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Privatisation de la Sécu : RAFFARIN MENT !!!

Publie le samedi 5 juin 2004 par Open-Publishing
2 commentaires

Quand Raffarin, Douste Bla...Bla, Mattéi nous serinent qu’il n’est pas question de privatiser la Sécu, ils nous mentent effrontément !

La "réforme" projetée, véritable "équarrissage" des droits sociaux, ne permet pas de financer la protection sociale maladie.
Dans un an ou deux, on constatera à nouveau un "déficit", et là, le remède du bon docteur Douste Bla...Bla... tuera à coup sur le malade.

Voici, dans deux interview de :

 Madelin, président de Démocratie Libérale, et président du "forum des débats" de l’UMP. Cette interview parue dans le Monde est datée de décembre 2003
 Mattéi, précédent ministre de la Sécu. Cette interview est parue dans La Croix le 2 juillet 1998

Et pour ceux qui l’auraient oublié, Raffarin est membre de Démocratie Libérale !

Alors, la manipulation de l’opinion doit apparaître au grand jour. Nous pouvons, nous devons contribuer à la mettre en lumière

Patrice Bardet, militant CGT, salarié de la Sécu

Messages

  • note bellaciao :

    ooops, j’ai effacé par mégarde le pdf, désolé !

    on va le remettre patience :)

    TM

  • Voilà l’interview :

    Interview d’Alain Madelin, Le Monde, 22 décembre 2003

    Vous avez été désigné, fin novembre, président du "forum des débats" de l’ump. vous êtes chargé de faire la synthèse des réflexions au sein du parti ?

    J’ai accepté, au contraire, de prendre la charge du Forum parce qu’il sera le lieu d’expression des divergences politiques de la majorité. Mon rôle est de favoriser le pluralisme politique. Dans tous les débats que nous mènerons, il faudra donc identifier les clivages essentiels et confronter les points de vue.

    Le gouvernement a engagé une réflexion sur la réforme de l’assurance-maladie et a promis une réforme avant l’été. Allez-vous mener ce débat dans le cadre du forum ?

    Oui, c’est l’un des débats essentiels que j’entends contribuer à mener au cours du premier trimestre. J’ai d’ailleurs l’intention d’y apporter ma propre analyse.

    Vous êtes partisan d’une réforme "libérale" de l’assurance-maladie ?

    Oui, mais entendons-nous d’abord sur les mots. S’il s’agit de privatiser des prélèvements obligatoires, c’est-à-dire de transférer vers l’assurance privée une part de plus en plus importante des remboursements et d’ouvrir un espace profitable à des sociétés privées, cela ne contribuera en rien à baisser le coût du système global pour le pays. Cela permettra de faire des économies sur le budget de la santé mais cela coûtera cher aux assurés. Et cela ne sera pas une réforme libérale.

    Le premier ministre estime pourtant qu’en privatisant certains risques - comme les accidents sportifs - on responsabilise les assurés.

    M. Raffarin a raison de parler de responsabilisation des acteurs économiques. C’est le mot juste mais je ne crois pas qu’en privatisant les "petits risques", on modifie quoi que ce soit. On prend surtout le risque d’une Sécurité sociale à deux vitesses. La distinction entre les petits risques de santé et les gros risques est illusoire. Beaucoup de gros risques sont des petits risques mal soignés.

    Quelle réforme en profondeur suggérez-vous ?

    Nous sommes dans une économie "de type soviétique" qu’il faut réformer en profondeur. Nous avons un système de ressources finies avec des tarifs fixés arbitrairement, un remboursement illimité et des payeurs aveugles. Toute régulation administrative de ce système est vouée à l’échec.

    Il faut passer d’une régulation par les tarifs fixés arbitrairement par le régulateur à une régulation par les prix. Pour cela, il faut introduire la concurrence dans le système de service public garantissant la solidarité nationale et la non-discrimination.

    Où introduisez-vous des éléments de concurrence dans les systèmes ?

    Cette concurrence doit jouer à deux niveaux : l’assureur doit pouvoir faire jouer la concurrence des prestataires de soin pour cesser d’être un payeur aveugle ; l’assuré doit pouvoir aussi mettre en concurrence plusieurs assureurs responsables dès le premier euro de leur santé, c’est-à-dire prenant en charge 100 % de leurs dépenses.

    La mise en concurrence est nécessaire. Même marginale, elle suffirait à introduire une vérité des prix dans le système. Je pense par exemple que cette concurrence pourrait être apportée par une mutuelle, un assureur privé ou une caisse régionale d’assurance-maladie. En Alsace-Moselle par exemple, la caisse primaire associe depuis de nombreuses années le régime de base et la couverture mutuelle complémentaire et assure au premier euro.

    Qu’est-ce que cela changerait concrètement pour l’assuré ?

    Chaque salarié aura la possibilité de dire chaque année à son employeur quel est son "assureur" de rattachement. Ce dernier, public ou privé, bénéficiera d’une enveloppe globale versée par le régime d’assurance-maladie en fonction du nombre d’assurés affiliés. La règle de non-discrimination, de non-sélection des risques et de solidarité nationale devra être strictement appliquée.

    A partir de là, les caisses seront responsables de leurs assurés, un peu comme un médecin chinois : leur intérêt, c’est que leurs clients ne tombent pas malades trop souvent car ils sont rémunérés sur la base du forfait. Les caisses seront donc incitées à développer la prévention, à orienter les malades vers les médecins et les hôpitaux les plus performants.

    C’est un peu le système de l’assurance automobile où votre assureur vous oriente vers des réparateurs agréés...

    Je ne crois pas qu’on puisse faire ce type de comparaison. C’est un système plus complexe où se mêlent les dimensions économiques, éthiques et humaines. Un assureur automobile n’est responsable ni de la prévention, ni de la santé de votre voiture.

    N’y a-t-il pas un risque de discrimination des assurés ?

    Absolument pas puisque l’enveloppe globale reçue par les assureurs prendra en compte l’échantillon de population affilié, y compris les actuels bénéficiaires de la couverture maladie universelle -CMU-. Par ailleurs, les conventions de délégation de service public feront obligation de qualité de soin sans sélection des assurés.

    A qui les assurés verseront-ils leurs cotisations ?

    Je suis très attaché au système de cotisations salariales et de la gestion paritaire. Malheureusement, on a accentué la fiscalisation du système au cours des dernières années et le paritarisme a reculé. Mais ce n’est pas aujourd’hui la question essentielle. Il n’est donc pas opportun de modifier le système de prélèvement.

    Votre réforme serait assez longue à mettre en ?uvre. Comment remédier à l’aggravation des déficits à très court terme ?

    Les déficits d’aujourd’hui sont la traduction de l’absence de réforme d’hier. Si l’on avait engagé les réformes que je propose, nous n’en serions pas là. Toute mesure nécessaire pour boucher les trous doit être précédée d’une réforme de fond. Ni l’augmentation de la CSG ni le transfert vers le privé de nouveaux risques ou la baisse des remboursements ne résoudraient le problème sur le long terme.

    Propos recueillis par Christophe Jakubyszyn - Le Monde décembre 2003