La guérilla kurde rend les corps de 12 soldats iraniens

Le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK) rend les corps de 12 soldats iraniens tués pendant trois jours de combats entre le 2 et le 4 septembre, après avoir déclaré une trêve pour une solution pacifique à la question kurde.

Alors que le régime iranien cache toujours ses lourdes pertes, les forces du Kurdistan oriental (HRK), la branche armée du PJAK, principal mouvement kurde en Iran, a annoncé mardi 6 septembre dans un communiqué avoir rendu les corps de douze soldats iraniens qui étaient tombés entre les mains de la guérilla.

« Nous avons rendu les corps à l’Etat iranien conformément aux normes et à l’éthique de la guerre » a dit l’organisation kurde.

123 SOLDAT TUÉS

Au moins 107 soldats ont été tués dans les affrontements qui ont eu lieu dans la région de Qandil, tandis que 16 autres ont été tués à Bane et à Sardasht, deux villes kurdes iraniennes, selon HRK qui affirme avoir saisi du matériel militaire.

DES ARMES AMÉRICAINES DANS LES MAINS DES SOLDATS

Parmi eux figurent notamment dix fusils américains M-16 et quatre grenades faisant partie de l’inventaire de l’OTAN.

La guérilla kurde a également saisi de trois jumelles thermales, 32 BKC (fusil-mitrailleur), deux lance-roquettes B-7 et sept roquettes, deux lance-grenades, dix jumelles M-16, 206 chargeurs pour les fusils M-16, sept pistolets, une kalachnikov, un dragunov (fusil de précision), deux coffres remplis de balles de dragunov et d’autres équipement militaires.

Ces matériels ont été diffusés par la télévision kurde Roj TV, basée à Danemark. Un tank et six véhicules militaires ont été détruits, selon la branche armée du PJAK.

PKK ANNONCE SON SOUTIEN AU CESSEZ-LE-FEU

Le PJAK a annoncé le 5 septembre un cessez-le-feu, appelant au dialogue pour une solution pacifique, après trois jours de combats violents. « Nous sommes prêt au dialogue et à une solution pacifique pour le problème kurde au Kurdistan oriental » a affirmé l’organisation.

Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a affirmé son soutien à la trêve du PJAK. « Nous la considérons comme un pas positif et nous déclarons notre soutien » a dit le PKK, espérant un cessez-le-feu bilatéral.

L’IRAN VEUT DES « CLARIFICATIONS » SUR LA TRÊVE DU PJAK

Le régime iranien n’a pas rejeté officiellement la trêve mais il a demandé des "clarifications". "La proposition de cessez-le feu du groupe terroriste PJAK n’est pas claire, et le gouvernement de la région autonome du Kurdistan (d’Irak) qui fait office d’intermédiaire doit la clarifier le plus tôt possible", a affirmé les Gardiens de la révolution, les forces idéologiques d’élite du régime, dans un communiqué, cité par l’AFP.

"Dès que les conditions de ce cessez-le-feu auront été clarifiées, les Gardiens de la révolution annonceront leur décision" de l’accepter ou non, ajoute le communiqué.

En trois jours de bombardements iraniens, deux civils irakiens ont été tués et deux autres blessées. Un berger kurde de 15 ans a été tué le 3 septembre à Berdenaze, dans la région de Qandil, tandis qu’une femme a été tuée et deux autres personnes ont été blessées dans les bombardements de 4 septembre visant les villages de la région de Sidekan, au Kurdistan irakien. Ce qui porte à cinq le nombre des civils kurdes irakiens tués depuis mi-juillet par l’armée iranienne.

Les bombardements iraniens ont cessé après la trêve du PJAK.