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MILAN : Le massacre de Piazza Fontana, les accusés acquittés en appel

Publie le samedi 13 mars 2004 par Open-Publishing



De www.repubblica.it

Les avocats des familles des victimes : "Des conclusions surprenantes"

MILAN - Piazza Fontana, Milan, 12 décembre 1969. Une terrible explosion tue 17
personnes et en blesse 84. Et aujourd’hui, à presque 35 ans de distance, la vérité judiciaire
sur ce sombre jour de la République est toute à réécrire. Le trois principaux
accusés du massacre de piazza Fontana, après avoir été condamnés en première
instance à la prison à vie, ont tous été acquittés en appel. Pour la deuxième
Cour d’Assise d’Appel de Milan, les extrémistes de droite Delfo Zorzi, Carlo
Maria Maggi et Giancarlo Rognoni "n’ont pas commis le fait dont ils sont accusés".
La peine pour Stefano Tringali, accusé de connivence, à été réduite de trois
ans à un an de prison.

Les juges ont acquitté l’ancien membre vénitien de "Ordine Nuovo" (organisation
néo-fasciste : ndt) Delfo Zorzi (qui vit maintenant au Japon et a la nationalité japonaise)
et l’ancien inspecteur de Ordine Nuovo pour la Vénétie, Carlo Maria Maggi, sur
la base de l’art.530, deuxième alinéa du Code de procédure pénale, qui correspond à la
vieille formule de l’insuffusance de preuves. L’ancien néo-fasciste du groupe
milanais La Fenice, Giancarlo Rognoni, au contraire, a été pleinement acquitté.
Et avec la sentence ont été révoqués l’ordre d’arrêt concernant Zorzi (jamais
mis en exécution) et la mesure préventive de l’obligation de résidence pour Maggi.

Il est évident que les commentaires des parties en cause sont d’une teneur opposée.
L’avocat de la partie civile du Comité des familles des victimes, Federico Sinicato,
a qualifié de "surprenantes" les conclusions auxquelles sont parvenus les juges : "Je
n’imaginais pas que la Cour, qui a soigneusement suivi tout le procès, a entendu
Marino Siciliano et a pu prendre acte de la fausseté des témoins de la défense,
pouvait arriver à un verdict de non culpabilité". "C’est comme s’ils avaient
tué encore une fois mon père - a dit Carlo Arnoldi, qui perdit son père dans
le massacre de 1969 - c’est un coup auquel je ne m’attendais pas, c’est comme
si 34 ans si difficiles n’étaient jamais passés.
Un des avocats des accusés se réjouit, au contraire, et affirme en citant Brecht : "Il
y a un juge à Berlin".

Tandis que Carlo Maria Maggi commente à chaud la sentence en disant qu’il a peur
de se lever "à cause de l’émotion". Le médecin vénitien, sous procès aussi pour
le massacre de Brescia et pour celui à la Préfecture de police de Milan, continue à clamer
son "absolue innocence" pour la bombe de la Banca dell’Agricoltura : "La condamnation
en première instance a été honteuse, moi je ne savais même pas où était Piazza
Fontana".
De toute façon, le substitut procureur général au procès d’appel Laura Bertolé Viale à annoncé le
recours en Cassation contre la sentence. Pour déposer la sentence avec ses motivations,
les juges ont fixé un terme de 30 jours, donc plus court que d’habitude : normalement
l’échéance est de quatre vingt dix jours.

Traduit de l’italien par Karl et Rosa

LA
STRAGE DI STATO
- "Contro enquête alternative", écrite dans les ans
soixante-dix par un groupe de militants de gauche. Version complète, mais en
langue italienne...(ici)

12.03.2004
Collectif Bellaciao