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Un des membres les plus éminents du MEDEF suspecté d’avoir piqué 5,6 millions d’euros dans la caisse...

Publie le mercredi 26 septembre 2007 par Open-Publishing
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Denis Gautier-Sauvagnac aurait soutenu que les sommes en cause étaient destinées aux oeuvres sociales de la métallurgie, et plus particulièrement aux retraités ou malades du coeur.
Bouchon/Le Figaro.

La justice se penche sur les comptes d’une branche patronale

de ÉRIC DECOUTY

Entre 2000 et 2007, Denis Gautier-Sauvagnac, à la tête de l’Union des industries des métiers de la métallurgie, aurait retiré en liquide 5,6 millions d’euros des caisses de cet organisme.

LE DOSSIER est depuis quelques jours sur le bureau du procureur de la République de Paris et Jean-Claude Marin devra rapidement décider des suites judiciaires à lui donner.

Denis Gautier-Sauvagnac, un des membres les plus éminents du patronat (Medef), également vice-président de l’Unedic, l’assurance-chômage, est suspecté d’avoir sorti 5,6 millions d’euros des caisses de son organisation patronale.

Cette procédure, suivie en haut lieu, est la suite d’une longue et minutieuse enquête de Tracfin, la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère de l’Économie et des Finances. Selon les limiers de Bercy, entre 2000 et 2007, Denis Gautier-Sauvagnac aurait retiré en liquide 5,64 millions d’euros du compte de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), l’influente structure patronale dont il est aujourd’hui le président, après en avoir été délégué général et vice-président (voir ci-dessous).

Tout commence il y a quelques années, dans une agence parisienne de la BNP. Un responsable de la banque constate que Denis Gautier-Sauvagnac a pris l’habitude d’effectuer d’importants retraits en liquide. Le responsable patronal se charge lui-même des opérations ou, parfois, délègue sur place une assistante ou un proche collaborateur qu’il a dûment missionnés. Le cadre de la BNP se montre d’autant plus intrigué que les retraits atteignent parfois 150 000 voire 200 000 euros.

La banque décide alors d’interroger Denis Gautier-Sauvagnac sur les raisons de ces débits du compte de l’UIMM. Il aurait alors expliqué que ces fonds étaient consacrés aux œuvres sociales de la métallurgie et plus particulièrement aux retraités ou malades du secteur. Convaincus ou non par ces explications, les dirigeants de la BNP, respectant les obligations en matière de lutte contre le blanchiment, décident de saisir Tracfin, le service spécialisé.

Sous les regards attentifs des trois derniers ministres de l’Économie et des Finances, Nicolas Sarkozy, Thierry Breton et Christine Lagarde, les investigations de Tracfin ont largement prospéré. Elles montreraient que les retraits se seraient poursuivis jusqu’au début de cette année, selon le même mode opératoire, pour atteindre un montant global de 5,64 millions d’euros. Considérant ces faits suffisamment troublants et après avoir obtenu le feu vert du cabinet du ministre, Christine Lagarde, Tracfin vient donc de transmettre le dossier au parquet de Paris.

« Patate chaude »

Il appartient désormais à la justice de vérifier les comptes de l’UIMM, dont les dirigeants ne manqueront pas de faire valoir qu’ils ont été approuvés chaque année par les commissaires aux comptes. La justice devra surtout tenter de déterminer les éventuels destinataires des millions d’euros retirés en liquide. Selon une source proche du dossier, « étant donné l’importance des sommes en jeu, toutes les hypothèses sont permises ».

Aujourd’hui, deux options s’offrent au procureur de la République de Paris : ouvrir une enquête préliminaire confiée à la police judiciaire ou bien transmettre directement l’affaire à un juge d’instruction. « C’est une patate chaude », confie un magistrat, précisant que « rien ne sera décidé sans l’accord du garde des Sceaux. »

Joint hier par Le Figaro, Denis Gautier-Sauvagnac a réfuté tous les soupçons. « Le nom de l’UIMM ne peut en aucun cas être mêlé à Tracfin », nous a-t-il déclaré .

Si la justice le lui demande, il se tient toutefois prêt à livrer son témoignage.

 http://www.lefigaro.fr/france/20070...


Voir aussi :
 chronique mains blanches et oeuvres sociales

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