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LA santé et les soins ... ce n’est pas pour tous !
Publie le mercredi 18 octobre 2006 par Open-Publishing1 commentaire
http://www.liberation.fr/actualite/societe/211049.FR.php
C’est une terrible évolution que pointe Médecins du monde dans le rapport de
sa mission France, rendu public hier par l’Observatoire de l’accès aux soins
. « L’année 2005 confirme un fort recul de l’accès aux soins, explique
Nathalie Simonnot, une des responsables de la mission. Ce recul est dû
essentiellement à l’application des différentes mesures votées ces dernières
années pour limiter le nombre de bénéficiaires effectifs de la Couverture
maladie universelle [CMU, ndlr] et de l’Aide médicale d’Etat [AME] (1). »
Chiffres à l’appui, elle explicite ce recul : « En 2005, 22 % des personnes
rencontrées dans nos centres de soins ne pouvaient bénéficier d’aucune
couverture maladie. » Ce taux a doublé depuis quatre ans. « Quant à ceux qui
pourraient relever d’une couverture maladie, 82 % n’avaient pas encore pu
obtenir son ouverture lorsqu’ils sont venus à Médecins du monde [MDM]. » En
d’autres termes, les précaires en situation régulière ou non sont de
plus en plus exclus des soins. Et, au final, de plus en plus malades,
souffrant de pathologies lourdes et chroniques.
Aggravation. « D’une certaine manière, le gouvernement a réussi ce qu’il
voulait, ironise un militant de MDM.
Les réformes de l’AME et de la CMU visaient à rendre plus difficile l’accès
aux soins aux plus démunis. C’est aujourd’hui bien le cas. »
L’enquête de Médecins du monde dont la publication intervient la veille de
la Journée internationale du refus de la misère n’est bien sûr qu’une
photographie limitée de la situation. Mais depuis trois ans elle permet de
révéler des tendances, voire des aggravations. Fondée sur une analyse des
données médico-sociales des 21 centres d’accueil, de soins et d’orientation
de l’ONG, elle porte sur 45 776 consultations médicales et 26 348 patients.
Première image : les gens qui viennent consulter « sont des patients
majoritairement jeunes, étrangers et marqués par la précarité ».
Précarité financière, d’abord : la quasi-totalité des patients vivent sous
le seuil de pauvreté. Précarité d’hébergement, ensuite : la majorité habite
dans un logement souvent insalubre ou dans la rue.
Précarité administrative, encore : 71 % des étrangers devant justifier d’un
titre de séjour n’en ont pas.
Précarité affective, enfin : plus de quatre patients sur dix vivent seuls.
Seconde image : ils vont de plus en plus mal. « Les pathologies sont
aggravées par leurs conditions de vie. »
Ainsi, note le rapport, « les patients ne présentent pas au départ de
pathologies spécifiques, mais leur état de santé général s’aggrave par les
conditions de vie ou des retards d’accès aux soins.
On peut noter une augmentation des troubles psychiatriques et de la
souffrance psychique, une couverture vaccinale très faible. Et un mauvais
taux de dépistage, pour des patients présentant pourtant des facteurs de
risque ».
Morsure de rat. Plus inquiétant, près de 59 % des diagnostics correspondent
à des pathologies nécessitant une prise en charge à moyen terme.
Comme l’hypertension, le diabète, ou des hépatites virales. « Ces maladies
nécessitent une mise sous traitement adaptée et un suivi régulier.
Or, insiste MDM, les patients n’ont le plus souvent pas de droits à la
couverture maladie et n’ont, de fait, pas accès aux soins. » Et c’est là où
l’on retombe sur les limitations de l’accès aux soins. « La principale
difficulté d’accès aux soins réside dans l’obligation de domiciliation.
En 2005, la moitié des patients de Médecins du monde en avaient besoin pour
l’ouverture de leurs droits : parmi eux, les trois quarts en étaient
dépourvu », explique le rapport. « Là encore, les plus précaires sont
pénalisés car, sans ce sésame, aucune demande de couverture maladie ne peut
même être déposée », remarque Nathalie Simonnot.
Au-delà des images générales, il y a des témoignages. Des bribes
d’histoires, racontées ou vécues par les militants de MDM. Comme cette mère
à Villeneuve-la-Garenne qui dit à un visiteur qu’elle met du coton dans les
oreilles de ses enfants la nuit par crainte de voir les cafards y rentrer.
Ou l’histoire à Clichy d’une petite fille hospitalisée en urgence après une
morsure de rat au visage pendant son sommeil. « A Gennevilliers, nous avons
retrouvé, à l’entrée d’un immeuble où des enfants sont intoxiqués par le
plomb, une jeune femme terrorisée portant dans ses bras deux petits enfants
couverts de poussière : le plafond de la pièce principale venait de
s’écrouler sur la famille », raconte MDM. « A Nanterre, au premier étage d’un
immeuble en bon état, une famille vivait à quinze personnes dans deux pièces
où un des enfants est malade du saturnisme. Comment peuvent-ils faire leurs
devoirs, vivre, jouer ? »
(1) Schématiquement, l’AME est destinée plutôt aux personnes en situation
irrégulière, et la CMU aux personnes ayant de faibles revenus.
francois
ZPAJOL liste sur les mouvements de sans papiers
Messages
1. > LA santé et les soins ... ce n’est pas pour tous !, 18 octobre 2006, 12:32
Et pendant que la plus grande précarité s’instaure,
la CADES (CAISSE D’AMORTISSEMENT DE LA DETTE SOCIALE) se transforme en société de crédit
LOI N°2005-1719 de finances pour 2006 (art 73)
Extrait de la loi N°2005-1719 du 30 décembre 2005 de finances pour 2006 ,art 73
Article 73
L’article 5 de l’ordonnance n° 96-50 du 24 janvier 1996 relative au remboursement de la dette sociale est complété par un II ainsi rédigé :
« II. - A compter du 1er janvier 2006, par dérogation au I, le ministre chargé de l’économie et des finances est autorisé à procéder, pour le compte de la Caisse d’amortissement de la dette sociale, dans des conditions fixées par décret, à des emprunts à long, moyen et court termes libellés en euros ou en autres devises, à des conversions facultatives, à des opérations de prises en pension sur titres d’Etat, à des opérations de dépôts de liquidités sur le marché interbancaire de la zone euro, à des rachats, à des échanges d’emprunts, à des échanges de devises ou de taux d’intérêt, à l’achat ou à la vente d’options, de contrats à terme ou d’autres instruments financiers à terme, conformément aux obligations et à la mission de l’établissement. »
Nous n’avons pas fini de payer la C.R.D.S. à vie
Michèle