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Le gouvernement espère le soutien de FO

Publie le samedi 29 mai 2004 par Open-Publishing

LE MONDE

Le plan de cohésion sociale sera, par ailleurs, dévoilé le 23 juin
Jusqu’ici tout va bien. Le gouvernement ne semble pas s’émouvoir outre mesure de la participation
de la CFDT à la journée d’action du 5 juin de défense de l’assurance-maladie. A Matignon, comme au
ministère des affaires sociales, on estime que ce mouvement d’humeur du principal partenaire
syndical du gouvernement ne traduit pas un changement de stratégie de la centrale de François Chérèque.

En outre, le gouvernement veut croire que le paysage syndical est en train d’évoluer en sa faveur,
notamment avec la volonté de FO de "jouer à nouveau dans les structures paritaires un rôle
conforme à son poids". En clair, de prendre la présidence d’une caisse nationale, peut-être même celle de
l’assurance-maladie.

Pour le gouvernement, ce retour de FO dans le jeu lui permettrait de mettre fin à son face-à-face
avec la CFDT. "Nous n’avons pas de cheval syndical, même si la CFDT a été et reste un partenaire
important", confie un conseiller ministériel. "Le gouvernement a une ligne de réformes et cherche,
sur ses projets, des alliés avec lesquels on discute", poursuit-il. Mais, revers de la médaille,
l’élargissement éventuel de l’accord syndical complique la mise au point de la nouvelle
architecture de l’assurance-maladie.

Car si la CFDT semble d’accord pour donner plus de pouvoir et
d’autonomie au futur exécutif de la caisse nationale – qui pourrait être nommé en conseil des ministres –,
FO rechigne à voir réduit le rôle du conseil d’administration – où siègent les partenaires sociaux.
M. BORLOO OPTIMISTE

Au sein du gouvernement, Jean-Louis Borloo, ministre de la cohésion sociale, est certainement le
plus convaincu de l’évolution favorable du paysage syndical. Quelle que soit l’issue des
négociations sur l’assurance-maladie, M. Borloo veut croire qu’"il y a une nouvelle génération à la tête de
toutes les organisations syndicales qui a envie de faire bouger les choses", explique le ministre.

"Mais il ne faudrait pas les décevoir, sinon leur enthousiasme pourrait se retourner contre nous",
admet-il. Pour M. Borloo, son plan de cohésion sociale, qui devrait être présenté au conseil des
ministres du 23 juin, est toujours pour les syndicats "le grand plan qu’ils attendent".

Il ne reste
donc plus que quelques semaines au gouvernement Raffarin III pour gagner le grand pari social que
lui a assigné Jacques Chirac.

http://www.lemonde.fr/web/recherche_resumedoc/1,13-0,37-855292,0.html