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Les comportements de consommation alimentaire

Publie le mardi 14 novembre 2006 par Open-Publishing
10 commentaires

Les comportements de consommation alimentaire

Evolution des modes alimentaires

En Europe, la quantité de nourriture que nous consommons n’a pas beaucoup augmenté au cours des dernières décennies : 735 kg par personne en 1970 à environ 770 kg en 2000 (ce qui représente une augmentation de 5%). Mais il y a eu de profonds changements dans la composition des régimes alimentaires ainsi que dans les modes de production et de distribution.

Nos habitudes alimentaires exercent des pressions environnementales significatives, le plus souvent indirectement au niveau de la production agricole, de la transformation et du transport des aliments que nous consommons. Toutes les étapes de la production agricoles jusqu’à la consommation et la production de déchets génèrent des pressions environnementales. Les impacts environnementaux directs de la consommation d’aliments et de boissons (déplacements jusqu’au magasin, conservation, cuisson et production de déchets) sont moins importants que les impacts indirects mais ils sont en augmentation.

Les choix alimentaires que font les consommateurs peuvent influencer significativement l’utilisation des ressources et les impacts environnementaux de la production et de la distribution. Par exemple, ils peuvent choisir de consommer des aliments issus de l’agriculture biologique, adopter un régime comportant moins de viande, choisir des fruits et légumes locaux de saison.

Principaux facteurs influençant les choix alimentaires

La demande des consommateurs pour différents produits alimentaires est influencée par la croissance des revenus, les changements socio-démographiques et dans les styles de vie.

Le revenu est un des facteurs principaux qui affecte les modes de consommation alimentaire. Les revenus des européens ont augmenté davantage que les prix des denrées alimentaires (dans certains cas même, les prix des denrées alimentaires ont diminué, en partie du fait des subsides agricoles). Les consommateurs devenant plus riche, le besoin d’une alimentation équilibrée est rencontré, et dès lors ils ont tendance à demander plus de produits de qualité (aliment de luxe, aliment biologique, plat préparé). La part des dépenses ménagères consacrées a l’alimentation a décru fortement avec l’augmentation des revenus. En Europe, cette part varie de 10% du budget des ménages (anciens états membres) à 35% (nouveaux états membres).

Les changements enregistrés dans les modes de consommation ont des implications importantes pour l’environnement. Durant les trente dernières années, la composition du régime alimentaire s’est modifiée : la consommation de pommes de terre, de lait et de viande bovine s’est considérablement réduite tandis que la consommation de fruits et légumes, de viande de porc et de poulet, de poissons et de fruits de mer, de fromage a augmenté.

En moyenne, un européen (ancien état membre) consomme 91 kg de viande, 26Kg de poisson, et de fruits de mer, plus de 300 kg de céréales, légumes et fruits et 80 kg de pommes de terre chaque année. Dans les nouveaux états membres, les personnes mangent moins de viande, de poisson et de fruits de mer mais davantage de céréales.

Les possibilités de choix se sont diversifiées : en hiver, on peut acheter des raisins frais en provenance du Chili, ou des oranges venues d’Australie dans les supermarchés locaux. De même le temps consacré à la préparation des aliments a fortement évolué. De nombreux européens achètent des légumes préparés, des repas surgelés et mangent plus souvent au restaurant ou à la cafétéria, sur les lieux de travail ou à l’école. En 1960, une épicerie proposait 2000 produits différents. Aujourd’hui un supermarché en propose plus de 15000.

Des problèmes récents de sécurité alimentaire comme la maladie de la vache folle, la peste porcine, la grippe aviaire et les salmonelles, la contamination des boissons, ont renforcé l’attention portée à la sécurité alimentaire et à la santé. La maladie de la vache folle a entraîné une réduction de la consommation de la viande bovine. Les débats citoyens à propos des OGM ont montré que les personnes étaient concernées par les risques.

Pour les personnes travaillant à l’extérieur, bénéficiant de revenus plus élevés et ayant moins de temps libre, la "convenience" est devenue un facteur déterminant des choix alimentaires. Le congélateur, le réfrigérateur et dans beaucoup de cas le four micro-ondes sont présents dans la plupart des ménages, permettant l’utilisation de plats préparés qui demande un minimum de planning et de temps de préparation à la maison.

Durant les années 90, la consommation d’eau en bouteille a augmenté dans tous les pays européens, et dans beaucoup de pays, elle commence à remplacer la consommation d’eau du robinet. Les impacts environnementaux de la consommation d’eau minérale incluent les effets du transport sur de longues distances et la production de déchets d’emballage.

Impacts environnementaux des choix alimentaires

Approximativement, un tiers des impacts environnementaux d’un ménage sont liés à la consommation de nourriture et de boisson. (Danish EPA, 2002)

Les impacts les plus importants proviennent des phases de production et de transformation en Europe et dans les autres régions du monde. Ces impacts comprennent les émissions produites par les élevages, l’agriculture et les industries dans l’eau, le sol et l’air, la surconsommation des ressources de pêche, l’augmentation des transports, la production de déchets, en particulier de déchets organiques et d’emballage.

Les impacts environnementaux directs de la consommation alimentaire sont moins importants que les impacts indirects et sont généralement liés à la consommation d’énergie des activités telles que le transport des courses, la réfrigération, la surgélation, la préparation, le lavage de la vaisselle. La consommation d’eau et la production de déchets sont aussi des impacts importants. Le transport des courses en voiture consomme de l’énergie, produit des émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l’air.

Une étude suédoise a comparé les émissions de gaz à effet de serre de 4 repas différents ayant le même contenu en énergie et en protéines (Carlsson-Kanyama, 2003). Ces émissions, calculées sur le cycle de vie, varient de 190 g de CO2 CO2 pour un repas végétarien à base d’ingrédients locaux à 1800 gr de CO22 pour un repas contenant de la viande et des ingrédients importés. Le repas végétarien peut produire autant de C022, si non plus, si les ingrédients sont importés.

Lees activités liées à la nourriture représentent 7-12% de la consommation d’énergie domestique.

Les déchets d’emballage, dans l’Europe des 15, représentent en moyenne 160 Kg par personne et par an. Plus des deux tiers des emballages que nous consommons sont des emballages alimentaires.

Evolutions probables

La part du budget des ménages consacré à l’alimentation va encore diminuer. La consommation de boissons, de poisson, de produits laitiers et de viande devrait augmenter considérablement tandis que la consommation de pain, de céréales, d’huiles et de graisses devrait également augmenter mais dans une moindre mesure.

La globalisation de la production alimentaire pourrait signifier l’émergence de nouveaux risques de sécurité alimentaire, des risques anciens pourraient réapparaître et des denrées contaminées pourraient être dispersées sur de plus grandes étendues géographiques. Dans le futur, les normes en matière de sécurité alimentaires seront probablement encore renforcées.

Les tendances concernant la diversité, la "convenience", les denrées préparées vont continuer. La quantité et la variété de denrées exotiques devraient aussi augmenter.

Pour changer la situation les autorités publiques ont un rôle important à jouer : élaborer des mesures encourageant les modes de production à moindre impact environnemental, internaliser les coûts environnementaux, cesser d’attribuer des subsides dommageables pour l’environnement et fournir aux consommateurs une information claire et adéquate sur les impacts environnementaux des choix alimentaires ainsi qu’ une information aidant à faire des choix à moindre impact environnemental.

Les consommateurs peuvent contribuer à réduire les impacts environnementaux indirects, en choisissant par exemple des fruits et légumes produits localement de saison.

Ils peuvent aussi réduire les impacts directs : transport des courses, consommation d’énergie, eau

La capacité et la volonté des consommateurs à changer leurs choix alimentaires dépendent de la disponibilité d’une information adéquate, de la disponibilité d’aliments "durables" et de leur prix.

Référence

Household consumption and the environement. European Environment Agency EEA Report n°11/2005

Observatoire Bruxellois de la consommation durable
http://www.observ.be/beta/fr/denker...

Messages

  • oui, nous devons changer notre façon de consommer.
    Mais nous devons arrêter de dire acheter différement est onéreux.(je suis au smic, donc je sais compter) banquier oblige
    bien sûr les monopoles de l’agro-alimentaire, font tout pour que les consomateurs le pense. mais des petits calculs prouvent
    le contraire. Un paquet de frites surgelés,(plus d’eau, de sel,de matiére grasse) la purée de pomme de terre compressée.
    la frite maison même si on achéte une super pomme de terre bio, le repas sera moins chér.
    oui, nous sommes esclaves des grandes surfaces, des pubs, et autres gadgets. La politique des maires, installant des
    des grandes surfaces est déjà en soit un scandale. rien que chez moi, nous ne pouvons plus les compter(trop). au dépend des
    agriculteurs, épiciers, petits commerces. Quand certain d’entre-nous manifestions à la non construction d’un hyper
    marché, nous nous faisions déjà injurier. "Vous étes contre des emploies,(quel emploi !!!) et autre contre-sens) car peu de temps
    avant le chantier naval de la seyne mourait.Combien de personnes ont-ils ruinaient eux nos politiques qui savent tout.
    Je salue, mes amis mexiquains ayant manifesté contre l’instalation d’un magasin à l’enseigne américaine.bb

  • "Le repas végétarien peut produire autant de C022, si non plus, si les ingrédients sont importés."

    Vous n’avez rien trouver d’autre pour soulager votre conscience ? C’est sur que si vous faites faire trois fois le tour du monde a votre assiette vegetarienne elle finira par avoir un impact ecologique aussi desastreux que la consomation carnée.

    http://home.businesswire.com/portal...

    • je ne pense pas qu’il faille voir dans cette partie du texte un quelconque déchargement de conscience, mais une réalité bien triste : on peut aujourd’hui êtr végétarien, manger bio et avoir une empreinte écologique désastreuse si on consomme des produits importés de l’autre côté de la planète ( exemple, dans les biocoop, on trouves des graines de courges importées de chine, des figues de tirquie, des pois chiches de hongrie, des tomates en hiver et des bananes toute l’année... cela ne résoud évidemment rien, et il faut non seulement se poser des questions quant à l’impact écologique intérieur de son alimentation - à mon sens le végétarisme est seul écologique -, mais également son mode de production et d’acheminement ; sans quoi on seretrouve avec des végétariens qui continuent à acheter à carrefour, et même du bio, qui lui est intensif et appauvrit autant la terre que l’agriculture chimique... )
      seul le boycott des grandes surfaces et chaînes de magasins non-écologique est à mon sens valable ( il existe aujourd’hui des alternatives : AMAP, paniers paysans... )

    • Si vous nous expliquez qu’il faut etre végétarien pour etre écolo, la cause est perdue d’avance !
      Jips

    • Et pourtant c’est vrai, sans l’ombre d’un doute (source et étude à l’appui). De toute façons en ce qui concerne l’envirronement tout est perdu d’avance (surpop et augmentation de conso energetique).

      Jetez un rapide coup d’oeil à ça .... juste par curiosité. Cdt. http://www.vegetarismus.ch/info/foeko.htm

    • Je préfére panser à ceux qui ont à peine les moyens de se payer des pâtes à tous les repas.Tout ça ressemble à un débat de bobos bien nourris.Si on se préoccupait d’abord de ceux qui n’ont rien à mettre dans leur assiete
      Et les végétariens commencent à me gonfler sévére avec leur intolérance.
      On peut avoir une agriculture raisonnable et bio,sans ogm et sans pesticide,un élevage aussi sain et bio que le permet la nature,produits en France ce qui évite les longs transports,et de piller les pays pauvres.
      Maintenant,nos "amis"végétariens vont nous sortir les mêmes anneries que le ministére de l’agriculture australien que c’est les pêts des vaches qui sont responsables de l’effet de serre ?
      Jean Claude des landes

    • >>>>>> Et les végétariens commencent à me gonfler sévére avec leur intolérance.

      Nous, nous sommes végétariens et faisons partie d’une AMAP (qui associe producteur et consommateur). Je ne dis pas que notre mode de vie est parfait, mais nous avons du bio, à des couts intéréssant, dont nous savons comment il est produit et dont nous savons qu’il ne vioent pas de l’autre coté de la planète. C’est pour cela que dans les AMAP, il y a souvent des étudiants, chomeurs, etc.

      Dire que c’est une mode bobo, c’est un peut vrai, mais ce n’est qu’une partie de la réalité. A vrai dire ce serait aussi injuste que de dire que l’on ne change pas ses habitudes par fainéantise.

      Pour ce qui est du choix du végétarisme pour l’environnement, c’est un sujet qui fait souvent débat dans les réunions. Cela ne sert à rien de prendre position sectairement. Ce qu’il me semble c’est que la production intensive de viande est un désastre écologique (en Bretagne, fini l’eau du robinet). Ce qui est vrai aussi est que le soja produit un peu partout dans le monde participe à la disparition des forets primaires. Et bien c’est en majeure partie pour alimenter le bétail, partout dans le monde.

      Alors, cela peut agacer, mais c’est aussi un problème. Dans beaucoup de pays industrialisés, le cheptel dépasse largement la population humaine.

      Sans (trop) polémiquer, on peut quand même reconnaitre le problème de l’alimentation. Ici, il ne faut pas jetter l’anathème sur le consommateur, c’est le système qui est devenu fou. Je vous conseille de voir le film "le cauchemard de Darwin" qui illustre les échanges cinclés entre le tiers-monde qui crève de faim et l’occiddent qui s’enpiffre de la perche du Nil alors qu’en même temps les population recoivent du riz subventionnés avec les dons des africathon.

      Autre problème, pour produire tous les aliments nécessaire au bétail (en France, c’est rien que pour les volailles, des chiffres en milliards) il semble difficile de ne pas utiliser de pesticide.

      C’est un tout completement dingue qu’il faut remettre à l’endroit. Mais cela heurte toujours quelqu’un. Je suppose que dans certains domaines, je pourrais ne pas être à la fête.

      Bon sinon, bon appétit.

    • En tout cas ce commentaire n’est pas intolérant et soulève pas mal de questions interessantes.

      A propos de l’élevage porcin en bretagne, est-ce vraiment la consommation de viande porc en france qui est en cause ? Je ne crois pas puisque l’élevage ultra-intensif conduit à une production qui dépasse largement la consommation nationale. En fait l’essentiel part à l’exportation où les marchés sont facilement gagnable puisque l’activité est subventionnée....
      Pour moi le probleme ne vient donc pas de la consomamtion de viande mais de la transformation de l’agriculture et de l’élevage en une activité marchande comme une autre destinée à réaliser le plus de profit possible pour quelques producteurs très bien lotis au détriment de l’environnement, des emplois, de la qualité de la viande et des marchés des pays pauvres dont l’agriculture est dévastée par la concurrence déloyale puisque subventionnée de l’agriculture des pays riches.

      Jips

    • Bon, alors revoilà l’argument-bateau quand le discours s’épuise : "c’est un truc de bobo "
      déjà, premièrement, j’aimerais que l’on m’explique une fois pour toute pourquoi il faudrait manger de la merde pour avoir le droit de se dire prolétaire.
      et deuxièmement, ( en tout cas j’explique mon point de vue personnel ) , je ne peux pas entrer dans cette catégorie, vu que je refuse la société spectuculaire et le travail salarié, et que DONC je fais attention à ce qui rentre dans mon corps, pour ne pas être esclave de l’industrie agro-alomentaire, puis pharmaceutique.
      Et tertio, je n’ai pas toujours de quoi me payer des pâtes, c’est vrai. Qu’à cela ne tienne, je ne vis pas dans les villes surpeuplées et surpolluées, et je peux donc cueillir des plantes et fruits sauvages ( en ce moment, c’est la période des champignons d’ailleurs hmmm ) pour moi et mes amis, en plus c’est bien meilleur pour la santé, plus riche en vitamines et minéraux que les plantes cultivées.
      Finalement, tout ça pour dire que j’en ai quand même marre d’entendre et de lire que faire attention à soi, ne pas s’empoisonner et accepter l’insignifiance de la consommation toxique de masse, s’aimer et aimer en retour la terre et les hommes, ne pas polluer en n’acceptant pas les produits industriels raffinés ( sucre blanc, pain blanc, aliments préparés préchiés, produits détergents dégueulasses etc... bref tout ce qui sort du système industriel ), c’est être un bobo. Bientôt il faudra montrer patte blanche en disant qu’on fait ses courses à ED et qu’on est fier d’engraisser l’industrie pharmaceutique (et les dentistes) et de polluer notre Planète pour débattre de l’autonomie alimentaire ou de subversion...
      C’est pourquoi, je le redis haut et fort : je suis fier de ne pas travailler,de ne pas être un esclave du spectacle marchand, fier de ne pas manger d’animaux abbattus en masse dans les abbatoirs, fier de faire attention à aimer mon corps en mangeant de la bio, et pas des légumes torturés en masse et malades d’injestions de pesticides divers, fier de faire caca dans la sciure ou dans les bois et pas dans quinze litres d’eau potable, fier de manger des plantes sauvages oubliées de presque tous ou décriées parce que " ça peut être dangereux hein on sait jamais " ( allez dire ça aux ptits vieux crétois, ils se marreront bien ), fier de ben d’autres choses mais je ne suis pas là pour parler de moi mais du végétarisme et de la bio...
      Pour ceux qui trouvent cette réaction un peu incisive, voire "intolérante", je répondrais que l’on est à un moment historique jamais atteint où la Planète est en train de mourir, et qu’il est grand temps de changer rapidement de vitesse et de voie, et où le débat sur " bou t’es un bobo " ou " bou t’es un pauvre " n’a pas d’importance vis-à-vis de la catastrophe écologique qui nous pend au nez.
      Le capitalisme est un cancer qui détruit l’Humain et la Terre, détruisons-le !
      pour ceux qui sont intéressés : http://www.lamarcheduvivant.org/

    • Que le végétarisme ne fasse pas prolétaire je le conçoit et le regrette, personellement c’est un choix qui s’est imposé comme une évidence une fois les tenants et les aboutissants étudiés (même trés sommairement). En même temps il vaut bien mieux pour vous réagir de cet manière puisque qu’il n’existe aucune justification à la consomation de viande et le comprendre vous forcerez à changer vos habitudes. cdt.