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Les petits arrangements de Buffalo Grill (videos)
Publie le dimanche 1er juillet 2007 par Open-Publishing5 commentaires

de Lénaïg Bredoux
Selon des documents dont l’Humanité a eu copie, la chaîne de restauration savait pertinemment qu’elle embauchait des salariés en situation irrégulière.
Assis au fond de la petite salle d’audience, derrière les avocats, ils
sourient, secouent la tête, n’en croient pas leurs oreilles. Maître
Jean-Michel Bargiarelli est en pleine plaidoirie : "On a fait tout ce
qu’on a pu pour qu’ils soient régularisés, alors qu’on ne nous prenne pas
en otage. C’est malheureux, mais ce n’est pas mon problème, c’est celui de la préfecture."
Depuis un mois que dure le conflit opposant une soixantaine de salariés sans papiers et leur employeur, la chaîne de restauration Buffalo Grill, la direction parle de "calomnie", "d’abus de confiance" et répète à l’envi qu’elle ne savait pas que les papiers présentés étaient falsifiés. Faux, répondent en choeur les salariés mobilisés devant le restaurant de Viry-Châtillon (Essonne) depuis le 29 mai (lire ci-dessous) et les syndicalistes CGT.
une mise à pied conservatoire
Hier, lors de l’audience au tribunal de grande d’instance d’Évry
(Essonne), saisi par la direction de Buffalo Grill pour demander
l’expulsion des salariés du parking du restaurant, Christian Saïd,
l’avocat des sans-papiers, a, lui, parlé d’une « politique totalement
délibérée ». « Parce que les salariés en situation précaire acceptent tout
et n’importe quoi, travaillent deux fois dans la même journée, peuvent
être licenciés ou contraints à la démission quand on veut. » « Les grands
groupes savent qu’il y a des centaines de milliers de sans-papiers en
France, avance Raymond Chauveau (CGT). Et ils puisent dans ce réservoir de
main-d’oeuvre avec la complicité, même indirecte, des institutions. Ils
paient des impôts, ils cotisent à la Sécu mais ne sont jamais malades, ils
cotisent aux Assedic, mais ne s’inscrivent pas au chômage ! » « Fantasmes
de journalistes qu’on a bien renseignés ! », rétorque, agacée, la défense
de Buffalo Grill.
Des documents, émanant pour certains de la chaîne elle-même, et dont
l’Humanité a eu copie, semblent confirmer la version du syndicaliste.
Ainsi Madi Diebakate, jeune homme timide, discret, présent hier au
tribunal. Embauché comme « homme toutes mains » à temps complet en 2004,
il est contrôlé par les services de police le 11 juillet suivant dans le
restaurant de Saint-Cyr-l’École (Yvelines). Il a des fiches de paie en
bonne et due forme, un contrat de travail, un certificat d’hébergement
dans un studio prêté par Buffalo Grill, il cotise à la Sécurité sociale.
Mais il n’a pas de titre de séjour. Conséquence, une mise à pied
conservatoire manuscrite et signée du directeur régional le jour même,
avant « un entretien préalable en vue d’un éventuel licenciement ». Mais
Madi Diebakate signe un nouveau CDI chez Buffalo le 25 juillet, cette fois
dans le restaurant de Lormont (Gironde), près de Bordeaux. Or, selon les
termes choisis par la direction départementale du travail, la gestion des
ressources humaines est « centralisée » dans les établissements de la
chaîne. « J’ai travaillé trois semaines, après ils m’ont dit de partir »,
explique Madi Diabakate qui affirme ne pas avoir démissionné ni avoir été
licencié.
réembauché sous son vrai nom
Autre exemple, Tapa Konaté, embauché le 13 février 2001 dans
l’établissement de Ris-Orangis (Essonne) sous une autre identité. Sa fiche
de paie de février 2003 est ainsi établie au nom de Bimboulou Souki. Or,
le virement correspondant est effectué par Buffalo le 28 février sur le
livret A ouvert à La Poste au nom de Tapa Konaté. Quant à Seydou Diakite,
il est embauché sous le nom de Harouna Degoga en 2004 et 2005 et ses
décomptes de retraite complémentaire sont dressés tantôt au nom de
Diakite, tantôt au nom de Degoga, mais sont toujours envoyés à la même
adresse de Grigny (Essonne). « On a aussi l’exemple de Mabo et Adama
Sissoko, deux frères embauchés dans le même restaurant de Ris-Orangis, le
premier sous le nom de son frère, le second sous le nom de Sidibé Tidiani,
ajoute Christian Saïd, leur avocat. Mais quand Mabo démissionne, le
manager demande à Adama de reprendre son identité. » Et le juriste de
présenter le dernier bulletin de paie établi au nom de Sidibé Tidiani en
mai 2003 avant qu’il ne « démissionne » le 20. « Adama est réembauché sous
son vrai nom dès le 21 ! Il sera démissionné le 13 mai 2007. »
Ses collègues acquiescent. Chacun a son anecdote. Plus ou moins précise,
plus ou moins récente. Ainsi, hier, à la sortie du tribunal, un salarié du
restaurant de Viry racontait : « Au début de la grève, mon manager m’a
demandé de rester, j’ai fait tous les postes dans le restaurant, je
maîtrise. Le directeur régional m’a même appelé pour me dire qu’il pouvait
ne pas envoyer mon dossier à la préfecture et qu’en échange, je restais
travailler sans rien dire à personne. Il m’a aussi proposé de me licencier
mais de me faire travailler au noir. » « Évidemment, Buffalo a besoin de
nous, on est ses meilleurs salariés, sourit un autre. On pouvait faire
cinquante heures payées trente-neuf, on ne se plaignait jamais. C’était
devenu une question d’habitude ! On faisait bien notre boulot, on
rigolait, on s’entendait bien. De toute façon, quand tu es sans papiers,
et que tu as un boulot, tu fais tout pour ne pas le perdre. Mais on ne
peut pas accepter qu’on vienne nous menotter pendant le service... »
http://www.humanite.fr/journal/2007...
Messages
1. Les petits arrangements de Buffalo Grill (videos), 1er juillet 2007, 18:37
Est-ce qu’il y a une adresse pour aider financièrement cette action ?
1. Les petits arrangements de Buffalo Grill (videos), 2 juillet 2007, 09:14
Se renseigner à ud91@cgt.fr
2. Les petits arrangements de Buffalo Grill (videos), 2 juillet 2007, 12:17
Vous avez remarqué le groupe électrogène et le chien qui aboit ? On comprend difficilement le message de l’interviewé. La communication est un métier. Bravo quand même d’avoir réalisé ce document.
3. Sara Camara Sans papiers depuis 483 jours en France depuis 17 ans !, 3 juillet 2007, 15:18
Sara Camara travaillait depuis 13 ans pour l’administration Française... Le jour où il a fait part de sa vrai situation administratif en voulant la régularisée, il a perdu son travail sur ordre du Préfet.
Sara Camara est en France depuis 17 ans, il avait un travail, paie des impôts... Pourtant aujourd’hui, l’administration ne lui reconnaît aucun droit... Il n’existe pas, malgré un dossier déposé en préfecture il y a 483 jours, il n’a pas obtenu de réponse...
Si vous voulez connaître son histoire rdv sur le http://soutien-sara.camara.over-blog.com/. Vous pouvez soutenir Sara Camara en signant la pétition.
Comité de soutien Sara Camara
4. Les petits arrangements de Buffalo Grill (videos), 4 juillet 2007, 11:44
On sait que le patronat s’arrange toujours pour que l’esclavage sous toutes les formes ;quand cela lui rend plus que service le met en place.Avoir le gouvernement a ses ordres et culpabiliser le peuple en cela aussi ils sont passé maitre.Heureusement des camarades de la CGT se dévouent afin de combattre toutes les inégalités.Bien sur les ripostes a prevoir sont bien plus nombreuses que l’on croit.momo11