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Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?
Publie le mardi 6 novembre 2007 par Open-Publishing7 commentaires
Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?
"Je suis très attentive à ce qui se passe dans toutes mes universités, a expliqué aujourd’hui mardi 6 novembre Valérie Pécresse sur France Info. Ma réforme - la loi sur l’autonomie qui est passée au mois d’août - est un socle pour une réforme de cinq ans de l’enseignement supérieur qui vise à améliorer le fonctionnement des universités".
Le problème c’est que de plus en plus d’étudiants ne l’entendent pas de cette oreille. Aujourd’hui, mardi 6 novembre, six établissements (ou départements) sont bloqués par les étudiants (Tours, Perpignan, Toulouse-Le Mirail, Rouen, Aix en Provence et Aix-Marseille). Demain, ils seront combien ? Mais ce n’est pas uniquement le retrait de la loi d’autonomie que réclament les étudiants. Leurs revendications vont bien au-delà et pourraient devenir contagieuse.
Alors que les syndicats de fonctionnaires se mobilisent dans tous les secteurs (transports, éducation, justice), que les marins pêcheurs demandent un allègement de leurs charges plombées par la montée du prix du baril de pétrole, cette soudaine flambée étudiante est observée avec beaucoup d’attention par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
D’autant que sur son site web, l’Unef déclare se joindre « à l’appel à la manifestation lancé par les fédérations de fonctionnaires pour le 20 novembre, et appelle les étudiants à faire de cette date une journée d’action dans les universités permettant d’amplifier la mobilisation ».
Messages
1. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 18:31
Imaginons que le mouvement étudiant se généralise au social... et alors ?
Imaginons même une grêve génétale dure... soit... et alors ? et après ?
En dehors d’une stratégie sérieuse (aucune organsiation politique de gauche ou d’extrême gauche n’en a), tout se terminera dans des élections générales... et alors ?
Alors on n’aura pas avancé d’u pouce !
Rémi la Garonne
1. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 18:37
Que proposez-vous donc, Rémi la Garonne ? Ne rien faire et attendre ? Foutre le feu et... quoi ensuite ?
G.B.
2. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 19:09
Je ne me prononce évidemment pas contre une révolte qui est juste.
Ce que je veux dire c’est que la stratégie que nous utilisons depuis des décennies non seulement ne débloque rien, mais nous fait régresser. Il faut revoir totalement notre rapport au politique et voir comment on peut "miner" ce système en contournant petit à petit ses circuits, en repensant les luttes... développer par exemple la gratuité lors des grèves à la SNCF,... etc...
Ce travail de réflexion, nous nous y refusons. les organsiations politiques et syndicales se complaisent et profitent de la situation actuelle. Et nous nous recommençons sans cesse les mêmes actions qui ne mènent à rien .
Rémi la Garonne
3. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 19:33
Rémi pose un problème à ne pas contourner.
Une grève générale, si elle est possible, n’a de sens que si parallèlement on renforce l’organisation démocratique et permanente des travailleurs, on résout une grande partie des questions de divisions syndicales par de meilleures orientations de lutte mais également par des formes d’organisation à hauteur, massives, traitant les questions de durée, susceptibles de peser fortement et de plus en plus dans le court du bras de fer et on va vers une re-création d’une puissante organisation politique fusionnant le meilleur des partis, mouvements, courants ayant pour centre la classe des travailleurs comme force essentielle de transformation de la société (donc communistes, groupes révolutionnaire, anars et l’armée des sans-cartes).
D’ailleurs tout tourne, ce mouvement en gestation et l’avenir, grève générale ou pas, sur notre capacité à réunifier les révolutionnaires, réunifier les syndicalistes et réunifier les travailleurs (et les étudiants maintenant) .
Donc traiter, au delà des modes d’action, les questions de fusion et d’extension des organisations de défense des travailleurs (syndicats révolutionnés afin de contourner efficacement la fragmentation et l’affaiblissement), les questions des structures de lutte démocratiques , expressions de tous les travailleurs, fédérées au niveau des branches , au niveau géographique, au niveau national et les questions d’un arc communiste unifié.
Mener parallèlement aux luttes en court ces engagements c’est jouer l’enracinement et le redressement de la classe travailleuse.
Sans ces engagements , sans cette démarche, une grève générale face à un pouvoir qui appelle à jouer consciemment un jeu tatcherien (pousser au plus gros baston possible et essayer de défaire d’un coup l’essentiel des espérances de résistance) a un risque d’être un colosse au pieds d’argile.
Avons-nous le choix ? Non, on sera contraint à la grève générale. Ou alors ça sera le pire : une défaite sans s’être battus.
Nous courons donc au devant d’une tempête, ne l’engageons pas avec des conservatismes d’appareils, des conservatismes de soumission hierarchiste à nos organisations aussi sympathiques et honorables qu’elles soient, mais avançons avec d’autres coups d’avance.
Copas
4. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 20:33
Voilà qui est fort intéressant !
http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/289581.FR.php
La grève aussi, au 19e siècle, était illégale... c’est un rapport de force qui l’a imposée. La réflexion viendrait-elle sur la bonne voie ?
Rémi la Garonne
5. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 6 novembre 2007, 20:33
J’enrichis mes propositions en empruntant largement au sens des propositions de Rémy : Subvertir donc également les règles du combat afin de disputer les autres travailleurs et la légitimité au pouvoir, ce qui nécessite de ne pas accepter les règles ordinaires de la bataille.
Remettre en route les transports en les rendant gratuits est une excellente orientation , mais elle a deux grosses contreparties : l’illégalité (c’est pas pour rien qu’il y a des lois là dessus) et surtout le franchissement d’un grand pas en avant dans l’organisation des travailleurs afin que cette forme de lutte ne tombe pas en bordel dangereux.
Donc oui , mais il faut passer à la vitesse supérieure en termes d’organisation des travailleurs. Sinon je ne vois pas comment on peut fonctionner. Remettre en route des trains ce n’est pas comme conduire une bagnole, remettre en route un réseau gratuitement et sous contrôle des travailleurs nécessite une énorme organisation, très disciplinée dans l’action et très démocratique dans la décision et le contrôle de ceux qui coordonneront le réseau.
Et pas d’accident...
Pour d’autres secteurs plus souples (les bus) c’est peut-être un peu plus simple. par contre la police pourra faire du stop picking sur des conducteurs isolés pour les inculper de vol, de détournement, etc. Bref pas si simple que cela mais potentiellement très subversif.
Il faut creuser l’affaire et voir si rechercher d’autres modes de combats complémentaires aux méthodes "traditionnelles" indispensables (une lutte d’ensemble , une grève général est quand même un moyen puissant, et rare, de faire plier le gouvernement).
Copas
6. Le mouvement étudiant s’élargit-il jusqu’au social ?, 7 novembre 2007, 15:15
La recherche d’un mouvement "gagnant " pour les exploités est dans l’air du temps depuis les échecs des gouvernements de gauche élus sans rien modifier du capitalisme si ce n’est à la marge d’une manière très timide (retraite à 60 ans,35 heures sans pouvoir d’achat,CMU pour pauvres pour éviter qu’ils transmettent leurs maladies aux riches).Cette soumission des socio-démocrates aux injonctions du système capitaliste produit des effets de désolidairisation dans les masses populaires et les couches moyennes .Le PCF qui a couvert cette politique sans rupture véritable en a payé les pots cassés sur le plan électoral .Je ne vais pas revenir sur les erreurs stratégiques du passé qui explique cela à la lumière de l’histoire comme en ce moment l’actualité analyse la "révolution d’octobre".
Le mouvement gagnant ne peut triompher que si l’Etat est paralysé sans compromis parce qu’incapable de satisfaire les revendications qui s’expriment en tous lieux et dans toutes les professions actives (sauf les rentiers bien entendu).Ce mouvement est en cours après les expériences de 95,2003,2005,2006.Le pouvoir en place n’a plus de marge de manoeuvre puisque le capital est mondialisé et qu’après les dénationalisations massives de l’économie française le patronat fait ce qu’il veut sans entraves grâce à l’europe capitaliste.Le gouvernement sert les coudes et appelle au secours ses députés ,discrèdités et sans influence populaire avec plus de 45 % d’abstention.Fillon,l’homme de 2003,montre ses dents à défaut de muscles et il rejoindra très vite la Sarthe comme Juppé,l’homme de 95,la mairie de Bordeaux pour combien de temps encore .Nous sommes dans une phase ascendante du mouvement de contestation car l’argent n’est consenti qu’à un taux usuraire qui endette les gens au lieu de les enrichir,qui les spolie de toutes miettes sociales pour calmer leur faim .Les Juppé(95),les Fillon(2003-2007),les Raffarin(2003-2005),les Villepin(2006),les Sarko(2007) se succèdent en empilant les contestations et le fleuve populaire grandit de toutes ces exaspérations et mécontentements de toutes sortes .Même le vote Sarko(contestable et inutile) exigeait une rupture vite cadenassée par les élites avec le bouclier fiscal .Le pouvoir détruit l’Etat,mais en même temps il se détruit lui-même comme les Menchéviks de la révolution de fèvrier 1917 qui accoucha de la révolution d’Octobre la même année .Nous n’avons pas de Lénine en France mais on a un peuple relativement expèrimenté par des dizaines d’années de lutte sociale que la bourgeoisie a plus ou moins bien gérée suivant le contexte du moment .Aujourd’hui elle a ordre de tout casser le plus vite possible pour éviter que ce peuple devienne un exemple "révolutionnaire" à l’échelle mondiale.Le ravissement de Sarko au milieu des bourgeois français de new-york en est un exemple frappant .Il affirme haut et fort qu’après les morts des américains pour la France en 42-45,les français doivent sûrement faire de même en Irak ou en Iran à l’exemple de Lafayette au cours de la guerre d’indépendance américaine .Cette arrogance Sarkozienne est un signe de faiblesse qui va encourager la violence révolutionnaire et même anarchique.Mais on ne peut sortir de cet affrontement de classe que gagnant car nous ne ferons plus de fautes historiques par inexpérience comme en 1871,1914,1938,1947,58,68.Les valises de plomb que nous traînons depuis trop longtemps vont s’allèger par notre créativité révolutionnaire pour abattre enfin le capitalisme en fin de vie .
Bernard SARTON,section d’Aubagne