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Soirées Palestine les 11 et 12 juin

Publie le mardi 8 juin 2004 par Open-Publishing

Réunions Palestine

À l’heure où la notion de frontière s’atténue, il est un pays dans lequel un Etat constitué de colons procède à l’édification d’une gigantesque muraille, une réalisation de grande ampleur, qui n’a rien à envier du point de vue technique à la Grande Muraille de Chine, et qui surpasse en tous points le Mur de Berlin, tombé il y a quinze ans. Ce pays, c’est la Palestine, qui s’est déjà vu annexer 55 % de son territoire historique depuis 1948, et qui va encore perdre 46 % de ce qui lui restait. Au total, à la fin des travaux et de la réorganisation interne, les Palestiniens ne conserveront qu’environ 15 % de leur territoire historique. Ce projet insensé de construction d’un mur qui entourera la Cisjordanie a germé en 1996. Les travaux ont commencé en 2002. L’édifice sera long de plus de 650 kilomètres et haut de 8 à 13,5 mètres. Et déjà d’autres murs sont en projet dans l’enceinte de cette grande muraille, à la fois pour la consolider, mais aussi pour protéger les colonies israéliennes qui sont sur place. Il n’est donc aucunement question de retrait des colonies qui se trouvent en Cisjordanie, totalement illégalement. Elles seront au contraire agrandies ! Quant aux Palestiniens, ils verront leur territoire se morceler en d’innombrables bantoustans, autrement dit, de petites enclaves coupées les unes des autres, isolées et bétonnées.

Cette situation est des plus dramatiques non seulement pour les villes qui vont se retrouver totalement asphyxiées, mais encore plus pour les agriculteurs qui se voient confisquer leurs terres, parfois en totalité. Depuis juin 2002, le nombre de paysans sans terre ne cesse d’augmenter. En chiffres, la première phase de construction a déjà directement touché 500 000 personnes, avec 12 200 hectares de terres confisquées. Près de 103 000 arbres ont d’ores et déjà été arrachés. Et si la zone concernée ne représente que 18 % de la Cisjordanie, c’est de là que viennent 45 % des produits agricoles. C’est dire l’impact économique, et donc à moyen et long terme social, que ce mur va avoir.

Deux réunions auront lieu les 11 et 12 juin pour discuter de ce Mur et plus généralement de la situation de la Palestine, un film sera diffusé en présence de son réalisateur, Julien Salingue (« Palestine : vivre libre ou mourir »), plusieurs personnes témoigneront de ce qu’ils ont vu là-bas, Naji, un réfugié palestinien sera également présent. Expo photos, cartes et tables d’information seront proposées au public.

Ce réfugié vit à Dheisheh, un camp réfugié situé à Bethlehem, à moins de 10 km de Jérusalem. Ce camp regroupe environ 10 000 personnes sur une surface de 0,5 km2. La question des réfugiées est extrêmement prégnante dans ce camp constitué de gens qui ont dû fuir leur village en 1948 et de leurs descendants. Pour eux, le droit au retour est essentiel et non négociable. Les années n’ont nullement altéré l’attachement à leur terre d’origine et l’envie d’y retourner. Cette question des réfugiés est très présente dans toute la société palestinienne, les deux tiers de celle-ci ayant ce statut.

La dureté des conditions de vie, l’occupation, la répression et l’humiliation vécue notamment à chaque passage de check-point n’ont en aucune manière brisé la volonté des habitants de lutter pour la reconnaissance de leurs droits et de leur identité. Bien au contraire. Que ce soit au cours de la première ou de la deuxième Intifada, Dheisheh a été un des fers de lance de la résistance. Que cette résistance soit armée ou civile l’énergie et la détermination des habitants du camp est impressionnante.

Vendredi 11 juin 2004 ­ Brasserie Akerbeltz - Licq - 20 h 00
Samedi 12 juin 2004 - Complexe de la République - Pau - 18 h 00