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Mumia Abu Jamal : De l’Amérique de Bush à celle d’Obama !

Publie le mardi 7 avril 2009 par Open-Publishing

La Cour suprême des Etats-Unis a refusé, lundi 6 avril, de se saisir de la requête de Mumia Abu Jamal, icône de la lutte contre la peine capitale, qui demandait l’organisation d’un nouveau procès au motif que la sélection du jury qui l’a condamné à mort en 1982 était raciste.

La requête déposée par son avocat, Robert Bryan, rappelait à la plus haute juridiction des Etats-Unis que dix des quinze récusations de l’accusation au moment du procès concernaient des jurés noirs et que le jury final comptait dix Blancs pour deux Noirs. " Quand on remonte à l’époque de la condamnation de Mumia Abu Jamal, il y avait un racisme notoire dans la manière de composer les jury. On éliminait les jurés noirs", confirme Anne Denis, membre de la coordination abolition de la peine de mort d’Amnesty International, jointe par Le Monde.fr. Il s’agissait de la dernière chance pour l’un des plus célèbres condamnés à la peine capitale des Etats-Unis, dans le couloir de la mort en Pennsylvanie depuis 27 ans et qui a toujours clamé son innocence, de voir la procédure de sa culpabilité remise en cause.

UN CAS EMBLÉMATIQUE

Anne Denis, explique n’être "pas très étonnée de cette décision" : "La Cour suprême est encore marquée par l’administration précédente", ajoute-t-elle. Reste que le cas de Mumia Abu Jamal est devenu emblématique aux Etats-Unis et de nombreuses associations américaines et internationales militaient en sa faveur depuis des années. Cette décision sonne comme un retour en arrière alors même que de plus en plus d’Etats américains ont aboli la peine capitale et que d’autres pratiquent un moratoire de fait sur les exécutions.

Pour l’instant, Mumia Abu Jamal ne peut pas être exécuté. Un jugement en sa faveur avait été rendu en mars 2008, par une cour d’appel de Pennsylvanie qui avait annulé sa condamnation à mort. Mais cette cour n’avait pas remis en cause le jugement sur sa culpabilité. De plus, l’Etat de Pennsylvanie avait fait appel de cette décision devant la Cour suprême des Etats-Unis. Cette dernière ne s’est pas encore prononcée sur cette question précise. Si elle revient sur le jugement de la cour de Pennsylvanie, Mumia Abu Jamal n’aura plus qu’à attendre une nouvelle date d’exécution. En revanche, si la Cour suprême confirme ce jugement, un tribunal lui attribuera une nouvelle peine.

Ex-journaliste radio et militant des "Black Panthers", un mouvement révolutionnaire afro-américain formé en 1966 aux Etats-Unis, et aujourd’hui âgé de 54 ans, Mumia Abu Jamal a été condamné pour le meurtre en 1981 du policier Daniel Faulkner.

Pour en savoir plus :

 un rapport d’Amnesty International revenait en 2000 sur le déroulement du procès et l’atmosphère qui régnait à l’époque en Pennsylvanie.

 le site du collectif français pour le soutien à Mumia Abu Jamal.