La nausée

Après avoir saturé les écrans jusqu’à la nausée, Nicolas Sarkozy avait promis, une fois élu, de se « retirer » pour méditer et « habiter » sa nouvelle fonction présidentielle. On imaginait, pour cette retraite, un lieu à l’écart, propice au repos et à la méditation. Un ermitage, un monastère même.

Eh bien non. Après s’être gobergé avec femme, enfants et courtisans au Fouquet’s, L’autoproclamé « candidat du peuple » s’est envolé à bord d’un jet privé pour Malte. Le lieu de la retraite tant annoncée : un yacht de 60 mètres, dont la valeur équivaut à quelques milliers d’années de travail d’un smicard, aimablement mis à sa disposition par le milliardaire breton Vincent Bolloré. Gageons que le nouveau président saura, à bord de ce navire, se remettre de ses indigestions de Dom pérignon en se prélassant dans le jacuzzi qui trône sur le pont.

L’information, après quelques heures d’un invivable suspense, a été savamment distillée aux médias et au paparazzi, histoire de mettre en scène cette orgie de luxe tapageur. On est loin du charme discret de bourgeoisie. C’est que l’ancien maire de Neuilly appartient plutôt à la fine fleur du nouveau capitalisme.

Celle qui affiche sans vergogne son avidité boulimique de profits et de pouvoir. Celle qui, aujourd’hui, dit « merde » à cette France qui souffre et galère pour boucler les fins de mois.

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