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La République à la peine (de mort)

par Journal Racailles (Caen)

Publie le mardi 10 février 2015 par Journal Racailles (Caen) - Open-Publishing
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La peine de mort en France a été officiellement abolie le 18 septembre 1981 !

Qu’est ce que ça veut dire ?
Que désormais, en France, on ne peut plus répondre à un crime par un autre crime.
En effet, avant cette abolition, l’absurdité du système judiciaire prévalait en France. Par exemple, un homme coupable d’avoir tué un autre homme pouvait être condamné par le droit de l’État Français à la peine de mort. C’est comme ça que le même État Français devenait lui-même coupable d’un crime en donnant la mort.
La peine de mort venait alors trancher net toute forme de questionnement sur les motivations du criminel. La mort instantanée par tétanos (la veuve noire et sa faucheuse) prétendait alors éradiquer un problème social en éliminant un sujet de désordre de manière spectaculaire.

@Frilouz / ©Racailles

Et ce n’est pas vrai ?
On ne résout pas ce désordre en supprimant sa seule conséquence - le criminel -. Ce criminel, la plupart du temps, n’apparaît pas subitement et n’opère pas sans motivations. Il est le résultat d’une situation qui l’a mené à accomplir ce crime. Oui, notre monde est fondamentalement mathématique, et ce genre de résultat - le crime - est engendré par une équation généralement trop complexe pour qu’on se décide à se casser la tête dessus. En tout cas jusqu’à l’abolition.

Ça change avec l’abolition ?
L’abolition vient justement marquer le progrès intellectuel et moral de la civilisation en reconnaissant l’idée que la peine de mort ne résout rien, et au contraire qu’elle perpétue une violence meurtrière et légale. En bref, la peine de mort donnait l’illusion de la résolution des troubles sociaux d’une société mais occultait totalement la situation qui avait généré ces troubles.

Mais où veux-tu en venir ?
Il ne s’agit pas pour moi de refaire le discours du ministre de lajustice Robert Badinter en 1981 pour promouvoir l’abolition, d’autant plus que la peine de mort « aurait » déjà été abolie. Oui, je dis bien « aurait » car dans les faits, c’est pas la même chose.

Ah bon comment ça ?
La peine de mort n’a pas été abolie pour tout le monde figurez vous !
En effet, dernièrement, j’ai (nous avons) assisté à la mise à mort de 3 hommes par l’état Français, et cela de manière non-accidentelle. Le 9 janvier 2015, des millions de français ont assisté en direct à 3 exécutions capitales : celles des frères Chérif et Saïd Kouachi et de Amedy Coulibaly. Plus besoin de vous les présenter...

Et le plus surprenant dans cette histoire, c’est que leur exécution n’a choqué personne. Pire encore, beaucoup réclamaient la nécessité de cette exécution. Le trop-plein d’émotion provoqué par l’attentat et l’accélération des événements qui s’ensuivirent ont complètement embrumé toute pensée raisonnable. La vengeance devenait à cet instant précis la seule nécessité. Une fois encore, la passion triomphait sur la raison, et la tyrannie de l’instantané sur la réflexion à long terme. Les motivations des criminels semblaient alors bien circonscrites à leur seule pratique obscurantiste de la religion islamique.
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