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Un quart de la population est pauvre !

Publie le lundi 4 décembre 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

La pauvreté aurait reculé entre 1996 et 2004 selon une étude sur « les revenus et le patrimoine des ménages » publiée par l’INSEE. A y regarder de plus près, il n’y a pas de quoi sauter au plafond. D’abord parce que la définition de la pauvreté par l’INSEE est restrictive, ensuite parce que le recul constaté est de faible ampleur, surtout ces dernières années.

Pour définir la pauvreté dite monétaire, l’INSEE prend en compte la totalité des revenus du ménage, après paiement des impôts. En 2004, le niveau de vie moyen des Français est de 1503 euros par mois mais le niveau « médian » est de 1314 euro : cela signifie que la moitié de la population se situe en dessous de cette somme. Le seuil de pauvreté retenu par l’INSEE est fixé à 60% de cette médiane, soit 788 euros par personne par mois. En 2004, 11,7% de la population, soit 6,9 millions de personnes sont pauvres. « La pauvreté monétaire mesurée par ce seuil s’inscrit à la baisse » écrivent les statisticiens puisque ce pourcentage était de 13,5% en 1996 soit 761 000 pauvres en moins sur la période. Mais ils soulignent que le recul a concerné les années 1996-2002 et que ce « rattrapage des plus bas niveaux de vie semble s’interrompre en fin de période. En 2003 et 2004, le seuil et le taux de pauvreté stagnent ».

L’INSEE relève par ailleurs une évolution des caractéristiques des personnes pauvres sur cette période. Les familles nombreuses constituent toujours « la configuration familiale la plus fréquente » puisqu’elles représentent 22% des pauvres en 2004 mais elles reculent tandis que les personnes seules sont passées de 14% à 17% des pauvres en huit ans et les familles monoparentales de 13 à 16%. 22% des personnes élevant seules un ou plusieurs enfants sont pauvres. Sur le plan géographique, la pauvreté monétaire reste rurale mais elle s’est urbanisé sur la période. Nouveauté intéressante, l’INSEE a mis au point une autre notion de pauvreté, basée sur les difficultés matérielles rencontrées par la population. Plus proche de la réalité, cette analyse consiste à « repérer un certain nombre de privations d’éléments d’un bien être standard » ou « de difficultés de la vie quitidienne ». Il s’agit par exemple de situations où les ressources ne couvrent pas les dépenses du ménage ( d’où des découverts bancaires, l’absence d’épargne), de retards de paiements de factures diverses, de restrictions de consommation ou d’absence d’éléments de confort comme l’eau chaude, la salle de bain, le chauffage. L’INSEE étiquette alors comme « pauvres de condition de vie » les personnes cumulant 8 des 18 critères retenus. Ces personnes représentent 14,3% de la population dont 5% seulement entrent déjà dans la catégorie de la pauvreté monétaire. Au total l’INSEE conclut que 22% de la population appartient à l’une ou à l’autre des catégories de pauvreté. Dans la population cumulant les deux formes, les personnes seules, les familles monoparentales et les personnes nées à l’étranger surtout en Afrique sont sur-représentées.

Source : http://new.pcf.fr/spip.php?article1010

Messages

  • Et la dizaine de têtes de la gauche unitaire paralysée pour se trouver une dynamique autour d’un nom unique !

  • Si c’est vrai que la pauvreté a baissé, pourquoi allons-nous vers un allongement spectaculaire de la durée de crédit pour acheter un appartement passant de 20 ans en moyenne à 25, voire 30 ans. En Espagne, il est proposé 50 ans de durée de crédit immobilier. Autant dire, qu’il vaut mieux s’y prendre dès la naissance de la personne, car rembourser jusqu’à 75 ans ou 80 ans, c’est se foutre de la gueule des gens.

    Tout ça pour dire que nos salaires ne progressent pas au même rythme, loin de là, que l’immobilier qui a flambé en 5 ou 6 ans, prenant 100 % d’augmentation. On peut comprendre la crise du logement que beaucoup vivent en ce moment en France.

    Qu’à cela ne tienne, Sarkozy a annoncé jeudi dernier, qu’il faudra que l’Etat s’engage à aider à l’accession à la propriété, les revenus les plus faibles, autour de 780 euros par mois. J’imagine qu’il a dans son escarcelle, en attente, une durée de crédit portée à 50 ans. Autant dire que l’emprunteur ne verra jamais le bout du tunnel, et les banques pas assez riches sans doute, pourront se faire des choux gras avec le paquet d’intérêts qu’ils rafleront au passage. Berck !
    Que tous ces messieurs-dames de la société bien-pensante revoient leur copie, car c’est pas de cette société dont rêve le peuple.

  • La pauvreté n’est pas un indice de consommation ! La mesure en argent ne peut rien explique sur la pauvreté. Une mesure se fait sur une échelle de valeur, ici l’argent ou revenu privé.

    En mesurant l’indice de consommation moyen, l’INSEE dresse le tableau des richesses sociales disponibles. Ces informations ne reflètent que le partage des richesses entre producteurs privés.

    PCF nous donne l‘image subjective d’une réalité objective, en l’occurrence il veut prouver l’augmentation de la pauvreté par un rapport d’exploitation du travail social.

    Un rapport d’exploitation mesuré en argent est toujours équivalent ou tend à le devenir. Les 10 € d’un pauvre seront toujours égaux aux 10 € d’un riche, ce qui change, c’est le rapport d’exploitation mesuré en temps de travail ! Ces mêmes10 € correspondent à 3 heures du travail d’un pauvre ou une fraction de seconde du travail d’un riche.

    C’est en modifiant notre échelle de valeur que l’ont peut résoudre la pauvreté. Il nous faut redonner sa valeur au travail et cesser de considérer l’argent comme source de richesse.

    C’est l’argent ou le travail qui produit nos richesses ? Bourgeois ou prolétaires, que est notre camp ?

    Stelios