Misère & Fouquet’s

« S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! » Marie Antoinette.

Ainsi donc l’hégémon de la colonie étasunienne « France » vient de passer quelques jours de vacances aux frais de délégués du MEDEF, petit séjour auprès de l’empereur Bush, séjour représentant, quand même, plus ou moins quatre ans de salaire d’un smicard, contentant ainsi cette France arrière banc d’une Amérique hollywoodienne à la bêtise décomplexée façon « Paris match » et autres « Voici. » Alors que le bon peuple, décervelé, se soumet à un ersatz d’une prétendue culture américaine, culture dont la paranoïa, héritière du maccartisme, s’immisce jusque dans les arrières cours de la création au point de fabriquer des séries télé xénophobes telle que « V » racontant comment le monde et en premier lieu, bien sur, les États-Unis, se fait envahir par des lézards dont la perversion va jusqu’à prendre figure humaine. Miroir en creux de l’anthropophagie culturelle étasunienne, allant du massacre des indiens à celui des Irakiens, en passant par le Vietnam et l’Afghanistan et ses « talibans » martyrisés dans des prisons oubliettes d’une Europe collaborationniste.

Et Pendant ce temps, tel un disque rayé, nos medias nous content l’histoire de notre bien aimé hégémon, histoire d’un clown triste qui aurai besoin d’un traitement à base de ritaline, hégémon au quel il ne manque qu’une casquette d’amiral d’eau douce afin de devenir le roi nu de son Disney-royaume. La France des hauts fonctionnaires comme de bien entendu, applaudie des deux mains et se soumet pourvue que des miettes du gâteau ne lui échappent pas. Tel ce Monsieur Kouchner, qui a su troquer son sac de riz de « french doctor » contre quelques Rafales porteurs de joyeuses bombes dont l’action humanitaire se réduit sur nos écrans télévisuels en bandes annonces hypocrites « Afghanistan : l’aviation « alliée » à fait un soixantaine de mort civils lors de combat violent avec des insurgés » ses même insurgés que Monsieur Kouchner soutenait avec ses maîtres démiurges étasuniens du temps ou il était de bon ton de porter des coups à l’union soviétique.

Ainsi va cette France clinquante et trébuchante, soumise avec délectation au dictat de l’émotionnel, tes enfants sans papier pleuvent de terreur de par les fenêtres face aux uniformes bleues noires d’une certaine police qui depuis Vichy a sue mettre à profit une longue expérience de quotas. Cette France à la xénophobie sélective qui se scandalise à juste titre lors de profanations de tombes mais qui, lorsqu’il s’agit de tombes profanées de soldats russes morts pour la France, reste au mieux indifférente à l’exception de quelques brèves dans la « libre » presse hexagonale et l’acharnement russophobe des médias audiovisuelles où BFM TV alias « télé Wall street » trouve le moyen d’annoncé dans ses bandeaux informationnels, juste après l’annonce de cette profanation, le nombre de meurtres non élucidés en Russie !? – Il ne faudrait pas, n’est ce pas, que le français lambda puisse éprouver le moindre début d’empathie avec la Russie. - Et, étonnamment, Monsieur Sarkozy, dans le cadre de ses courses poursuites évènementielles, ne semble pas avoir le temps nécessaire afin de déposer sa commisération mercantile auprès des tombes russes saccagées, préférant certainement se réserver à quelques autres démonstration émotionnelles politiquement plus lucratives.

Au final on perçoit de quelle manière les dictatures arrivent à s’installer. Elles finissent par s’installer sur le terreau de l’inculture par démission de l’intelligence, par fatigue de résistance, par banalisation de ce qui pouvait nous insupporter, nous scandaliser. Plus fortes sont les émotions, plus elles finissent par s’émousser, plus elles sont multiples, plus vite vient l’accoutumance et donc la non perception de l’innommable. De nos jours la dictature de l’émotion télévisuelle nous porte à ne plus nous appartenir, à ne plus voir la France qu’a travers l’égocentrisme maladif d’un chef d’Etat prenant en otage le pays tout entier dans sa fuite permanente, angoissée et pathétique face à la finitude de sa condition d’humain.

Sarah Pétrovna Struve