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Marie-George Buffet : pour voter utilement

Publie le vendredi 16 février 2007 par Open-Publishing
7 commentaires

de Nicole Borvo, sénatrice de Paris, Présidente du Groupe CRC

Les électrices et les électeurs votent toujours « utile ». Et quand vraiment rien ne paraît l’être, ils s’abstiennent. Mais qu’est-ce qui est utile, et pour qui ?

Au second tour, la seule chose utile à faire pour le monde du travail, pour toutes celles et tous ceux qui n’ont pas de grandes fortunes ou des revenus exorbitants, c’est évidemment de voter sans hésiter ni marchander pour le ou la candidat-e de gauche afin de se donner toutes les chances de battre la droite. Y mettre des conditions est dangereux : il serait irresponsable de contribuer à faire élire un candidat de droite, a fortiori d’une droite aussi ultra libérale et menaçante que celle de N. Sarkozy.

Au premier tour, il s’agit de dire ce que l’on veut, de se prononcer pour une politique. Certains, pourtant, craignent la répétition du 21 avril 2002 et se demandent s’il ne serait pas plus sûr de voter Royal dès le premier tour. Mais la situation n’a rien à voir. Ce qui dominait dans l’électorat populaire, en 2002, c’était la déception à l’égard de la « gauche plurielle ». D’où l’importance de l’abstention et du vote de protestation et de colère. Ce qui marque à gauche l’élection de 2007, au contraire, est le danger de la droite et la nécessité de la battre. Pourtant aujourd’hui, la gauche n’est pas « au mieux » pour le faire.

S’il est donc décisif de rendre clair le fait que 2007 n’est pas 2002 et que l’on peut se saisir sans crainte du premier tour pour choisir une politique, cela ne suffit pas. Encore faut-il convaincre que ce vote du premier tour servira à quelque chose, c’est-à-dire sera utile pour faire gagner la gauche, et aura des conséquences réelles sur la politique qu’elle mettra en œuvre au pouvoir.

Ce qu’attend notre peuple, depuis très longtemps, c’est une gauche qui tienne enfin ses promesses de progrès social et de justice, une gauche qui fasse donc autre chose que ce qu’elle a fait jusqu’à maintenant. Rappelons-nous : le seul fait que Jospin ait affirmé son « droit d’inventaire » à l’égard de la politique de F. Mitterrand, donc sa volonté d’y apporter au moins des corrections, avait créé un espoir qui s’est finalement traduit par la victoire de la gauche en 1997. Malheureusement, cette promesse n’a pas non plus été tenue, et la déception répétée a eu les conséquences que l’on sait.

Pour gagner en 2007, il faut donc que la gauche fasse renaître l’espoir d’une politique enfin nouvelle, c’est-à-dire rompant avec le libéralisme. Manifestement, cela ne viendra pas spontanément de S. Royal. Le « trou d’air » de sa campagne n’est pas une question de circonstances. Il est la conséquence d’une orientation politique La candidate socialiste assume le « social-libéralisme » du PS et confirme logiquement son « oui » au traité constitutionnel européen. Et elle en rajoute, par exemple en parlant « ordre » tandis que Sarkozy parle « social ». Résultat, Bayrou a le vent en poupe.

Pour faire gagner la gauche, il faut redresser le tir. Il faut que la gauche ait un projet de gauche. Le vote pour Marie-George Buffet est le seul qui aura cette signification : il exprimera sans ambiguïté que la gauche doit se rassembler sur un programme de justice et d’efficacité sociale et qu’elle doit se doter d’un gouvernement et d’une majorité déterminés à l’appliquer. Il est donc à la disposition de toutes celles et tous ceux, quelles que soient leurs sensibilité à gauche, qui veulent la justice sociale et le progrès, qui veulent que l’intérêt général prévale sur le CAC-40. Cela concerne la gauche qui a voté non le 29 mai 2005, et plus généralement les millions de nos concitoyens qui ont besoin que la gauche réussisse. Ce vote dira donc qu’il faut avoir le courage de se donner les moyens de cette réussite : de grandes réformes de la fiscalité, des prélèvements sociaux et du crédit, une 6ème République pour donner plus de pouvoirs aux citoyens et aux salariés, et l’engagement résolu de la France, notamment en Europe, pour commencer sérieusement à desserrer les fameuses « contraintes internationales ». Il dira la volonté de réussir dès 2007, et dans la durée.

Plus ce vote pour Marie-george Buffet sera important au premier tour, plus il sera décisif pour la suite. En confirmant le choix du « non » le 29 mai 2005, majoritaire dans toute la gauche, il constituera un véritable événement politique : une rébellion électorale et populaire contre la dérive social-libérale de la gauche. Aucune force de gauche ne pourrait ignorer un tel événement. Et aucun gouvernement de gauche ne pourrait gouverner sans en tenir compte. C’est en créant ainsi une situation nouvelle à gauche qu’il ouvrira l’espoir d’une alternative, condition de la mobilisation et de la victoire au second tour.

Messages

  • "Pour faire gagner la gauche, il faut redresser le tir. Il faut que la gauche ait un projet de gauche. Le vote pour Marie-George Buffet est le seul qui aura cette signification", dit Nicole Borvo.

    Tout ce qu’elle dit au-dessus est sans doute fort juste (à ceci près qu’elle oublie que MGB a été l’incarnation même avec Gayssot de la politique néo-libérale menée jusqu’en 2002) mais il n’y a pas l’ombre d’un argument pour expliquer que le vote pour MGB sera plus utile que celui pour Bové par ex. (ou pour Besancenot). Ce que je viens de rappeler tend au contraire à monter que la candidature de MGB n’a rien qui puisse être mobilisateur.

    Jean FRANVILLE

    • Bien évidemment et une nouvelle fois la candidature MGB n’est pas légitime.
      Cela est lassant de lire et relire des gens qui bientôt nous dirons la main sue le coeur : "les collectifs n’ont jamais existé et par cons&quent n’ont jamais voté" : ils ajouteront sans doute que le seul collectif qui soit se nomme José Bové puisue c’est sur il a voté pour lui !

      Marre de vos coups d’état et de vos amnésies permanents !

      un misérabiliste

      Alain Girard

    • Monsieur Franville, que vous ayez une appréciation négative sur la politique du gouvernement Jospin c’est votre droit. Je vous signale au passage que MGB est très critique sur cette période mais elle reconnaît tout de même que certaines mesures allaient dans le bon sens. Pas de vision manichéenne donc sur cette période.

      Maintenant affirmer comme vous le faites que M.G.Buffet et JC Gayssot sont les incarnations de la politique néo-libérale, comme vous y allez ! cela relève plus d’une propagande mensongère que d’une analyse objective. Ils n’ont fait que participer à un gouvernement dominé par le PS.

      Soutenez donc votre candidat J.Bové en lui trouvant des qualités mais n’essayez pas de "glorifier" sa candidature en dénigrant les autres. A moins que votre but inavoué est de dresser les uns contre les autres pour empêcher les retrouvailles après les élections présidentielles. Dans ce cas, vos champions cachés sont plutôt les "incarnations" du MEDEF, Sarkozy et Parisot.

      Patrick, sidérurgiste lorrain

    • Marie george Buffet incarnation de la politique néo-libérale...........la fameuse loi sur la cotation des clubs en bourse pour une compétition libre et non-faussée ou bien celle surnommée" dopons nous sans entrave" !!!!

      Jean-Philippe Veytizoux

  • Clairement, seule la candidature MGB est utile à gauche. Elle se bonifie même avec un argumentaire solide sur les moyens à mettre en oeuvre. C’est la plus claire sur le sujet ! On l’a vu hier soir chez Arlette Chabot. MGB et JB ont mené la vie dure à De Villiers mais pas de la même manière : JB a fait du JB, essayant par des effets de manche de mettre le public dans sa poche plutôt que d’avancer sur le fond, il a d’ailleurs menti effrontément lorsqu’il a déclaré être candidat sur la base d’un appel de la base venant des collectifs, ne mentionnant même pas l’appel internet ! Lui et Villiers ont joué un pas de deux tels deux petits coqs sur leurs ergots. Marie-George a par contre fait reculer Villiers et les libéraux sur le fond avec des propositions concrêtes de financement et encore une fois elle s’est appuyée sur le public et ses questions non pour le flatter dans le sens du poil mais pour ré-pon-dre !!

    Je la trouve" lefebvrienne", elle s’appuie sur les aspérités réelles des méfaits concrets du capitalisme dans l’espace réel des gens et non sur un pathos psendo-révolutionnaire.Sa volonté dans chaque déplacement de faire, un quartier et une entreprise en est le signe fort.

    Une candidate communiste appuyée dans sa démarche sur la pensée d’Henri Lefebvre (mais pas seulement), menant une campagne populaire et antilibérale.......il parait que nous sommes orthodoxes !!

    Jean-Philippe VEYTIZOUX

  • La dispersion des candidatures du projet anti-libéral est desolante, cela rends le choix difficile, et possiblement peu utile.

    Je pensais jusqu’à aujourd’hui que MGB pouvait être un peu le meilleur choix parmi cette dispersion ;
    mais plus maintenant.
    Il y a quelque chose sur laquelle je suis et serai assez intransigeant ; la position au sujet de Cuba.
    Ce n’est pas tant pour Cuba elle même (après tout, c’est une éléction française et non cubaine) ; mais c’est un critère assez simple, qui ne m’a jamais fait défaut jusqu’à présent, pour juger de la cohérence et de la droiture d’une personne. Pour savoir si cette personne est réellement de gauche, quel qu’en soit le prix à payer, pour savoir si cette personne valore réellement la solidarité et le socialisme.
    Ou si au contraire, cette personne se plie aux valeurs véhiculées par les médias et la droite.

    A mon grand regret, Marie-George Buffet a choisi de plaire aux médias et à la droite en crachant sur Cuba et sa révolution (et ce faisant, d’aussi cracher sur toute l’Amérique latine et le reveil en force du socialisme qui y a lieu).
    Je ne pourrai donc pas voter pour elle, car si elle plie pour quelque chose d’aussi clair, d’aussi simple ; alors je peux légitimement m’attendre à la voir plier encore et encore, pour finalement arriver à une position qui ne vaut guère mieux que celle de Ségolène Royal.
    Le PCF n’est vraiment plus ce qu’il était, hélàs.