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Montée des eaux de 70 mètres : vers un changement de civilisation.

Publie le jeudi 8 mai 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

En Indonésie, en Birmanie, en Louisiane, au Yucatan, la terre cède ponctuellement mais brutalement du terrain face aux eaux de la mer ou du ciel. La forme du monde est en train de changer. Mais est-ce seulement sa forme ? Tout ce que l’on sait, c’est que le tracé des littoraux, donc la physionomie des continents aura fortement changée dans quelques décennies. Quelle ampleur peut-on envisager pour ce changement, pour un horizon qui nous intéresse (2100) qui nous inquiète (2030) ou qui nous terrorise (2012) ? Quelle ampleur maximale peut-on redouter et à quel rythme l’eau est elle censée monter ?

de Emmanuel Lézy Maître de Conférence en Géographie à l’Université de Paris X Nanterre et membre du Laboratoire GECKO (Laboratoire de Géographie Comparée des Nords et des Suds).

Pendant longtemps, les chiffres proposés pour la montée des eaux envisagée restèrent inférieur au mètre pour le 21° siècle [1].
L’Hypothèse d’une montée du niveau mondial des eaux de 60 à 80 centimètres restait liée à une incapacité catastrophique à gérer, sur le moyen terme, la production humaine de gaz à effets de serre. Cette estimation reposait sur deux équations et un postulat. La première équation est connue, c’est celle d’Archimède, résumée sur le zinc par la formule dite « du glaçon dans le verre » : lorsque le glaçon fond, il noie le Ricard mais ne fait pas déborder le verre.

C’est ici qu’intervient le postulat. Seul l’hémisphère Nord, pensait-on, très continental et très urbanisé, déboisé et industrialisé, voit augmenter sa température moyenne et fondre ses glaces. Dans l’hémisphère Sud, on a longtemps cru que la tendance était à l’engraissement des glaciers antarctiques. « En 2001 Le Groupe Intergouvernemental d’Etude du Changement Climatique avait prévu une augmentation du niveau de la mer comprise entre 11 et 77 cm d’ici la fin du siècle, mais considérait que la contribution des glaciers de l’Antarctique à ce phénomène serait peu significative » [2]

La deuxième équation est donc= -Arctique+Antarctique=0 Du coup, on limitait l’augmentation du niveau des eaux, consécutive au réchauffement climatique à la seule dilatation de l’eau sous l’effet d’un réchauffement estimé le plus souvent à 2°. Cette augmentation devait se faire de façon très progressive et n’était pas supposée faire sentir ses effets, d’ici la fin du siècle ailleurs que sur les îles du Pacifique, au Bengladesh et dans quelques villes européennes littorales, comme Venise, Arles ou Marseille.

Les données globales de l’équation ont changé assez brutalement, confirmant chaque fois les pires hypothèses. Tout d’abord, le Groenland, glacier terrestre, que l’on pensait épargné, vit ses eaux fondre à grande vitesse. Pour l’instant, le cœur du glacier a tendance à emmagasiner des eaux, mais la périphérie fond à très grande vitesse. Si le Groenland était entièrement débarrassé de ses eaux, le niveau moyen des océans grimperait de 7 mètres. Sur l’ensemble des glaciers terrestres, « En 2006 la perte d’épaisseur a atteint 1,5 mètres alors que la moyenne n’était que de 30 cm par an dans les années 1980 » [3].

Par ailleurs, l’Antarctique occidental, que l’on pensait stable révèle une fusion accélérée de ses glaciers. En 1995 le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km se décrochait puis se fragmentait en icebergs dans la mer de Weddel. Sur la face ouest de la péninsule, le Plateau Wilkins d’une taille de 1 100 km carrés s’est détaché en 1998. Le 19 mars 2002, un satellite de la Nasa observait l’effondrement de Larsen B, d’une surface de 3850 km et 200 mètres de haut, qui contenait 720 milliards de tonnes. de glace. Le 16 mai 2002, un Iceberg de 31 km de long (C19) s’en détacha, emportant avec lui une partie des assurances scientifiques occidentales.

Faisons le point : Si tous les glaciers et la calotte glaciaire fondaient, l’élévation du niveau de la mer serait d’environ 0,5 m. La fonte de l’inlandsis du Groenland produirait 7,2 m d’élévation du niveau, et celle de l’Antarctique en produirait 61,1 m.. Par ailleurs, l’effondrement du réservoir intérieur immobilisé de l’inlandsis de l’Antarctique Ouest augmenterait le niveau de 5 à 6 m. 0,5+7,2+61,1+5= 73,8 mètres.

Une telle élévation du niveau des eaux, mesurée en mètres et non plus en centimètres, est devenu aujourd’hui non seulement un scénario possible, mais même le plus probable : celui d’une incapacité de la société humaine à s’opposer à la logique de profit économique et de maintenir sa production de CO2 sous la barre fatidique de 450 ppm.

James Hansen, qui dirige le Goddard Institute de la NASA : « Si nous conservons ce niveau de 450 ppm suffisamment longtemps, il va probablement entraîner la fonte de toute la glace - ce qui déclencherait une montée du niveau de la mer de 75 mètres. Ce que nous avons observé, c’est que l’objectif que nous avons déterminé ensemble provoquerait un désastre - un désastre garanti ». La déclaration de Hansen au Guardian [4] a fait l’objet d’un compte rendu dans le Monde qui, étrangement, néglige de relayer le chiffre de 70 mètres proposé par James Hansen.

Par la suite, de nombreux articles sur le net, ont tenté de discréditer Hansen, ses travaux et de faire oublier l’ampleur de son pronostic (exemple : http://www.climat-sceptique.com/art...

Il faut réaliser pour comprendre ces réticences, l’envergure d’une telle estimation.

70 à quatre vingt mètres d’élévation verticale, soit un immeuble de 25 étages, cela implique l’engloutissement d’une nappe de 200 kilomètres de profondeur le long du littoral. Aujourd’hui, 80% de la population mondiale vit à moins de 200 km des côtes. Le dernier cinquième se trouve au bord des fleuves, qui en cas de relèvement du niveau des eaux, ne manqueraient pas d’alluvionner en conséquence.

La montée des eaux présente, outre une dimension spatiale angoissante, une dimension temporelle à laquelle on évite de penser. A quels types de rythme, cette progression est-elle censée obéir ? La question n’est pas nouvelle et elle se pose, pourrait-on dire, depuis le déluge. Cette inondation majeure, dont on trouve des échos dans toutes les civilisations, de l’épopée de Gilgamesh aux contes amazoniens, en passant par le Chilam Balaam Maya, la Bible et les song lines Aborigènes recouvrit-elle le monde d’un seul coup ou ne toucha-t-elle que des régions localisées à des périodes très différentes ? Le monde a-t-il coutume d’être régulièrement submergé ?

On sait, au moins, qu’à une date relativement récente dans l’humanité (il y a dix à douze mille ans), la fonte des derniers glaciers du quaternaire (le Würm en Europe, Wisconsin aux Amérique) a provoqué une montée des eaux dite « transgression flandrienne » estimée à 120 m qui aurait couvert, une bande de terre littorale de 200 km de profondeur, en moyenne. Quelle proportion de la vie humaine a-t-elle engloutie alors ? Nous faignons de penser qu’elle est minime et de reconstituer l’histoire de nos ancêtres d’après ce que la vague nous en laisse deviner. On peut imaginer ce que diraient les européens du trentième siècle si nous devions subir un tel raz de marée : « la France du 20° siècle était un pays très rural, peuplée de quelques millions d’habitants, et dont la ville principale Clermont Ferrand (la seul ville de France qui n’est ni sur la côte ni sur un fleuve) comptait moins de 150 000 habitants... »

Quelles chances avons nous d’échapper aux plus sombres prédictions ? Rares sont les études misant sur une réduction de la production de gaz à effets de serre, à part en cas de grise systémique globale et de catastrophe humanitaire majeure. Il n’y a sans doute pas beaucoup d’espoir à aller chercher dans une action politique collective déterminée, associant soudain main dans la main, l’Europe, la Russie, les USA, la Chine, l’Inde et le Brésil. Autant attendre l’intervention bienveillante des extra-terrestres. Par contre, de nombreux scientifiques estiment aujourd’hui que le phénomène n’est pas nécessairement déclenché par l’homme qui ne ferait qu’en accélérer les effets et en empirer les conséquences dramatiques.

André Rouseau, du CNRS de Bordeaux affirme que le réchauffement est lié au retournement magnétique en cours : la Magnétopause qui protège la terre des vents solaires ayant tendance à se contracter, la surface d’impact est plus proche du sol ce qui provoque un réchauffement climatique et un certain stress de l’ensemble des formes de vie terrestres, humaines comprises [5]

Même si l’humanité prenait soudain conscience d’elle même et adoptait d’un seul coup l’élégance écologique du Lakota, du Dogon ou du Warlpiri, il y a peu de chances que les mouvements en cours s’inversent d’eux mêmes.

Il est peu probable que la montée des eaux annoncée pour le vingtième siècle soit progressive et uniforme. La variété des positions climatiques, topographique et sismique laisse plutôt supposer une multiplication d’évènements de type tsunami, cyclones, ouragans et typhons localisés, sporadiques et brutaux. La prise de conscience collective est d’autant plus délicate à déclencher que chaque accident est considéré comme un drame national et non une catastrophe globale.

Quelle est la morale de la fable bien ou mal comptée à 70 mètres au dessus du sol, d’une vague menaçant le monde entier comme celle qui balaya Sumatra le 26 décembre 2004 ou Nyas le 28 mars 2005 ? On raconte que sur le sable de cette île se trouvait une petite fille qui avait fait de la géographie. Une petite fille qui avait appris à l’école le cri qu’il faut pousser lorsque la mer recule anormalement loin et longtemps comme un chat qui va bondir ou comme un loup qui prend une bonne inspiration avant de souffler sur nos maisons. Ce cri qu’on pousse en cadence, à présent, dans les écoles du Japon, de Singapour, de Djakarta et de Manille c’est : RECULEZ !

Les Géographes ne sont sans doute pas les seuls à entrevoir l’ampleur de la vague économique, politique, militaire et écologique qui nous menace ou plutôt qui a déjà commencer à précipiter des pans entiers du monde dans leur fin. Mais ils ne peuvent manquer de constater que la seule consigne utile à transmettre à l’humanité, face au raz de marée, est là : reculez ! Abandonnez les zones exposées, fussent-elles riches, tournez vous vers vos intérieurs, vos ressources locales, personnelles. L’ère des circulations gratuites est sans doute bientôt révolue. Reculez vers ceux qui occupent aujourd’hui les positions que vous devrez tenir demain. Comment survit-on à la pauvreté, à l’envahissement de son pays ? Comment se chauffe-t-on sans électricité, comment trouve-t-on de l’eau, que peut-on cultiver ici, de quels animaux puis-je nourrir ? Non pas parce que cela va arriver, mais parce que cela peut arriver et que les plus urbanisés et tertiarisés d’entre nous serons les plus exposés à la vague.

Les dernières élections ont montré que personne, parmi les candidats « éligibles » ne remit en question le question de la croissance, voire de l’orientation de cette croissance. On sent bien que la dimension « réactionnaire » de l’idée de « recul », que sa puissance quasi mystique d’interpellation et que son parfum de repli stratégique sur des positions qu’il nous reste à improviser, c’est à dire au sens propre comme au figuré, de « débâcle », peuvent difficilement être admises par la gauche « classique » de confession laïque et positiviste. C’est donc logiquement la droite, avec son « Grenelle de l’écologie », qui va récupérer le slogan pour en faire un ordre de bataille.

En 1972, devant des menaces écologiques aussi sévères à l’échelle japonaise qu’elles le sont aujourd’hui à celle du globe, le premier ministre Tanaka Kakuei, lourdement remis en question par la population, s’engagea à lancer une politique de rupture avec le modèle industriel capitaliste et de « réconciliation » avec la Terre et avec le peuple japonais. Il fallait, une fois de plus, « ressouder » l’archipel face à la grande vague qui le menaçait. Ce radical changement d’orientation supposait bien sûr un investissement énorme qui serait financé par une production redoublée de l’industrie lourde. En prétendant défendre les intérêts écologique on finança la reprise industrielle à la veille de la première crise pétrolière.

C’est en partie la conséquence de cette gabegie, de ce détournement d’attention écologique qui expliqua l’incapacité de la ville de Kobé à supporter, en 1995, un tremblement de terre que son architecture avait, officiellement anticipé. Il y a fort à parier, dans le contexte actuel que les gouvernements du monde ne seront pas moins capables de détourner à leur profit l’émotion ressentie par la population mondiale aujourd’hui. On nous annonce que chaque seconde, un pauvre meurt de faim, de soif ou de noyade aux portes de nos villes et que leurs blanches murailles sont menacées à nouveau par la misère, la guerre, la maladie et la montée des eaux ! Il est clair que la panique millénariste pourrait à très court terme s’avérer aussi dangereuse que le réchauffement climatique et servir les intérêts d’un groupe voire justifier l’extermination d’une partie de l’humanité au profit de la survie (et de l’asservissement) de l’autre partie. A moins que la dramatisation de la situation ne fasse de quelqu’un comme Bové un Evo Moralès français, il est peu probable que l’état ne soit à nos côtés dans cette lutte. Nous devrons survivre sans lui, voire malgré lui.

Mais le blocage de la situation politique et économique ne doit pas nous tétaniser. C’est à une autre échelle que les individus doivent penser, à l’échelle de la famille, de l’immeuble ou du lotissement, à celle de la communauté Internet aussi dont l’apparition récente doit être un outil d’information, et d’organisation pour envisager les formes d’adaptation possibles en cas de problème majeur.

Peut-être la priorité a-t-elle un jour été de ne pas paniquer les populations. Peut-être personne ne parvient-il a débrancher la pompe à morphine de nos comportements routiniers. Peut-être a-t-on réellement cru que « des petits gestes simples » allaient « sauver la planète ». Ceux qui y croient encore aujourd’hui ne sont pas les mieux informés. Nous avons devant nous quelques années pour choisir la forme que nous désirons donner à la société de demain. Selon qu’elle aura été organisée ou non, la survie de nos sociétés se fera dans un certain ordre ou dans la débâcle. « La civilisation européenne, demandait Gandhi ? Oui, ce serait une bonne idée ! » Il faudra peut-être nous résoudre à voir sa disparition avant que certains n’en aient vu la naissance.

Notes :

[1] Un exemple parmi d’autres : SCIAMA, Yves, 2005, Le changement climatique, une nouvelle ère sur la Terre, Larousse, Petite Encyclopédie : « hausse estimée à 50 cm à l’horizon 2100 ».

[2] Contre Info : Les glaces de l’antarctique fondent plus vite que prévu

[3] Rapport du PNUE : La fonte des glaciers s’accélère

[4] James Hansen : l’objectif actuel de CO2 est dramatiquement trop élevé

[5] André Rousseau : A New Global Theory of the Earth’s Dynamics : a Single Cause Can Explain All the Geophysical and Geological Phenomena.

http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1958

Messages

  • à Emmanuel Lézy : N’y a t-il pas également un problème de démographie, démographie et pollution ne sont elles pas intimement liées ? Sachant que le rejet des gaz à effet de serre est dû soit à la fabrication des produits que nous consommons, soit à cette consommation elle-même, n’y aurait-il pas urgence à dénataliser les pays les plus riches (les plus consommateurs) ? La décroissance suppose une prise de conscience des habitants des pays industrialisés, un changement radical des habitudes et du mode de vie... C’est marrant, parce que j’ai plutôt le sentiment qu’on cherche à repeupler le pays, et ce, depuis longtemps...

  • 70 centimètres c’est un changement de civilisation ; 70 mètres c’est LA FIN de la civilisation ! Une fois de plus tout est question d’UNITE...

  • Il y a une chose qui me choque dans cet article "scientifique", c’est l’emploi du terme "une vague" qui va recouvrir etc etc.. C’est faire du sensationnalisme et l’article n’a pas besoin de celà .

  • La montée des eaux noie inexorablement les îles des Sundarbans.

    Les habitants de cet archipel de plus de cent îles, à cheval sur l’Inde et le Bangladesh, menacé par le réchauffement, ont commencé à être déplacés. C’est ici que nous habitions », soupire Ali en posant son regard sur des troncs de cocotiers déchiquetés, à moitié engloutis par la mer. Les conséquences du réchauffement climatique et de la montée du niveau des mers sont déjà bien visibles dans les îles Sundarbans, un archipel situé dans le delta du Gange que se partagent l’Inde et le Bangladesh.

    http://www.lemonde.fr/cgi-bin/ACHAT...

    Estimé à 25 millions de personnes début 2008, rien que pour les réfugiés climatiques, par la député européenne Hélène Flautre (Verts), le nombre d’écoréfugiés est en augmentation constante.

    Le terme « réfugiés climatiques » a été utilisé pour la première fois par les photographes et journalistes du Collectif ARGOS, basé à Paris, qui avaient commencé leurs investigations sur ce sujet en 2002.

    Les Nations unies (ONU) évaluent à 50 millions le nombre d’habitants qui pourraient être contraints de quitter leur lieu de vie en raison des conséquences du changement climatique (avancée du désert de Gobi en Chine, inondations au Bangladesh et dans le delta du Nil, submersion d’archipels comme les îles Tuvalu. D’ici à la fin du siècle, le nombre des réfugiés climatiques pourrait être porté à 150 millions.

    À ce jour, il n’existe pas de statut défini juridiquement pour les réfugiés écologiques dans le droit international auquel cette nouvelle catégorie de réfugiés impose des défis nouveaux. L’ONU appelle néanmoins à la reconnaissance d’un statut juridique pour les réfugiés environnementaux, sur le même mode que les réfugiés politiques.

    Montée des eaux :

    Océanie :

    Les habitants de l’atoll de Carteret sont considérés comme les premiers écoréfugiés officiels, qui ont été obligé de migrer à cause de la montée du niveau de la mer attribuée au réchauffement climatique : dix familles ont été prises en charge par le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée à partir de 2005. Depuis 2001, les habitants des Tuvalu tentent de négocier avec le gouvernement néo-zélandais leur accueil.

    Asie :

    En 2005, la moitié de l’île de Bhola, au Bangladesh, a été engloutie par les eaux, catastrophe à la suite de laquelle 500 000 personnes se sont retrouvées sans-abris. Les habitants de Bhola ont été décrits comme faisant partie des premiers réfugiés climatiques dans le monde En 2007, un scientifique bangladais affirmait : « Nous voyons déjà des centaines de milliers de réfugiés climatiques qui viennent s’installer dans des bidonvilles à Dhaka. »

    http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89...

    « Réfugiés, climatiques », édition Infolio, par le collectif Argos, 349 pages.

    Le sujet. C’est l’un des plus grands défis posés par le réchauffement climatique. Comment gérer les « réfugiés climatiques » ? D’ici à 2050, ils seront au moins 150 millions, selon l’ONU. Dégel des sols arctiques en Alaska, montée du niveau des mers aux Maldives, fontes des glaciers au Népal, intensification des cyclones aux Etats-Unis... Partout, des populations sont affectées par la modification de leurs milieux naturels. Aux quatre coins de la planète, une équipe de journalistes et de photographes est allée à la rencontre de ces nouveaux exilés pour leur donner la parole. Avec simplicité, ceux-ci racontent l’avancée des eaux, l’érosion des plages, la fonte des glaces, ou la désertification. Autant d’histoires qui dessinent déjà la disparition de cultures particulières et anticipent un déracinement sans espoir de retour.

    Les auteurs. Préfacé par Hubert Reeves et Jean Jouzel, l’ouvrage est signé par le collectif Argos, qui regroupe des journalistes indépendants, rédacteurs et photographes, engagés dans une démarche documentaire autour des enjeux sociaux et environnementaux mondiaux.

    L’avis. Neuf escales, neuf reportages constitués de textes et de photos, une maquette soignée, le livre est magnifique, à petit prix. Ni scientifique ni larmoyant, il déroule un voyage émouvant. Ce sont de vraies tranches de vie face à des bouleversements naturels qui affectent des communautés très structurées. On est très loin et très près des débats d’experts sur les gaz à effet de serre.

    http://www.lesechos.fr/info/analyse...

  • Je vous trouve très optimiste. Il y a quelques observations récentes qui sont passées un peu inaperçues.
    Une mission scientifique a réalisé un carrotage sous la banquise dans l’Arctique et a découvert qu’il y a 55 millions d’années la température de l’eau y était de 24 degrés. A cette époque un climat tropical régnait sur toute la Terre.
    D’autre part, deux missions scientifiques ont observé séparément des dégagements de méthane très importants dans l’Arctique. Il est possible que le processus d’emballement de l’effet de serre soit déjà engagé. Je veux dire par là que même si nous arrêtions toute consommation de combustible fossile, ce processus se déroulerait. S’il n’est pas déjà engagé, puisque nous continuons à consommer de la même façon, il est probable qu’il va bientôt s’engager.
    D’autre part, vous parlez d’une augmentation du niveau des mers de 70 m., dû à la fonte des glaces, ce qui serait le cas si la température au pôle atteignait un tel niveau. Mais il faudrait y ajouter l’augmentation dû à la dilatation de l’eau. On devrait atteindre, voir dépasser les 100 m.
    Christian Camus