Lettres - Croisade des ignorants

Il est sidérant d’entendre les idioties des membres du Réseau Liberté-Québec. Je n’ai jamais vu pareille concentration d’ignorants. Leur recette de l’État minimal, d’austérité budgétaire, de privatisations, de baisses d’impôts aux entreprises et d’augmentations des tarifs des services publics a toujours échoué dans le passé et n’a qu’un seul objectif : enrichir une minorité aux dépens de la population. Qu’on pense à l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine, les pays asiatiques et même les États-Unis. Comment peut-on être aussi ignare quant rôle fondamental de l’État dans la société et dans l’économie ? Au lieu de vouloir charcuter l’État, on devrait plutôt charcuter le secteur privé, qui est la véritable source des problèmes. Nos « lucides » et nos libertaires ont-ils déjà calculé le coût de l’absence de l’État ? (Parlez-en aux Américains et aux Haïtiens.) Une nation sans un État fort est une nation en proie à la pauvreté et au pillage.

Prétendre qu’on est surtaxé au Québec est mal avisé. On est plutôt mal taxé. Abolissons les nombreux abris fiscaux consentis aux entreprises privées et aux grosses fortunes et instaurons un impôt sur le revenu plus progressif. Baissons aussi les tarifs d’électricité d’au moins 15 % — les hausses des dernières années étant injustifiées. L’État doit cesser de se priver volontairement de revenus en accordant des baisses d’impôts aux entreprises.

Quant à l’épouvantail de la dette au Québec, il est estimé en 2010 que plus de 100 milliards de dollars canadiens se font bronzer dans le Sud à l’abri du fisc canadien. Allô la dette !!! Et pour les impénitents, j’instaurerais une taxe « Tobin » de l’ordre de 20 % sur les transactions financières. Ça réglerait définitivement le problème de la précarité financière de l’État. Il faut vraiment souffrir de myopie pour affirmer qu’on est dirigé par les syndicats au Québec. J’imagine que les centrales ont été consultées lors de la conception du dernier budget Bachand. De même pour les accords de libre-échange. Ce ne sont pas les syndicats ni les États qui ont provoqué la crise économique de 2008 à ce que je sache.

Il existe un antidote aux raisonnements tordus des lucides et des membres du Réseau Liberté-Québec : le professeur Léo-Paul Lauzon de l’UQAM. Une lecture de ses « Contes et comptes » est impérative avec cette dérive inquiétante qui se profile au Québec.

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