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Les Etats-Unis font du protectionnisme pour protéger leurs entreprises. Dernier exemple en date : Airbus.

Publie le mercredi 10 mars 2010 par Open-Publishing

Dans leurs discours, les Etats-Unis sont les champions du libéralisme économique.

Dans leurs paroles, les Etats-Unis sont les champions du marché libre.

Mais dans la réalité ?

Que font les Etats-Unis DANS LA REALITE ?

Dans la réalité, l’Etat intervient pour protéger les entreprises des Etats-Unis.

Dans la réalité, les Etats-Unis font du protectionnisme. Mais sans le dire. Discrètement. Silencieusement.

Ce décalage entre les beaux discours et les actes concrets est une constante historique aux Etats-Unis. C’est un pays de faux-culs.

C’est un pays de tartuffes.

Les Etats-Unis, c’est Tartuffeland.

Lisez cet article :

Ce n’est pas un coup de bluff d’Airbus.

Airbus a été contraint de se retirer de l’appel d’offres du Pentagone pour les avions ravitailleurs. Bernard Carayon, député UMP, pousse un coup de gueule contre l’Europe. Et accuse Northrop Grumann d’avoir reçu des compensations de Washington pour lâcher Airbus, son partenaire sur ce marché.

 L’Expansion : Airbus a décidé de se retirer de l’appel d’offres pour les avions ravitailleurs du Pentagone. Est-ce un coup de bluff ?

 Bernard Carayon : Je ne crois pas une seconde à l’hypothèse d’un coup de bluff pour modifier les règles du cahier des charges de l’appel d’offres, qui est outrageusement favorable à Boeing. L’alliance avec Northrop Grumann était indispensable, car elle permettait d’ouvrir les portes du Congrès et de l’administration américaine, et de faire ce travail de lobbying sans lequel aucune victoire n’est possible. En perdant son partenaire, Airbus considère qu’il n’a plus aucune chance de remporter le marché. Louis Gallois, le président d’EADS, ma maison mère d’Airbus, l’a d’ailleurs confirmé.

 L’Expansion : Dans un communiqué, vous accusez Northrop Grumann d’avoir lâché Airbus en échange de "compensations". Ce sont des allégations lourdes...

 Bernard Carayon : C’est une conviction profonde, une certitude absolue, basée sur une analyse de la politique pratiquée par les Etats-Unis depuis des années en matière de politique industrielle. Le ticket Northrop Grumann-Airbus représentait la meilleure offre industrielle. Une offre qui était disponible plus rapidement que celle de Boeing et qui, d’un point de vue financier, bénéficiait aussi du rééquilibrage à l’oeuvre entre l’euro et le dollar. Northrop n’a pas pu mettre fin à ce deal sans l’assurance de remporter, à l’avenir, certains marchés du Pentagone.

 L’Expansion : N’est-ce pas tout simplement l’expression d’un patriotisme économique, celui-là même que défend Nicolas Sarkozy quand les intérêts de la France sont en jeu ?

 Bernard Carayon : Effectivement. Les Américains sont les champions de ce patriotisme économique. Chez eux, le droit est extrêmement protecteur des intérêts du pays et il existe un métissage entre les responsabilités publiques et privées qui facilite leur défense. Plus largement, dans le monde entier, tous les pays sont adeptes du patriotisme économique, y compris en Europe, à titre individuel. Mais la Commission européenne, elle, reste sourde à ces questions et continue à pérenniser une politique de la concurrence qui fait de l’Europe le seul territoire de la planète totalement ouvert et offert. Nous sommes les seuls à ne pas avoir de diplomatie économique concertée, ni protectrice, ni offensive. Nous en payons le prix au moment même où Barack Obama, dans un contexte d’atrophie du budget, achève la fermeture des marchés américains.

http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/ce-n-est-pas-un-coup-de-bluff-d-airbus_228285.html#xtor=AL-189