VLADIMIR EST EXTRAORDINAIRE !

Ils crient déjà au scandale, en appellent à la « coopération » de l’autre côté du rideau de l’Atlantique, voient la résurrection d’une guerre froide depuis que la 43ème Conférence sur la sécurité de Munich a été marquée par une intervention remarquable d’un Vladimir Poutine qui commence par comprendre ce qu’est la démocratie… En tous cas il ne l’a jamais aussi bien pratiquée…

En effet, en défendant par sa prise de position la nécessité de maintenir la possibilité d’un monde multipolaire, il rappel que cela nécessiterait le retrait du démagogique et un peu vieillot projet de mise en œuvre d’un futur bouclier antimissile américain… Facilité de protection ? Mais attention cette possibilité risquerait de briser à l’avenir toute marge de manœuvre à cette notion multipolaire indispensable à la démocratie qui glisserait alors de nouveau vers la bipolarisation des puissances et alors là, oui, un nouveau rideau de fer s’abattra sur le monde entre l’Occident trop américanisé et l’Orient caricaturé certes par des notions de benladisation des esprits aptes à rivaliser de convulsions. Ainsi la démocratie retournée en ses passéistes bipolarisations étatiques perdrait tout son sens puisqu’elle exclurait l’exigence multipolaire qui est la marque de son bon fonctionnement… D’autre part en imposant à l’espace européen l’édification d’une telle structure bipolaire aurait pour conséquence de renforcer les entorses au droit territorial de cette Europe et permettrait d’organiser plus facilement les tremplins nécessaires à la poursuite de l’impérialisme de contrôle américain…

On pourra le prendre à rebrousse de ses torts intérieurs étant donné que dans ses frontières il pêche quand même un peu sur la question des droits de l’homme avec son panel de prisonniers de droit commun et sa palette rigoriste d’atteintes aux libertés individuelles, sexuelles et intellectuelles… Peu s’en faut mais à l’heure actuelle il est le seul à défendre la démocratie internationale par une prise de position très clair, on ne peut pas le nier et c’est certainement ce qu’il essayera de montrer dans cette première tournée effectuée dans la réserve des zones d’influence américaine des Pays arabes (Arabie Saoudite, Qatar, Jordanie). Ces pays du Moyen-Orient ne peuvent être exclus du monde multipolaire auquel prétend l’Europe. Europe qui par ailleurs semblerait plutôt pratiquer un multipolarisme à l’intérieur de ses frontières censées être levées et qui finalement s’orientent hors continent vers la bipolarisation proposée par les Etats-Unis, le tout derrière un « unilatéralisme » inquiétant. Poursuivant son réquisitoire, Vladimir Poutine met l’accent également sur les difficultés de l’application du droit international qui découlerait de cette préférence.

Ce parti pris par Poutine dresse déjà un mur d’incompréhension entre Washington et Moscou sur le valeurs qu’on peut prétendre émettre au sujet de la démocratie dans le monde lorsqu’elle accepte les intrusions de politiques qualifiées de « domination destabilisatrice » par l’ingérence qu’elles développent… Presque d’ironiser sur la question, le secrétaire d’État à la Défense américain Robert Gates attise les vieux démons de l’espionite dans son attitude de « vieux guerrier de la guerre froide » (il se présente lui-même de cette manière) ; Guerre froide qui débouche inévitablement toujours sur une construction imaginaire de rideaux de fer diplomatique édifiés préalablement par des nations brassées en puissances infernales dans leurs relations internationales de la domination avec pour matrice commune une certaine droitisation autoritaire des pouvoirs.

À n’en pas douter Mr. Poutine porte avec lui le développement d’une panoplie de marchés leaders que sont le gaz-pétrole et l’armement qu’il désire vivement rivaliser à l’hégémonique marché des Etats-Unis en épanchant le débordement des frontières qu’ils opèrent en passant outre certaines règles du droit international.

L’équilibre des marchés ne pouvant fonctionner que dans des prédispositions de non agression entre les États soumis à leur partage équitable, il implique qu’à cet effet il ne peut être toléré que se maintienne une conduite unilatérale qui renierait en retour le monde multipolaire auquel nous aspirons et tendrait au fur et à mesure à effacer les efforts menés jusque là par l’application cosmopolite et pacifique de la régulation du maintient de la paix. C’est bien dans ce sens que Vladimir Poutine s’attaque à la situation de monopole accru qu’ont pris les Etats-Unis dans la marche du monde, à leur libre initiative, usant forcément de sa force de frappe militaire sans se soucier de l’agonie culturelle qu’elle laisse derrière elle.

Puisse-t-il être entendu par le concert des Nations et favoriser en retour l’application démocratique aux pensées de son pays et briser les discriminations suivies de répressions encore appliquées à la Russie !