Accueil > Plus d’un million de manifestants dans la rue, selon la CGT
Plus d’un million de manifestants dans la rue, selon la CGT
Publie le mercredi 5 octobre 2005 par Open-PublishingSatisfaits de leur journée de mobilisation mardi, avec plus d’un million de personnes dans les rues selon la CGT et des grèves dans de nombreux secteurs, les syndicats demandent désormais au gouvernement et au patronat d’ouvrir des négociations sur les salaires et la politique de l’emploi. Et de brandir la menace de suites à ce mouvement.
Comme le 10 mars dernier, la manifestation organisée à Paris mardi après-midi a rassemblé 30.000 personnes selon la police, 150.000 de source syndicale, entre la place de la République et celle de la Nation, derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire : "Ensemble pour l’emploi, le pouvoir d’achat, les droits des salariés du public et du privé".
La CGT estime que 1.147.290 manifestants ont défilé dans 150 villes de France, selon un "décompte provisoire", et parle d’un "succès incontestable" avec une forte présence des salariés du privé. Selon la DGPN (Direction générale de la police nationale) toutefois, les manifestations n’ont rassemblé que 470.000 personnes en France.
"Je ne vois pas d’autres solutions pour le gouvernement et le patronat que celle d’apporter des solutions claires et rapides aux revendications posées. Si les pouvoirs publics et le MEDEF restent sourds, il nous appartiendra d’envisager l’organisation d’autres rendez-vous coordonnés", a déclaré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, présent dans le défilé parisien.
Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a donné, de son côté, quinze jours au gouvernement pour répondre au mécontentement.
"J’écoute le message que nous adressent les Français. Tout le gouvernement écoute le message que nous adressent les Français", a pour sa part assuré le Premier ministre devant les députés, sans toutefois apporter de réponse nouvelle sur le fond des revendications syndicales. "Nous voulons répondre à leurs inquiétudes à leurs aspirations. Ils veulent des résultats et nous nous battons pour cela", a-t-il dit.
Cette journée d’action interprofessionnelle à l’appel de tous les syndicats a été marquée par de nombreuses grèves dans les transports avec un trafic très perturbé en région parisienne à la SNCF, et des grèves plutôt bien suivies dans de nombreuses villes en province. A Paris, la mobilisation a été plus mitigée du côté des agents de la RATP, avec en moyenne plus de la moitié des métros et des bus assurés.
Et si des appels ont été lancés dans tous les secteurs, les mouvements les plus importants ont été observés dans les services publics.
La direction de La Poste a ainsi compté 15% de grévistes. Le gouvernement, dans la Fonction publique, fait état d’une moyenne de 24,84% de grévistes contre 28,81% le 10 mars dernier, chiffre déjà contesté par les syndicats.
Dans la Fonction publique, ce sont les agents du ministère des Finances qui se sont le plus mobilisés (38,1% de grévistes), suivis des personnels du ministère de l’Emploi (36,7%) de l’Education (30,17%), du ministère des Transports (17,98%), de l’Agriculture (16,93%) ou encore des personnels de l’Aviation civile (12,99%).
Autre secteur, la direction de France Télécom a comptabilisé 26,97% de grévistes, un chiffre plus élevé que lors de la mobilisation du 10 mars.
Dans la rue, Marseille a égalé Paris mardi matin avec un défilé de 30.000 personnes selon la police, 100.000 selon les organisateurs, en présence notamment des salariés de la SNCM. On comptait également entre 26.000 et 50.000 manifestants selon les sources à Bordeaux, ou encore entre 20.000 et 35.000 dans les rues de Clermont-Ferrand.
A Grenoble, le cortège a rassemblé entre 13.000 à 15.000, et 50.000 personnes selon les sources syndicales avec au premier rang, comme à Paris derrière le "carré de tête", les salariés de Hewlett-Packard, où jusqu’à 1.240 emplois risquent d’être supprimés en France.
A Lyon, les syndicats ont réussi a faire descendre entre 11.000 et 25.000 manifestants sur le pavé, et entre 18.000 et 30.000 à Toulouse, selon les sources
Les protestataires étaient également entre 10.000 et 15.000 à Lille, 8.500 et 20.000 à Rennes, 6.000 et 12.000 à Nice, 6.500 et 15.000 à Tours, selon les sources, ou encore entre 2.000 et 6.000 à Ajaccio où quelques incidents ont émaillé la fin du défilé. La police a aussi recensé 2.900 manifestants à Strasbourg, 2.100 à Mulhouse ou encore 4.000 Nancy.
Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a rappelé que c’était "la quatrième journée de mobilisation intersyndicale depuis le début 2005, ce qui montre que jusqu’à présent, nous n’avons pas été entendus". PARIS (AP)