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Rue d’enghien un avant gout de la france d’aprés

Publie le dimanche 18 mars 2007 par Open-Publishing
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rue d’enghien un avant gout de la france d’aprés
Témoignages d’habitant-es du quartier ou se trouve le siège de campagne du petit Nicolas

Et voilà à admirer :la photo digne du syndrome du culte de la personnalité. Témoignage d’un riverain du siège de campagne du petit Nicolas . Pour ceux qui ont des doutes sur l’utilisation de nos impôts pour financer sa campagne. Le petit Nicolas a installé son QG de campagne au 18 rue d’Enghien, c’est-à-dire à 100m de chez moi. Un bel endroit, avec escalier monumental et photo de 4m de haut du ministre-candidat et présidentiable

Joli, non ? Evidemment, une personnalité comme lui ne peut pas se déplacer sans 2 ou 3 gardes du corps. Donc, depuis quelques semaines, on voit ça dans le quartier :

Plus ça :

Et puis aussi ça :

Soit, si vous observez bien, 3 cars et 10 fourgonnettes de la police et des CRS. S’ajoutent à ce dispositif léger quelques autres camionnettes (entre 2 et 4 selon les jours) aux extrémités de "sa" rue, et quelques voitures banalisées, reconnaissables lorsqu’elles arborent leurs gyrophares bleus. Des hommes en bleu à tous les coins de rue, la circulation régulièrement bloquée pour que les voitures officielles puissent emprunter les sens interdits afin de gagner une minute ou deux, et des concerts de sirènes lorsque le petit homme déplace son auguste personne. Combien sont-ils ? Je vous laisse faire le compte, sachant que chaque véhicule est aussi rempli que les bus de la RATP aux heures de pointe. Me voilà bien rassuré : non, la campagne présidentielle de Sarkozy ne coûtera pas une fortune à l’UMP. Le Ministère de l’Intérieur est là pour régler quelques factures ! Mais je me tais un instant pour laisser la parole au petit excité qui, contrairement aux apparences, se soucie beaucoup des dépenses publiques et donc de nos portefeuilles :

"On ne paye pas des fonctionnaires de polices pour qu’ils jouent au basket avec des jeunes." Mieux vaut les payer à se cailler les miches sur le trottoir à ne rien foutre. "Il faut en finir avec les pratiques monarchiques dans la Vème République." No comment

Vous l’aurez compris, je fus un peu étonné de voir des armées napoléoniennes se dresser dans le quartier pour pas grand chose. J’ai donc posé la question aux premiers intéressés. Une première fois, après quelques jours d’intense présence policière : Moi : Qu’est-ce qui se passe, pourquoi vous êtes aussi nombreux ? Le CRS : Eh ben, euh, vous savez, il y a souvent des manifestations sur le boulevard. Moi : Mais vous êtes là depuis trois jours ! il y a une manif prévue aujourd’hui ? Lui : Ah bon, vous avez vu des CRS, quand ça ? (arf...) Non il n’y a rien de prévu, mais euh... il peut toujours y avoir une manifestation de SDF, on sait jamais !

Le brave homme, je le plains, ça doit pas être facile d’expliquer un truc aussi con. Une semaine plus tard, nouvelle discussion avec deux de ses collègues, plus loquaces : Moi : On se pose un peu des questions sur le mélange des genres. Vous protégez le ministre ou le candidat ? Le premier : Vous inquiétez pas nous aussi on se la pose, la question ! on est là parce qu’on doit bien obéir aux ordres. Mais on se demande ce qu’on fout là. L’autre : Vous savez, la royauté elle est pas morte, en France. Mais ça commence à s’agiter du côté de nos syndicats.

Tout ça énerve un peu les habitants du quartier. La dernière blague à la mode quand un type rentre dans un bistrot : "ils t’ont laissé passer ? t’avais ton badge ?"

Pour finir, je vous colle ce petit extrait du Nouvel Obs d’aujourd’hui : "Dès le premier jour, la rue d’Enghien est mise sous haute surveillance policière. Dans la foulée, tous les habitants des trois immeubles qui font face au QG reçoivent une étrange enveloppe saumon, sans cachet de la Poste. A l’intérieur, une lettre, datée du 15 janvier, leur demande de répondre au plus vite à un recensement de sécurité. On leur communique un numéro de téléphone. Au bout du fil, un policier questionne : nom, prénom, date de naissance. Au cours de la conversation, le policier se fait plus précis. Il suggère à son interlocuteur de ne pas recevoir de paparazzi chez lui, évoque avec lui les dangers terroristes, la présence d’un éventuel sniper planqué sur les toits. En quelques minutes, l’habitant de la rue d’Enghien est mis sous pression. Le voilà devenu un riverain fiché par la police. En fait, le fonctionnaire est un agent du service Enquête des Renseignements et autres officines de la préfecture de Police de Paris "

Sarko, utiliser les flics à son compte mais enfin, c’est ridicule nous sommes en " démocratie " enfin pour les rares naif-ves qui y croient encore

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