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La CGT : pourquoi Edf doit rester 100 % publique !

Publie le jeudi 29 septembre 2005 par Open-Publishing

La CGT

La flambée des prix du baril de pétrole affecte votre pouvoir d’achat. La montée du prix de l’énergie fragilise l’emploi industriel. Tous les experts s’accordent à le dire, cette crise énergétique est profonde et durable.

Sous l’effet conjugué de l’épuisement des réserves de pétrole et de gaz dans le monde, du manque d’investissements réalisés par les entreprises de ce secteur et de l’augmentation continue de la demande, cette tendance va se poursuivre, s’amplifier et les tensions internationales vont s’exacerber.

Dans ce contexte de crise et de tensions internationales, il est impératif, pour la Cgt, de préserver les intérêts de notre pays en maintenant le secteur de l’électricité et du gaz sous la responsabilité exclusive de la nation.

La vente, même partielle, d’Edf à des actionnaires privés est contraire aux intérêts de notre pays et très dangereux pour l’avenir. Les exigences de rentabilités financières exprimées par les actionnaires ne sont pas compatibles avec les impératifs de long terme qu’exige ce secteur stratégique.

Le temps presse car le gouvernement veut aller vite. Il craint le débat !

Quelle que soit votre situation sociale, vous êtes concernés.

Les performances économiques de notre pays, la pérennité de votre emploi, votre niveau de vie sont étroitement liés au prix de l’énergie et donc à l’efficacité des services publics.

Alors, allons-y, engageons-nous tous ensemble dans cette nouvelle bataille.

Privatisation = Spoliation

Le développement d’Edf a été financé par les factures que vous avez acquittées.

Chaque citoyen est donc copropriétaire de cette entreprise. Vous êtes en droit d’exiger un vrai débat pour déterminer l’avenir de cette entreprise nationale.

En terme de financement, pourquoi ce qui a été possible au cours des soixante dernières années ne le serait pas pour l’avenir ? Edf a les moyens de financer son développement industriel.

Comme pour gaz de France, le gouvernement entend vendre aux Français une entreprise qui leur appartient déjà.

Finalement nous assistons à la captation d’un bien collectif par des intérêts particuliers. Ce cadeau gigantesque est réalisé sur votre dos. C’est une démarche purement idéologique qui ne s’appuie sur aucune réalité technique ou financière.

Privatisation = Facture en hausse

Avec Edf 100 % publique, les tarifs de vente aux clients résidentiels ont baissé de 29 % en dix ans.

Ceci a été possible parce que les tarifs de l’électricité, pour les abonnés domestiques, restent fixés par la puissance publique et ne sont pas soumis aux aléas du marché comme pour l’eau et le pétrole, biens publics gérés par le privé. Leur niveau est le reflet du coût de revient moyen.

Savez-vous que, dans notre pays, il existe pour l’eau un facteur de 1 à 7 entre les prix les plus bas et les plus élevés pratiqués dans les communes françaises. Pour l’électricité, c’est la solidarité et l’équité qui continuent de prévaloir. Quelle que soit la distance qui vous sépare d’une centrale de production, le même tarif est appliqué ! La solidarité entre les usagers des villes et ceux des champs et entre les territoires demeure la règle.

Les actionnaires privés, même minoritaires, vont n’avoir de cesse d’obtenir une augmentation des tarifs afin de répondre à leurs exigences de profit et de casser ce système solidaire et équitable.

Au bout du compte qui va payer, qui va supporter les aléas du marché dans un secteur ou les variations de prix sont faramineuses : c’est VOUS !

Privatisation = Service public dégradé

En dix ans, la finalité de cette entreprise a déjà profondément changé. Les signes de dégradations sont déjà perceptibles.

Les explosions gaz liées à l’existence de canalisations dangereuses qui auraient dû être remplacées, viennent de le démontrer ; la qualité et la sécurité des réseaux sont des missions essentielles du service public.

Or, l’approche exclusivement financière, qui conduit à reporter systématiquement les investissements nécessaires, va s’amplifier sous la pression des actionnaires.Elle peut s’avérer désastreuse et criminelle.

Ainsi, à Edf comme dans les transports aériens, les coupes sombres dans les budgets d’entretien, de maintenance et de formation, l’externalisation et la sous-traitance à outrance accroissent les risques d’accidents.

Même si vous bénéficiez encore des traditions de qualité de service des entreprises publiques, - déjà sous l’effet des critères de rentabilité financière -, les agences clientèles de proximité sont fermées, les temps d’intervention sont allongés, la qualité des services se dégrade et ils sont dorénavant facturés lourdement.

Il faut modifier fondamentalement les critères de gestion de ces entreprises en redonnant la main aux élus, aux usagers et aux salariés pour renforcer la qualité du service public en milieux rural et urbain.

Privatisation = environnement sacrifié

Les profondes réformes imposées par l’Europe dans le secteur de l’énergie ont généré en dix ans une situation de déficit et de sous investissement.

Le programme concocté à la hâte afin d’éviter les ruptures vise à relancer une production basée sur le fuel et le gaz. Il risque de placer la France dans l’incapacité de respecter ses engagements de Kyoto.

Rappelons que c’est grâce à une politique de long terme, avec un programme électronucléaire ambitieux, que notre pays se situe parmi les plus performants du point de vue des rejets des gaz à effets de serre.

Une politique de long terme doit reposer sur la complémentarité des ressources énergétiques et des entreprises du secteur. Il est indispensable de relancer la recherche afin de bâtir un équilibre énergétique vertueux pour l’environnement, en recherchant à optimiser les atouts de chaque source énergétique, et de trouver les solutions optimales pour la gestion des déchets nucléaires. Les actionnaires privés vont-ils se soucier de cela, personne ne le croit.

Nous pouvons imposer d’autres choix

Les pouvoirs publics, comme les directions des entreprises, font tout pour éviter que ces questions viennent publiquement en débat. Ainsi elles tentent par tous les moyens d’évacuer la perspective d’une autre politique répondant réellement aux intérêts de la Nation et, au-delà, à l’ensemble de la communauté internationale. Cette politique pourrait s’articuler autour de quelques axes forts, dont le maintien de la propriété publique exclusive et la fusion d’Edf et de Gaz de France qui, plutôt que d’entrer dans une concurrence particulièrement dispendieuse, pourraient se consacrer pleinement à préparer les moyens de production des prochaines années, dans le cadre d’une maîtrise publique de l’ensemble du secteur de l’énergie.

La Cgt considère que l’énergie n’est pas une marchandise mais un bien public mondial, elle devrait échapper à la rentabilité financière et à la logique de la concurrence.

Ensemble, salariés, usagers, élus, nous pouvons bousculer les projets du gouvernement.

En participant nombreux aux initiatives qui seront organisées, nous pouvons faire en sorte qu’une autre politique, conforme aux intérêts du plus grand nombre, soit engagée.