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Premières conséquences ; Premières hécatombes. La réforme du régime des intermittents

Publie le mercredi 28 janvier 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

IL EST TRÈS IMPORTANT QUE TOUT LES INTERMITTENTS
DU SPECTACLE ET LES SYMPATHISANTS SIGNENT CETTE
NOUVELLE PÉTITION QUI MARQUENT BIEN LES LIMITES
DE LA NOUVELLE CONVENTION ASSEDIC !!!
FAITES CIRCULER LARGEMENT !!!

Le ministre Jean-Jacques Aillagon parlait d’ « avancées considérables »
pour
défendre la réforme du 26 juin. La première démonstration de ces « avancées
considérables », nous la trouvons dans la lettre de Delphine, 32 ans,
caméraman, enceinte...

Femmes intermittentes pénalisées.
Je suis une intermittente du spectacle, j’ai 32 ans, SVP lisez-moi jusqu’au
bout... ceci n’est pas une revendication mais un état des lieux, un appel
au secours !

Je suis enceinte de 7 mois. J’exerce la profession de caméraman sur le
terrain à « la pige », c’est à dire avec des contrats à la journée. Bien
évidemment, depuis plusieurs mois il m’est difficile de travailler
régulièrement, la caméra pesant plus de 12 kg.

Aussi, je n’ai pas réussi à faire mes heures avant mon congé maternité,
alors que jusqu’à présent cela ne m’a jamais posé de problèmes ! Employer
une femme caméraman c’est déjà difficile mais, enceinte... alors là c’est
une illusion !

Avant la nouvelle loi sur les intermittents, il existait une réglementation
qui comptabilisait 5h de travail par jour, durant toute la durée du congé
maternité. Ce système permettait aux femmes enceintes de faire un enfant
sans être pénalisé par leur inactivité forcée et de bénéficier de leur
droit au chômage à la fin de leur période d’arrêt.

Là, terminé... je sors des assedics où je viens de m’entendre dire qu’a
la
fin de mon congé en juin 2004, je ne toucherai rien !
Avec les anciennes dispositions des annexes VIII et X, il n’était pas
nécessaire d’être sous contrat de travail le jour du début du congé
maternité.

Avec le nouveau protocole il faut être sous contrat ce jour là.
Explication : comme d’autres dans le nouveau protocole, cette disposition
vise à aligner les annexes VIII et X sur le régime général.

Or dans le régime général la norme majoritaire est le CDI, où le
professionnel qui travaille est nécessairement sous contrat lorsqu’il
commence son congé. Les intérimaires sont déjà défavorisés, mais les
contrats CDD courent en général sur plusieurs mois, ce qui permet encore
d’ajuster une fin de contrat à un début de congé maternité.

Dans le régime intermittent, les contrats courent pour l’essentiel sur
quelques jours quand ce n’est pas sur une seule journée. Plus rares sont
les
engagements pour un ou plusieurs mois. Il s’agit principalement dans ce
cas
de spectacle vivant. Or une comédienne, une caméraman ou une danseuse
enceinte deviendront incapables de trouver un engagement plusieurs mois
avant le début de leur congé, contre-indications physiques obligent.

Après 5 mois de non-activité ou presque, il faudra relancer la machine,
ce
qui est très difficile car les boîtes de production ou télévisions
n’attendent pas mon retour, des pigistes il y en a des milliers...

Je me retrouve dans une situation plus que délicate, sachant que juillet
et
août sont des périodes d’inactivité en télévision (beaucoup de
rediffusions), avec des charges énormes, 2 enfants, un loyer à payer et
un
retour progressif sur le marché du travail... ça prend du temps de relancer
les habitudes même si cela fait 10 ans que j’exerce cette profession.

Il y a visiblement un déséquilibre énorme au niveau des droits lorsqu’on
est une femme si l’on désire faire des enfants... la famille est une
priorité
pour le gouvernement ? je ne comprends plus !

Il faut choisir : ou bosser et ne pas faire d’enfants ou en faire mais
crever la dalle !
Je ne comprends pas cette attitude sexiste et je tenais à vous en
informer... je souhaite par ce courrier vous faire-part de cette
injustice... merci de m’avoir lue jusqu’au bout.

Delphine n’est pas seule, plus de trente autres femmes - moins d’un mois
après la mise en application du nouveau protocole - sont dans cette
situation inique.
Réagissez. Merci d’ajouter votre signature à cette pétition
(voir modalités ; ne pas répondre au mail).
Celle ci sera portée à l’Assemblée Nationale par une délégation comprenant
ces femmes et toutes les organisations de professionnels intermittents.

Nous, auteurs, comédiens, metteurs en scène, réalisateurs, techniciens,
artistes, ouvriers, ... du cinéma de l’audio-visuel et du spectacle vivant,
refusons le fait accompli et demandons aux parlementaires, élus du peuple,
d’exiger du gouvernement et des partenaires sociaux l’ouverture de
négociations afin de parvenir enfin à la mise en place d’une digne réforme
des annexes 8 & 10 de l’assurance-chômage.

Modalités de signature

Par Internet cliquez sur ce lien :
 http://www.lapetition.com/sign1.cfm?numero=833

Par fax : imprimez et signez, SRF 01 44 89 99 60

Par courrier :
Pétition « Femmes Intermittentes »,
Société des Réalisateurs de films,
14, r Alexandre Parodi 75010 PARIS

Premiers signataires : Pascal THOMAS, Dominique CABRERA, Olivier PY, Luc
LECLERC du SABLON, Bénédicte BRUNET, Patrick BORIES, David BEAULIEU.