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Les chômeurs handicapés mettent plus de temps à retrouver un emploi, souvent précaire

Publie le dimanche 6 juin 2004 par Open-Publishing

Le chômage touche plus les handicapés que l’ensemble de la population française : la proportion de demandeurs d’emploi est de 25% dans le premier groupe, contre 10% dans le second. Surtout, les handicapés mettent plus de temps que les valides pour sortir du chômage et, lorsqu’ils y parviennent, trouvent surtout des postes précaires, selon une étude du Crédoc.

Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie a mené une enquête auprès de 1.500 handicapés inscrits au chômage au premier semestre 2002 et ayant bénéficié d’un Programme d’action personnalisé pour un nouveau départ (PAP/ND, service individualisé de l’ANPE).

Il en ressort que 18 mois après leur inscription, 42% ont retravaillé et 58% n’ont pas retravaillé. Parmi ceux qui ont retrouvé un emploi, 58% l’ont fait après six à neuf mois de chômage. Ce délai relativement court est plus fréquent pour l’ensemble des demandeurs d’emploi (65%).

Et parmi les handicapés ayant retravaillé, près du tiers ont déjà perdu leur emploi 18 mois plus tard. Le Crédoc explique ce phénomène par "la précarité des emplois trouvés : seules 35% des personnes interrogées ont signé un contrat stable".
Fin 2003, on dénombrait 158.000 demandeurs d’emploi handicapés, soit 6% de l’ensemble des chômeurs.

Les déficiences d’ordre psychique ou comportemental entraînent "plus de difficultés sur le marché de l’emploi", relève l’étude du Crédoc pour l’Agefiph (Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) publiée fin mai.

Les plus pénalisés sont ceux qui souffrent de troubles de la parole ou du langage, de troubles psychiques, de handicaps induisant une perte des acquis intellectuels. Par ailleurs, pour les handicapés récents (accidentés de la route, par exemple), la prise de conscience du handicap produit souvent un choc psychologique amenant les personnes à se sentir moins employables. Les handicapés de naissance ont, eux, des difficultés liées au niveau scolaire.

Les actions du PAP/ND ont cependant une incidence, selon l’étude. Alors qu’en moyenne, la probabilité pour les handicapés interrogés d’avoir retrouvé un emploi est de 41%, elle peut atteindre 65% pour ceux qui ont suivi une formation, 63% pour ceux qui ont bénéficié d’un suivi régulier, 56% pour ceux qui se sont vu proposer des offres d’emploi. (AP)