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Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?
Publie le dimanche 4 mars 2007 par Open-Publishing8 commentaires
Nous savons grâce aux médias donneurs de leçons et aux partis au pouvoir que la « taille des classes n’est pas déterminante dans la réussite des élèves » (titre du Monde, 3 mai 2001).
Donc cela ne servirait à rien de créer des postes supplémentaires pour avoir des effectifs allégés dans les classes !
Ainsi, le « Haut Conseil à l’Evaluation (du coût ?) de l’Ecole » estimait nécessaire d’orienter les moyens vers l’aide individualisée.
Ne verrait-on pas là la source d’inspiration des Plans Personnalisés de Réussite Éducative (PPRE) ?
Le Monde, le HCEE et le ministère ont beau le proclamer en choeur, qu’en est-il sur le terrain ?
Pour le savoir, un groupe de chercheurs américains a lancé un programme d’étude nommé STAR (Student Teacher Achievement Ratio).
Ce programme a consisté à évaluer la réussite de groupes d’élèves de la grande section maternelle au CE2, en les répartissant en 3 groupes de classes :
- des classes à effectifs réduits (13 à 17 élèves)
- des classes normales (22 à 25 élèves)
- des classes normales avec un aide-enseignant.
Menée sur 4 ans, cette étude a testé en maths et en lecture 11600 élèves ayant suivi le dispositif.
Les résultats sont convaincants puisque la réussite des élèves des petites classes surpasse celle des groupes à effectifs normaux.
Il ressort du programme STAR que les élèves ayant le plus bénéficié des « petites classes » sont ceux issus des catégories les plus défavorisés socialement ou faisant partie des minorités.
Plusieurs années après la fin du dispositif, les élèves ayant suivi leurs premières années de scolarité dans des classes à effectifs réduits préservent leur avance sur les autres.
A Londres, une expérience a été menée par le professeur Blatchford sur un ensemble de 8000 élèves.
Les 2 types de groupe-classe proposés par l’étude Blatchford étaient :
- des grandes classes à 30 élèves
- des petites classes à 20 élèves.
Les résultats sont également instructifs. On remarque que dans les petites classes : -les enfants communiquent davantage avec leurs enseignants -ils sont plus souvent l’objet de l’attention du maître -ils jouent un rôle plus actif dans la classe, posent plus de questions au maître et répondent plus souvent -l’enseignant a une meilleure connaissance de chaque élève.
La conclusion des travaux en 2000 comporte cette phrase de Blatchford : « Dans les petites classes, les enfants ont plus de chances de recevoir une aide à l’apprentissage de la part de l’enseignant ».
Les enfants ayant besoin de soutien ont donc tout intérêt à faire partie d’un groupe réduit d’élèves !
Le programme STAR et l’étude de Blatchford nous démontrent donc que la taille des classes a un impact déterminant dans la réussite des élèves. On note également qu’avoir été dans des petites classes dans les premières années de scolarité est bénéfique à long terme.
La réduction des effectifs bénéficiant plus aux enfants des milieux défavorisés qu’aux autres, elle oeuvre donc à la réduction des inégalités scolaires.
Ces dispositifs ont le mérite d’éclaircir le débat. Les moyens sont nécessaires pour la réussite des enfants, surtout ceux des classes populaires.
Mais, à l’heure où les revenus boursiers explosent, il y a un refus de la part des dirigeants de créer des postes d’enseignants titulaires pour l’éducation de tous, y compris des plus pauvres. Si nous voulons obtenir des moyens humains à la hauteur des besoins éducatifs, nous devons nous mobiliser.
Les mesures de carte scolaire dans le premier degré et les DHG dans le secondaire consacrent la rigueur budgétaire en matière d’éducation, sur fond de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Seule, l’unité de tous les personnels dans l’action, dans la grève nous permettra de gagner.
Le mouvement de grève reconductible en Seine Saint-Denis de 1998 a permis la création de 3000 postes supplémentaires pour le département.
Il est grand temps de renouer avec cette pratique, seule à même d’améliorer l’éducation des enfants et les conditions de travail des personnels.
CNT FTE
Messages
1. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 4 mars 2007, 22:46
Pourquoi se battre ? Mais tout simplement parce qu’en éduquant, en élevant, les enfants vers les savoirs, les connaissances, en les socialisant, on les éloigne de l’ignorance et surtout de la violence !!!
C’est du devoir de l’état d’assumer ce rôle. C’est d’ailleurs écrit dans notre Constitution. Est-ce que c’est écrit dans la prochaine constitution européenne ?
2. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 5 mars 2007, 00:09
L’on cherche à instaurer une politique de dualisation de l’éducation avec d’un côté des filières d’excellence et de l’autre des filières voies de garage. D’ailleurs les libéraux ne s’en cachent pas ; la sélection n’est pas assez forte selon eux.
1. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 5 mars 2007, 00:56
Eh bien, nous aussi, j’espère qu’on va faire une sélection hyper pointue, le 22 avril !
3. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 5 mars 2007, 11:27
si les fonds publics qui sont données aux écoles privées étaient réinjectées dans l’édutation nationale,bien des problèmes seraient plus facile à surmonter .
1. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 8 mars 2007, 14:10
exact ! et les candidats de l’ex-gauche plurielle n’ont rien à dire sur ce point !
4. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 5 mars 2007, 14:57
qui vous a dit qu’on avait besoin d’enfants intelligents ?
si l’on appliquait les méthodes que vous préconisez, ils ne voteraient pas pour moi une fois arrivé à l’âge de voter
5. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 7 mars 2007, 06:50
Une solution simple pour diminuer le budget de l’éducation nationale(ou plutot créer de nouveaux postes !) dont aucun syndicat ou parti politique ne parle : supprimer le corps des profs agrégés.
Celui ci n’est d’aucune utilité . Ils travaillent moins et sont payés plus et pourquoi ?
Ils ont passé un concours de plus haut niveau que les profs certifiés ; Or on sait que la capacité pédagogique des enseignants n’est pas liée à la hauteur de leurs diplomes.
1. Pourquoi se battre pour plus de moyens dans l’éducation ?, 8 mars 2007, 16:14
"on sait" ? Ce qu’on peut bien mesurer, ce sont les désastres de la pédagogie d’Etat, qui prône moins de savoir, ET DONC moins de sens critique : aujourd’hui, un élève sur 4 arrive illettré au collège. L’intérêt des élèves est d’avoir un professeur le plus compétent possible : agrégé plutôt que certifié, monovalent plutôt que polyvalent. Robien l’a bien compris : à partir de septembre, des p’tits chefs d’établissement imposeront la polyvalence aux enseignants du Secondaire, agrégés et certifiés confondus.