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Vaincre la publicité, ça ne doit pas ce savoir.

Publie le mercredi 5 juillet 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

Les déboulonneurs sont passés en procès pour avoir barbouiller un
affichage publicitaire afin de créer un débat public en dénonçant
l’omniprésence de l’affichage. Le jugement du procès leur est favorable,
la peine est de 200 € avec surcis, une « peine symbolique pour un acte
symbolique »(1). Mais les médias impose le silence.

Une semaine avant le jugement rendu, lors du procès des déboulonneurs,
chez les journalistes c’est l’émeute.(2) Pas mal de journaux le pense :
les déboulonneurs vont se faire déboulonner en procès ! Mais une fois que
le jugement est rendu, une semaine plus tard : le silence, sauf dans un 1
article (1) et un JT montpelliérain de France 3.

Pourtant les journalistes étaient présent au rendu du jugement, France 2
était venu pour le « 20h », mais finallement du 20h de France 2 rien ne
passera. On nous répondra : que nous ne sommes « plus dans l’actualité » !
Diantre pour un jugement qui a été rendu à 14h nous ne serions plus dans
l’actualité à 20h ! C’est un peut fort.

Florian Olivier, « Bug-in ».
5/07/06, 13h31.

P.S : un CP des déboulonneurs est disponible ici :
http://soutiendeboulonneurs.free.fr/cp.htm dans ce communiqué il y a une
erreur, il faut remplacer "Collectif des déboulonneurs montpelliérain" par
le Collectif montpelliérain de déboulonnage (le collectif compte aussi des
femmes, nous prenons garde au mots).

1. Me Khaddam rapporté par Libération (5/07/06).
2. Parmi eux : Libération : « Les antipub plaident la légitime réponse »,
par Carole RAP, 298 mots (28/06/06) ; Le Parisien : « Les antipub défient
la justice », Timothée BOUTRY, 511 mots (27/06/06) ; Libération : « Les
déboulonneurs veulent un retour du politique », 1009 mots. (26/06/06).
3.Libération : « Peine symbolique pour les militants antipub », par Carole
Rap, 112 mots (5/07/06).

Messages

  • Soutien aux déboulonneurs de pub.

    Le verbe "barbouiller" est inadapté. Barbouiller est une activité réservée aux enfants de moins de trois ans ; mais parfois, ils deviendront de véritables génies. A cet âge-là, on ne peut pas préjuger de leur avenir.

    Ce sont les médias et la police qui, pour discréditer le mouvement, ont balancé ce terme. Il s’agit en réalité de réponses intelligentes à l’agression visuelle et écrite de la publicité, située sur d’immenses panneaux, de telle manière qu’elle soit incontournable. Le plus souvent ces légitimes contradictions sont libellées en français accompli, parfois en vers, reprenant aussi des poèmes ou des chants traditionnels. Les dessins sont mille fois plus esthétiques que les originaux. Et surtout, ils tentent de remettre les choses à leur place : éviter le cul par-dessus tête.

    En dehors même de l’humiliation sexuelle sous de multiples aspects -l’imagination humaine est illimitée- la pub nous prend pour de vrais crétins. L’humour s’arrête là où le mépris règne. Les pubs des galeries lafayette -pas de jaloux, je ne cite qu’un exemple- sont d’une arrogance vis-à-vis des femmes rarement égalée. Par ailleurs, on se croit malin aussi d’étaler de nouvelles règles arithmétiques ou algébriques pour vendre, vendre et encore vendre. Tout et n’importe quoi.

    Enfin, si les entreprises publicitaires et leurs partenaires ne se situaient pas dans les premières du CAC 40, on pourrait peut-être encore jouer les indifférents. Mais trop c’est trop. Vouloir le beurre et l’argent du beurre, tandis que des milliers de personnes ne peuvent pas en manger une, de tartine beurrée, c’est vraiment prendre le monde pour une bande d’abrutis.

    Estimez-vous heureux, vous les publicitaires, et vous, en amont et en aval, de n’être soi-disant barbouillés que sur vos ponderies de mauvais goût. Moi, à votre place, j’aurais peur d’être un jour barbouillé direct.

    UN ANTIPUB MAJEUR ET VACCINE.

    •  ?

      nous employons barbouillage parceque "tag" est un délit.
      Par ailleurs il n’y a pas que les enfants qui barbouille, ça na rien d’infantile ou de pas majeur et vacciné, que penser de l’action painting ?

    • Oui exact le terme de barbouilleur n’est sûrement pas adapté et vous avez raison d’interroger au plus près le rapport entre les termes et ce qu’ils recouvrent. Cela devrait être le premier réflexe de tout anti publicitaire conséquent puisque la première entreprise de manipulation publicitaire s’opère précisement au sein du langage. Cette technique est particulièrement efficace et répandue au sein du monde économico-politico-mercantile (Lire à ce sujet l’excellent ouvrage d’Eric Hazan "LQR -Linqua Quintae Republicae- La propagande au quotidien"- Ed. Raisons d’agir.
      Par ailleurs je pense personnellement que la publicité est une très bonne chose , tout à fait nécessaire à la démocratie puisque qu’il s’agit de rendre publiques les choses de la Cité !
      Evidemment quand je parle de cette publicité là -noble et nécessaire- je ne parle pas du tout de ce que l’on entend généralement -y compris chez les anti pub- par "publicité". Ce qu’on nous a conduit à nommer "publicité" c’est précisement l’inverse d’une démarche de communication citoyenne : un écran qui cloisonne les rapports entre les individus -en ruche socio économique- et qui tend à prendre la place de toute autre forme de communication qui échapperait à son modèle manipulatoire.
      Interrogeons nous donc sur les mots que l’on emploie si on ne veut pas se faire mordre de l’intérieur par leurs effets pervers. Je propose que l’on commence par déshabiller le totalitarisme socio mercantile de son costard "PUBLICITE" et qu’on le baptise d’un nom qui lui rend les hommages de sa forme. Le terme "réclame" à l’ancienne était déjà plus honnête puisqu’il disait ce qu’il faisait mais ce terme est hélas largement dépassé par l’ampleur des dégats. Je pense que "Propagande" resterait dans la bienséance pour nommer ce qu’on continue à appeler "publicité". A.B.

  • Les déboulonneurs ne sont pas des anti-publicitaires. Leur revendication est des affiches 50/70, plus petites donc que les grands panneaux de pubs, mais de la même taille que les affiches d’évènements culturels.

    Si les publicitaires accèptent de réduire le format de leurs affiches, rien n’empêche le BVP d’autoriser des dizaines de petites affiches de publicité sur un panneau, à la place d’une seule grande. Sera-t-on pour autant sorti-es d’affaire ?

    Non.