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Les directions syndicales trahissent les salariés de Carrefour Grand Littoral !

Publie le mercredi 20 février 2008 par Open-Publishing
16 commentaires

Communiqué du CILCA (Comité pour un Courant intersyndical lutte de classe et antibureaucratique) du mardi 19 février 2008

http://courantintersyndical.free.fr/

Les directions syndicales trahissent les salariés de Carrefour Grand Littoral !

Comme des milliers de salariés de la grande distribution, les salariés de Carrefour Grand Littoral de Marseille ont fait grève vendredi 1er février. Refusant de s’en tenir à une grève de témoignage de 24 heures comme les y invitaient les directions syndicales, ils ont décidé de continuer la grève pour obtenir la satisfaction de leurs revendications :

– Une augmentation du ticket restaurant de 3,05 et 4,50 euros
– Une prime de 250 euros
– Une augmentation du nombre d’heures de travail pour les salariés à temps partiel qui le désirent
– Le paiement de la moitié des jours de grève

Pendant deux semaines, les salariés de Carrefour Grand Littoral ont bataillé seuls face au mastodonte Carrefour. Les directions syndicales (CGT, CFDT, FO) ont obstinément refusé d’appeler les autres salariés de Carrefour à la grève : c’est pourtant par la grève, tous ensemble et au même moment, que les salariés de Carrefour avaient une chance d’obtenir satisfaction sur leurs revendications. Mais les bureaucrates ont sciemment décidé de mener les salariés de Carrefour Grand Littoral dans le mur.

Vendredi 18 février, le gouvernement et la direction de Carrefour ont considéré qu’ils pouvaient en finir avec la grève : les flics sont intervenus violemment pour débloquer les entrées du magasin, envoyant une gréviste enceinte à l’hôpital (et provoquant la cessation du travail dans plusieurs hypermarchés Carrefour, par solidarité). Le même jour, FO appelait à la reprise. Le lendemain, la CFDT (majoritaire à Carrefour Grand Littoral) appelait à son tour, signant un accord qui est très loin de satisfaire les revendications minimales des grévistes :

– Une augmentation du ticket restaurant de 0,45 euros (soit 9 euros par mois !) à condition que le taux de démarque (vols de marchandises, casse ou produits frais déplacés par les clients...) de l’hypermarché passe de 2,6% actuellement à 2,4% !
– Aucune prime
– Une augmentation de seulement 3 heures pour les contrats à temps partiel de moins de 24h par semaine, et de seulement 2 heures pour les contrats de plus de 24h
– Une contribution de 80 000 euros de la direction aux œuvres sociales du comité d’établissement
–Aucun paiement des journées de grève (les retenus de salaire seront juste échelonnées)

La CGT n’a pas signé cet accord lamentable (qui est une goutte d’eau pour un magasin qui fait 150 millions de chiffre d’affaire !), mais elle n’avait rien fait auparavant pour étendre le conflit aux autres magasins de Carrefour ; c’est seulement vendredi 15 février, quand les carottes étaient cuites, qu’elle a appelé à l’extension du conflit ...

Une fois de plus, la combativité exemplaire des travailleurs a été trahie par des directions syndicales qui cherchent à contenir la colère des travailleurs par des journées d’action dispersées (la prochaine devrait avoir lieu fin mars dans la grande distribution), secteur par secteur. Parce que les travailleurs ont besoin de se réapproprier leurs syndicats pour en faire des outils efficaces dans leurs combat de classe contre le patronat, nous avons besoin de nous organiser contre les bureaucrates.

Le comité pour un courant intersyndical lutte de classe et antibureaucratique (CILCA) vise à regrouper tous les syndicalistes de lutte de classe, pour rompre l’isolement et agir ensemble pour la réappropriation de nos syndicats.

Messages

  • "La CGT n’a pas signé cet accord lamentable (qui est une goutte d’eau pour un magasin qui fait 150 millions de chiffre d’affaire !), mais elle n’avait rien fait auparavant pour étendre le conflit aux autres magasins de Carrefour ; c’est seulement vendredi 15 février, quand les carottes étaient cuites, qu’elle a appelé à l’extension du conflit .."

    Et ... Sans déconner, t’en as pas marre de cracher sur la CGT en permanence ?

    Elle a signé ou pas bordel ?! Non.

    Après, excuse moi, mais je pense que c’est pas seulement par "traitrise" que la CGT n’a pas appelé à la grève au niveau national...S’il y avait d’autres raisons - par exemple que c’est pas à la CGT "d’étendre le conflit" comme tu dis si justement...mais aux salariés aussi...non ?

    Tu cherches quoi hein ?

    On sait bien qu’on est en pleine négo’ sur la représentativité et le nombre des syndicats mais bon...

    LL

  • Et la CILCA elle étend quoi ?
    Etendre la grève là ou il n’y a pas de syndiqué ni de syndicat c’est simple pour la cilca ya ca.
    De la ou nous en sommes à la ou il faut aller comment on parcours le chemin : la cilca dit écrit mais fait quoi ?

    La cilca par ses raccourcis (et ses affirmations calomnieuses) ne se trompe elle pas de démarche ?

  • Pour être crédible, un article doit être honnête, désolé mais c’est pas le cas de celui-ci, surtout par rapport à la CGT.

    CN46400

  • Appel à la reprise du travail à Grand Littoral

    Week-end chargé en négociations à Carrefour Grand Littoral. Aujourd’hui, l’hypermarché devrait fonctionner normalement, après une grève entamée le 1er février par une centaine de salariés.

    La signature d’un accord, qui porte sur les conditions de rémunération des employés, par la direction et le syndicat majoritaire CFDT a mis fin au conflit. « Le souhait de la grande majorité des grévistes était de reprendre le travail car on allait droit dans le mur », a déclaré un délégué du personnel CFDT.

    Si la CGT a refusé de signer la convention, elle a aussi appelé à la reprise du travail.

    Depuis deux semaines, les employés de Carrefour Grand Littoral étaient les seuls en France à avoir prolongé la journée d’action nationale des salariés de la grande distribution.

    Ils réclamaient une prime exceptionnelle de 250 euros, une hausse de leurs tickets restaurant et une augmentation du nombre d’heures de travail pour les salariés à temps partiel le désirant.

    Ils ont obtenu au final deux à trois heures de travail en plus par semaine pour ces derniers et une hausse de 3,05 euros à 3,50 euros du ticket restaurant.

    Vendredi, des violences entre les grévistes et les forces de l’ordre avaient fait deux blessés.

    http://www.20minutes.fr/article/213...

  • Faut surtout pas confondre !Les camarades de Marseille cgt n’ont pas signés cet accord.Ne crache pas sur ceux qui luttent.La cfdt et fo ont effectivement trahie comme a leur habitude.Ensuite sur les "dérives confédérales de la cgt ne croit pas que cela fasse l’unanimité.Enfin il ne faut pas jeter l’eau du bain avec le bébé.Comprenne qui pourra.
    Fraternellement momo11

  • Je ne connais pas la CILCA, mais je suis syndicaliste cheminot et je connais les appareils syndicaux et le rôle pourri qu’ils se partagent selon les luttes.

    Je ne milite pas à la CGT, mais je pense que les camarades qui y militent ne devraient réagir de manière épidermique, comme on peut le voir dans les 3 précédents commentaires...

    Les militants syndicalistes ont tout intérêt à ce que les syndiqués se réapproprient leurs syndicats, et la CGT en premier lieu, celle-ci restant LE syndicat de la classe ouvrière en france.

    Il est donc dommage, à mon avis, de voir des militants probablement honnêtes défendre aveuglément leur étiquette.

    A mon avis, le meilleur moyen de défendre son syndicat, c’est encore de lutter contre les comportements bureaucratiques et contre-révolutionnaires dont ses dirigeants font preuve.

    Il est malheureusement possible de casser une grève sans pour autant signé de protocole officiel de reprise du travail, et force est de constater que certains, de tous les syndicats, sont passé maître dans cet art !

    Salutations révolutionnaires.

    Frankel.

    • Historique :

      Grève à Carrefour : des salariés assignés, le magasin rouvert
      13 Fév 2008

      Sept salariés de Carrefour ont été assignés mercredi au tribunal de grande instance de Marseille, accusés par Carrefour "d’entrave au travail" lors de la grève dans le plus grand hypermarché de Marseille, entrée dans son 13e jour.

      L’hypermarché Carrefour Grand Littoral, fermé depuis plusieurs jours, a rouvert mercredi. Une centaine de salariés de cet hypermarché étaient en grève depuis le 1er février afin de réclamer le passage de certains temps partiels à temps complets ainsi qu’une amélioration de leur rémunération qui tourne pour la plupart d’entre eux à moins de 1.000 € net mensuels.

      L’avocat de Carrefour, Me Derujon d’Astros, a reproché aux 7 salariés assignés dont 6 délégués du personnel, "d’atteinte à la liberté de travailler". Il a demandé l’expulsion des salariés présents aux entrées du centre commercial sous peine d’astreintes.

      Rappelant que Carrefour a été débouté d’une même demande en début de semaine dernière, les avocats des salariés ont accusé le distributeur de "vouloir casser le mouvement de grève" tout en contestant la réalité des blocages. L’avocat des délégués CFDT, Me Dany Cohen, a demandé aux juges la nomination d’un "facilitateur" afin que salariés et direction "puissent sortir de ce conflit de manière honorable". Le jugement est attendu jeudi après-midi.

      La direction de Carrefour a proposé d’augmenter le nombre d’heures de certains temps partiels, l’étalement des retenues pour les jours de grève et une subvention supplémentaire de 45.000 € pour le comité d’entreprise, a indiqué Jean-Pierre Guillot, le directeur général de Carrefour Provence. Cela équivaudrait à un bon d’achat ou des chèques vacances d’environ 80 € par salarié sur l’année, selon les syndicats. Une misère ! Les salariés, qui souhaitaient aussi des avancées sur des heures de fermetures moins tardives, une revalorisation de leur ticket restaurant de 3 à 4,5 € et le paiement de la moitié des jours de grève, doivent se réunir en fin de matinée pour décider de la suite du mouvement.

      Carrefour Grand Littoral emploie 571 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 140 millions d’euros, selon M. Guillot.

      http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=3448

      http://infoblog.samizdat.net/maigres-victoires-a-kleber-et-carrefour

      Carrefour : après l’intervention policière, appel à la grève dans d’autres magasins

      Les deux syndicats soutenant les salariés grévistes du magasin Carrefour Grand Littoral à Marseille ont appelé samedi à un élargissement du mouvement, en dénonçant des incidents survenus vendredi soir lors d’une intervention des forces de l’ordre. Selon les syndicats, plusieurs personnes ont été blessées vendredi soir par les forces de l’ordre à l’arrivée de deux camions de livraison. Deux d’entre elles, une employée enceinte et un élu communiste du conseil général, ont été transportées à l’hôpital.

      La direction de Carrefour a regretté ces incidents samedi, avant une réunion avec les représentants du personnel gréviste destinée à mettre fin au conflit qui dure depuis deux semaines.

      « Comment, après ce coup de force, continuer à travailler comme s’il ne s’était rien passé ? Nous appelons tous nos collègues à rejoindre le mouvement », ont déclaré la CGT et la CFDT dans un communiqué. Le syndicat Force Ouvrière s’était retiré du mouvement vendredi.

      Selon un délégué CFDT, Smail Ait Atmane, des débrayages ont eu lieu samedi matin dans deux autres établissements locaux de l’enseigne, dans le quartier du Merlan à Marseille et à Port-de-Bouc.

      Environ 40 grévistes étaient présents devant l’hypermarché Grand Littoral, selon la même source.

      Samedi, une porte-parole de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille a confirmé que deux personnes avaient été prises en charge aux urgences de l’hôpital Nord, en précisant qu’elles étaient ressorties.

      La fédération des Bouches-du-Rhône de la Ligue des droits de l’Homme a dénoncé l’intervention des forces de l’ordre.

      Selon la préfecture, cette intervention répondait à une décision de justice exécutoire interdisant aux grévistes de bloquer les accès au magasin, y compris pour les livraisons destinées à réapprovisionner les rayons du magasin qui se sont vidés depuis deux semaines.

      La direction des hypermarchés Carrefour a pour sa part « regretté » les incidents de vendredi soir, en souhaitant, dans un communiqué, « qu’une issue à ce mouvement soit trouvée rapidement, dans le calme et le dialogue ».

      Une réunion est prévue samedi à 14H30 entre des représentants de la direction de Carrefour, locale et nationale, et ceux des grévistes.

      Payés moins de 1 000 euros net mensuels, ils sont les seuls en France à avoir poursuivi le mouvement depuis la journée d’action nationale dans la grande distribution, il y a 15 jours. Ils réclament une prime exceptionnelle, une revalorisation de leur ticket restaurant de 3 à 4,5 euros et le paiement de la moitié des jours de grève.

      16 février 2008

      http://infoblog.samizdat.net/carrefour-apres-l-intervention-policiere-appel-a-la-greve-dans-d-autres

      Une question occultée dans le post comme dans les commentaires :

      La solidarité des consommateurs qui debouche sur le boycott sanction ne peut exister qu’a partir d’un mouvement qui dure et qui informe des reelles conditions et implique la creation d’un observatoire independant des conditions sociales dans toutes les grandes surfaces et agisse en consequence.

      La, les partis,associations,collectifs sont totalement abscents et on a les consequences qu’on a !!!

    • Mon cher Frankel
      Mais où as tu lu que nous défendions une étiquette ? Et où as tu vu que nous étions des moutons suivistes qui ne critiquions pas nos directions ?

      Par ailleurs, est ce que tu lis souvent les militants de la CGT cracher sur les autres militants des autres syndicats ? qui publie des articles contre Sud par exemple (et au hasard), ici, de la CGT ?

      tout le monde a le droit de publier ici et de dire ce qu’il pense être "sa" vérité, pour la confronter aux autres.

      Mais ces derniers temps il règne quand même une volonté manifeste de "casser de la CGT" non ?

      Je répète et je maintiens : le syndicalisme ce n’est pas de la politique.

      Par contre si tu veux, sur le plan politique, on se bat ensemble pour qu’on retrouve une vraie gauche bien "dure" qui offre des réponses et un espace politique aux mouvements sociaux et aux actions syndicales.

      Mais il ne faut pas mettre la CGT et la CFDT dans le même panier.

      Je crois que quand on en arrive là, franchement ,on abuse.

      Enfin, je redis une dernière chose, (parce que nous aussi si on veut, on peut en dire, des trucs à la con ;-)) : dans l’occupation du resto’ de la grande armée pour les 9 sans papiers, de syndicalistes (hormis les asso), je n’ai vu que mes camarades de la CGT.

      Y’a pas de Sud ni de CNT à Paris ou quoi ?!

       ;-) bien sûr, je m’en fous l’essentiel est le travail qui a été fait - mais commencez pas à compter les points à la CGT. En revanche, "aidez nous" à virer les réformistes, oui, ça ok.

      Fraternellement, car nous sommes côte à côte dans les luttes quand même

      La Louve

    • Je répète et je maintiens : le syndicalisme ce n’est pas de la politique.

      Le syndicalisme, chère louve, c’est de la politique quand même pour moi. Par contre effectivement le syndicalisme devrait avoir vocation à rassembler tous les travailleurs... Donc ok pas de syndicat rouge ni de syndicat réformiste mais l’organisation des travailleurs pour défendre leurs droits et en conquérir de nouveaux. Ca oui.

      En revenant aux travailleurs de Grand Littoral, c’est clair ils étaient déjà à moitié à genoux. Vu les salaires, souvent moins de 1000 euros, le prix des loyers et de la vie, ces travailleurs ont très peu de marges de survie sans bosser pour manger.

      Leur vie quotidienne est déjà souvent un miracle pour les fins de mois. Enlèves une douzaine de jours et c’est un cauchemar dans une situation qui était, est, déjà dans le rouge en temps normal.

      Le courage de ces travailleurs a déjà été immense de tenir si longtemps. Et il faut le dire, en ployant le genoux , ce ne sont pas tant les syndicalistes sur la boite qui auraient trahi, mais le fait de notre incapacité à apporter notre solidarité, notre fric, pour qu’ils tiennent et triomphent.

      Par ailleurs, comme d’habitude, il a manqué une organisation commune des travailleurs qui décident, c’est à dire bien mieux que des intersyndicales qui se fracturent toujours, toujours, .........

      C’est un peu les deux leçons provisoires que je tire de ce conflit.

      Et on devrait s’en souvenir. Carrefour elle, a décidé de tenir pour ne pas donner le mauvais exemple à d’autres hypermarchés (je pense par exemple au centre Lingostière près de Nice qui était il y a peu dans les startings blocs). http://cgtcarrefourlingo.over-blog.com/

      La direction de Carrefour a tenu, planifié sa résistance, nous devons faire peser un prix politique sur de tels conglomérats commerciaux et être prêts à aider financièrement, être solidaires des travailleurs, bref, à côté de la construction des organisations de travailleurs dans les entreprises , retisser la force ouvrière sur le territoire.

      Egalement il faut noter que ce mouvement a été dans le sens de la journée d’action de tous les supermarchés et hypermarchés en France du 1er Février. Mouvement qui a eu un succès inespéré. Grand Littoral a tenu et continué. seul.

      Et c’est encore une leçon.

      Voilà.

      Et félicitations aux camarades de la CGT. Pour les camarades de la CFDT : vous valez bien mieux que cela !

      Félicitations aux travailleurs de Carrefour qui, dans une situation d’une difficulté inouïe ont tenu !

      Tout cela , on devra en tenir compte demain, là et ailleurs, pour gagner.

    • copas, j’admire ta grande intelligence, comme toujours...
      Et je suis 100 % en phase avec ce que tu dis sur ce sujet.

      Et non u n syndicalisme réaliste (c’est à dire qui tienne compte du rapport de forces et de comment on peut le créer) ça ne veut pas dire un syndicalisme réformiste. Oui la ligne jaune ;-) peut être vite franchie mais comme tu dis, 12 jours de grève pour ces salariés là c’es t déjà monstrueux !

      alors tout à fait d’accord pour épingler l’incapacité de la société civile à se mobiliser derrière ces combats y compris financièrement ! Ca c’est aussi un pb politique qui nous concerne directement je suis d’accord.

      Fraternellement à tous
      La Louve

    • Je ne suis pas sur que cela soit la "société civile", mais le défaut de centralité du combat des travailleurs dans le combat politique, les luttes de libération , l’esprit social. Depuis qu’on ne voit plus le monde qu’en termes de maroquins, le sujet a été déplacé, la classe ouvrière, axe du projet politique révolutionnaire, a été remplacé par le bureaucratisme miteux, la lutte des postes.

      Alors bien sûr nous parlons de communisme, nous en diluons tellement le sens que celui s’évapore et ressemble à la mer d’Aral. Sèche, évaporée et polluée.

      la "lutte des classes" est devenue une sourate, un psaume (dans le meilleur des cas), un verset, un dogme creux, une incantation, comme certains cathos couverts d’or qui fêtent la multiplication des pains, alors qu’ils font l’inverse, travaillent à leurs pouvoirs.

      Nous en sommes là.

      C’est la société des travailleurs, d"’une classe qui doit peser, et pas être seulement enfermée dans l’entreprise. C’est la société des travailleurs qui doit peser de l’entreprise vers l’extérieur, de l’extérieur vers l’intérieur.

      Reconstruire une classe (la classe bourgeoise n’a jamais autant fonctionné elle en tant que classe), c’est du quotidien éclairé par un objectif (prise de contrôle par les travailleurs des hypermarchés, en coordination avec les travailleurs des entreprises fabriquant ce qui s’y vends, en coordination avec les paysans, en coordination avec les travailleurs usagers...bref, mieux qu’une nationalisation) qui, même si il n’est pas pour demain, tresse au fond du cœur des travailleurs des raisons supplémentaires d’avancer.

      Nationalisation !

      Rien que d’y penser , rien que d’entendre des gens en parler, je suis sur que ça rajouterai une secousse d’adrénaline à cette entreprise, jouant certainement dans le fait de trouver quelques piécettes de plus à lâcher.
      Et c’est là de la politique.

      Mais d’abord, c’est le combat de tous les jours, la réorganisation, la mise sous contrôle par la base et l"unification des syndicats.

      A la base dans cette lutte les syndicats du magasin n’ont pas failli, mais ils se sont dispersés pour savoir à quel moment les travailleurs étaient à genoux. L’absence d’une organisation unique de la lutte, comme d’un syndicat de base unique et démocratique ont joué dans le recul provisoire.

      Sarko (puisqu’il s’occupe de tout donc est responsable) a choisi ce moment où un syndicat avait jeté l’éponge pendant qu’un autre tenait pour tabasser de la caissière et du magasinier.

      Ces gens là sont méthodiques, faisons mieux qu’eux. Et essayons de faire peser des rapports de force globaux contre l’arrogance patronale.

  • ARRETE DE NOUS BASSINER STP
    CRACHE TON VENIN ET DIS NOUS DE QU’ELLE ORGANISATION SYNDICALE TU ES
    CELA FERAIT PEUT ETRE AVANCER LES CHOSES
    POUR MA PART JE SUIS A LA CGT DEPUIS 1972 ET JE ME PORTE COMME UN CHARME
    QUAND ÇA NE VA PAS JE LE DIS AU NIVEAU DE MON SYNDICAT DÉPARTEMENTAL
    QUAND A LA DERIVE BUROCRATIQUE QUE TU SEMBLE BIEN CONNAITRE JE LA COMBAT AVEC MA FÉDÉRATION
    FRATERNELLES SALUTATIONS QUAND MEME CAMARADE

    • Camarades, ne pourrait-on pas éviter les invectives et faire dire au CILCA ce qu’il ne dit pas ?

      Nous sommes tous au CILCA des militants syndicaux (à la CGT, SUD, FSU, ...) qui militons sur le terrain tout comme vous. Nous ne crachons à aucun moment sur les militants syndicaux. Nous ne confondons pas la bureaucratie syndicale et les militants et dirigeants honnêtes. Mais nous les distinguons : en refusant cette distinction, et en faisant semblant de croire que Thibault et sa clique défendent nos intérêts, nous nous tirons une balle dans le pied.

      Pour en revenir à Carrefour, en effet, nous critiquons (non pas les militants CGT du Carrefour Grand Littoral qui ont fait ce qu’ils pouvaient) les directions de la CGT commerce qui n’ont pas appelé l’ensemble des salariés de Carrefour à la grève. En refusant de faire ceci, il était EVIDENT que la direction de Carrefour ne céderait pas. N’a-t-on pas le droit de faire cette critique ?

    • LA QUESTION ES T DE SAVOIR POURQUOI ILS NE L’ONT PAS FAIT ?!

      C’est tout ce qu’on vous demande de nous expliquer.

      Souvent aussi je monte au cocotier facilement au premier abord à cause de présentations souvent fallacieuses des décisions de la CGT, mais souvent aussi quand on creuse 5 minutes, on a vite la réalité des choses et des explications qui tiennent la route.

      Regarde totu ce quo’n a craché sur la CGt (tjs elle) sur le s régimes spéciaux ! Et bien qu’a fait le gouvenrement finalement ? eN dépit du fait que dans certaines branches les négos ne sont pas terminées, il sort les décrets qui outrepassent les accords déjà pris, alors on fait quoi ????

      alors, là j’aimerais comprendre. une affirmation n’est pas une démonstration et je me me permets de te signaler que nous vivons dans un pays réactionnaire et non révolutionnaire où les mêmes 53 % de français qui ont voté Sarkozy pensent que "résister" ça va être de voter PS aux municipales !

      Merde et merde. Elle est où l’offre politique qui permettra aux syndicats de respirer et d’avancer ensemble ? Nulle part !

      Par ailleurs faut arrêter l’angélisme, si les directions sont parfois réformistes c’est parce que, consciemment ou pas, la base l’es t aussi en partie.

      Moi dans ma boîte il y a des gens qui font appel à moi en tant que DS CGt et pourtant ce sont des gens qui ont voté à droite alors cherche l’erreur, et me dis pas qu’il n’y en pas dans tous les rangs .

      Le combat révolutionnaire il faut le commencer dans les têtes des gens et c’est pas facile de faire revenir les gens, même des syndiqués, à la lutte des classes et aux mobilisations de masse !
      LL

  • Cher Louve,

    Je n’ai pas le moins du monde de "volonté manifeste de casser de la CGT". Bien au contraire, politiquement, je suis pour la défense de la CGT, en tant que syndicat "de classe et de masse".
    Que le syndicalisme ne soit pas de la politique, tout à fait d’accord.
    Mais se battre pour préserver le caractère indépendant, de classe, des syndicats ouvriers (et en premier lieu la cgt), c’est éminemment politique.
    Et a mon sens, se battre pour l’indépendance du syndicat, passe nécessairement par taper publiquement sur ceux de nos dirigeants qui vendent cette indépendance. (Exemple : Thibault, Mailly)
    Pourquoi la direction confédérale de la CGT et Thibault sont plus souvent en ligne de mire ? Parce qu’à mon avis, leur responsabilité est sans commune mesure avec celle de Mailly par exemple. Par parce que ce dernier serait moins pourri que son copain Thibault, mais parce que la mort de la CGT de classe, c’est la mort du syndicalisme en France !
    Quand à la CFDT, je ne jette pas la CGT dans le même panier : la CFDT n’a jamais été un syndicat ouvrier, n’a jamais été un syndicat se réclamant de la lutte de classe. Je me fous de la CFDT. Je suis pour qu’elle disparaisse dans son ensemble.
    A la question : pourquoi la CGT du commerce n’a-t-elle pas appeler à l’extension immédiate de la grève sur tous les magasins carrefour ? Tu répond que c’est de la faute des salariés qui ne seraient que des réformistes, qu’ils auraient, en gros, la direction qu’ils méritent...
    C’est horrible ! Et c’est à mon avis, prendre le problème à l’envers : les salariés attendent de leurs directions syndicales qu’elles prennent les devant, qu’elles ouvrent une issue à leur situation, qu’elles montrent un chemin... Si les directions proposent le chemin de la lutte, de la grève, de l’extension de la grève... Bien entendu que les salariés prennent alors les choses en main, se sentant nombreux et soutenus.
    Si les directions syndicales disent :"tant pis les mecs, les carottes sont cuites, vous allez dans le mur, mieux vaux retourner au boulot..." Alors chaque travailleur se retrouve un individu, confronté seul à ses difficultés, et chacun baisse la tête et ramasse les miettes que le patron veut bien jeter à terre.
    Tu parlais de la grève des régimes spéciaux, je l’ai vécu, je suis cheminot. J’en ai pris pour 15 jours (5 en octobre et 10 en novembre). 75% de grévistes le 18 octobre, un taux de grévistes supérieur à 1995 durant toute la grève. Pourquoi alors, à la veille du déclenchement de la grève reconductible de novembre, Thibault demande-t-il au gouvernement, contre l’avis de la Fédé CGT cheminots, de mettre en place des "table rondes tripartites" entreprise par entreprise ? (Présenté comme une revendication alors que c’était le voeu de Fillon dès le début)
    N’était-ce pas pour diviser les salariés des régimes spéciaux ?
    Pourquoi accepter des "négociations" de plusieurs mois dans le cadre fixé par le gouvernement, à savoir, pas question de parler des revendications des AG ? Alors que nous on étaient en grève ? Si il y avait des réponses à nos revendications, ne pouvaient-ils pas les donner de suite ?

    Pourquoi, au bout de 10 jours de grève avec des taux de participation record, les dirigeants CGT ont-ils appeler à la reprise du boulot ? Démoralisant les plus combatifs d’entre nous.
    Parce que Thibault est un vendu qu’il faut vite virer avant qu’il ne liquide son propre syndicat !
    Ceci dit, la Direction de la CGT a fait le sale boulotn pour les régimes spéciaux, la direction de FO a fait le sale boulot sur le contrat de travail... Ils se partagent les rôles !

    Pour finir, tu dis qu’une des solutions au problème serait de construire une vraie représentation politique pour la classe ouvrière, et je suis complètement d’accord avec toi. Modestement, des militants dont je fais partie, entreprennent en ce moment la construction d’un Parti Ouvrier Indépendant. Un parti qui serait capable de porter les intérêts des travailleurs et leurs luttes sur un terrain politique. Rejoins-nous !