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MGB repond a Laurence Parisot (MEDEF)

Publie le jeudi 25 janvier 2007 par Open-Publishing
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Marie-George Buffet réagit aux "conseil" du Medef aux candidats

De l’exposé par la présidente du medef de son livre blanc, j’ai au moins
entendu une chose juste : « jamais le monde n’a été aussi riche ». Elle
aurait pu rajouter : et jamais il n’y eu autant de pauvres...

Pour le reste, au-delà de la mystique de l’entreprise entonnée par les
patrons présents, le MEDEF n’a fait qu’entonner toujours le même refrain !

Laurence Parisot s’est permise de donner des instructions aux hommes
politiques, notamment pour accélérer la libéralisation des échanges à
l’OMC et donc la faillite de millions de paysans de par le monde. Elle a
donné sa feuille de route aux candidats de la droite pour l’élection
présidentielle. Que de parallèles entre l’intervention de Madame Parisot
et celle de Monsieur Sarkozy porte de Versailles ! Le besoin d’air
revendiqué par le patronat, c’est encore plus de précarité pour les
salariés, notamment au travers de sa proposition d’une « séparabilité à
l’amiable » et donc de la suppression de toutes les protections dont
bénéficient les salariés face au licenciement. Ce sont surtout
d’ignobles mensonges ! Comment croire, comme l’a dit Madame Parisot,
qu’autoriser un licenciement permet la création de mille emplois ?

Le besoin d’air revendiqué par le patronat, par sa défense des salaires
exorbitants que s’octroient les patrons des entreprises du CAC 40, c’est
la liberté de s’accaparer toutes les richesses créés par les salariés
dans les entreprises.

Le besoin d’air revendiqué par le patronat, ce sont toujours moins
d’allocations chômage pour les chômeurs, de pension pour les retraités,
de remboursement de soins pour les assurés sociaux.

La professeure Parisot a prétendu dire, comme un oracle, le « vrai et le
faux ». Mais ses leçons d’histoire et ses exercices pédagogiques n’ont
pas manqué de carences.

Pas un mot sur les 65 milliards d’€ d’aides publiques reçues chaque
année par les entreprises, sans la moindre évaluation et le moindre
contrôle de l’efficacité de ces aides par les pouvoirs publics. Pas un
mot sur les difficultés des entreprises qu’elle ne veut pas voir, comme
celles de ses sous-traitants victimes des diktats permanents de leurs
donneurs d’ordre et de leurs clients, notamment la grande distribution,
pour lesquelles Laurence Parisot n’a rien à proposer.

Pas un mot sur ces entreprises qui ne peuvent se développer parce
qu’elles n’ont pas accès au crédit, tant les taux d’intérêt des banques
sont prohibitifs quand il s’agit d’investir et de développer l’outil de
travail, et tant ils sont faibles quand il s’agit de faire le choix de
la finance et de la spéculation.

Ce sont d’abord à ces problèmes que l’on doit répondre lors de cette
campagne !

Toutes les richesses dont madame Parisot reconnaît l’existence, il faut
les utiliser autrement, en pénalisant les investissements financiers et
en donnant davantage de pouvoirs aux salariés et aux élus, pour mettre
l’argent au service de l’investissement, de la formation, de l’emploi et
des salaires, et donc pour inventer un autre modèle de croissance,
social, écologique et durable.

C’est tout le sens des propositions que je formule dans cette élection
présidentielle.

Marie-George Buffet


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Messages

  • L’entreprise appartient aux salariés que Parisot le veuille ou non. Et quand les pouvoirs publics injectent de l’argent public, donc de l’argent venant de la poche des contribuables-salariés, c’est encore plus vrai.

    Le courage serait de remettre à plat, tout le système de l’entreprise et de l’actionariat, car les vrais entrepreneurs se sont les salariés et pas le patron.