas parent ?) sont intoxiqués par les médias ; il est évident que plus un professeur est compétent dans SA discipline, plus les élèves y trouveront leur intéret . Enfin , ce que prévoit le décret Robien, ce n’est pas la bivalence mais la POLYvalence.

  • Le nouveau décret modifiant le statut des enseignants du second degré a été publié au journal officiel le mardi 13 février. A compter de la rentrée prochaine, les enseignants pourront se voir imposer :

     d’enseigner dans une autre matière sans aucune formation ni condition de diplôme ;

     d’enseigner dans deux voire trois établissements sans limitation de distance.

    Le décret prévoit aussi la diminution des heures de sport scolaire le mercredi après-midi, alors qu’elles sont quasiment gratuites et qu’elles permettent aux enfants des milieux défavorisés de pratiquer une activité sportive.

    Par ailleurs, depuis 2003, 30 000 postes de surveillants et 22 000 postes de professeurs ont été supprimés dans les collèges et les lycées. Pour la rentrée prochaine, 5500 nouvelles suppressions de postes de professeurs sont prévues dont 218 dans le 93 ! En moyenne dans le secondaire 1 poste est supprimé pour 8 élèves en moins et dans le primaire 1 poste est créé pour 45 élèves en plus !

    Les conséquences de toutes ces mesures sont simples :

     Des classes plus chargées.

     Moins de dédoublements et d’aide aux élèves en difficulté.

     Moins d’options et de sections.

     Moins d’adultes pour assurer l’encadrement et la sécurité des élèves.

     Moins de temps pour suivre sérieusement nos élèves, rencontrer les parents et nous concerter entre enseignants.

     Des cours au rabais dans le cadre de la bivalence.

    Une seule obsession justifie tous ces changements : réduire les dépenses de l’Education Nationale. Qui en paie les conséquences ? Nos élèves !

    Au collège Gustave Courbet (93), nous serons en grève à compter du lundi 5 mars pour exiger le retrait du nouveau décret et pour dénoncer la suppression massive des postes dans l’éducation nationale.

    • Reponse au "parent" 84*2*

      Vous preconisez de comparer le travail des professeurs des écoles avec celui des professeurs du collège, au mépris des disciplines enseignées au collège.

      Monsieur le "parent", faire de la bivalence n’est pas "difficile à faire" ainsi que vous l’écrivez benoitement.

      MAIS, le niveau du collège doit-il rester le même que celui de l’école primaire ?

      Ne faudrait-il pas , au contraire, que le collège représente un approfondissement des connaissances, approfondissement réalisé dans des conditions acceptables sous la condition que les professeurs soient des spécialistes de leur discipline ?

      Ce n’est pas difficile de produire de l’enseignement au rabais.., mais est-ce vraiment l’intérêt de l’enfant, au nom duquel vous prétendez vous déterminer ?

      Le problème, monsieur le "parent" est que votre position est aussi celle des associations de "parents" d’élèves : un soutien politique inespéré pour Robien de la part de ces trois associations (FCPE, PEEP, UNAPEL) !

      Quelle légitimité ont désormais ces associations de "parents" d’élèves , mouillées totalement dans des luttes politiciennes ?


      Par ailleurs, je m’associe aux critiques précédentes sur la passivité des grands syndicats enseignants.

    • Ce que semble ignorer le parent, c’est que ce n’est même pas la bivalence qui va se mettre en place avec le décret Robien de février 2007, mais la polyvalence. Mais puisqu’il croit que c’est dans l’intérêt de son élève, pardon, de son enfant...

    • Certains parents se croient compétents pour comprendre et analyser les questions éducatives, simplement parce qu’ ils ont pondu !

    • "parent d’élève" est d’ailleurs un concept étonnant.

      Je me contente, pour ma part, d’être parent de mes enfants, et pour le reste, je fais confiance aux professeurs, qui sont, de manière générale, très qualifiés, et très compétents, si l’on leur accorde des conditions de travail acceptables, la protection du statut de focntionnaire d’Etat, et si les petits chefs d’établissement et les associations de parents cessent de les harceler.