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QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM
Publie le samedi 15 octobre 2005 par Open-Publishing9 commentaires

de JC
Comment ne pas être agréablement surpris par la lutte des marins de SNCM ! Que de sourires n’avons-nous pas échangés quand on appris que quelques uns d’entre eux avaient repris une partie de leur outil de travail ! Quelle rage n’avons- nous pas ressentie lorsque le GIGN et des commandos de marine ont repris ce bateau devenu un symbole !
Comment ne pas se sentir enthousiasmés par le soutien qu’apportent à cette lutte les insulaires et les dockers de Marseille ! Ces formes d’actions directes pour dire non à la privatisation d’une entreprise de transport nous montrent bien qu’il est de plus en plus difficile de faire entendre raison à un gouvernement qui n’a que faire de la démocratie.
Mais pourquoi Villepin s’acharne-t-il autant ? Pourquoi prend-il le risque de faire déraper un contexte social et économique, qui pourrait se fragiliser encore plus, alors que la légitimité des décideurs économiques et politiques est de plus en plus mise à mal ?
On peut émettre au moins deux hypothèses, l’une conjoncturelle, l’autre structurelle. Une nouvelle fois, la lutte des marins de la SNCM montre qu’une partie significative de la population se mobilise contre la casse des services publics, contre leur privatisation.
Or, Villepin est bien obligé de se préparer au futur conflit qui l’attend prochainement et qui concernera la privatisation d’EDF. Les camps s’arc-boutent sur leurs positions respectives ; les pro mondialisation d’un côté (on doit y inclure le PS, par exemple dans la mesure où Jospin a signé avec Chirac, en 2002 à Barcelone, le texte prévoyant cette privatisation) et de l’autre les antilibéraux et anticapitalistes, luttant pour le maintient des services publics, quitte à redéfinir leurs fonctions et la nature desdits services.
Ainsi, si Villepin accepte de maintenir l’État en position majoritaire au sein du capital de la SNCM, il offrira une opportunité supplémentaire à ses adversaires du moment, ce qu’il ne peut se permettre, tant la privatisation d’EDF est un enjeu important. La deuxième hypothèse nous renvoie à la faiblesse du mouvement antimondialisation.
Bien qu’il existe une majorité contre la construction européenne et la mondialisation (référendum du 29/05/05), ce mouvement n’est pas dans la capacité de, sinon proposer des alternatives, du moins de faire en sorte qu’il en émerge permettant d’envisager une rupture d’avec le capitalisme. (D’ailleurs la veut-il vraiment ?).
Il ne se situe qu’en réaction à la mondialisation. A tel point, que les réformistes sont devenus ceux qui mettent en ouvre les politiques néolibérales. Ainsi on a réussi un véritable tour de force : alors qu’auparavant les réformes étaient synonymes de progrès social, maintenant les « réformistes » sont les tenants du libéralisme. Ce tour de passe-passe montre bien que les mouvements sociaux sont en panne ; qu’ils manquent de perspectives ; qu’ils s’accrochent au mythe des trente glorieuses.
Ceci explique en partie pourquoi les différents gouvernements sont en position de force lorsqu’ils imposent leur politique, malgré les fortes mobilisations comme en 2003 par rapport aux retraites. Pour revenir au mouvement actuel, le gouvernement, pour conserver cet atout, doit continuer à passer en force ses « réformes ». Si nous voulons être à la hauteur des enjeux que nous pose l’évolution de la société, il nous faut réfléchir à ce que signifie le maintien des services publics.
Des services pour quoi faire ? Est-ce que la rentabilité doit être l’une des modalités prépondérantes ? Pour en revenir aux transports cela ne passe-t-il pas par la revendication de leur gratuité ? De même pour l’énergie, l’électricité doit-elle être gratuite ? Doit on maintenir l’arsenal nucléaire ? C’est à un véritable choix de société auquel il faut s’atteler. N’ayons pas peur d’utopier. Il y a quelques années on revendiquait "l’imagination au pouvoir !"
Messages
1. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 15 octobre 2005, 10:40
bonjour.
Il y a des divergences entre les gens qui luttent réellement contre le libéralisme sur le nucléaire, pour moi il y a 2 choses :
– les débats entre nous qu’il faut mener, notamment sur le thème du nucléaire.
– l’engagement total contre la politique du gouvernement et de l’Europe libérale avec notamment un travail de rapprochement vis à vis des citoyens, à ATTAC on appelle ça l’éducation populaire.
Je pense qu’il faut une pression sous différentes formes, non violentes évidemment, mais continuelle.
Cordialement
André
2. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 15 octobre 2005, 14:48
On connait déja la réponse après cette fin de conflit bien triste ; et ce ne seront pas quelques jours de grève qui y changeront grand choses....voir texte du Figaro :"IL NE FAIT PLUS aucun doute que le dossier de la SNCM a pesé dans les choix de Dominique de Villepin concernant la mise en bourse d’EDF. Moins de vingt-quatre heures à peine après le vote de la reprise du travail de la compagnie maritime, deux ministres ont clairement laissé entendre que l’introduction en Bourse d’EDF était envisageable rapidement.
Interrogé hier sur Europe 1 sur le calendrier, Dominique de Villepin a été très clair : « Je souhaite que cela puisse se faire le plus rapidement possible. » Cette prise de position tranche avec les propos qu’il tenait il y a une semaine en pleine crise de la SNCM. Le premier ministre avait alors refusé de s’engager, se limitant à dire que la question de cette mise sur le marché était sur la table et qu’il y répondrait le moment venu.
De son côté Thierry Breton est également revenu très vite sur le dossier EDF en réaffirmant dès hier que l’augmentation de capital se fera à l’automne. Dominique de Villepin a par ailleurs rappelé que le déclenchement de l’opération était encore assorti d’un certain nombre d’engagements d’EDF en matière de service public. Et d’indiquer dans la foulée que le contrat précisant ces engagements serait signé dans les « prochains jours ». D’ores et déjà, Matignon a fait part de ses exigences sur « la nécessité de satisfaire les obligations vis-à-vis de ceux qui sont les plus démunis, l’absence de coupure d’électricité pendant l’hiver, la sécurité d’approvisionnement, la modération des tarifs ».
La CGT toujours sur la brèche
En fait, une très large partie de ces engagements ont déjà été pris par EDF. La direction de l’entreprise publique attend depuis plusieurs semaines que ce contrat de service public soit ratifié par l’État. Autrement dit, en termes de contenu, il ne faut attendre aucune modification substantielle au cours des prochains jours. Mais sur un plan politique, Matignon espère que l’accent placé aussi visiblement sur les missions de services publics d’EDF sera de nature à freiner les ardeurs des opposants à l’ouverture du capital.
Du côté des syndicats opposés à la mise en Bourse, on ne perd pas espoir. « Il semble que Dominique de Villepin se pose de vraies questions, c’est-à-dire qu’il s’interroge sur la véritable justification de cette opération », souligne Frédéric Imbrecht, le secrétaire général de la Fédération CGT Mines-Énergie. Et de souligner, selon lui, un « revirement » dans la démarche de l’État : « Il y a quelques mois, la commission Roulet, chargée d’évaluer les besoins de financement d’EDF, avait invoqué le développement international comme objectif de l’ouverture du capital. Aujourd’hui, le discours du premier ministre se recentre totalement sur la France. »
En tout état de cause, forte de la mobilisation provoquée autour la SNCM, la CGT n’entend pas relâcher la pression sur le dossier EDF. Le 25 octobre prochain, 100 000 signatures contre l’ouverture du capital seront transmises à Matignon et aux préfets, a déjà prévenu la Fédération Mines-Énergie. L’objectif est en fait d’atteindre 500 000."-------
1. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 15 octobre 2005, 16:35
Travaillant dans le domaine bancaire, l’introductrion rapide d’EDF est déjà prévu depuis un moment..l’issu du conflit à la SNCM n’a rien changé..
3. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 15 octobre 2005, 22:49
La SNCM est condamnée par l’Europe, de toutes façons : 2006 verra probablement sa fin si elle ne remporte pas l’appel d’offres auquel elle sera soumise et, dans le cas contraire, sera liquidée au plus tard dans cinq ans, lorsqu’il ne sera plus possible pour elle d’obtenir des subventions.
C’est pourquoi il fallait aller jusqu’au dépot de bilan, car c’était la seule manière de mettre ce foutu gouvernement illégitime en difficulté.
Et une fois pour toutes, comprendre qu’il faut mondialiser le syndicalisme, au minimum avoir un syndicat européen efficace (pas cette merde de CES !), mais quand on a l’image pitoyable de la désunion syndicale au niveau du clocher de village, c’est bien mal barré.
1. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 16 octobre 2005, 08:33
" c’est pourquoi il fallait aller jusqu’au depot de bilan"
soit tu es marin greviste de la SNCM et tu as le droit de dire cela !
soit tu ne l’es pas et tu as le devoir de te taire !
c’est toujours tres facile de se battre jusqu’au bout avec la peau des autres , le depot de bilan c’etait deux mille quatre cent familles à la rue , sans compter les consequences sur les sous-traitants .
Alors mon ami toi qui veux te battre jusqu’au bout , commence par sortir ton chequier et envoies un cheque de solidarité à la mesure de tes moyens pour aider les grevistes de la SNCM !
(voir pour cela les coordonées de l’UD CGT 13)
merci d’avance pour ton combat jusqu’au bout de tes moyens .
claude de toulouse
2. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 16 octobre 2005, 20:05
Mon intention n’est pas de donner des leçons aux marins, mais simplement d’exprimer mon avis : si ce site n’est pas fait pour cela, fermez-le !
La fin de la SNCM est programmée de longue date par le gouvernement (y-compris à l’époque de Jospin) et l’assemblée territoriale de Corse : si vous ne voulez pas le comprendre, c’est tant pis pour vous.
Aussi je répète qu’il était moins difficile d’engager le bras de fer maintenant que dans un an ou deux, lorsque l’EDF sera lui aussi passé à la trappe de la privatisation.
Et comme je n’ai pas ma souris dans la poche, je vais te dire ce qui se dit ici en Corse : que Thibault a négocié avec le gouvernement la non privatisation d’EDF aux dépens de la SNCM et s’est fait avoir comme un bleu.
Et que tout ceux qui ne veulent pas l’entendre ferment bien leurs oreilles et éteignent leur écran d’ordinateur, c’est sûr, cela va bien les aider.
3. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 17 octobre 2005, 18:08
C’est Mosconi qui t’a dit ça ?
Raul
4. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 17 octobre 2005, 20:07
Je ne connais pas Mosconi et répète ce qui se dit : à vous de demander à Thibault sa version des faits, puis de vous faire votre opinion.
5. > QUELQUES ENJEUX À PROPOS DE LA PRIVATISATION DE LA SNCM, 18 octobre 2005, 12:44
"Ce qui se dit en Corse..."
Mon cher, il n’est pas nécessaire d’être l’intime de certains pour feindre de ne pas connaître l’origine de la rumeur...
U Corsu