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Tribune : « Anticapitalistes, unitaires et indépendants. »

par François Sabado, Christine Poupin

Publie le vendredi 11 mai 2012 par François Sabado, Christine Poupin - Open-Publishing
14 commentaires

Sarkozy a été battu. Ce résultat nous soulage et nous réjouit.

Nous devons analyser le rapport de force qu’il traduit et la situation qu’il ouvre.

Comme dans le reste de l’Europe, « les sortants ont été sortis ». La social-démocratie, grecque, espagnole et portugaise, a été balayée. Ici, la droite autoritaire est chassée. La crise déstabilise toute la représentation politique. La mise en œuvre de politiques d’austérité brutales ruine l’adhésion et la confiance de la population vis-à-vis des partis au pouvoir, qu’ils soient de droite, comme l’UMP en France, ou de gauche, comme les partis sociaux démocrates, en Espagne, Portugal ou en Grèce.

A l’occasion de cette élection, la gauche a connu une légère progression, mais le rapport de force droite-gauche du 1er tour de la présidentielle reste largement favorable à la droite (56 % contre 44 %). La victoire de Hollande est due à l’échec de Sarkozy plus qu’à sa dynamique propre. Plus, le Front national de Marine Le Pen a connu une poussée sans précédent. La vie politique est désormais surdéterminée par le poids de l’extrême droite. L’UMP risque l’implosion, tiraillée entre un secteur, polarisé par le parti lepeniste, et d’autres secteurs de la droite traditionnelle, qui refusent la dérive populiste ou fasciste.

A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande.

Au lendemain de ces élections, c’est la crise mondiale et spécifiquement européenne qui va dominer la situation économique, sociale et politique. Les agences de notation ont annoncé la couleur : il faudra encore réduire les budgets sociaux, démanteler les services publics. L’Union européenne exige la « règle d’or », en intégrant l’interdiction de tout déficit public dans la Constitution. Nous connaissons déjà les résultats de cette politique : l’Europe s’enfonce dans la récession, avec plus de chômage, moins de pouvoir d’achat, toujours moins de services publics.

A l’inverse de toutes ces politiques, nous proposons de mettre au cœur du débat public un plan de mesures d’urgence anticrise. Ce bouclier social pour les classes populaires comportera une augmentation de salaire pour tous de 300 euros net, un salaire minimum de 1 700 euros, la création de centaines de milliers d’emplois publics, l’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour combattre le chômage.

François Hollande a dénoncé pendant sa campagne un ennemi sans visage : la finance. Comment résistera-t-il à la pression des marchés financiers sans s’attaquer aux banques et aux banquiers ? Comment réduire la pression de la dette et de la spéculation en laissant fonctionner le secteur bancaire selon les règles néo-libérales ? Sans expropriation des banques et sans leur nationalisation sous contrôle social, aucun gouvernement ne disposera des moyens pour financer une politique répondant aux besoins sociaux. Pour donner la priorité aux services publics il faut s’attaquer à la dette : organiser un audit public pour l’annulation de la dette illégitime et de ses intérêts. Une nouvelle politique fiscale, supprimant les cadeaux aux grandes fortunes et taxant les plus riches et les profits capitalistes, sera au centre de nos propositions. Mais la profondeur de la crise, son caractère global, exige non seulement de résister à l’austérité, mais de réorienter l’économie selon des besoins sociaux et écologiques, de sortir du nucléaire, de réorganiser les secteurs de l’énergie et des transports, de l’habitat, dans de vastes secteurs publics qui échappent à la logique du profit capitaliste.

Loin de prendre des décisions radicales contre la crise, Hollande s’inscrit dans les grandes orientations de l’Union Européenne, en voulant « donner du sens à la rigueur », c’est-à-dire en reprenant une politique d’austérité. « Hollandréou », cette formule illustre bien les risques d’une évolution de la situation à la grecque. Et le soutien à François Hollande de Bayrou, farouche partisan de la « règle d’or », pour déployer une politique d’union nationale n’est pas de bon augure. Face aux diktats de l’Union européenne, une première tâche s’impose : rejeter le nouveau pacte européen et, pour cela, convoquer un référendum où, une nouvelle fois, le peuple souverain dira « non » à cette Europe néo-libérale.

Austérité de droite ou austérité de gauche ? Nos dirigeants n’envisagent pas d’autre alternative. Et c’est d’autant plus inquiétant que le Front national guette. Marine Le Pen l’a déjà annoncé : elle veut être l’opposition de droite. L’enjeu pour son parti ? Créer les conditions en 2017, ou même avant, pour une confrontation droite-extrême droite face à la gauche, où le parti lepéniste emporterait la mise. En effet, rien ne dit qu’un gouvernement Hollande tiendra face à une accélération de la crise. C’est dans ce cadre que s’engage une course de vitesse qui accentuera la polarisation entre le Front National et la gauche radicale et anticapitaliste. Course de vitesse résumée par la situation ouverte par le résultat des élections en Grèce avec d’un côté les bons résultats de la gauche radicale, dont Syryza particulièrement, et de l’autre, la mauvaise nouvelle, l’entrée des nazis au parlement... Nous ne pouvons laisser le drapeau de l’opposition à Marine Le Pen. Nous proposons d’engager la construction d’un large mouvement unitaire de la gauche sociale et politique contre le Front national.

Nous avons avancé durant la campagne la perspective d’une opposition de gauche unitaire à un gouvernement qui appliquerait une politique d’austérité de gauche. Non par impatience mais par analyse de la politique sociale libérale en France et en Europe, et nécessité de défendre les intérêts de la majorité de la population.

Nous proposons, que se rassemblent dans les entreprises, les quartiers, les travailleurs, les jeunes et leurs organisations pour exiger « le changement, maintenant ! », créer les conditions d’une mobilisation pour arracher des augmentations de salaires, bloquer les licenciements, obtenir la titularisation des précaires dans le secteur public, imposer la retraite à 60 ans. Nul doute que s’engager dans la satisfaction de ces revendications conduira à la confrontation avec les marchés financiers et les grands groupes bancaires.

Ces premières propositions s’opposent à toute politique d’austérité et à la rigueur « sauce hollandaise ». Voilà pourquoi on ne saurait à la fois défendre ces mesures d’urgence et soutenir de près ou de loin un gouvernement Hollande. Les dirigeants du Front de gauche décideront de leur participation au gouvernement après les élections législatives. A cette étape, il semble qu’ils écartent une participation directe et envisagent un « soutien sans participation », vieille formule du passé déjà utilisée par le PCF. Lors des prochaines élections législatives, il faudra battre une nouvelle fois la droite et l’extrême droite, mais la seule politique claire, c’est de refuser, toute austérité qu’elle soit de droite ou de gauche. Il faudra une opposition de gauche au gouvernement. Le NPA y est prêt. Et les dirigeants du Front de gauche ?

Nous sommes à la croisée des chemins.

La crise du système est globale, économique bien sur mais aussi écologique et politique. Elle marque aussi un basculement du monde. Dans ces conditions, l’outil politique à construire ne peut faire l’impasse ni sur la question du productivisme, ni sur la question de l’internationalisme, ni sur celle de la démocratie réelle et de l’auto-organisation.

Pour affronter la crise, les appels à la « république », les dénonciations de la « finance », les combinaisons institutionnelles avec le social-libéralisme ne feront pas le poids. Dans une conjoncture électorale marquée par des défaites sociales, le discours du Front de gauche a pu convaincre des millions d’électeurs. Pourtant, nous pensons que ni la direction du PCF ni la rhétorique de Mélenchon ne seront à la hauteur des défis de la crise. Les projets réformistes, même de gauche, peuvent dans un premier temps rassembler les premières résistances à la crise. Il s’agit maintenant de préparer la confrontation avec les capitalistes et de rejeter l’austérité de gauche du gouvernement. L’objectif, nous ne le cachons pas : préparer un nouveau mai 68 ou un nouveau juin 36 qui impose une transformation radicale de la société. Nous sommes prêts à marcher ensemble avec le Front de gauche et tous ceux qui s’opposeront aux politiques d’austérité, à discuter des modalités d’un bloc anti-austérité, anti Front National, d’un bloc qui soit l’opposition de gauche au gouvernement Hollande. Mais les chocs sociaux et politiques à venir exigent, plus que jamais, l’indépendance des anticapitalistes. Face aux incertitudes de la politique du Front de gauche et à son orientation « un pied de dedans, un pied dehors » vis-à-vis de la nouvelle majorité, nous proposons que se fédèrent sur des bases 100% indépendantes du PS toutes les forces et courants anticapitalistes, les forces qui ont assuré la continuité et le fil historique du courant révolutionnaire, les libertaires, les écologistes radicaux, les militant(e)s du mouvement social et syndical...

Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

François Sabado, Christine Poupin - NPA

http://blogs.mediapart.fr/blog/kolia/090512/tribune-de-f-sabado-et-c-poupin-anticapitalistes-unitaires-et-independants

Messages

  • François Sabado, Christine Poupin - NPA

    Toujours l’utilisation abusive du sigle pour créer des effets de confusion.

    • Quels effets de confusion ? En quoi est-ce l’utilisation abusive d’un sigle, Christine Poupin est la porte parole nationale du NPA.
      Ce texte a l’intérêt d’indiquer les termes du débat avec les camarades du Front de Gauche. C’est sur le fond qu’il faut répondre.

    • c’est une avancée, parce que jusqu’a present, au NPA la GA, voulait l’union pour l’union : mais sur quelle bases ? Personne ne savait trop !

      Alors que la, il y a des propositions, et il ne s’agit pas de se noyer dans le front de gauche, mais de construire quelque chose.

      Par contre la lutte des places va poser probleme, alors si au depart les regles pour limiter la durée des mandats et les rendre revocables n’est pas pris, on ira a la catastrophe.

    • Evidemment, car les camarades Poupin et Sabado sont dans la direction du NPA.
      Ils n’ont strictement rien à voir avec les dirigeants de la tendance de droite dite GA, qui n’a cessé de sabotes les initiatives du NPA. Celle de la GA, qui était autrefois une des portes paroles, et a fait la campagne de Mélenchon, en espérant devenir députée en échange d’un torpillage incessant du NPA, s’appelle Martin. Rien à voir...

      Leur propos est clair ,aux antipodes du projet réformiste. Ils appelent non pas à un front keynésien derrière un vieux sénateur et les élus du PC, mais à une fédération ou front des anticapitalistes.

      "Face aux incertitudes de la politique du Front de gauche et à son orientation « un pied de dedans, un pied dehors » vis-à-vis de la nouvelle majorité, nous proposons que se fédèrent sur des bases 100% indépendantes du PS toutes les forces et courants anticapitalistes, les forces qui ont assuré la continuité et le fil historique du courant révolutionnaire, les libertaires, les écologistes radicaux, les militant(e)s du mouvement social et syndical..."

    • Quels effets de confusion ? En quoi est-ce l’utilisation abusive d’un sigle, Christine Poupin est la porte parole nationale du NPA.
      Ce texte a l’intérêt d’indiquer les termes du débat avec les camarades du Front de Gauche. C’est sur le fond qu’il faut répondre.

      Pourquoi, Christine Poupin parle-t-elle là pour porter la position du NPA ?

      Et Sabado a été bombardée porte-parole ?

      Je suis désolé mais ce n’est pas en tant que porte-parole que Poupin parle mais bien en tant que membre du NPA, donc on dit "du NPA" ou un truc comme ça mais on n’essaye pas de faire croire que c’est le NPA qui parle.

      Il y a décidément de drôles d’habitudes pour certains de ce parti.

      Les gens qui lisent cela doivent savoir que ce n’est pas la position du NPA (ça le sera peut-être, mais)....

  • Alès,4 mai 2012,rassemblement devant le tribunal en soutien aux militants refusant le prélèvement ADN : NPA absent.

    28 avril 2012,manifestation pour la défense du service public ferroviaire:NPA absent.

    1er mai 2012.....?

    ect....

    Je comprends mieux avec cet article.Difficile d’être dans les luttes et en cuisine...électorale.

    Les déclarations,les discours "anti machin" qui ne sont pas suivis de participation, d’actes concrets sur le terrain des luttes,ne sont que de l’enfumage.

    LR

    • 1er Mai 2012 NPA PRESENT !

      On a nos problèmes et on ne peut pas être partout !

      Vous êtes d’une malhonnêteté flagrante !

    • " on a nos problèmes et on ne peut être partout !"

      C’est vrai,il faut donc faire un choix.Il semble que le votre,comme d’autres,c’est l’obsession des urnes.Les absents dans les luttes ont toujours une mauvaise "bonne raison".

      Quant à la malhonnêteté,balayez devant votre porte en mettant vos actes en adéquation avec votre discours.

      LR

      PZ : j’aime bien Poutou et je pense qu’il n’avait rien à faire à la mascarade des présidentielles,mais bon c’est le problème du NPA.Par contre je le verrai bien à la succession de Thibault.

    • Le NPA est présent... là où il existe, c’est une petite organisation, pas un gros syndicat.

      Et le 1er mai 2012 il y était, j’ai même manifesté dans son cortège à Valence...

      Chico

    • "Lors des prochaines élections législatives, il faudra battre une nouvelle fois la droite et l’extrême droite, mais la seule politique claire, c’est de refuser, toute austérité qu’elle soit de droite ou de gauche. Il faudra une opposition de gauche au gouvernement. Le NPA y est prêt. Et les dirigeants du Front de gauche ? Nous sommes à la croisée des chemins."

      Le vrai problème est là...... Certaines interventions (martine copas) Témoignent de la gabegie qui immanquablement règne au front de gauche......leur seule défense est la mauvaise foi et la diversion .....

    • J’ai peur que tu ne lises pas ce qui est dit.

      Ce pour quoi j’ai protesté c’est que les deux camarades s’y exprimant ne le font pas au nom du NPA mais le font croire.

      Une question de respect de la démocratie (j’explique ensuite pourquoi).

      Pour la critique de fond je la fais aussi ensuite.

      Grosso modo, et pour caricaturer, ce n’est pas une "vraie opposition de gauche " au gouvernement mais une opposition de classe aux attaques capitalistes.

      Ca passe par une opposition résolue à Hollandreou, en tant qu’exécutif des volontés de factions de la bourgeoisie, mais l’essentiel est dans la capacité de faire une opposition de classe organisée dans les combats du réel.

      Et le silence assourdissant sur le fait qu’il existe en France des organisations de résistance des travailleurs montre un singulier raccourcissement du sens de la bataille politique.

      Rien sur les organisations syndicales, pour mener bataille sur :

      Ce bouclier social pour les classes populaires comportera une augmentation de salaire pour tous de 300 euros net, un salaire minimum de 1 700 euros, la création de centaines de milliers d’emplois publics, l’interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail hebdomadaire à 32 heures pour combattre le chômage.

      Mais une proposition de front politique s’adressant à ceux qui ne sont pas organisés dans les entreprises (le FdG, pas les seuls évidemment, il n’y a personne ou presque).

    • """Je comprends mieux avec cet article.Difficile d’être dans les luttes et en cuisine...électorale""

      mauvaise foi ,et malhonnéteté intellectuelle !

      quand je vois jamais de militants cgt contre les fachos sur un marché ou qu’ils refusent de les virer avec les militants du npa parceque "on est en démocratie",et ça je l’ai vu,je ne dit pas que la cgt est loin des luttes et en cuisine éléctorale .

    • le probleme c’est aussi qu’une partie du NPA, la GA, essaie de mettre des batons dans les roues du partie et essai de le saborder ! Reussiront-ils ? J’espere que non, mais ils sont suoer actif dans tout les comité et ne se cahent pas pour dire qu’ils ont voté Melenchon et continue a caricaturer Poutou.

      La GA a meme fait ses propres banderolles et drapeaux a son sigle, ils n’ont plus rien a faire a l’interieur du parti, il vont passer au Front De Gauche, mais il essai de faire le plus de degats possible avant de partir.

  • Pour les questions de détail

    A la différence des élections de 1981 ou 1988, ce président de gauche a été élu sans poussée massive des votes de gauche. Il arrive au pouvoir à la faveur de la division des droites. Division confortée par l’appel de François Bayrou à voter Hollande.

    Mitterand 1981 : 51.76%
    Mitterand 1988 : 54.02%
    Hollande 2012 : 51.62%

    La plus grande dynamique populaire et les espérances sur le moment étaient lors de l’élection de 1981.
    Mais au niveau électoral, pas tant.

    Nous proposons, que se rassemblent dans les entreprises, les quartiers, les travailleurs, les jeunes et leurs organisations pour exiger « le changement, maintenant ! », créer les conditions d’une mobilisation pour arracher des augmentations de salaires, bloquer les licenciements, obtenir la titularisation des précaires dans le secteur public, imposer la retraite à 60 ans. Nul doute que s’engager dans la satisfaction de ces revendications conduira à la confrontation avec les marchés financiers et les grands groupes bancaires.

    L’avancée est là mais avec un flou tellement extraordinaire qu’on ne voit pas là les percées stratégiques nécessaires pour avancer.

    Qui se rassemble dans les entreprises, concretement ?
    Comment résoudre le problème de la division syndicale et sa bureaucratisation ?
    Comment construire politiquement dans les entreprises et les secteurs pour avoir une force qui aide ces objectifs ?

    Cela suppose de construire un outil vraiment indépendant. C’est l’enjeu d’un double défi pour le NPA : la relance du regroupement des anticapitalistes et une politique unitaire anticrise, en particulier avec le Front de gauche mais, bien au-delà, avec tous ceux qui s’opposent aux politiques d’austérité.

    La politique unitaire (non pas anti-crise mais de résistance aux attaques capitalistes) tombe sous le sens mais elle n’est pas d’abord vers le Front de gauche qui n’est qu’un aspect minoritaire du problème mais vers l’ensemble des travailleurs et de leurs organisations de résistance.

    L’état du NPA n’est pas bon, mais celui du FdG ne l’est pas non plus, pas seulement pour des raisons de désaccord politique électoral sur les ambiguïtés par rapport au PS mais tout simplement parce qu’il n’est pas bien implanté dans la classe ouvrière au sens large (même si il y travaille). Sa ligne politique s’adapte mal à cela.

    Le prolétariat urbain moderne (et ses 80% de la population) est un désert politique organisationnel, malgré des désirs d’en découdre qui ne savent pas comment s’exprimer.
    On ne peut pas dire que les possibilités n’existent pas.

    Les révolutionnaires doivent donc avoir leur politique d’implantation et de travail dans les entreprises et les secteurs, là où se reproduit la force du capitalisme.

    Et la question donc de l’unité de la résistance doit sourdre de cela. C’est cela l’objectif, c’est cela la résistance , c’est cela qui donne le cœur pour gagner, c’est de cela que doit émerger le centre de la résistance, car c’est de cela que peut naitre les formes d’organisations susceptibles d’unifier sous contrôle démocratique des travailleurs.

    Ca ne s’oppose pas aux autres efforts mais c’est bien le terrain sur lequel nous pourrons gagner et nous projeter sur la société.

    Mais ça nécessite la résistance avec nos organisations syndicales, la bataille pour les unifier dans la résistance, pour les démocratiser, en faire l’expression d’une auto-organisation unifiée, qui se coordonne et capable de repousser et briser le capitalisme.

    Non les enjeux actuels ne sont pas de faire aussi bien que 68 ou 36/

    Nous sommes dans le chaos de la grande crise capitaliste (pas la crise des capitalistes, eux c’est la crise de foie), et la similarité n’est pas celle de 68.

    Quand à 1936, oui, ce sont les travailleurs occupant les entreprises qui marquèrent l’histoire et montrèrent que les travailleurs ont une grande force quand ils sont décidés, mais 3 ans après c’était la marche au fascisme.

    C’est donc que nous ne devons pas nous rater. Il s’agit de préparer ce qui ira jusqu’au bout.

    Les questions avec les autres partis se posent (et pas essentiellement avec le Front de Gauche comme cela est indiqué) mais ce n’est pas souvent le terrain qu’ils ont choisi eux qui permet de gagner contre la bourgeoisie.

    Il est hautement probable que le FdG soit en panne stratégique après la séquence électorale.

    JLM a annoncé dans un premier temps un ni ni ni... Wait and see, cela ne pousse pas à prendre les mesures nécessaires face aux défis qui arrivent.

    Mais ce n’est pas parce que le FdG n’aura rien à proposer après les élections qu’on doit se positionner essentiellement par rapport à eux.

    Il s’agit de construire nous-même pour des tas de raisons et d’abord par c’est possible.

    Un dernier mot électoral :
    Ce qui a fait le vote JLM a été ce qui a fait les votes laguillier et besancenot, les scores de Die Linke, du SP hollandais, de PRC en Italie, de Syriza en Grèce, du Bloc de gauche portugais, etc...

    Pas des attachements à des partis (on voit ce qu’il en est des zigzags des scores) mais le reflet d’une partie des travailleurs radicalisés qui se servent de formations qui leur paraissent radicales pour s’exprimer .

    Les scores sont des indicatifs mais ils n’ont plus du tout les valeurs d’attachement qu’un vote PC pouvait avoir dans les années 60-70. Les beaux rassemblements électoraux de JLM ne doivent pas faire illusion là dessus .

    Aujourd’hui et demain encore Syriza. Et alors ?

    Rien n’est stable de ce point de vue.