Accueil > La CGT pour des mobilisations unitaires
de Olivier Mayer
Salaires et pouvoir d’achat, libertés et droits des salariés, lutte pour l’emploi et contre la précarité sont au menu de la rentrée sociale pour les syndicalistes de Seine-Saint-Denis.
Mobilisation et conquête. C’est par ces deux termes que la CGT caractérise son état d’esprit en cette rentrée. L’annonce d’actions unitaires d’ampleur nationale est attendue pour la semaine prochaine. Selon les militants syndicaux, le premier semestre 2005 a été chaud sur le plan social et ils entendent bien engager cette deuxième moitié de l’année sous les mêmes auspices. Sur les cahiers revendicatifs, en tête d’une liste bien étoffée, le pouvoir d’achat. Secrétaire de l’union départementale CGT de Seine-Saint-Denis, Claude Thormann constate que « les salariés rentrent de leurs congés avec un pouvoir d’achat amputé ». En cause, principalement la hausse des prix du pétrole, plus 16 % en un an sur l’essence, 21 % sur le gas-oil et 65 % d’augmentation en deux ans sur le fuel domestique. L’union régionale CGT d’Île-de-France a lancé sur cette question et sur les transports une pétition qui demande notamment la prise en charge de la carte orange à 100 % par les employeurs. Elle prépare pour le 24 septembre une manifestation régionale unitaire avec d’autres organisations syndicales, des associations et partis politiques.
Deuxième gros dossier, les ordonnances du plan gouvernemental « pour l’emploi » et sa mesure phare du contrat nouvelles embauches (CNE). La confédération CGT a décidé d’attaquer cette ordonnance devant le Conseil d’État. Pour Claude Thormann, « loin de créer des embauches, ces ordonnances vont accélérer la rotation des effectifs dans des entreprises en Seine-Saint-Denis où six emplois sur dix sont déjà temporaires ou occasionnels ». Les responsables syndicaux de ce département notent que 27 435 entreprises de moins de vingt salariés sont concernées. Pour combattre cette explosion de la précarité, la CGT peut se prévaloir de premiers succès importants. Ainsi les salariés de l’entreprise de nettoyage ENCI sur le site de Citroën à Aulnay-sous-Bois ont obtenu, après une grève, l’embauche de 7 CDD.
Un troisième dossier va marquer la rentrée sociale : les libertés et les droits des salariés. Aux attaques contre le Code du travail est associée une grande offensive patronale et des milieux réactionnaires contre les libertés syndicales. Suite à la grève des travailleurs d’ENCI, la direction de l’usine Citroën d’Aulnay a engagé une procédure de licenciement contre le secrétaire du syndicat CGT de Citroën qui a soutenu les salariés d’Enci dans le conflit. La lutte contre la répression à l’égard de ce délégué syndical est, aux yeux de la CGT de Seine-Saint-Denis, emblématique du combat pour les droits de l’homme à l’entreprise. Alors que la précarité explose et que des salariés isolés dans de petites entreprises ont le plus grand besoin de trouver des structures syndicales pour se défendre, la droite qui a conquis des villes comme Drancy ou Noisy-le-Sec s’en prend à l’existence des bourses du travail, supprimant les subventions et leurs moyens de fonctionnement.
Ces dossiers seront au coeur d’une rentrée sociale où la CGT, s’appuyant sur nombre de succès obtenus dans les conflits du premier semestre, veut aider à la lutte des salariés et construire des mobilisations unitaires. Ce sera à n’en pas douter l’objet du message que Bernard Thibault adressera, de Lille, le 6 septembre, comme de celui de Maryse Dumas à la Mutualité à Paris le 15 septembre, lors des meetings de rentrée de la CGT.