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Les intermittents du spectacle manifestent au CSA

Publie le jeudi 3 juillet 2003 par Open-Publishing

PARIS (Reuters) - Une cinquantaine d’intermittents du spectacle ont empêché
la tenue d’une réception au Conseil supérieur de l’audiovisuel, à Paris, sur
la remise des autorisations aux chaînes de la télévision numérique
terrestre.

Le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, aurait dû participer à
cette cérémonie mais il doit recevoir les syndicats d’intermittents rue de
Valois. Dominique Baudis, président du CSA, était lui présent ainsi que
plusieurs présidents de chaînes de télévision.

Denis Gravouil, militant du syndicat CGT des techniciens, a affirmé vouloir
"demander aux patrons de chaînes de prendre position clairement pour
dénoncer l’accord du 26 juin", qui instaure un nouveau régime
d’assurance-chômage sur les intermittents.

Le mouvement n’est apparemment pas soutenu par l’ensemble des professionnels
du spectacle.

Le metteur en scène Patrice Chéreau estime que la grève des intermittents
est quelque chose d’"extrêmement contre-productif et suicidaire" et que le
monde du spectacle "se tire une balle dans le pied".

"Si l’on me demande si je suis pour la grève, je réponds non, évidemment, je
pense que c’est extrêmement contre-productif et suicidaire (...) Si on
annule tout le Festival d’Avignon, on aura juste tué le Festival d’Avignon
et je ne vois pas en quoi cela fera avancer quoi que ce soit", déclare-t-il
dans une interview publiée mercredi dans Le Monde.

"J’ai bien peur que la grève et l’élargissement de l’objet de la grève
soient la pire des choses (...) Avignon sera mort pour deux ans. Ça, c’est
sûr. A chaque fois que l’on fait grève, on fait grève contre nous-mêmes. On
se tire une balle dans le pied. On ne fait pas grève contre un patron, on
fait grève contre nous", souligne-t-il.

Patrice Chéreau déclare qu’il n’est "absolument pas choqué par l’accord"
conclu entre des syndicats minoritaires et le Medef sur le régime
d’assurance-chômage des intermittents du spectacle.

"Certes il est perfectible. Mais le statut de l’intermittent a été sauvé",
estime-t-il.

Patrice Chéreau "pense que la CGT a tendance à faire la politique du pire".
"Je ne suis pas sûr qu’elle ait tout à fait raison".