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Nous avons dû attendre deux ans ...

Publie le dimanche 8 février 2004 par Open-Publishing

COMITE VERITE ET JUSTICE POUR GENES
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communiqué de presse

Intervention de Lorenzo Guadagnucci, auteur de "Nous de la Diaz", membre du Comité Vérité et Justice pour Gênes

"Nous avons dû attendre deux ans et demi mais aprés l’ordonnance d’acquittement pour la dernière accusation en suspens, nous sortons la tête haute de ces évènements. On ne peut pas en dire autant des policiers qui participèrent à cette opération. Ceux qui exécutèrent matériellement toutes les violences s’en sont tirés parcequ’ils ont agi le visage couvert : les agents étaient déguisés et il n’a été possible d’ identifier aucun des cogneurs. Aujourd’hui sont sous enquête des chefs d’escadron, des fonctionnaires et des dirigeants, en tout trente personnes qui seront probablement jugées. Certains sont en train d’essayer, en se cramponnant à des chicanes formelles, de retarder les temps du procés par le déplacement du dossier à un autre tribunal. Aucun des dirigeants surtout n’a eu le courage civil d’affronter l’enquête de la seule façon acceptable pour un serviteur de l’Etat qui ait du respect pour les institutions qu’il représente, c’est-à-dire en démissionnant de ses hautes charges au sommet de la police d’Etat.

J’ai un souvenir trés net de cette nuit. A peine sorti de la Diaz, ligoté à un brancard , les deux bras dans des attelles, tandis que je traversais la cour de l’école au milieu de quelques dizaines de policiers portant casques et matraques, au milieu de gens blessés et qui perdaient du sang, je me souviens bien d’avoir remarqué un groupe de personnes en costume-cravate. Ils parlaient entre eux, téléphonaient, donnaient des ordres, ainsi habillés et agissant de cette manière on aurait dit des martiens. Aujourd’hui, je sais qui ils étaient. Il suffit de parcourir la liste des enquêtés dans l’enquête contre les policiers pour le blitz à la Diaz. J’ai honte en tant que citoyen pour la conduite de ces personnes aprés cette nuit. Plutôt que de reconnaître l’évidence des faits et d’affronter de manière responsable les procès sans occuper les postes de pouvoir qu’ils conservent encore, ils tentent d’échapper à la justice.

J’ai honte en pensant qu’ un grand nombre d’entre eux, malgré l’enquête ouverte et le procèes imminent ont même été promus à des charges encore plus prestigieuses et délicates. Avoir participé à une opération lâche et illégale qui s’est achevée par 93 arrestations effectuées en falsifiant les preuves et par plus de 80 blessés a été évidemment jugé par quelqu’un comme un titre de mérite, à récompenser par une promotion. Mais bien que les sièges qu’ils occupent soient importants, ces personnes ne peuvent pas marcher la tête haute comme nous, nous l’avons toujours fait".

Lorenzo Guadagnucci