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Ôter le genre aux vêtements !

Publie le vendredi 22 octobre 2010 par Open-Publishing

Ôter le genre aux vêtements !

Désexualiser les vêtements cela signifie que tout type de vêtement peut être porté par un homme ou une femme donc sans considération de genre. Un homme pourrait alors porter une jupe.

Un symbolisme de genre tomberait à cette occasion, ce qui n’est pas rien. Cela ne signifiera pas que le vêtement sera alors porté massivement de la même façon et avec les mêmes effets sociaux. Il restera toujours une différence de genre. Contradiction avec le propos précédent ? Non on ne saurait confondre les symboles de séduction avec les symboles du pouvoir même si les deux sphères se recouvrent.

Qu’un homme porte une jupe pourquoi pas ? Il y aura toujours des hommes qui auront, une fois le fait un peu acclimaté, un avantage de séduction et d’autres non. Par exemple, un homme qui porte un mini short en jean ras-du-cul sur des jambes fines mais musclées et bronzées toute l’année du fait de la course à pied attire le regard. Lequel ? Il peut y avoir le regard esthète qui apprécie la proportion des formes. Au-delà, cette tenue peut tout à la fois attirer le regard sexualisant (mais non sexiste) des femmes et la critique réprobatrice des individu(e)s plus stricts sur la normalité ordinaire. Il en va ainsi comme à chaque fois que l’on quitte les chemins balisés du conformisme vestimentaire.

Le conformisme peut être plus ou moins strict. La de-sexualisation du vêtement ne saurait aboutir à une uniformisation des pratiques corporelles. Certaines femmes pensent que le sein nu aboutirait à désexualiser le regard des hommes sur les seins. Gageons que ce ne serait pas chose facile et qu’en cas de réussite le regard sexualisant se porterait ailleurs. Nécessairement. Cela n’est pas une assertion valable pour tous les hommes mais une assertion globale. En outre une désexualisation totale ne semble pas plus désiré pour les femmes que pour les hommes. Ce qui importe c’est l’évitement des propos sexistes et une certaine maîtrise du regard sexualisant. Il faut respecter l’autre regardé et ne pas insister si le regard gêne.

L’uniformisation n’existe réellement que dans les sociétés totalitaires. Un camouflage de l’aspect sexué du corps des femmes est imposé par les hommes. Et même en ce cas il y a tout lieu de penser que ce ne saurait être durable. La contrainte des corps éclate tôt ou tard pour exprimer un besoin de liberté. Dans l’autre sens une volonté de dénuder les femmes existe chez les hommes mais il n’y a pas de société ou on les poussent de force à se mettre nue. Il y a quand même une grosse exception avec les micro-société que sont la prostitution et la pornographie. On peut y ajouter dans un autre genre la publicité. Nous sommes dans des sociétés qui ont pour religion le marché mais qui ne sont pas pour autant totalitaire. Les femmes et les hommes restent encore libres de laisser ou non du "cerveau disponible" à la publicité marchande.

Le port de la jupe chez une femme peut attirer un regard sexualisant non sexiste ou un regard répulsif en fonction des formes des jambes, de la longueur de la jupe (en-dessous ou au-dessus du genoux) mais aussi en fonction de la présence de poils. De nombreuses femmes qui apprécient un regard masculin positif mais sans remarques sexistes ne vont pas se laisser pousser les poils. Les poils sur les jambes sont peut-être plus critiqués encore que le voile islamique ! Et cela vaut tout autant pour les femmes que pour les hommes.

Quand au port du pantalon par les femmes, il n’est pas neutre non plus. On sait que les hommes remarquent si vous portez ou non un string. Porter de façon visible une culotte ordinaire n’est sans doute guère séduisant mais le port d’un string ne signifie pas non plus que vous êtes en manque irrépressible d’hommes !

La séduction ne saurait se contenter d’effets purement spirituels dégagés de la personnalité de chacun ou chacune . Ces derniers sont importants en termes de maîtrise des instincts et de comportements civilisés mais la séduction charnelle et corporelle a elle aussi sa place. Ce qui importe surtout c’est qu’elle se déploie dans un cadre pacifique et de respect.

AM KERZAKOFF