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Non au régime d’exception, pour un état d’urgence sociale" - Texte de l’appel parisien
Publie le mercredi 16 novembre 2005 par Open-Publishing2 commentaires
NON AU REGIME D’EXCEPTION
POUR UN ETAT D’URGENCE SOCIALE
On ne répond pas à une crise sociale par un régime d’exception. La responsabilité fondamentale de cette crise pèse, en effet, sur les gouvernements qui n’ont pas su ou voulu combattre efficacement les inégalités et les discriminations qui se cumulent dans les quartiers de relégation sociale, emprisonnant leurs habitants dans des logiques de ghettoïsation. Elle pèse aussi sur ces gouvernements qui ont mené et sans cesse aggravé des politiques sécuritaires, stigmatisant ces mêmes populations comme de nouvelles « classes dangereuses », tout particulièrement en ce qui concerne la jeunesse des « quartiers ».
Nous n’acceptons pas la reconduction de l’état d’urgence. Recourir à un texte provenant de la guerre d’Algérie à l’égard, souvent, de Français descendant d’immigré, c’est leurs dire qu’ils ne sont toujours pas français. User de la symbolique de l’état d’urgence, c’est réduire des dizaines de milliers de personnes à la catégorie d’ennemis intérieurs. Au-delà, c’est faire peser sur la France tout entière et sur chacun de ses habitants, notamment les étrangers que le gouvernement et le président désignent déjà comme des boucs émissaires, le risque d’atteintes graves aux libertés. Le marquage de zones discriminées par l’état d’urgence n’est pas conciliable avec l’objectif du rétablissement de la paix civile et du dialogue démocratique.
Nous n’acceptons pas le recours à des procédures judiciaires expéditives, voire à une « justice d’abattage », alors qu’en même temps la même justice prend son temps pour élucider les conditions dans lesquelles sont morts Bouna et Zied à Clichy-sous-Bois.
Restaurer la situation dans les « quartiers » et rétablir le calme, c’est d’abord restituer la parole à leurs habitants. Des cahiers de doléance doivent être discutés, ville par ville. C’est, ensuite, ouvrir une négociation collective pour mettre en œuvre des actions de rétablissement de l’égalité : cela implique l’adoption d’une véritable loi de programmation et que cessent les mesures de saupoudrage ou, pire encore, les marques de mépris, comme la stigmatisation des familles ou la transformation de l’apprentissage en mesure de relégation scolaire précoce. Une solidarité nationale authentique doit être au rendez-vous de la reconstruction du tissu social dans les banlieues.
C’est, surtout, mettre en œuvre, dans la réalité, une réelle politique nationale de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits.
Nous affirmons qu’il y a là une véritable urgence nationale : il faut substituer à l’état d’urgence policier un état d’urgence sociale.
Rendez-vous le mercredi 16 novembre, à 18h30, place Saint-Michel à Paris, pour dire notre refus de ce régime d’exception et pour exiger une autre politique.
Signataires :
Act Up-Paris, Les Alternatifs, Alternative citoyenne, L’appel des cent pour la paix, ATMF, Association des citoyens originaires de Turquie (ACORT), Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM), Association des Tunisiens en France, ATTAC-France, Une Autre voix juive, Cedetim-Ipam, CGT, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT), Coordination Antividéosurveillance d’Ile-de-France, Coordination des collectifs AC !, Droit Au Logement, Droits devant !, Droit Solidarité, FASTI, FCPE, Fédération anarchiste, Fédération SUD-Etudiant, Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), FIDH, FSU, GISTI, LCR, Ligue des droits de l’Homme, Marches européennes, Mouvement des Jeunes Socialistes, Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP), Mouvement de la Paix, MRAP, No-vox, Les Oranges, Les Panthères roses, PCF, Rassemblement des associations citoyennes de Turquie (RACORT), Réseaux citoyens de Saint-Etienne, Souriez-Vous-Êtes-Filmé-es !, Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, Syndicat National des Médecins de Protection Maternelle et Infantile, UNEF, Union démocratique bretonne (UDB), UNL, UNSA, Union syndicale Solidaires, Union des syndicats parisiens de la CNT (CNT-RP), Vamos !, Les Verts.
Messages
1. > Non au régime d’exception, pour un état d’urgence sociale" - Texte de l’appel parisien, 16 novembre 2005, 07:40
Il faudrait que les intermittents qui manifestent ce même jour à 15h s’associent à ce rassemblement . Il y a urgence à s’unir contre un gouvernement qui met gravement en péril les libertés .
2. Il manque des associations..., 16 novembre 2005, 08:25
Face aux émeutes provoquées par l’exclusion des jeunes de banlieue, souvent d’origine étrangère, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de décréter l’état d’urgence en promulguant une loi datant de 1955, votée lors de la guerre d’Algérie. Ces mesures d’exception ont déjà été utilisées il y a 50 ans contre les familles de nombreux jeunes d’origine algérienne en révolte contre l’exclusion dont ils sont victimes. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, la loi ne se limite pas aux couvres-feu ponctuels décrétés par des préfets, mais peuvent entraîner des interdictions de séjour, des assignations à résidence, des fermetures de lieux de réunions, l’interdiction de réunions et de rassemblements (déjà appliquée), des perquisitions de nuit et même l’octroi de compétences civiles aux juridictions militaires.
L’Union Juive Français pour la Paix a déjà signé un communiqué commun le 8 novembre, qui conclue : « Les banlieues n’ont pas besoin d’état d’exception : elles ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d’égalité. »
Une manifestation aura lieu demain, 16 novembre à Paris contre l’état d’urgence. Cette initiative est appelée par plus d’une quinzaine d’associations, de syndicats et de partis (Alternatifs, Alternative Citoyenne, Alternative Libertaire, ATMF, Cedetim, DAL, Droits Devants, FA, FSU, LDH, Mouvement pour la Paix, Mars, MRAP, PCF, Solidaires, Verts).
L’UJFP s’associe à cette mobilisation et invite ses membres et sympathisants à y participer afin de faire entendre une voix juive contre la répression et pour le nécessaire effort de solidarité afin de briser le cercle vicieux de l’exclusion et des violences urbaines.
Rassemblement demain, le mercredi 16 novembre à 18h30 à la Place St-Michel (M° et RER St-Michel). La manifestation se dirigera ensuite vers le Sénat.
Union juive française pour la paix (UJFP)
21 ter, rue Voltaire
75011 PARIS
Tél. : 01 42 02 59 76
Fax : 01 42 02 59 77
salutations militantes
Patrice Bardet