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Le « pâ(c)té » présidentiel de Ségolène Royal.
Publie le jeudi 8 mars 2007 par Open-Publishing3 commentaires
Les figures de proue du Parti Socialiste, qui se déchirent et se méprisent dans des temps politiques sans conséquence, s’agrègent quand le temps venu de leur survie politique les y oblige. Cette solidarité d’apparence et cet instinct grégaire ne trompent plus personne. L’opinion publique depuis trop longtemps maltraitée ne s’en laisse plus conter. Les militants méprisés n’hésitent plus à dire leur désapprobation malgré les pressions au silence opérées par la Direction Nationale. Mais aujourd’hui, au-delà cette boulimie de l’appétit politicien, c’est l’indécence du « Pacte présidentiel » à se présenter comme socialiste qui fonde l’urgence d’une critique désespérément absente.
Le monde, happé par un modèle économique qui le détruit, est en attente de rupture. Une alternative nouvelle et radicale est désormais nécessaire. L’alternance qui est proposée dans le « Pacte présidentiel », comme une acceptation à peine voilée du système en place, est une insulte au monde qui souffre massivement et durement. Il semble bien d’ailleurs que ce monde-là ne soit plus celui des préoccupations des « socialistes ».
La sociologie des notables « bobos » de notre Parti serait-elle le point de non-retour qui permet tous les abandons et rend possibles toutes les désespérances en les privant de leur fondement de révolte ?
Certains pensent que toute critique devient impossible à l’instant du choix. Au point d’imaginer que les quelques velléitaires, qui osent encore égratigner le « Pacte présidentiel », devraient quitter le Parti. Ils oublient parfois qu’une carte ne suffit pas à se prévaloir du statut de socialiste et qu’un texte venu de « nul pacte » doit être soumis à l’expertise critique.
De cette impossibilité à faire un retour critique vers les supposés initiateurs de ce « Pacte présidentiel », surgissent des conséquences dommageables. La première d’entre-elles touche à la nature même du contenu dans lequel les idées subversives du socialisme historique ont largement disparu au profit d’une résignation à « l’ordre des choses économiques », cette grande et belle chose libéralisée à outrance, qui est la cause des misères du monde. L’autre conséquence sera celle du vote sanction, dernier recours dans une démocratie égratignée par aussi peu de confiance à l’égard des militants et du Peuple tout entier.
Le phénomène François Bayrou, alimenté par les sympathisants et les électeurs habituels du PS, doit être jugé à l’aune de ces inconséquences qui nous incombent. À un point tel que, dans les promesses programmatiques qui font le lit des illusions de toute nature, François Bayrou apparaît dans sa vérité d’homme comme celui qui porte les mensonges les plus acceptables.
Nous cheminons vers une déconvenue dont nous allons avoir du mal à nous défaire si nous ne réagissons pas immédiatement vers l’affirmation d’une impérative rénova(c)tion socialiste débarrassée des hésitations où nous place la discipline de Parti.
Il va nous falloir affronter les attaques de bas étage de tous ceux qui s’accrochent, dans notre Parti devenu une caricature promotionnelle des professionnels de la politique, à leurs petits postes. Les prétendus rénovateurs, à la sauce Montebourg ou Moglia, ne se démarquent pas de cette gangrène qui mine notre Parti. Ils rendent plus difficile encore tout sursaut où le socialisme aura à retrouver, en sortant de ce « pâté présidentiel », ses valeurs fondamentales faites de liberté, d’égalité et de fraternité.
Messages
1. Le « pâ(c)té » présidentiel de Ségolène Royal., 8 mars 2007, 13:21
Salut Michel,
Je salue ici l’effort louable et rare (sauf c ’est vrai chez Rénovaction ou D&S peut être) de critique, d’analyse et de remise en cause d’un militant important au PS, qui est toujours au PS (sauf erreur de ma part), un acte de lucidité et de bienveillance humaine.
Un socialiste qui ose dire publiquement que le Pacte- de- mes- deux de Ségolène et des autres "cadres-bobos" du Ps, c’est tout simpelment , oui,se moquer de ceux qui souffrent aujourd’hui. Une insulte à la face de l’urgence sociale.
Oui, Michel, c’est sûr, la claque vous allez la prendre , encore une fois, et bien derrière les oreilles cette fois. Comme en 2002 - mais en pire. Je suis contente que toi aussi tu le dises, il est important que vous au Ps vous le disiez aussi, clairement et fortement !
J’espère que les militants de gauche au PS vont enfin se prendre en main et faire secession ! Il faut aller plus loin encore, Michel, il faut partir, il faut vider le PS social libéral, cette grosse baudruche gonflée à l’helium des egos de ses cadres , de ses militants de gauche et les mettre à l’abri dans une strcuture qui ne soit pas le Ps.
Sur ce, bonne lutte, y’a du boulot
Je te confirme que je ne voterai toujorus pas et encore moins maintenant qu’il y a un mois, pour Ségolène Royal...
Amitiés,
Osémy, La Louve rouge
2. Le « pâ(c)té » présidentiel de Ségolène Royal., 9 mars 2007, 17:19
Hélas le monde n’est pas parfait et le Parti Socialiste non plus.
Mais la démocratie n’est pas un jeu, et la Présidentielle ne se joue pas à la proportionnelle !
Alors faites bien attention, camarade de gauche.
A taper comme vous le faites sur Ségolène Royal, et en ne votant pas pour elle dès le premier tour, vous vous assurez, vous nous assurez, de devoir subir Sarko comme Président.
Est-ce vraiment votre vœu le plus cher ?
Si c’est le cas, dites le franchement !
A bon entendeur, salut !
1. Le « pâ(c)té » présidentiel de Ségolène Royal., 10 mars 2007, 07:41
Cher anonyme,
Apparemment, il semble que voter te soit impossible par manque d’identité. Au-delà de cette remarque qui pointe le courage manquant d’une origine d’énonciation minimale, il semble que le "vote utile" contre Sarkozy ait changé de camp selon le principe caduque de l’illusion "sondagière". D’autres arguments m’auraient été utiles. En revanche c’est bien parce que "le monde n’est pas parfait" que je suis socialiste, et malgré mon vote au premier tour pour Ségolène Royal j’entends bien le rester pour ne pas faire de la démocratie le jeu de marketting politique auquel s’adonne le PS avec le soutien de ses "adhérents-consommateurs" béats.
A bon "militant" discipliné, salut !