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Nicolas Sarkozy essaye de maintenir le cap (quot. luxembourg)
Publie le mercredi 20 juin 2007 par Open-PublishingNicolas Sarkozy essaye de maintenir le cap
36 heures après le second tour des élections législatives qui ont vu la confortable victoire de la droite présidentielle, mais un très vif sursaut de la gauche socialiste et de ses alliés, la composition du nouveau gouvernement français a été rendue publique lundi à la mi-journée.
De notre correspondant Frédéric Barois, Paris
Comme le veut la tradition, c’est le secrétaire général de la Présidence de la République qui a donné connaissance de la liste des ministres et des secrétaires d’Etat. Claude Guéant, très proche collaborateur du président Sarkozy a ainsi mis fin au suspense entourant le remplacement d’Alain Juppé.
Surtout, maintenir le cap et ne pas donner l’impression que la droite française, malgré son incontestable victoire est sortie quelque peu groggy du second tour des législatives. Ainsi peut-on analyser les annonces faites sur le perron de l’Elysée par Claude Guéant.
La principale question était de savoir si le successeur du ministre de l’Environnement Alain Juppé, démissionnaire car battu à Bordeaux, aurait le titre de ministre d’Etat qu’on pensait dû à l’ancien premier ministre en raison de son poids politique et de sa longue trajectoire. Nicolas Sarkozy a choisi de ne pas modifier d’un iota le profil de son gouvernement. Un gouvernement ayant pour numéro deux et ministre d’Etat le ministre de l’Eenvironnement et du Développement durable, que ce soit Alain Juppé ou Jean-Louis Borloo, conformément aux engagements pris pendant la campagne présidentielle par Nicolas Sarkozy.
En nommant à ce poste Jean-Louis Borloo, le président de la République fait d’une pierre deux coups. D’abord, il maintient la géométrie gouvernementale. Mais surtout, il fait l’impasse sur les troubles nés de l’affaire de la TVA sociale. C’est en effet à Jean- Louis Borloo que de nombreux observateurs et responsables de l’UMP attribuent la bourde commise au soir du premier tour qui, au soir du second, aurait fait perdre une cinquantaine de sièges à la majorité présidentielle.
„Ni putes ni soumises“ au gouvernement
Une fois cette modification effectuée, il fallait remplacer Jean- Louis Borloo à l’Economie. C’est la ministre de l’Agriculture, Christine Lagarde qui hérite de Bercy, elle même remplacée à l’Agriculture par l’ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement Raffarin, Michel Barnier. C’est la première fois en France qu’une femme arrive à Bercy. Mais surtout, Nicolas Sarkozy aura poursuivi sa stratégie d’ouverture vers la gauche. Admirateur de Tony Blair, Jean-Marie Bockel, sénateur-maire socialiste de Mulhouse hérite du secrétariat d’Etat à la Coopération et à la Francophonie. Avec Bernard Kouchner et le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet, c’est le troisième socialiste à entrer au quai d’Orsay.
Dernière nomination et seule réelle surprise de ce nouveau gouvernement, si l’on excepte l’irruption en politique du sélectionneur de l’équipe de France de rugby, Bernard Laporte, Fadela Amara, fondatrice de l’association „Ni putes ni soumises“, traditionnellement très proche du PS, arrive au secrétariat d’Etat chargé de la politique de la ville. Elle devra utiliser son carnet d’adresses dans les banlieues des grandes villes françaises pour tenter d’y faire passer la politique du président Sarkozy.