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Odile Jacob conteste en justice la vente d’Editis

Publie le lundi 14 juin 2004 par Open-Publishing
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Les éditions Odile Jacob attaquent en référé le groupe Lagardère pour contester les conditions dans lesquelles le deuxième éditeur français Editis a été vendu à Wendel Investissement, comme l’indiquent Les Echos du 14 juin. Depuis que la société d’Ernest-Antoine Seillière est favorite dans le dossier, plusieurs voix s’élèvent - mais généralement de façon confidentielle - pour s’indigner des informations privilégiées dont celle-ci aurait bénéficié par rapport à ses concurrents.

L’audience aura lieu, mercredi 16 juin, au tribunal de commerce de Paris.

Les éditions Odile Jacob étaient candidates à la reprise d’Editis avec le fonds d’investissement Providence Equity et une banque française. Ils ont eu accès au mémorandum d’information rédigé par les équipes de BNP Paribas, banque-conseil de Lagardère dans la vente, qui leur a permis de faire une offre indicative qui devait être finalisée après avoir eu accès à des renseignements plus précis dans le cadre de "data-rooms". BNP Paribas leur avait indiqué qu’ils seraient retenus pour ce deuxième tour qui n’a finalement pas eu lieu. Au moment où les candidats s’y préparaient, Lagardère a annoncé, le 19 mai, qu’il ouvrait des négociations exclusives avec Wendel Investissement, avant d’aboutir à un projet de vente qui reste soumis à l’autorisation des autorités de la concurrence de Bruxelles et à la consultation des salariés (Le Monde des 20 et 29 mai).

CHANGER LES PROCÉDURES

Les éditions Odile Jacob demandent au tribunal la suspension du processus de vente, jusqu’à ce que la Commission européenne se prononce, et l’accès, pour les principaux candidats, aux informations dont a bénéficié Wendel Investissement. Eurazeo, Gallimard et Média-Participations faisaient également partie des finalistes virtuels.

Odile Jacob, comme les autres candidats éditeurs, estime que le choix de Wendel s’appuie sur la volonté du groupe Lagardère de ne pas avoir un concurrent trop important pour sa filiale Hachette Livre. Média-Participations avait même fait une offre - qui restait indicative - supérieure à celle de Wendel Investissement (680 millions d’euros contre 660 millions pour Wendel). Le président d’Editis, Alain Kouck, comme le directeur de Wendel, Jean-Bernard Lafonta, ont affirmé qu’Editis voulait redevenir "le leader de l’édition francophone".

Le groupe Lagardère se dit serein sur l’issue de la procédure engagée par Odile Jacob. La Commission européenne a été régulièrement informée des conditions du processus de vente. Enfin, le mémorandum d’information de la BNP précisait que le vendeur pouvait changer les procédures et négocier avec l’un des candidats. Dans un entretien au magazine professionnel Livres Hebdo du 11 juin, le responsable de la direction de la concurrence à Bruxelles Claude Rakovsky, précise : "C’est Lagardère qui organise la vente, pas la Commission européenne. Sur le dossier qui nous sera présenté, nous aurons uniquement à évaluer les capacités du repreneur à conduire une concurrence efficace."

Alain Salles

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