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Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie
Publie le mercredi 22 septembre 2010 par Open-Publishing8 commentaires

Teresa Lewis, une femme blanche de 41 ans, sera exécutée jeudi en Virginie, pour avoir commandité les meurtres de son mari et du fils de celui-ci. Les abolitionnistes dénoncent un cas d’école en montrant l’injustice de la peine de mort.
Aux Etats-Unis, où 60 condamnées patientent dans le couloir de la mort, contre 3 200 condamnés chez les hommes, l’exécution d’une femme est un fait rare.
Seules 11 femmes ont été exécutées depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976, pour 1 215 hommes.
Empocher les assurances-vie
Teresa Lewis a avoué avoir laissé ouverte, en octobre 2002, la porte de la caravane où elle vivait pour que deux complices, âgés de 19 et 22 ans, y pénétrent avant de tuer par balle son mari et le fils de celui-ci, un militaire âgé de 25 ans. L’objectif était d’empocher les assurances-vie des deux hommes.
Teresa Lewis avait rencontré ses acolytes au supermarché, l’un d’eux étant devenu son amant, et elle avait encouragé sa fille de 16 ans à entamer une relation avec le plus jeune. Tous trois ont plaidé coupable du double meurtre. Les deux auteurs ont été condamnés à la prison à vie mais Teresa Lewis - qui avait renoncé à un procès en bonne et due forme - a été considérée par son juge comme l’instigatrice des meurtres, « la tête du serpent » selon ses termes, et envoyée à la mort.
Les soutiens de cette mère de famille et grand-mère n’ont eu de cesse depuis de rappeler qu’avec un QI de 72, elle se situait à la frange de la maladie mentale, la rendant incapable de concevoir un tel plan.
Son amant a avoué mais s’est suicidé
Son amant, en revanche, qui voulait devenir tueur à gage, était doué d’une intelligence au dessus de la moyenne et a avoué dans une lettre adressée en 2003 à une amie avoir pensé les meurtres. Elle était « exactement ce que je recherchais, une salope qui s’était mariée pour l’argent à qui j’allais faire facilement tourner la tête », avait-il écrit. L’homme s’est depuis suicidé en prison
« La question n’est pas que Teresa Lewis est une femme et qu’elle devrait être traitée différemment, mais il serait extrêmement injuste que celle qui parmi les trois est la moins dangereuse pour la société, qui n’est pas davantage coupable que les autres et dont l’état mental appelle à la clémence, soit la seule à mourir pour ce crime », explique Richard Dieter, directeur du Centre d’information sur la peine de mort.
La Cour suprême a rigoureusement interdit en 2002 l’exécution de condamnés présentant un retard mental. Mais le gouverneur conservateur de Virginie, Bob McDonnell, a de nouveau refusé mardi d’accorder sa grâce et le dernier recours de la condamnée a été rejeté également dans la journée par la Cour suprême des Etats-Unis.
Le président iranien réagit
Teresa Lewis « veut vivre mais elle est en paix avec elle-même, elle dit que quoi qu’il arrive, elle sera gagnante », a assuré son avocat James Racop.
L’Etat de Virginie, le plus actif en terme d’exécutions aux Etats-Unis après le Texas depuis 30 ans, n’a pas mis à mort de femme depuis près d’un siècle. En 1912, Virginia Christian, une jeune Noire de 17 ans, était morte sur la chaise électrique.
Le cas de Teresa Lewis a fait réagir le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui a dénoncé lundi le « silence des médias » sur cette affaire, par contraste avec celle de l’Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Le cas de cette femme, condamnée à la lapidation dans une affaire mêlant adultères et participation au meurtre de son mari par l’un de ses amants, a soulevé une forte émotion en Europe et aux Etats-Unis.
Messages
1. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 10:22
ETATS-UNIS : UNE CONDAMNÉE À MORT VICTIME D’UNE INJUSTICE ?
Teresa Lewis est devenu le symbole de la lutte contre la peine de mort aux Etats-Unis. Cette quadragénaire a été condamnée à la peine capitale en 2003 pour avoir commandité les meurtres de son mari et du fils de ce dernier. Depuis, elle fait partie des 60 femmes – sur 3.260 condamnés – à patienter dans les couloirs de la mort. Et à moins que la Cour suprême des Etats-Unis ne lui accorde sa grâce - le gouverneur conservateur de Virginie, Bob McDonnell, la lui a refusée -, Teresa Lewis sera exécutée jeudi. Elle fera alors partie des rares femmes à avoir été exécutée depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976 (elles sont 11).
Trois coupables, une seule condamnée à mort
Le problème c’est que Teresa Lewis est la seule coupable dans cette affaire à avoir écopé de la peine de mort. En octobre 2002, Teresa a fait appel à deux complices pour tuer son mari et le fils de celui-ci et ainsi empocher les assurances-vie. Les trois comploteurs ont tous plaidé coupable pendant leur procès mais les deux meurtriers s’en sont sortis avec une peine de prison à vie. Teresa Lewis, considérée comme l’instigatrice, n’a pas eu cette chance. Les soutiens de cette mère de deux enfants ainsi que son avocat crient à l’injustice, d’autant que selon eux, la condamnée est à la limite de la maladie mentale ce qui l’aurait empêché de préparer un tel complot. Son amant, l’un des deux complices qui s’est donné la mort depuis, était en revanche doué d’une intelligence supérieure à la moyenne et aurait avoué avoir pensé les meurtres.
Retard mental
Selon Richard Dieter, directeur du Centre d’information sur la peine de mort, Teresa Lewis aurait finalement été la moins dangereuse du trio et n’est pas davantage coupable que les autres. Elle sera pourtant la seule à mourir pour ce crime, à moins que la Cour suprême, qui a rigoureusement interdit en 2002 l’exécution de condamnés présentant un retard mental, n’en décide autrement. Notons qu’après le Texas, l’Etat de Virginie est le plus actif en termes d’exécutions outre-Atlantique mais n’a pas exécuté de femme depuis près d’un siècle.
A.S.
http://www.elle.fr/elle/Societe/News/Etats-Unis-une-condamnee-a-mort-victime-d-une-injustice/%28gid%29/1352651
2. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 10:34
Ahmadinejad compare une Américaine condamnée à mort à Sakineh
Le président iranien a dénoncé le silence médiatique autour de Teresa Lewis, une Américaine déficiente mentale qui doit être exécutée pour participation au meurtre de son mari.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé le "silence des médias" sur le cas de Teresa Lewis, une Américaine déficiente mentale qui doit être exécutée pour participation au meurtre de son mari, comparant sa situation à celle de l’Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani.
Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une mère de famille de 43 ans condamnée en 2006 à la lapidation dans une affaire mêlant adultères et participation au meurtre de son mari par l’un de ses amants, a soulevé une forte émotion en Europe et aux Etats-Unis.
"Deux poids et deux mesures"
"Une femme est en train d’être exécutée aux Etats-Unis mais personne ne proteste", a dit Mahmoud Ahmadinejad lors d’une rencontre lundi 20 septembre avec des personnalités et des dignitaires islamiques aux Etats-Unis, selon l’agence officielle Irna.
Le président iranien, actuellement à New York pour l’Assemblée générale de l’ONU, a dénoncé la "campagne médiatique contre l’Iran" à propos de Sakineh Mohammadi-Ashtiani.
Téhéran a annoncé en juillet, et réaffirmé à plusieurs reprises depuis, que la peine de lapidation avait été suspendue en attendant un réexamen du dossier.
Teresa Lewis doit être exécutée jeudi en Virginie (sud-est des Etats-Unis) pour avoir aidé son amant à tuer son mari et le fils de celui-ci. Ses avocats affirment que Teresa Lewis, déficiente mentale, a été manipulée par le meurtrier qui n’a pas été condamné à mort mais s’est suicidé en prison.
"Selon une enquête, 3 millions sept cent mille pages ont été publiées sur internet à propos de l’Iranienne (Sakineh Mohammadi-Ashtiani) dont le dossier est toujours en cours d’examen, et il y a une vaste campagne de presse contre l’Iran. Mais personne ne proteste contre l’exécution de Teresa Lewis", a dit Mahmoud Ahmadinejad, ajoutant qu’"aux Etats-Unis 53 femmes attendent d’être exécutées".
Le cas de Teresa Lewis a été évoqué à plusieurs reprises ces derniers jours par des parlementaires iraniens, qui ont comparé sa situation à celle de Sakineh Mohammadi-Ashtiani pour dénoncer "deux poids et deux mesures" dans le traitement de l’Iran par les dirigeants et les médias occidentaux.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20100921.OBS0157/ahmadinejad-compare-une-americaine-condamnee-a-mort-a-sakineh.html
3. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 10:58
Il faut arrêter de dire que l’iranienne Sakineh sera lapidée, dès début juillet les autorités judiciaires iraniennes avaient démenti :
" L’Iranienne adultère ne sera pas lapidée
AFP
09/07/2010 | Mise à jour : 07:56 Réactions (32)
Une Iranienne condamnée à la lapidation dans son pays pour adultère, dont le cas avait suscité un tollé international, ne sera finalement pas exécutée, a annoncé la République islamique d’Iran dans un communiqué cité le quotidien The Times aujourd’hui. "Selon les informations transmises par les autorités judiciaires compétentes en Iran, (Sakineh Mohammadi-Ashtiani) ne sera pas lapidée", a annoncé l’ambassade d’Iran à Londres dans un communiqué cité par le Times. Le communiqué ne précise toutefois pas si la condamnée, âgée de 43 ans, sera épargnée ou finalement exécutée par pendaison, souligne le quotidien."
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/07/09/97001-20100709FILWWW00325-l-iranienne-adultere-ne-sera-pas-lapidee.php
On pouvait le lire aussi sur le site "freesakineh" français (http://freesakineh.org/fr/) :
"Le 10 juillet 2010 : Face à la mobilisation internationale, les autorités iraniennes ont indiqué qu’elles n’exécuteront pas la sentence de mort par lapidation contre Sakineh Ashtiani…"
Toute cette mobilisation depuis fait partie de la propagande contre l’Iran, et malheureusement BHL, et le couple présidentiel ont trompé volontairement les français
1. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 11:53
BHL était parfaitement au courant , il a même écrit un article pour annoncer qu’elle ne serait pas lapidée :
"Le 10 Juillet 2010, par Bernard-Henri Lévy
Sakineh Mohammadi Ashtiani ne sera pas lapidée. Les autorités iraniennes, face à la mobilisation internationale, ont annoncé qu’elles n’exécuteraient pas la sentence prononcée par les juges…
Mais attention ! Sakineh Mohammadi Ashtiani n’est pas tirée d’affaire pour autant et risque ce que l’on appelle pudiquement, en Iran, une peine de substitution – à savoir, par exemple, la mort par pendaison."
http://www.bernard-henri-levy.com/appel-international-il-faut-sauver-sakineh-mohammadi-ashtiani-7335.html
4. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 19:46
STOP A LA PEINE DE MORT PARTOUT DANS LE MONDE !
1. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 22:41, par Copas
et nous sommes là d’accord.
Chine, USA et Iran sont des états pratiquant la peine de mort judiciaire trop aisément.
Il y a donc une lutte internationale à mener pour faire cesser cette pratique barbare qu’est l’exécution judiciaire.
Mais il faut rappeler l’extreme indécence qu’il y à condamner à mort des bricoleurs et artisans de la criminalité pendant que des crimes de masse se commettent et ont été commis , dont on connait parfaitement les responsables.
Les dirigeants américains, Bush etc, pour les crimes de masse en Irak, les dirigeants américains, français et anglais pour les crimes commis en Afghanistan qui frappent les populations civiles.
Le mouvement abolitionniste global passe par l’interdiction des exécutions judiciaires.
Mais il doit se situer dans un cadre global qui s’attaque aux violences d’état contre les populations, propulsées toujours par le capitalisme et ses dérivés nomenclaturistes pour conserver leur pouvoir.
5. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 22 septembre 2010, 23:34
Mais que font BHL, Sarkozy et cie ?
1. Polémique sur l’éxécution d’une femme demain en Virginie, 24 septembre 2010, 01:02, par Adrien’
La peine de mort est de toutes façons négation de la personne humaine, basée sur le principe que ce qui est entaché est entièrement et définitivement corrompu et s’autorisant de plus à commettre sur sa victime un acte aussi criminel (parfois plus encore) que ce qui lui est reproché. Rien qui ne soit professé dans les saintes écritures, ceci dit.
Maintenant, le procédé. Je dirais que ce n’est pas le pire, et que la chaise électrique ne me paraît pas dénuée de barbarie au point de trouver "plus barbare" une autre exécution. Faire participer la population au supplice, bien sûr c’est moche. Mais ne participe-t-elle pas à chaque exécution dans les pays dits démocratiques ?
Enfin, et surtout : où avez-vous pris (tou’s celleux qui en parlent plus haut) que le sexe de la personne condamnée aurait quelques chose à voir dans tout ça ? Et sa couleur de peau ? Vous ne voudriez pas vous renseigner sur son signe astrologique ? Des fois que ce soit un signe connu pour être doux et inoffensif, ça vous ferait un argument de plus.