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Les malades vont enrichir les médecins

Publie le jeudi 23 décembre 2004 par Open-Publishing
9 commentaires

P. Volovitch dévoile dans Libération du 23-12 ce que signifie la "maîtrise médicalisée".

Des 998 millions d’"économie" programmés par Douste-Blabla, près de 80 %seront acquis par une imputation accrue des frais aux patients, en particulier ceux victimes d’affection longue durée (ALD).

Les arrêts de travail vont également donner à ceux qui ont une prédisposition policière (ils sont de plus en plus nombreux) de belles satisafactions.

Pourquoi tout celà ?

Afin de répondre à la demande d’augmentation de revenu des médecins : la moitié de la somme ainsi "économisée" servira directement à la "revalorisation" de leurs honoraires.

Apparemment, les mougeons s’en moquent...

Messages

  • Les mougeons, ils ont malheureusement beaucoup de choses qui leur passent au-dessus de la tête, à cause et malgré eux... A cause car ils laissent effectivement le pouvoir entre les mains de mafieux, d’arrivistes et de fous, malgré parce que vas essayer de comprendre comment ça marche : la commission européenne, le processus du vote des lois en France, l’AGCS... Va essayer d’aller contre le courant entendu de tout un chacun, qui tend plus vers une consommation rapide que vers une action réfléchie.
    Nous sommes en train de véritablement perdre le pouvoir sur nos droits, on est en train de tout nous réduire, ok, mais bordel, on est suffisamment pour dire non, non ?... Révolution ? Je ne sais pas, elle apporte ses dictateurs et ses fous qui savent tout mieux que tout le monde pour tout le monde... La grève ? Dépêchons-nous tant que ça peut encore avoir une influence, mais une générale alors : on arrête de jouer le jeu, on n’accepte plus les termes du contrat social que l’on souhaite redéfinir, on "descend du train", on bloque tout ce putain de système mercantiliste à outrance, mais pour cela, il faut être évolué pour préparer la suite, sinon, ça recommence...
    Marianne

  • Ne vous inquiétez pas, cette réforme, non seulement ne sera pas source d’économies, mais sera source de dépenses supplémentaires.

    Il n’y aura pas d’économies, donc pas de ravalorisation des médecins.

    Et il n’y aura plus de médecins.

    Ma réponse vous rassure-t’elle ?

    Dr Martine Marchand

    • T’inquiète pas pour les " merdrecins " (dixit Alfed Ubu), avec ou sans revalorisation leur situation demeurera fort juteuse et on ne rique pas d’en manquer...

    • De plus en plus de gens renoncent aux soins aujourd’hui.

      Pas seulement en optique et soins dentaires, considérés comme de "confort" (sic) par la Sécu.

      Il est faux, et même mensonger, de dire que la diminution des remboursements ne dégagera pas d’économies !

      Quand aux médecins, dont la fonction constitue un débouché classique pour les enfants de la bourgeoisie, qui peut croire une seconde qu’il n’y en aura plus ?

      Soyons sérieux une seconde, docteur !

    • Mais ouvrez les yeux.
      Bien sûr que les jeunes s’engouffreront toujours dans les études de médecine, mais ils ne s’installeront pas en libéral, ils choisiront des professions salariées.

      Allez voir ce qui se dit sur les sites des jeunes médecins, sur les sites des étudiants.

      Allez voir ce qui se rapporte dans la presse qui a pourtant longtemps occulté ce problème : les vieux partent en fermant leurs cabinets, non seulement ils ne trouvent pas à vendre, mais pas à donner non plus. Regardez dans chaque département le nombre de médecins qui partent à la retraite et le nombre de nouveaux installés, le nombre de cliniques qui ferment.

      Venez voir chez moi : ça fait 3 ans que je n’ai pas pris un seul jour de vacances, heureusement qu’il y a quelques jours fériés : pas de remplaçants parce que pas attractif, et je ne suis pas la seule : si on veut prendre des vacances, faut carrément fermer le cabinet. Difficile quand on a toujours 2 ou 3 patients en grande difficulté.

      Allez voir ce qui se passe à l’hôpital de la Roche Bernard, hôpital local où les médecins qui interviennent sont les libéraux du secteur, payés en libéral,et le responsable du service touche 1200 francs d’indemnité par mois et je ne sais si c’est brut ou net , mais à ce niveau, je ne fais même pas d’enquête, je refuse le poste.
      L’Agence Régionale de l’Hospitalisation et la DDASS du Morbihan pleure auprès de nous pour qu’on accepte, sinon ils ferment l’hôpital. Si vous voulez des médecins, il faut les rémunérer et leur donner un statut juridique clair, parce que "libéral", ça ne veut plus rien dire, ou plutôt, le libéral, c’est celui qui n’est pas soumis à la législation du travail et qu’on peut faire travailler nuit et jour pour le bien de la population, et comme justement il y a pénurie de médecins, pour assurer la permanence des soins, il faut qu’on travaille nuit et jour, mais à quelles conditions de fatigue pour nous et de sécurité pour les patients ?

      Les enfants de la bourgeoisie ? Je rêve ! Sortez de vos idées reçues et revenez vivre à notre époque.
      Et bourgeoisie ou pas, les jeunes sont de notre époque, et ils savent qu’avec leurs diplômes de médecins, ils peuvent se goupiller une vie un peu plus sympa que la vie du médecin libéral, et aussi un peu plus rentable financièrement.

      Soyons sérieux une seconde, madame ou monsieur, pourquoi croyez-vous que de plus en plus de médecins demandent un statut de salariés (et tant pis pour l’indépendance intellectuelle qui de toute façon n’existe plus), et pourquoi croyez-vous que le gouvernement le refusera ? Combien de médecins faudrait-il payer à 35 ou 40 heures par semaine pour abattre notre travail ? Ils n’en ont pas les moyens.

      J’espère que vous ne serez pas confronté(e) prochainement au besoin urgent d’un IRM, d’une consultation spécialisée, et que vous ne direz pas : sont salauds les médecins, ils ne veulent pas me recevoir avant 1,2,3 mois. Parce que là, vous parlerez en esclavagiste.

      Je vous conseille de ne pas être malade, parce que confier sa santé à une profession aussi avide d’argent, de revendications scélérates, autant dire à des voyous, ce ne doit pas être confortable !

      Quant aux économies de la Sécu, je ne donne pas 5 ans, et je suis prudente, au système français pour se casser la gueule. Le problème, c’est qu’ils l’avoueront au dernier moment, comme pour les retraites, quand il y aura encore plus de dettes (la sécu vit sur des emprunts auprès d’organismes privés, avec intérêts, bien sûr). Ils pourront ainsi se gargariser : "on a fait tout ce qu’on a pu"

      Et le 2é problème, c’est que tout se met en place pour servir alors les intérêts des assureurs privés qui prendront le relai.

      Alors, vous voyez, il faut être sérieux un peu plus d’une seconde !

      Martine Marchand

  • Il y aura donc encore des médecins, salariés ou libéraux.

    CQFD.

    La France n’est pas encore dans la situation sanitaire de l’Afrique.

    Votre appréciation de la bourgeoisie est étrange ;

    Cette classe sociale, contrairement aux autres n’a jamais mené aussi consciemment qu’aujourd’hui la lutte des classes.

    Mais il est de bon ton aujourd’hui de prétendre ignorer ce que ce concept signifie.

    On préfère geindre. Et nous en payons tous un prix INACCEPTABLE.

    Cela ne signifie pas que tous les médecins libéraux s’en sortent bien, nous le savons !

    Le système capitaliste en dégénérescence produit des exclus et des déclassés à haut débit.

    Le peuple finira un jour par comprendre que la santé est une affaire trop sérieuse pour qu’elle soit laissée à des intérêts privés, professions libérales ou groupes privés.

    Ce jour-là, les médecins seront tous salariés publics, et les communes mal desservies ne feront plus la danse du ventre pour "attirer" un médecin. Le système de l’Education Nationale sera appliqué EN FONCTION DES BESOINS DES POPULATIONS, ET NON DES CHOIX DES PRATICIENS.
    Il faudra évidemment nationaliser également la filière pharmaceutique.

    Cela nous évitera les étranges rapports qu’entretiennent aujourd’hui les médecins avec les labos et les revenus délirants qu’un certain nombre de médecins, qui ne sont pas ultraminoritaires, recoivent...

    • Marrant tous ces gens qui parlent sans signer de leur nom.

      "Il y aura donc encore des médecins, salariés ou libéraux."
      Si il n’y a que des salariés, je ne garantis pas la qualité de la médecine, et si libéraux et salariés "cohabitent", ce ne sera pas vraiment l’égalité d’accès aux soins, ou plutôt à la qualité des soins.Et dites vous bien encore une fois que si les gens en France sont plutôt contents de leur système de santé, c’est surtout grâce à leurs médecins qui font des pieds et des mains pour sauvegarder, dans la merde ambiante, une médecine à visage humain.
      Si, ayant signé la prochaine convention, les confrères se contentent d’obéir pour ne pas avoir de problèmes (tracasseries, sanctions financières), exactement comme un salarié respecte son contrat de travail, pour l’indice de satisfaction, je prévois une chute libre !

      Bon, "Ce jour-là, les médecins seront tous salariés publics, et les communes mal desservies ne feront plus la danse du ventre pour "attirer" un médecin"
      Mais avant, il faudra attirer les jeunes vers le "métier de médecin".
      Pas de panique, s’ils ne salarient pas, c’est qu’ils savent qu’ils peuvent, actuellement, faire travailler les médecins pour moins cher qu’en les salariant : ça vous rassure de savoir qu’on a enfin réussi à les avoir, ces ennemis du peuple que sont le médecins ?
      10 ans d’études pour en arriver là, vous n’aurez que les cinglés.

      Et si vous vous présentiez, nom, profession par exemple, la signification de vos messages serait plus claire.

      Parce que dans la série "lutte des classes", vous retardez ; ce n’est pas classe ouvrière ou paysannerie contre bourgeoisie, bourgeoisie contre haute bourgeoisie, et haute bourgeoisie contre je ne sais quelle noblesse, mais tous contre le pouvoir de l’argent, et ce n’est plus en France seulement que ça se passe pour nous, mais sur toute la planète tenue par les multinationales. Il n’y a pas de différence entre l’intérêt du médecin, du commerçant, de l’ouvrier face à cela. Nous sommes tous manipulés au bon vouloir de quelques uns.

      Martine Marchand

    •  1- Je fus un prof salarié, ce qui ne m’a pas empêché de me passionner pour mon boulot d’enseignant.
       2- Plutôt que simple toubib, les fils à papa préfèrent des branches moins contraignantes et plus juteuses : spécialités diverses.
       3- Comment juger le comportement de certains chirurgiens réclamant de leurs patients (même simples prolos pour m’en tenir à des cas précis...) le paiement de dessous de table ?

      Guic

    • Merci de votre réponse.
      j’ai connu quelques prof, du temps de la scolarité de mes filles, qui ne me paraissaient pas défendables quant à la qualité de leur travail, et beaucoup de super.
      Ce qui ne m’autorise pas bien sûr à condamner toute la profession des prof, mais m’incite plutôt à écouter leurs réfléxions et revendications.

      Et essayer de comprendre pourquoi il y a des dérapages, mais surtout pas entrer dans le raisonnement qui ferait, comme par un coup de baguettes magiques, de gens comme les médecins dont la grande majorité sont des gens très consciencieux, un ramassis de voyous.

      Savez-vous par exemple que certaines interventions nécessitent un matériel jetable et coûteux fournis par les médecins, et dont le remboursement sécu, donc le tarif officiel, est moindre que le coût de ce matériel ?

      Des dessous de table, je sais qu’il y en a, et il faut se battre contre. mais beaucoup de patients confondent dessous de table illégal et dépassement d’honoraires légaux pour le type de raisons que j’ai cité ci-dessus.

      Quand mes patients m’en parlent, je leur demande toujours si le médecin incriminé a fait une facture, et jusqu’ici, on m’a toujours répondu "oui".

      ce type de comportement est dû au fait que ces médecins, le plus souvent, surfacturent dans la légalité pour payer leurs frais de matériels, leurs assurances, et percevoir des honoraires décents. Pourquoi imaginez-vous que l’on forme si peu de chirurgiens en France actuellement ? Tout simplement parce que cette filière n’intéresse plus les étudiants.

      Les spé n’ont pas vu leurs honoraires sécu augmentés pendant 10 ans, 15 ans pour certains actes. ce qui n’est pas le cas des taxes professionnels, des assurances professionnelles, du matériel, des charges de fonctionnement des cabinets, des salaires des secrétaires (heureusement pour elles).

      Je pourrais argumenter à l’infini.

      Si vous voulez des médecins remboursés, il faut que la sécu leur garantissent des honoraires décents.
      Et c’est vrai, ce type de situation favorise le dérapage, le passage à l’acte de quelques uns.

      mais tout de même, c’est au patient de dénoncer l’escroquerie, quand elle existe, non ?

      Il n’a jamais été de mon propos de dire qu’un médecin est au-dessus de tout soupçon, de tout contrôle.

      Martine Marchand, qui souhaite une bonne année à tous.